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CHIMAIRA

DARK TRANQUILITY

HATESPHERE

06 Décembre 2005

Paris - Trabendo

Affiche variée, intéressante et dense que celle formée par la combinaison des groupes Hatesphere, Dark Tranquility et Chimaira. Et pour le coup, malgré un tarif un poil excessif, la salle du trabendo affiche complet. Avant que les lumières s’éteignent un technicien vient sur scène pour une annonce assez inhabituelle dans un concert metal : « A la demande des 3 groupes, il est interdit de monter sur scène sinon le concert sera annulé ».

Mais qu’importe le concert débute donc avec les Danois d’Hatesphere que le public parisien commence à connaître et pour cause, les danois en sont à leur 4 ème concert parisien de l’année. Et comme d’habitude, le groupe va placer la barre très, très haut en livrant un set surpuissant, bourré d’énergie et d’envie avec leur thrash moderne et dynamique. Tout le groupe a la banane et affiche une joie naturelle, le chanteur charismatique Bredahl s’en donne à chœur joie en faisant chanter le public, en se jetant à plusieurs reprises dans ce dernier mais aussi en taquinant ses compères. Vu la réaction du public, les efforts d’Hatesphere au long de cette année 2005 auront portés leurs fruits car le trabendo compte tout de même ce soir une quantité relativement importante de fans du groupe et c’est mérité. Hatesphere est en train de s’imposer sur la scène européenne et c’est tout le mal qu’on lui souhaite.

 

Sur cette tournée Dark Tranquility et Chimaira sont en co-headlining et alternent selon le pays l’ordre de passage. En France c’est Chimaira qui joue en dernier, ce qui a donc pour conséquence que les fans français de Dark Tranquility n’auront pas eu l’occasion de voir le groupe défendre son dernier album « Character » en réelle tête d’affiche. Certains râleront de voir le groupe suédois qui jouit de plus d’une dizaine d’année d’expérience jouer avant les jeunes loups de Chimaira, mais les choses sont ainsi et demeurent logiques en terme de ventes. Dark Tranquility arrive donc sur scène pour nous balancer son death mélodique avec conviction et, à l’image d’Hatesphere, avec joie. Le groupe affiche une certaine humilité et une réelle émotion devant l’accueil que le trabendo lui réserve. On sent vraiment Mikael Stanne ému devant la réaction chaleureuse du public et la une grosse satisfaction peut se lire sur les visages de ses collègues.
Le groupe va puiser dans à peu près toutes les époques de sa discographie avec des titres récents tels que Lost To Apathy, Damage Done ou bien encore Monochromatic Stains mais aussi avec quelques vieilleries comme The Wonders At Your Feet et Punish My Heaven. Le groupe peut se targuer d’être celui qui propose le plus de dynamique sur l’affiche, avec une musique constitués de plus de variations que ses 2 compagnons de route. Un petit bémol, le bien que bon, sera de moindre qualité que celui des 2 autres groupes. Le concert s’achève par un Mikeal qui annonce en français s’il vous plait : vive la France, vive la résistance ! Le groupe finit donc par The Final Resistance une bonne prestation qui ravira tous les fans mais qui leur laissera sûrement un goût de trop peu.
C’est donc au tour des américains Chimaira d’investir la scène dans un planning qui a pris beaucoup de retard. Le groupe a déjà convaincu en France au Fury Fest 2004 avec un set très remarqué mais n’avait pas encore eu l’occasion de délivrer une prestation du même niveau à Paris, le groupe n’ayant joué ici auparavant qu’avec le Roadrage Tour 2003, en premier groupe et en commençant avant l’ouverture des portes indiquée sur le ticket. Le son revient au niveau optimum sur la prestation de Chimaira, malgré quelques soucis pendant le titre Severed. Sur ce titre par ailleurs, comme d’habitude, le groupe en profite pour introduire son batteur (qui mine de rien a été différent à chaque passage européen du groupe !) pendant un break qui lui est consacré. Le batteur actuel se nommant Kevin Talley, ce dernier nous gratifiera de plans extrêmes de haute volée qui auront sûrement beaucoup plu aux fans de ses anciennes formations dont la plus célèbre est Dying Fetus.
Le groupe affiche encore une fois beaucoup de charisme avec notamment l’amusant bassiste Jim Lamarca qui assure le show en haranguant la foule comme il se doit et de l’autre Rob Arnold, qui laisse transpirer beaucoup de conviction dans son jeu impeccable et qui montrera beaucoup de professionnalisme dans l’exécution des ses nouveaux solos particulièrement réussis. Le chanteur Mark Hunter, quant à lui, a un peu changé. Beaucoup moins mobile qu’avant, il préfère désormais se reposer un peu plus sur un pieds de micro qu’il ne possédait pas sur scène auparavant. On peut également signaler peut être une communication entre lui et le public plus restreinte qu’au Fury Fest 2004 par exemple. Toutefois, à l’image du reste du groupe, nous ne pouvons que nous incliner devant le professionnalisme de ses vocalises comme en atteste par exemple la restitution parfaite du refrain de Salvation.
La tension de la prestation du groupe montera crescendo après un départ un poil mollasson, un peu à l’image d’un diesel. Le groupe dispose aujourd’hui de 3 albums assez complémentaires, lui donnant un répertoire complet allant des titres spontanés et un poil naïfs du premier album « Pass Out Of Existence » en passant par les bombes furieuses et catchy de « The Impossibility Of Reason » jusqu’aux titres plus denses et complexes de « Chimaira ». Le groupe peut donc désormais proposer un set très solide qui a fière allure. Ce qu’il fera, en débutant en trombe avec les tueries que sont Nothing Remains, Save Ourselves, Severed, Power Trip ou bien encore Cleansation. Chimaira nous propose également des titres moins habituels comme le très bon The Impossibility Of Reason ou bien encore la rarissime Jade, composition torturée extrait de son premier album.
Le dernier album du groupe sera évidemment bien représenté avec des extraits évidents tels que Comatose, mais aussi par la première interprétation live de Left For Dead. On pourra également noter que les titres Salvation et Lazarus, s’ils se révèlent passables en album, prennent toute leur dimension sur scène. La prestation du groupe après avoir mis le pit à feu et à sang sur The Dehumanizing Process et sur Pure Hatred, qui recevra une bonne participation du public, se terminera sur le plus lent et inattendu Lazarus. Le groupe aura ce soir, malgré une énergie moindre qu’à l’accoutumée, démontré qu’il est désormais un grand de la scène metal par un set riche et un professionnalisme sans faille. Au final une bonne soirée avec 3 bons groupes, et une mention spéciale au son de la salle ainsi qu’au public particulièrement chaleureux et volontaire.
Setlist Chimaira :
01-Nothing Remains
02-Save Ourselves
03-Severed
04-Power Trip
05-Cleansation
06-Impossibility Of Reason
07-Comatose
08-Left For Dead
09-Jade
10-Salvation
11-The Dehumanizing Process
12-Pure Hatred
13-Lazarus