FEAR FACTORY

Après avoir vu sa tournée prévue en janvier repoussée, Fear Factory vient enfin défendre son dernier album Transgression qui divise tant les fans du groupe. Pour le coup les américains ont emmenés dans leurs bagages leurs collègues de Misery Index et ce sont les français Zuul FX qui ouvriront sur cette date parisienne. On commence désormais à être coutumier du fait de voir le nouveau groupe de Steeve Petit jouer sur Paris. En l’espace de 5 mois le groupe aura ouvert dans la capitale pour Wednesday 13, Ill Nino et ce soir pour Fear Factory. Pourtant le concert de ce soir, qui précède d’un jour le coup d’envoie de la tournée européenne du groupe en première partie d’Impaled Nazarene, possède 2 nouveautés.

Tout d’abord suite au départ de Blast, Zuul FX nous présente ce soir leur nouveau guitariste Karim, qui montrera d’ailleurs plus de présence scénique que son prédécesseur tout en restituant très bien ses parties. Et suite à la demande du public, le groupe nous livrera également en début de set un nouveau morceau Don’t Forget extrait de son prochain album qui devrait être mis en boite cet été. Pour le reste nous restons en terrain habituel, le groupe déroule avec conviction son metal catchy aux rythmiques plombées dont les titres les mieux accueillis par le public seront sans doute Cabal et I8U. Zuul FX propose une nouvelle fois un set très pro et rempli sa mission de chauffeur de salle. On attend maintenant la suite avec le prochain album studio.

Passons maintenant à Misery Index, groupe nettement plus extrême que les 2 autres présents sur l’affiche. Le groupe vient nous délivrer son deathcore avec fougue et nous présenter quelques extraits de son prochain album « Discordia » dont notamment un enragé Conquistadores. Petit hic de la prestation : le son. En effet, particulièrement pendant la première moitié du set, le son se montrera brouillon rendant la musique chargée et agressive de Misery Index parfois difficilement audible. La voix de Jason Netherton se retrouvera également quelque peu noyée dans la masse sonore au niveau du mixage. Moment poilant de la prestation, un individu vêtu d’un masque à gaz viendra squatter la scène pendant un morceau complet avant de se faire dégager par un des guitaristes du groupe. Au final une prestation en demi teinte, on sent de l’envie mais pourtant on aura l’impression pendant toute la prestation qu’il manquera quelque chose au groupe pour captiver l’audience, le mauvais son n’aidant pas évidemment.

Passons maintenant à Fear Factory qui voit ses habitudes parisiennes changées. En effet cela faisait bien une décennie que le groupe donnait perpétuellement ses concerts à l’Elysée Montmartre. Ce soir le groupe joue donc non loin de ses anciennes habitudes, dans une Locomotive remplie naturellement à bloc. Le groupe donnait depuis 2001 des prestations live clairement décevantes en comparaison avec les fabuleux concerts de la période 96-99 qui montraient un groupe qui avait vraiment faim. Et bien sans atteindre l’intensité de ces prestations passées, le concert de ce soir se montrera clairement bien au dessus des prestations récentes du groupe. Tout d’abord grâce à un set long, de plus de 90 minutes, dans lequel le groupe pourra proposer un choix de morceau béton où classiques et titres plus inhabituels se côtoient.

Ensuite Fear Factory se montre aujourd’hui moins statique sur scène et surtout l’interprétation du groupe se montrera impeccable. Oublié les pains de batterie de Raymond Herrera lors du Fury Fest 2004, ce soir tout le groupe joue avec beaucoup de précision. Burton C Bell est dans un bon soir et assurera la quasi-totalité de ses vocalises avec brio, malgré un départ délicat sur 540 000 Degrees Fahrenheit pendant lequel le chanteur tombera dans son travers fréquent : chanter faux. Mis à part cette entrée en scène mitigée, le chanteur chantera admirablement bien tout au long de la prestation. Le groupe ne cherchera pas particulièrement à défendre son nouvel album « Transgression » en piochant seulement 3 titres de cet album contre 4 d’ « Archetype » et d’ « Obsolete » et 5 de « Demanufacture ».

Signalons d’ailleurs que si les titres de « Transgression » ne semblent pas faire l’unanimité dans le public à l’image du très bon Contagion, ceux d’ « Archetype » sont littéralement accueillis comme des classiques avec une mention spéciale pour Cyberwaste en fin de set. Comme souvent avec Fear Factory, la première moitié du concert laisse peu de répit au public, en interprétant une tonne de classiques à la suite tout en revisitant chacun de ses albums. En effet se succèderont à un moment Demanufacture, Self Bias Resistor, Zero Signal, Shock et Edgecrusher. Excusez du peu ! Burton C Bell est également de bonne humeur ce soir, en plaisantant à plusieurs reprises avec le public ou en dansant sur le pont de Descent. On peut regretter que le groupe n’interprète qu’un titre de « Soul Of A New Machine », en l’occurrence l’excellent Martyr, auquel on aurait bien aimé voir Scumgrief ou Scapegoat s’ajouter.

Grosse surprise, les californiens rejouent désormais des titres de « Digimortal » avec notamment le groovy Linchpin qui apporte de la dynamique au concert et le plus agressif Acres Of Skin. Après avoir demander au public de faire du bruit pour Zuul FX et Misery Index, le groupe nous gratifie d’un petit bout du Walk de Pantera en rendant hommage à Dimebag Darrell. Effet garanti. Ensuite le groupe joue le prévisible Replica puis se retire. Comme lors du Fury Fest 2004, Burton C Bell reviendra seul en rappel pour l’interprétation de Timelessness. A noter que Fear Factory n’utilise plus de claviériste et utilise désormais des bandes pour restituer ses nappes synthétiques et autres orchestrations. Au final un très bon concert de Fear Factory, sans aucun doute le meilleur concert parisien du groupe donné depuis celui de l’Elysée Montmartre en 1999. Fear Factory sera sur les festivals en août.