Difficile de parler d’un nouvel album de King’s X sans tomber dans les phrases clichées visant à décrire l’incompréhension de leur manque de succès. Mais encore une fois, si le trio texan ne décroche pas un minimum de considération de la part du public, c’est à rien y comprendre. Car ce nouvel opus intitulé XV nous rappelle, si il en était besoin, que King’s X fait partie de ces groupes uniques, influents et toujours créatifs. Satisfait de leur collaboration avec le célèbre producteur Mike Wagener (Alice Cooper, Skid Row, Extreme) sur Ogre Tones (2005), Doug Pinnick et les siens rempilent pour un nouveau disque en sa compagnie. Là ou son prédécesseur était plutôt light, XV dévoile un coté résolument pus rentre dedans et catchy tout en affichant toute la large palette d’influence du trio. Les touches funk, soul et blues sont donc toujours de mise et se mêlent à la perfection avec le hard rock inclassable et archi varié de la formation. Doug Pinnick semble voir de l’avant sur cet opus, qui marque les 20 ans de carrière de King’s X, et nous proposent des titres à la joie de vivre communicative comme en attestent le funky « Pray » et un « Alright » bien heavy. Comme si le chanteur/bassiste arrivait enfin à s’accepter tel qu’il est et à tourner la page sur ses démons du passé. « Blue » a le potentiel pour devenir un classique avec son riff de guitare aérien et son refrain doté de superbes chœurs. « Broke » est un titre caractéristique du groupe avec le style particulier de Ty Tabor à la guitare et là encore un superbe refrain à chanter à tue tête. Plus soul dans l‘esprit, malgré un côté très metal, « Move » montre encore un Doug Pinnick en pleine confiance. De son côté Ty Tabor chante beaucoup plus que d’habitude et contre balance le tout par des titres résolument plus tristes et mélancoliques dont le meilleur exemple est sans doute ce magnifique « Repeating Myself ». Mais quoiqu’il arrive, le sentiment d’espoir est tout de même de mise. La répartition vocale atteint donc un équilibre parfait, ce qui confère une certaine dynamique à l’ensemble. Autre aspect qui plaide en la faveur de XV, tous les titres s’enchaînent à merveille, assurant un fil conducteur fluide et agréable. En résulte une digestion très facile pour un album pourtant bien riche niveau informations sonores. King’s X n’est pas avare et nous donne en bonus 2 titres loin d’être de vulgaires chutes studio. Comme il nous le confie en interview ce mois-ci, Doug Pinnick y croit et espère enfin décrocher le succès que King’s X mérite avec XV. Espérons que le message subliminal, pas vraiment caché, dans « Go Tell Somebody » fasse effet. C’est tout le mal qu’on leur souhaite ! En attendant, si vous êtes fans de King’s X, nous ne pouvons que vous conseiller de faire l’acquisition de ce disque les yeux fermés et si jamais vous êtes totalement étranger à ce formidable trio, XV pourrait également se montrer être une bonne introduction à sa musique si brillante. NOTE : 17 / 20
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