« The Bedlam In Goliath », 4ème LP des prolifiques The Mars Volta, débarquent déjà dans les bacs faisant suite à un monumental « Amputechture » paru en 2006. Pourtant si le groupe semble travailler étonnamment vite, ce nouvel opus a été accouché dans la douleur et a été considérablement retardé par l’inondation du studio d’Omar Rodriguez-Lopez, guitariste et maitre à penser de la formation américaine. Si son prédécesseur avait la particularité de ne pas avoir de concept, « The Bedlam In Goliath » reprend cette vieille habitude en s’articulant autour de péripéties suscitées par un Soothsayer (ndlr : planche de bois sur laquelle est inscrite toutes les lettres de l’alphabet, des chiffres, les inscriptions « oui » et « non » et que le groupe interrogeait après les concerts de sa dernière tournée américaine) dont Omar Rodriguez-Lopez a fait l’acquisition à Jerusalem et qui aurait attiré au groupe son lot de malédiction. Niveau musique, The Mars Volta continue dans la lancée résolument progressive, expérimentale et contemporaine en nous dévoilant un album qui reprend la grandiloquence de « Frances The Mute » ainsi que le côté plus maitrisé de « Amputechture ». Rayon nouveauté, la formation bénéficie d’un nouveau batteur excellent doté d’un jeu « larger than life » répondant au nom de Thomas Pridgen. Sans jamais se répéter, The Mars Volta nous gratifie une nouvelle fois de sa folie sonore avec un album long de 76 minutes dans lequel l’auditeur ne s’ennuie jamais. Une fois n’est pas coutume, de nombreuses écoutes sont nécessaires afin de digérer cet ambitieux « The Bedlam In Goliath » sur lequel Omar Rodriguez-Lopez s’est encore vraiment fait plaisir. Le guitariste intègre de mieux en mieux ses influences et propose un style plus personnel tandis que son acolyte Cedric Bixler-Zavala lache une performance vocale complexe et schizophrénique (il joue plusieurs rôles) tout au long de l’album. Que dire de plus, si ce n’est qu’avec « The Bedlam In Goliath » The Mars Volta nous délivre une nouvelle baffe dans la gueule. On se demande jusqu’où la formation ira, mais il est certain que les américains ne sont pas prêt de nous décevoir avec une telle offrande. Les amateurs du groupe peuvent se jeter sur cet album les yeux fermés tandis que les autres feraient bien de jeter d’urgence une oreille sur ce qui est, sans contexte, un des groupes les plus novateurs et intéressants de sa génération. NOTE : 18 / 20
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