DREAM THEATER SYSTEMATIC CHAOS

« Systematic Chaos » est le nouvel album de Dream Theater qui fait suite à un « Octavarium » aux allures de bilan. Dream Theater effectue donc ici un nouveau départ avec un changement de label et aussi l’arrivée de Paul Northfield au mixage. Pas de concept particulier pour « Systematic Chaos » et pour le coup, pas vraiment d’idées nouvelles non plus. Le groupe évolue ici dans un style plus rentre dedans, dans la lignée de « Train Of Thoughts », mais incorpore également la diversité et le style de production de « Six Degrees Of Inner Turbulence ». L’album dispose d’une pièce maîtresse séparée en 2, avec la première partie en ouverture et la seconde en clôture, intitulée In The Presence Of Enemies qui s’inscrit dans la plus pure tradition des pièces épiques du groupe. Evidemment on retrouve dans ce titre des parties instrumentales très riches, de très belles vocalises de l’ami Labrie mais aussi, et ça fait plaisir, de superbes phrases de John Petrucci à la guitare. Nous pouvons d’ailleurs parler d’inspiration retrouvée pour le guitariste car « Systematic Chaos » bénéficie sans aucun doute des plus beaux solos de Petrucci depuis « Six Degrees Of Inner Turbulence », le sbire étant tombé dans un shredding abusif et cliché sur les 2 derniers albums du groupe. Un album de Dream Theater sans ses défauts, n’est pas vraiment un album de Dream Theater. Nous retrouvons donc les fameuses influences trop visibles une nouvelle fois. L’ombre de Muse plane indiscutablement sur le dispensable Prophet Of War, tandis que l’efficace Forsaken rappelle quant à lui Evanescence. Le groupe enchaîne 2 titres plus agressifs en milieu d’album avec Constant Motion et surtout un excellent The Dark Eternal Night, avec son fameux riff principal. Sur ces 2 titres il semblerait que Mike Portnoy souhaite devenir le chanteur, tant le batteur est au premier plan vocalement. La suite consacrée au programme des A.A continue ici avec le premier volet calme et mélodique intitulé Repentance. En s’articulant autour du thème réarrangé de This Dying Soul, ce titre ambiant est sans doute le plus original de l’album en montrant un Dream Theater diablement redondant sur ses instruments. Une pléiade d’invités vient chuchoter quelques mots en fin de morceaux parmi lesquels on retrouve Corey Taylor, Mike Akerfeldt, Steven Wilson, Steve Vai, Joe Satriani, Steve Hogarth et bien d’autres. The Ministry Of Lost Souls est une longue suite orchestrale et mélodique comme le groupe sait si bien les faire, et sera sans doute adorée des uns pendant que d’autres la trouverons bien trop classique. Un peu à l’image d’ « Octavarium », les New-yorkais nous livrent ici un très bon album même si ce « Systematic Chaos » pêche tout comme son prédécesseur d’innovation et de progression. Pour un groupe qui a habitué à se renouveler sans cesse, cela pourrait commencer à faire désordre si le prochain album ne rectifie pas cette stagnation créative. A noter la présence d'un DVD bonus, montrant un très bon making of de l'album d'une durée de 90 minutes ainsi qu'un mixage 5.1 de "Systematic Chaos", dans l'édition limité.

NOTE : 16 / 20