FEAR FACTORY TRANSGRESSION

Déjà un nouvel album de Fear Factory ! Grande première en effet, jusque là chaque album du groupe était séparé de 3 années. « Transgression » arrive quant à lui à peine plus d’un an après « Archetype ». Autre changement majeur dans cet album qui porte bien son nom, l’arrivée d’un grand producteur aux manettes en la personne de Toby Wright (Metallica, Korn, Alice In Chains, Soulfly) qui confère au groupe sur ce disque un son inhabituel. Les guitares sont moins en avant dans le mixage et possèdent un son moins épais. La batterie quant à elle a un son plus matte et la balance entre les toms, la caisse claire et la grosse caisse est bien plus équilibrée (par le passé, tous les éléments de la batterie manquaient singulièrement de portée face à la grosse caisse écrasante de Raymond Herrera). Autre transgression drastique du disque par rapport à son prédécesseur : la musique. Cet album prend totalement « Archetype » à contre-pied. Là ou « Archetype » ne prenait aucun risque, et jouait la carte de la sécurité en proposant un Fear Factory certes efficace mais diablement stagnant, « Transgression » explose les barrières du groupe et va de l’avant pour un résultat forcement plus créatif. Certains fans hurleront à l’horreur en entendant des titres tels que Echo Of My Scream,Supernova et la reprise de U2 : I Will Follow, mais ces derniers oublieront sans doute que Fear Factory a toujours présenté 2 aspects typiques : d’un côté l’aspect agressif représenté par l’alchimie riff en aller-retour callés sur la double grosse caisse (aspect toujours largement présent sur ce disque) et de l’autre l’aspect mélodique représenté par la voix claire particulière de Burton et par les nappes de clavier. Scumgrief, Dog Day Sunrise, A Therapy For Pain, Descent, Resurrection, Timelessness, Insivible Wounds, Archetype, Bite The Hand That Bleeds, Human Shields sont bien des preuves à travers toute la discographie du groupe que ce dernier a toujours proposer ce genre de titres. De plus les titres mélodiques de ce « Transgression » sont la plupart du temps bien meilleurs que la moitié de ceux précités. Les plus belles réussites de ce disque sont certainement les titres hybrides proposant les 2 facettes du groupe, avec 540 000° Fahrenheit, Contagion et New Promise les Américains s’offrent de nouveaux classiques. « Transgression », qui est finalement un album ou Fear Factory explore ses extrêmes, propose également des titres figurant parmi les plus violents du groupe à ce jour. Transgression, Spinal Compression et Moment Of Impact sont en effet des odes à la rebellion et à la guerre dans le pit et feront eux aussi à coup sur office de classiques. Ces titres incorporent des riffs plus typés thrash/death qui se fondent à merveille dans la formule Fear Factory, et sont en quelque sorte une continuité du titre Cyberwaste présent sur « Archetype ». La reprise de Killing Joke : Millennium est des plus efficaces avec son refrain catchy à souhait et cerise sur le gâteau, vous trouverez 3 titres live en bonus, d’une qualité douteuse certes (mp3 ?) mais c’est toujours ça de pris. Fear Factory livre donc un disque risqué, aventureux et surtout créatif. Le pari est réussi, sans aucun doute le meilleur album du groupe depuis « Obsolete » et surtout l’album dont le groupe avait besoin à ce moment précis pour prouver sa légitimité dans la scène actuelle et pour prouver qu’il y a un avenir discographique chez Fear Factory, n’en déplaise les fans conservateurs.

NOTE : 17.5 / 20