NEAL MORSE SOLA SCRIPTURA

Après un « ? » qui frise la perfection, on savait qu’il allait être pratiquement impossible pour Neal Morse d’offrir un successeur à la hauteur. Pas de surprise, « Sola Scriptura » est donc un album moins bon que « ? ». Mais soyez rassurés, l’ami Neal exprime une nouvelle fois ses louanges au seigneur avec une rare qualité musicale. Comme le nom de l’album l’indique, il est ici question de « L’Ecriture Seule », principe protestant qui affirme l’importance et la légitimité de la Bible au dessus des décrets pris par l’Eglise médiévale. Principe qui divise protestants et catholiques. A la désormais traditionnelle équipe rythmique composée de Mike Portnoy (Dream Theater) et Randy George vient s’ajouter le guitariste virtuose Paul Gilbert, dont les interventions sont aussi excellentes que judicieusement placées. Le guitariste nous livre en effet quelques solos remplis de grâce et de personnalité et qui confèrent à la musique de Morse une grandiloquence accrue. Tant au niveau du format comme de la musique, cet album peut faire un peu penser au tout premier Spock’s Beard « The Light ». On se retrouve donc face à 4 titres. Les 2 premiers sont très longs. The Door ouvre l’album du haut de ses 29 minutes tandis que The Conflict poursuit en affichant pile poil 25 minutes au compteur ! Ses 2 premiers titres sont incontestablement les pièces maîtresse de l’album et auraient pratiquement pu musicalement se suffire à elles mêmes. On retrouve ici toutes les recettes qui ont fait le succès de Morse. Le premier titre The Door pose tous les thèmes principaux de l’album et nous offre une débauche de passages mélodiques aux arrangements superbes dont seul Neal Morse a le secret. Tout simplement une des meilleures suite épiques que Morse a pu composer. The Conflict n’est pas en reste, avec un début résolument plus lourd et rentre dedans ainsi qu’une partie d’influence latine très réussie un peu à l’image de ce que Morse avait fait dans The Light. Après ces 2 gros morceaux, on débouche sur un dispensable Heaven In My Heart. Ballade poussive qui dévoile le moins bon aspect de la musique de l’ex leader de Spock’s Beard. Les choses s’arrangent avec The Conclusion qui reprend une multitude de thèmes abordés par les 2 premiers morceaux et qui vient clore ce « Sola Scriptura » avec brio, sans toutefois égaler les 55 premières minutes de l’album. Au final Morse nous offre un nouveau voyage auditif très agréable qui ravira la plupart de ses fans mais qui en lassera peut être certain par un manque de renouvellement.

NOTE : 16 / 20