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DREAM THEATER

OCTAVARIUM

Il n’aura pas fallu beaucoup de temps pour voir venir ce 8 ème album de Dream Theater. En effet le précédant et mitigé « Train Of Thought » est sorti fin 2003. Cet album intitulé « Ocatavarium » marque la fin de beaucoup de choses : tout d’abord la fermeture du studio mythique du Hit Factory à New York, ensuite la fin du contrat liant le groupe à Atlantic et pour finir la fin de Kevin Shirley au mixage. Toujours produit par Mike Portnoy et John Petrucci, cet album a donc été mixé par Michael Brauer et le résultat est réussi. Les guitares sont peut être un peu en retrait, mais le mixage est définitivement plus équilibré que par le passé. Pour ce nouvel album, le groupe a procédé de la même manière que pour les très bons « Scenes From A Memory » et « 6 Degrees Of Inner Turbulence », c'est-à-dire en composant directement en studio, sans avoir de demo au préalable.

Cet album commence donc avec The Root Of All Evil, qui est la suite des titres Glass Prison et This Dying Soul, présent respectivement sur les albums « 6 Degrees Of Inner Turbulence » et « Train Of Thought ». Pour ceux qui n’aurait pas suivi, Mike Portnoy met en musique depuis maintenant 3 albums le programme qu’il a suivi aux alcooliques anonymes (ndlr : A.A) qui se compose de 12 étapes (ces 3 premières chansons de la suite nous emmènent jusqu’à la 7 ème étape). Dès le début on est frappé par le contre-pied total par rapport à « Train Of Thought », le groupe se la joue plus subtil, Mike Portnoy et John Petrucci se font vraiment plus discret qu’à l’accoutumé, et on notera même assez peu de solo de guitare sur cet album, marquant la revanche de Jordan Rudess qui lui s’exprime beaucoup et qui réutilise enfin de bons sons de clavier (ce qui était loin d’être le cas sur « Train Of Thought »). Ce premier morceau laisse une impression fade au premier abord, à l’image de l’album entier d’ailleurs. Toutefois il ne faut pas s’inquiéter les portes du bonheur s’ouvrira au bout de 4,5 écoutes. James Labrie signe tout du long de très belles mélodies vocales, souvent originales. L’album possède 2 ballades sirupeuses comme le groupe aime les faire avec The Answer Lies Within et I Walk Beside You, ballades convaincantes même si la dernière possède un côté pop à la U2 qui en dérangera plus d’un. Mike Portnoy a découvert Muse il n’y a pas longtemps et le moins que l’on puisse dire c’est que cela se voit ! En effet sur les titres Panic Attack et surtout Never Enough, les influences du groupe de Matthew Bellamy sont omni présentes sur certaines parties. Certains hurleront au plagia mais toutefois ces parties sont de toutes beauté. Panick Attack est un des points forts de l’album avec son riff surpuissant, sa section instrumentale dantesque, et son passage mélodique dotés de splendides chœurs à vous mettre la chair de poule. Arrivé au bout de ses 6 premiers titres, nous constatons que l’album est bon mais il lui manque un petit quelque chose. Ce quelque chose c’est les 2 derniers titres. Sacrified Sons et Octavarium sont sans aucun problème les meilleurs titres de cet album, les plus longs (10 min pour le premier et 24 pour le second) et de plus ces titres disposent d’un orchestre (ndlr : grande première pour le groupe) qui se complète à merveille avec le clavier de Jordan Ruddes. Sacrified Sons est un titre mélancolique, calme qui monte en intensité pour une fin émouvante ou l’orchestration se fait sublime et grandiose. Quant à Octavarium, ce titre se place tout simplement à la hauteur d’un Change Of Seasons. Sorte d’hommage à Pink Floyd, Yes et Genesis, le groupe se dévoile sous son jour le plus progressif et s’en donne à chœur joie. Après une intro magistrale à la Shine On Your Crazy Diamonds de Pink Floyd, le titre devient calme, laisse planer de belles mélodies vocales puis s’envole vers des passages de clavier yessiens et des guitares et des flûtes genesiennes. Le groupe signe un titre d’une dynamique impressionnante, tout y passe, presque un parfait résumé de la carrière du groupe sans peut être le côté le plus metal de la formation new yorkaise malgré une section particulièrement intense ou James Labrie donne tout ce qu’il a. Cette tornade de violence débouche sur une orchestration sublime, ou l’orchestre, le clavier et la voix se fondent à merveille et semblent former un ensemble unique. L’album, dans la grande tradition de Dream Theater, se termine avec grandiloquence par une conclusion des plus épique. Au final un album pas forcément évident, aux premières écoutes délicates, mais qui se mérite au fil du temps. Il aurait certainement été bon ou passable si il n’y avait pas les 2 derniers titres, mais doté de ceux-ci cet album devient tout simplement incontournable et divisera très certainement moins que « Train Of Thought ». Pour le rapprocher de ce que le groupe a pu faire auparavant, on pourrait dire que cet album est une sorte de croisement entre « Scenes From A Memory » pour les arrangements, la qualité des compositions et « Falling Into Infinity » pour la diversité et le petit côté pop.

NOTE : 17.5 /20

Produit par :
Mike Portnoy & John Petrucci
Mixé par :
Michael Brauer
Line Up :
Mike Portnoy - Batterie, Choeurs
John Petrucci - Guitare, Choeurs
Jordan Rudess - Claviers, Slide Guitar sur Octavarium
James Labrie - Chant
John Myung - basse
Tracklisting :
01-The Root Of All Evil
02-The Answer Lies Within
03-These Walls
04-I Walk Beside You
05-Panick Attack
06-Never Enough
07-Sacrified Sons
08-Octavarium