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ROADRUNNER UNITED

THE ALL-STAR SESSIONS

Les initiatives risquées et ambitieuses se font de plus en plus rares dans l’industrie du disque, mais en voilà une plutôt atypique. Le label Roadrunner pour fêter ses 25 ans d’existence a en effet mis sur pieds un énorme projet réunissant 55 artistes issus de 42 groupes du passé et du présent du label. Excusez du peu ! Il est donc assez amusant de voir des virulents détracteurs de ce label tels que Glenn Benton (Deicide), Keith Caputo (Life Of Agony) et Peter Steele (Type O Negative) par exemple jouer sur ce disque célébrant la gloire de leur ancien label détesté. Mais qu’importe !

Pour mener tout ce beau monde, que l’on ne nommera pas pour ne pas sombrer dans une chronique d’énumération d’invités, le célèbre responsable A&R du label Monte Conner a nommé 4 capitaines chargés de la composition et de la production. Le label ayant surtout commencé à connaître un franc succès pendant les années 90, c’est sans surprise que l’on retrouve Dino Cazares (ex Fear Factory) et Robb Flynn (Machine Head, ex Vio-lence), 2 leaders des groupes les plus emblématiques du label avec Sepultura dans la précédente décennie. Après s’être bien établi, le label, à l’aube du nouveau millénaire, a connu une explosion notamment grâce à 2 groupes : Slipknot et Nickelback. C’est donc également sans surprise que l’on retrouve le batteur masqué Joey Jordison en tant que capitaine. Plus surprenant par contre, le 4 ème capitaine est le jeune Matt K.Heafy, leader de Trivium, formation dont le label compte bine faire un futur grand. Heafy est donc plus ou moins là pour représenter le futur du haut de ses 19 ans. L’ensemble a été mixé principalement par 2 pointures du genre, Colin Richardson et Andy Sneap pour un résultat forcément réussi. Saluons également la cohérence du tracklisting, qui bien que passant du coq à l’âne réussit à garder une certaine unité tout au long de l’album, chose assez difficile pour une compilation doté d’un chanteur différent à chaque titre par exemple. Saluons aussi la bonne initiative du label d’avoir inclut un DVD complet en bonus qui retrace un peu l’élaboration du disque dans le QG de chaque capitaine. Voilà pour les bons côtés, maintenant pour l’aspect négatif, on peut tout de même dire qu’aucun titre ne frôle l’excellence dans cet album. Il n’y a vraiment aucun titre foncièrement mauvais, mais aucun foncièrement excellent non plus. On pourra regretter également une focalisation trop importante sur le style le plus récent du label mis à part quelques exceptions car finalement ce disque ressemble davantage au reflet actuel de Roadrunner, plus qu’à un hommage de son histoire globale. Cela dit cela s’applique surtout aux compositions de Robb Flynn et Dino Cazares, Matt K.Heafy et surtout Joey Jordison ayant plus donné dans la variété de style et le côté historique du label. Passons donc maintenant à chaque capitaine.

Commençons par Dino, l’avantage avec l’ancien de Fear Factory est qu’il se désolidarise pas mal du registre dans lequel on le connaît. En effet à part No Mas Control, aucun titre ne rappelle vraiment els rythmiques acérées de Fear Factory, et le chant de Christian Machado d’Ill Nino suffit à émanciper ce morceau de l’ancien groupe de Dino. Le single The End est très mielleux, avec Heafy au chant pour une belle prestation néanmoins, et un Logan Mader (ex-Macine Head) qui fait le revenant. Ces 2 titres disons le, ne sont pas terribles. Par contre Dino signe 2 perles du disque avec son groupe composé de Roy Mayorga (ex-Soulfly), Andres Kisser (Sepultura) et Paul Gray (Slipknot). Ces 2 titres très agressifs que sont The Enemy (chanté par Mark Hunter de Chimaira) et Baptized In The Redemption (avec Dez de Devildriver) sont indiscutablement les meilleurs de Dino sur le projet et font parti également des meilleurs du disque.

Passons à Robb Flynn. A la manière de Dino, le leader de Machine Head s’est constitué un groupe stable comptant Andols Herrick (ex-Chimaira), Christian Olde Wolbers (Fear Factory) et le virtuose de la 6 cordes Jeff Waters (Annihilator). Mais malheureusement à part un The Dagger explosif qui voit Flynn et Howard Jones de Killswitch Engage livrer un duel d’enragés, le reste de ses compositions se révèlent décevantes. La rencontre avec Tim Williams (ex-V.O.D, Bloodsimple) se révèle très bateau et décevante. Idem avec le titre The Rich Man où Corey Taylor de Slipknot joue les torturés. Le titre avec Max Cavalera Independent est loin d’être mauvais, il est même plutôt bon, mais définitivement pas à la hauteur de la rencontre entre ses 2 monstres sacrés du label. Signalons tout de même sur 2 de ces titres, de splendides solos de Jeff Waters.

Passons maintenant à celui qui est attendu au tournant : Matt K. Heafy. Le leader de Trivium à quant à lui jouer la carte de l’adaptation. En effet chaque morceau colle totalement au style du chanteur et ce avec brio. Au final, ses titres font parti des meilleurs du disque, avec notamment un excellent In The Fire avec l’impayable King Diamond mais également I Don’t Wanna Be (A Superhero) qui n’aurait pas dépareillés dans le répertoire des Misfits. Pari réussit pour Heafy, car ses 2 autres titres demeurent aussi plutôt bons avec des apparitions de Dani Filth (Cradle Of Filth) et Jesse Leach (ex-Killswitch Engage, Seemless).

Passons maintenant à celui qui finalement peut s’en tirer avec le prix du plus grand connaisseur du catalogue underground du label. En effet Joey Jordison donne beaucoup moins dans le glamour. Les chanteurs qui l’accompagnent sont : Glenn Benton (Deceide), Daryl Palumbo (Glassjaw) et Kyle Thomas (Exhorder). On retrouve également 2 noms plus connus et emblématique du label avec Keith Caputo de Life Of Agony pour un superbe Tired & Lonely rock n’roll à souhait, et Peter Steele sur l’étrange Enemy Of The State. Si le titre en compagnie de Palumbo est plutôt médiocre, les 4 autres titres de Jordison sont vraiment très bons chacun dans leur registre. De plus le batteur nous gratifie comme à son habitude de superbes plans comme en atteste Annihilation By The Hands Of God par exemple. Une section rythmique de rêve composé de Jordison et Steve DiGiorgio apparaît sur le très bon Constitution Down.

De plus vous trouverez en sorte de bonus dans ce disque un duo Josh Silver (Type O Negative)/ Mike Akerfeldt (Opeth) qui se matérialise sous la forme d’une très belle ballade et qui est tout simplement un des titres ayant le plus d’âme sur ce disque. Car voilà ce qui lui manque à ce disque, un peu d’âme ! Il y a du bon, du moins bon, jamais du mauvais ou de l’excellent. Mais le tout, malgré le gros travail de cohérence au niveau de l’enchaînement mais aussi du son assez homogène entre les différentes sessions et studio, manque cruellement de cœur et d’âme. Toutefois ce disque au livret archi complet part tout de même d’une initiative unique et on ne peut que s’incliner devant les efforts effectués par le label. Un bon disque mais qui, comme souvent avec les all stars album, déçoit un peu.

NOTE : 14 / 20

Produit par :
Monte Conner, Joey Jordison, Robb Flynn, Matt K.Heafy et Dino Cazares
Mixé par :
Colin Richardson, Andy Sneap, Logan Mader, Junkie XL, Micheal Marciano et Josh Silver
Line Up :
Toutes les infos ici
Tracklisting :
01-The Dagger
02-The Enemy
03-Annihilation By The Hands Of God
04-In The Fire
05-The End
06-Tired 'N' Lonely
07-Independent (Voice Of The Voiceless)
08-Dawn Of A Golden Age
09-The Rich Man
10-No Way Out
11-Baptized In The Redemption
12-Roads
13-Blood&Flames
14-Constitution Down
15-I Don't Wanna Be (A Superhero)
16-Army Of The Sun
17-No Mas Control
18-Enemy Of The State