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DREAM THEATER

06 Octobre 2005

Paris - Zenith

Dream Theater, le groupe qui ne chaume pas, est déjà de retour au Zénith de Paris à peine plus d’un an et demi après son fabuleux passage en janvier 2004 pour la tournée « Train Of Thoughts ». Sur ce concert, les New-yorkais avaient comme souvent donné un petit cadeau à Paris en jouant le concert le plus long de la tournée Européenne, dépassant ainsi les 3h20 avec en rappel une unique interprétation de Heart Of Sunrise de Yes et l’intégralité de A Change Of Seasons. Depuis le groupe a sorti l’excellent « Octavarium » qui voit le groupe revenir à la diversité qui est la sienne. Mais cette tournée ne se limite pas à la promotion d’ « Octavarium », il est aussi question de célébrer les 20 ans du noyau dur du groupe : Portnoy, Petrucci, Myung. En effet c’est en 1985 que le groupe Majesty, ancêtre de Dream Theater, s’est formé.
Le concept de cette tournée est donc de promouvoir « Octavarium » en jouant 2 titres issus de cet album au début du premier set, et d’ensuite partir dans un voyage à travers la discographie du groupe remontée de façon croissante pour enfin revenir au milieu du second set sur « Octavarium ». Le rappel est quant à lui relativement libre. A son habitude le groupe prend un malin plaisir à varier les plaisirs, en changeant considérablement son set. Ce soir à Paris DreamTheater va donc donner un set classique de 3h00 (ndlr : toujours amusant de parler de set classique de 3h00), mais va encore une fois donner un petit cadeau aux fans parisien, mais nous y reviendrons. Le concert débute donc avec 2 morceaux du dernier album, à savoir l’incontournable The Root Of All Evil suivi du controversé Never Enough.
Belle entrée en matière du groupe qui a l’air plutôt en forme, John Myung se déplaçant même de son repère à plusieurs reprises, James Labrie très en voix et évidemment le trio de choc Portnoy/Rudess/Petrucci impeccable. Le public semble déjà avoir adopté ces nouveaux morceaux tant il chante à gorges déployées.Le groupe commence ensuite son voyage à travers le temps en débutant donc par 1985 en jouant Another Won, titre issus du répertoire de Majesty et en enchaînant sur Afterlife issus du premier opus de Dream Theater.

Ce passage aura certainement été mal vécu par les néophytes du groupe, mais il procure évidemment un vrai bonheur chez les vieux briscards et autres connaisseurs de la formation. Quand le groupe s’attelle à un des grands classiques de son répertoire « images And Words » sorti en 1992, c’est ce soir l’excellent et trop rare Under A Glass Moon qui est choisi. Ce morceau avec ces rythmiques lourdes, son refrain type cavalcade et un solo de John Petrucci comptant tout simplement parmi ses meilleures réalisations, fait toujours autant mouche.

Amusant avec cette rétrospective de constater l’évolution du groupe qui prend un virage différent à partir de l’album « Awake », album plus lourd, sombre et moderne, marquant le début de la 7 cordes pour Petrucci. Le groupe pour représenter cet excellent album sorti en 1994 va donc jouer la doublette sacrée The Mirror/Lie, dont la dernière interprétation parisienne doit remonter à quelques années (peut être même à la tournée de cet album). Sur The Mirror, Jordan Rudess s’éclate en improvisant quelques solos de clavier. Rudess, parlons en d’ailleurs. Par le passé l’homme réussissait le pari difficile de n’utiliser qu’un seul clavier, un Kurzweil doté d’une multitude de pédales, pour reproduire tous les claviers. C’est désormais chose révolu, car le virtuose est entouré aujourd’hui, en plus d'un Korg, d’une sorte de Moogs vintage et d’une lap steel.
Sur Lie, c’est l’excellent Mike Portnoy qui se fait remarquer, mais par pour la qualité de son jeu cette fois. Le batteur/choriste a toujours eu comme péché mignon de s’amuser à jongler avec ses baguettes (nldr : comme si il n’était pas assez occupé avec ses parties), souvent sans succès. Et bien sur ce titre enchaînant un festival de bourdes niveau jonglage, le batteur en rigolera et fera le mariol en lançant une multitude de baguettes dans toutes les directions. Au début du report je parlais d’un cadeau et bien le voilà. Quand le groupe s’attelle à son album « Falling Into Infinity » sorti en 1997, il propose tout d’abord un titre jamais interprété sur scène auparavant et ne figurant pas sur l’album mais venant des mêmes sessions. Les fans les plus acharnés auront donc eu le plaisir d’entendre Raise The Knife, même si ce titre n’est tout de même pas à la hauteur du reste de cet album et dont on comprend donc facilement l’éviction.
Cela dit, encore une fois Dream Theater prouve son attachement à Paris et prouve qu’il fait parti des rares groupes a encore surprendre son public fidèle. Evidemment cet album tant décrié, mais pour tant excellent, se devait d’être représenté par une chanson figurant dessus. C’est donc avec une joie immense que l’on retrouve Peruvian Skies, savant mélange des côtés mélodiques et metal du groupe. A l’époque de la tournée de cet album, le groupe insérait un bout de Have A Cigar de Pink Floyd et un d’Enter Sandman de Metallica. On reste toujours dans les mêmes albums et les mêmes groupes avec cette fois un extrait de Wish You Were Here et un de Wherever I May Roam. A noter également une intro supplémentaire au morceau pour au final une interprétation 2005 de Peruvian Skies tout simplement énorme. On arrive donc à 1999 avec le plus bel album du groupe, le conceptuel « Metropolis pt.2 : Scenes From A Memory » dont l’excellent Home sera extrait. Fin du premier set.
Après un entracte de 20 minutes qui nous aura laissé entendre une reprise acoustique sympathique de la pièce A Mind Beside Itself, le groupe revient et continue donc son voyage discographique avec « 6 Degrees Of Inner Turbulence » et son morceau d’ouverture le très heavy The Glass Prison. Constatation étrange en ce début de second set, le son semble être plus brouillon, et cela gène un peu le plaisir de retrouver cet excellent morceau, premier de la suite encore inachevé de Mike Portnoy sur les 12 étapes du programme des alcooliques anonymes. Comme on pouvait du coup s’y attendre sa suite, extrait de l’unidimensionnel « Train Of Thoughts », This Dying Soul s’enchaînera directement. Ce morceau laisse toujours la même impression, un bon début mais un passage instrumental où le groupe se perd quelque peu dans de la démonstration inutile.
Voilà le groupe a fini son voyage discographique et peut donc maintenant revenir sur son dernier album. C’est la sympathique ballade U2esque I Walk Beside You qui ré ouvrira le chapitre « Octavarium ». Sur ce titre l’écran du milieu laisse place à un back drop à l’effigie du dernier album jusque la fin du show. Chanson sans doute critiquée, ce titre se révèle tout de même des plus sympathiques avec notamment des parties subtiles de Mike Portnoy excellentes sur les couplets. Mais le meilleur reste à venir. Sur cet album les 2 pièces maîtresses sont les 2 derniers titres, et le groupe va les enchaîner. D’abord donc Sacrified Sons, avec en fond des images représentant les twin towers en feu. Un peu à l’image de Peruvian Skies, ce titre est parfait pour montrer les différents visages du groupe.
La grande pièce de 25 minutes que tout le monde attend suit ensuite. Le titre Octavarium est d’hors et déjà un classique, débutant par son intro à la Shine On Your Crazy Diamonds de Pink Floyd où Jordan Rudess peut montrer son nouveau talent de joueur de lap steel. Il ira plus tard dans le morceau jouer de son impressionnant moogs mais n’arrivera pas totalement à combler l’absence de l’orchestre présent sur les versions studio de ces 2 morceaux. Après l’interprétation excellente de ce morceau épique le groupe se retire. Il revient avec l’interprétation de The Spirit Carries On, splendide ballade fédératrice qui fera chanter tout le zénith et qui verra Petrucci nous gratifier dans joli solo plein d’émotion comme il sait les faire.
Avant de repartir définitivement, cerise sur le gâteau, c’est Learning To Live qui vient clore la prestation du groupe, sur ce dernier titre James Labrie commence à montrer des signes de faiblesses mais rien de grave. Le passage du milieu sera remplacé par un changement où Petrucci et Rudess s’exprimeront différemment et ce titre lui aussi très représentatif du groupe se terminera par cette superbe tension donnée par la fin du solo de Petrucci qui résonnera dans toutes les têtes longtemps après ce concert.
Au final Dream Theater ne déçois toujours pas en live, étant toujours au dessus du lot niveau interprétation et en effaçant toute concurrence au niveau changement de setlist et surprises. Un premier set dont une bonne moitié est destinée aux fans hardcore du groupe, un concert qui représente absolument toute la discographie du groupe, une large représentation d’ « Octavarium », que demande le peuple ?  
Setlist Dream Theater :
Set 1 :
01-The Root Of All Evil
02-Never Enough
03-Another Won
04-After Life
05-Under A Glass Moon
06-The Mirror
07-Lie
08-Raise The Knife
09-Peruvian Skies
10-Home
Set 2 :
01-The Glass Prison
02-This Dying Soul
03-I Walk Beside You
04-Sacrificed Sons
05-Octavarium
Encore :
06-The Spirit Carries On
07-Learning To Live