ADRIAN BELEW SIDE ONE

Voici donc enfin le premier volet, d’une série en comportant 3, des albums solos d’Adrian Belew prévus pour l’année 2005. En effet l’idée de voir côtoyer le guitariste/chanteur de King Crimson (et accessoirement ancien membre des Talking Heads ou bien Frank Zappa !) avec une section rythmique de rêve représentée par Les Claypool (Primus) à la basse et Danny Carey (Tool) à la batterie a de quoi séduire. L’album ne se veut pas très progressif et propose des chansons plutôt concises (9 titres pour seulement 33 minutes de musique), toutefois la patte Belew est immédiatement reconnaissable. Moins reconnaissable le jeu de Danney Carey qui s’est véritablement métamorphosé sur ce disque. Quand à Les Claypool il a eu le bon goût de ne pas manger tout le son comme il en a l’habitude avec ses différents projets, car ce n’est tout simplement pas le sien ! Cela dit ce génie de la basse est tout de même ultra présent mais reste plus en retrait par rapport à Adrian Belew et propose encore une fois des parties de basse anthologiques. Niveau direction de l’album on retrouve le jeu de guitare si caractéristique d’Adrian autant dans les riffs que dans les solos chaotiques, et les fans de King Crimson ne seront pas dépaysés. On peut même dire que les fans du King Crimson époque 80 seront ravis car cet album renvoie indiscutablement au niveau de plusieurs compos vers cette époque, avec notamment le chant d’Adrian et les riffs qui auraient fait bonne figure sur « Discipline » comme c’est le cas pour : Ampersand,Writing On The Wall,Walk Around The World,Under The Radar. D’autres compositions, plus ambiantes et plus instrumentales, peuvent par contre plus rappeler le King Crimson actuel avec notamment la bien nommée Madness qui fera sombrée littéralement l’auditeur dans la folie. Mais cet album bien que ressemblant fortement à du King Crimson possède quand même une grosse personnalité, et Adrian s’est essayé dessus à des choses nouvelles et intéressantes comme la superbe Matchless Man ou la section rythmique montre tout son savoir faire avec un Danney Carey particulièrement performant aux percussions, et également l’autre gros morceau de l’album Beat Box Guitar qui rappelle un peu le King Crimson actuel par son thème principal mais qui s’aventure ensuite dans une sorte d’electro jazz de haute volée. En bref les deux seuls défaut de cet album pourraient être d’une part un manque d’unité par moment et d’autre part une émancipation avec King Crimson pas vraiment évidente, mais globalement nous sommes quand même en face d’un album splendide signé par un musicien non moins splendide et nous attendons la suite avec impatience.

NOTE : 17 / 20