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DREAM THEATER

30 Janvier 2008

Sydney - Hordern Pavilion

Aussi bizarre que cela puisse paraître, Dream Theater n’a jamais foulé le sol australien en plus de 20 ans de carrière ! Une injustice enfin réparée par la formation New-yorkaise en ce début d’année 2008. Pour le coup, Portnoy et consort proposent une tournée au fameux format An Evening With dont les européennes ont été privés à l’automne dernier (mais habitués entre 2002 et 2005) lors du passage du Chaos In Motion Tour sur le vieux continent. Un geste évidemment bienvenu de la part du groupe et qui tend sans doute à mieux faire passer la pilule pour les aussies avides de voir enfin le plus célèbre groupe de metal progressif se produire sur scène. Cette étape donnée à Sydney a lieu dans un Hordern Pavilion pouvant accueillir quelques 3500 spectateurs et affichant pratiquement complet ce soir. Cette salle se révèle des plus sympathiques notamment grâce à un plafond très bas, conférant une certaine impression de proximité entre le groupe et le public. A l’intérieur, on s’étonne de la moyenne d’âge, résolument plus jeune que celle affichée dans les concerts européens du quintet.
Lorsque les lumières s’éteignent, et que le groupe débarque fièrement sur sa version revue et corrigée de 2001 : A Space Odissey qui s’enchaine avec force sur un « Constant Motion » rageur, l’hystérie est à son comble ! Mike Portnoy se délecte de cette ambiance chaleureuse et affiche un sourire qui en dit long, tandis que James Labrie montre quant à lui beaucoup plus de charisme qu’à l’accoutumée, sans doute aidé par une scène aux dimensions plus étroites que d’habitude. Ce dernier se lance très vite dans un speach un brin démago en déclarant : « Il est tout simplement ridicule que Dream Theater ait évité l’Australie en 20 ans de carrière, nous allons rattraper ça dès ce soir avec pas moins de 3h00 de musique ». Le ton est donné et la soirée continue de façon rentre dedans avec « Panic Attack » et « Endless Sacrifice », titres tous deux acclamés par le public. L’ambiance de feu ne faiblit pas sur « The Dark Eternal Night », qui passe toujours aussi bien le test de la scène et dont le dessin animé diffusé sur écran fait toujours autant sourire. Le final apocalyptique dominé par le continuum de Jordan Rudess débouche malheureusement sur un solo chiantissime de ce dernier.
Moment véritablement pénible, on se demande comment un tel génie des claviers peut devenir tout d’un coup aussi lourdingue en se lançant dans l’exploration de l’intégrité de son matos de façon vraiment trop grandiloquente et écœurante. La bonne nouvelle la dedans, c’est que le bougre termine cette souffrance sur les notes de l’excellent « Lines In The Sand », extrait du sous estimé Falling Into Infinity (1997), interprété comme en Europe dans sa version originale (que l’on peut retrouver dans l’ « official bootleg » Falling Into Infinity Demos 1996 – 1997). Labrie éprouve quelques faiblesses vocales sur ce titre et c’est résolument John Petrucci qui tire son épingle du jeu grâce à son solo de bravoure interprété à la perfection. On constate également avec surprise que la tension dans le public chute brutalement. Sans doute du à cette moyenne d’âge plus jeune, nous remarquons en effet que les australiens sont plus réactifs sur les titres extraits des derniers albums du groupe. On continue néanmoins avec un « Forsaken » passable, illustré pour le coup par le tout dernier clip du groupe, visiblement un poil pompé sur la romance des vampires Lestat et Akasha relatée par Anne Rice dans le livre TheQueen Of The Damned.

Ce premier set, relativement prévisible lorsque l’on vient d’Europe, se termine fort heureusement par un Take The Time toujours aussi excellent mais qui est loin de faire l’unanimité dans la salle. On assiste jusque là à un bon concert mais connaissant le gout de Portnoy pour les surprises, on se dit que ce dernier se montre un peu radin compte tenu qu’il joue ce soir devant un tout nouveau public. Mais nous voilà vite rassuré avec un second set nettement plus original et jouissif que le premier ! Tout commence par l’interprétation de la moitié du classique Metropolis Pt. 2: Scenes from a Memory (1999) que le public acclame comme il se doit et qui fait bien évidemment toujours son petit effet. Fort de ce regain d’énergie dans la salle, le groupe s’amuse à nouveau comme en atteste le refrain détourné de « Fatal Tragedy » pendant lequel Portnoy et Petrucci remplacent les chœurs par leur fameuse blague « You Can Eat My Ass And Balls ». Sortis de nulle part, ce sont ensuite « Erotomania » et « Voices », sur lequel Labrie peine à nouveau, que le groupe choisi pour représenter Awake (1994).

Les grincheux diront que le groupe aurait pu jouer dans la foulée « The Silent Man », histoire de compléter la suite « A Mind Behind Itself », mais nous ne pouvons que nous réjouir d’entendre à nouveau ces 2 perles injustement snobées des dernières tournées de Dream Theater. Après un « The Spirit Carries On », sur lequel Portnoy peine à allumer son briquet, le groupe enchaine avec la pièce maitresse de son dernier album « In The Presence Of Enemies » qui décuple l’énergie d’une foule décidemment très réceptive à Systematic Chaos (2007). Dream Theater quitte alors la scène et revient sous les vivas d’un public qui en demande encore et qui se voit comblé par un « As I Am » particulièrement heavy et le medley « Pull Me Under » / « Metropolis Pt.1 » en guise de cerise sur le gâteau. Alors certes Dream Theater est loin d’avoir donné ce soir son meilleur concert, la faute à un Labrie pas toujours au top, à l’impasse totale sur 6 Degrees Of Inner Turbulence (2002) et à un premier set mi-figue mi-raisin, mais le second set remet les pendules à l’heure et la fougue insufflée par ce public, forcement pas blasé, confère une saveur assez spéciale à cette prestation. Comme le dit Mike Portnoy en fin de concert : « Mieux vaut tard que jamais ! ».
Setlist Dream Theater :
Set 1
 :
01-Constant Motion
02-Panick Attack
03-Endless Sacrifice
04-The Dark Eternal Night
05-Jordan Rudess Solo
06-Lines In The Sand
07-Forsaken
08-Take The Time
Set 2 :
09-Ouverture 1928
10-Strange Déjà Vu
11-Through My Words
12-Fatal Tragedy
13-Erotomania
14-Voices
15-The Spirit Carries On
16-In The Presence Of Enemies Pt.1 & 2
Encore :
17-As I Am
18-Medley : Pull Me Under / Metropolis Pt.1