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GRASPOP METAL MEETING 2007

JOUR 3 - 24 Juin 2007

Dessel

Pour se réveiller de façon brutale à l’heure du déjeuner, rien de tel qu’un petit Devildriver. Le groupe a déjà joué la veille en palliant au pied levé à l’annulation de Bloodsimple sur le metaldome, mais c’est sur la scène principale que Dez Fafara et les siens débarquent en cette dernière journée de festival bien moins peuplée que la veille. Lorsque l’on voit les gros cernes qu’affichent les yeux de chaque musicien, on prend peur sur la teneur énergétique du concert, mais Devildriver dissipe vite les doutes en déroulant avec conviction son metal surboosté ! Le premier album est très largement à l’honneur dans le set avec pas moins de 4 titres et le groupe joue la prudence en n’interprétant seulement que 2 morceaux de son nouvel opus « The Last Kind Words ». On peut d’ailleurs signaler que ces titres passent très bien l’épreuve du live. Bien qu’il soit aux alentours de midi, le public est en forme et un large circle pit se déclenche sur la droite. Histoire d’entraîner des réactions à gauche, Dez n’hésite pas à instaurer une petite concurrence amicale entre les 2 côtés du public et ça marche ! Arrivé au traditionnel Meet The Wretched en clôture du set, les festivaliers s’en donnent à cœur joie dans un immense tourbillon humain, plutôt étonnant vu l’affluence et l’heure. Un bon concert pour Devildriver, que l’on n’a pas fini de voir en Europe, et qui sait y faire pour plonger tout de suite tout le monde dans le bain.
Setlist Devildriver :
01-End Of The Line
02-Nothing's Wrong
03-Cry For Me Sky
04-Not All Who Wonder Are Lost
05-I Could Care Less
06-Grinfucked
07-Clouds Over California
08-Meet The Wretched
Après une grosse averse, suivent les joyeux lurons de Chimaira en provenance de Cleveland. Vous avez pu lire dans un autre article une performance un peu moribonde du groupe à Donington, mais le groupe redresse considérablement la barre ici au Graspop en offrant une prestation supérieure en tout point. Tout d’abord sur la setlist. Assez identique à celle jouée en angleterre, le groupe fera cependant une bien meilleure sélection des titres de son nouvel album « Resurrection » en interprétant outre le titre éponyme les très bons Pleasure In Pain et No Reason To Live dédicacé aux fumeurs de marijuana. Le groupe est une machine scénique vraiment très rodée et chaque musicien affiche beaucoup de charisme. On sent l’envie d’en découdre chez Rob Arnold, qui signe une prestation impeccable au niveau de ses solos le tout avec beaucoup d’attitude. La foule réagit bien à la musique efficace et agressive de Chimaira et c’est encore les titres de « The Impossibility Of Reason » qui s’attirent le plus les faveurs avec notamment des versions endiablés de Power Trip et Pure Hatred. Mark Hunter tient bien son affaire et commence à prendre des galons en tant que forntman. Rien n’ai laissé au hasard dans ce concert de Chimaira, qui du coup n’a pas grand-chose de spontané, mais qui demeure diablement efficace. On pourra revoir le groupe en Europe à la rentrée.

Setlist Chimaira :
01-Nothing Remains
02-Resurrection
03-Power Trip
04-Pleasure In Pain
05-Severed
06-The Dehumanizing Process
07-No Reason To Live
08-Pure Hatred

Bien que « Shot To Hell » est un album médiocre, l’annulation et la non reconduction de la tournée de Black Label Society à l’automne dernier avait quelque chose de frustrant. Pourquoi frustrant ? Car à peine après avoir goûté à un retour tonitruant du groupe en Europe en 2005, on avait l’impression que ce dernier allait encore se remettre à bouder le vieux continent. En guise de consolation, et surtout pour accompagner Ozzy en tournée, le groupe de Zakk Wylde fait donc quelques dates par chez nous et notamment au Graspop. Introduit par son équipe de bikers comme un véritable dieu vivant, Wylde débarque sur scène pour un show s’articulant principalement autour des 2 derniers albums du groupe. Zakk en fait des tonnes, finit même par gaver avec ses perpétuels signes de croix et autres baisers en direction du ciel entre tous les morceaux, mais ce poseur hors norme en impose tout de même sévère. Bien épaulé par son lieutenant jovial Nick Catanese, Wylde nous offre une prestation rugueuse à coup de gros riffs bien gras. Signalons d’ailleurs que les compositions de « Shot To Hell » se révèlent bien meilleures en concert en ayant un rendu plus brut. On notera dans les bons moments le groove irrésistible de Suffering Overdue, le catchy Bleed For Me, le désormais classique Fire It Up, mais surtout l’arrivé d’un gamin sur scène pendant Concrete Jungle. Tournant probablement autour de la dizaine d’années, le bambin jusque là agrippé aux épaules de sa mère, atterrit aux côtés de Catanese qui essaie de le faire jouer sur sa guitare. Wylde hilare vient alors rejoindre son compère pour inciter également l’enfant à tâter la guitare avant de le brandir tel un trophée devant le public. Grosse poilade générale ! Ce concert à l’allure bon enfant se termine sur le dispensable Stillborn. Black Label Society donne un bon concert, mais au vue de la qualité régressive de ces albums, le groupe ferait bien d’équilibrer un peu plus son set.
Setlist Black Label Society :
01-New Religion
02-Been A Long Time
03-Suffering Overdue
04-Bleed For Me
05-Suicide Messiah
06-Fire It Up
07-Black Mass Reverend
08-Concrete Jungle
09-Stillborn

Après qu’Hammerfall et Children Of Bodom invoquent la pluie sur Dessel, c’est au tour des habitués de Slayer de s’emparer de la scène principale. Avec l’annulation quelques semaines plus tôt de Velvet Revolver, Slayer bénéficie de 70 bonnes minutes pour nous livrer son thrash classique et imparable. Le groupe est dans un très bon jour. Tom Araya est dans le coup vocalement parlant et Kerry King semble des plus motivés. Bien sur la machine Slayer n’inspire toujours pas la spontanéité mais le groupe nous délivre néanmoins une prestation ravageuse. L’entrée en matière sur Disciple et War Ensemble est certes prévisible mais donne le ton. On apprécie de retrouver des munitions moins habituelles avec Die By The Sword et Spirit In Black. Tom Araya dédie Mandatory Suicide aux soldats malchanceux qui ont été envoyés à la guerre avant de poursuivre plus tard dans la même idée avec le morbide Eye Of The Insane. « Christ Illusion » est d’ailleurs encore à l’honneur avec les mêmes 4 titres que le groupe a interprété lors du Unholly Alliance fin 2006, dont on retiendra notamment un très bon Cult. Araya nous fait rire lorsqu’il annonce une chanson pour les filles avec Dead Skin Mask, qui recueille une bonne participation du public, et la fin du concert voit une déferlante de classiques s’abattre sur le Graspop. Tout d’abord avec un Raining Blood qui fait toujours son petit effet et qui est un titre plus qu’idéal pour les festivals, puis on calme le tempo avec South Of Heaven avant de ré accélérer pour le classique ultime Angel Of Death. Même si l’on peut commencer à être blasé de Slayer, mine de rien le groupe nous donne ici un très bon concert.
Setlist Slayer :
01-Disciple
02-War Ensemble
03-Jihad
04-Die By The Sword
05-Spirit In Black
06-Cult
07-Mandatory Suicide
08-Season In The Abyss
09-Supremist
10-Eyes Of The Insane
11-Dead Skin Mask
12-Raining Blood
13-South Of Heaven
14-Angel Of Death
Passons maintenant à ce qui a sans doute été la plus grosse déception du festival. En tête d’affiche du marquee 2, en promotion d’un excellent album sous le coude avec « Blood Mountain », le vent en poupe, tout était réunit pour que Mastodon s’impose ici à Dessel. Seulement voilà, les conditions sonores en ont voulu autrement. Les pirates du metal se produisent ce soir dans une espèce de cacophonie où il devient compliqué de bien discerner toutes les subtilités de la musique alambiquée du groupe. Les fans de « Remission » n’auront qu’un surpuissant March Of The Fire Ants à se mettre sous la dent car le groupe préfère se pencher sur un bon condensé de ces 2 derniers albums « Leviathan » et « Blood Mountain ». L’entrée en matière est fracassante en enchaînant Iron Tusk, March Of The Fire Ants et Circle of Cysquatch, mais le son nous empêche de rentrer vraiment dans le concert. Et malheureusement plus les morceaux sont riches et complexes, plus ils passeront mal dans ces conditions. Frustrant d’entendre ainsi des versions brouillonnes des excellents Crystal Skull et Capillarian Crest par exemple. Finalement les titres qui passent le mieux ce soir, sont les plus mélodiques avec Sleeping Giant, Siberian Divide et Colony Of Birchmen. Le groupe termine cette prestation tronquée par Megalodon et Blood & Thunder et sans avoir rien à se reprocher, Mastodon manque le rendez vous.
Setlist Mastodon :
01-Iron Tusk
02-March Of The Fire Ants
03-Circle Of Cysquatch
04-Aqua Dementia
05-Sleeping Giant
06-The Wolf Is Loose
07-Crystal Skull
08-Capillarian Crest
09-I Am Ahab
10-Siberian Divide
11-Bladecatcher
12-Colony Of Birchmen
13-Megalodon
14-Blood & Thunder

Pour finir cette très bonne édition du Graspop, nous avons droit à la venue du madman Ozzy Osbourne. Bien qu’il soit en promotion de son nouvel album « Black Rain », le set n’évolue pas vraiment et se concentre toujours autant sur les albums « Blizzard Of Ozz » et « No More Tears ». Le claviériste Adam Wakeman, fils de Rick Wakeman de Yes, apparaît sur scène mais aussi dans le mixage ! En effet ce concert d’Ozzy fait la part belle aux claviers et voit un Zakk Wylde sous mixé et en proie à quelques soucis techniques notamment sur les classiques No More Tears et Crazy Train. Des claviers omni présents qui ont tendance à dénaturer certains morceaux plus organiques à l’origine. Bien sur, on pouvait le craindre, la voix d’Ozzy est hors du coup. Faisant toujours preuve d’autant de bravoure et d’humour pour assurer le show, Ozzy n’arrive plus à chanter juste malgré tout le mal qu’il met à l’ouvrage. Il s’agit vraiment aujourd’hui de voir un performer et non le chanteur légendaire de Black Sabbath. Cela dit, on s’y attend largement et on passe tout de même un agréable moment tant les interventions guignolesques d’Ozzy sont nombreuses et tant ses discours prévisibles en deviennent hilarants. Le moment le plus poilant du concert est sans aucun doute l’introduction insistante du groupe par Ozzy avant d’entamer un Suicide Solution, sabordé comme d’habitude par un solo pénible de Wylde au milieu du morceau. Heureusement que derrière ça joue sévère, sinon on pourrait apparenter le Ozzy Osbourne Band a une sacrée blague. Mais forcément lorsque l’on est épaulé par Zakk Wylde et Mike Bordin, le concert gagne en crédibilité. Pour les nouveaux titres, on retiendra Not Going Away qui passe très bien en live et on s’étonnera par contre de la présence du catastrophique Here For You, surtout lorsque l’on sait que le plutôt réussi single I Don’t Wanna Stop est écarté. Pour le reste c’est finalement une avalanche de tubes dont on retiendra surtout Bark At The Moon, Believer, I Don’t Know, No More Tears, Crazy Train et cerise sur le gâteau les 2 extraits de Black Sabbath Paranoid et War Pigs. Pour apprécier aujourd’hui un concert d’Ozzy, il faut y aller au second degré et avec légèreté. Très loin d’être un bon concert, cette prestation d’Ozzy n’en reste pas moins distrayante. Mais il est clair qu’il ne vaut mieux pas se risquer à comparer avec l’excellent concert donné la veille par Heaven & Hell…

Setlist Ozzy Osbourne :
01-Bark At The Moon
02-Mr Crowley
03-Not Going Away
04-War Pigs
05-Believer
06-Road To Nowhere
07-Suicide Solution
08-I Don't Know
09-Here For You
10-No More Tears
11-I Don't Want To Change The World
Encore :
12-Mama I'm Coming Home
13-Crazy Train
14-Paranoid

JOUR 1 - 22 Juin 2007

JOUR 2 - 23 Juin 2007