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HATEBREED

UNEARTH - 12 TRIBES

L'ESPRIT DU CLAN - NONE SHALL BE SAVED

20 Novembre 2006

Paris - Locomotive

En permanence sur la route, Hatebreed écume plusieurs fois par an tous les pays du monde. Mais pourtant la France accueille beaucoup moins souvent le groupe originaire du Connecticut depuis qu’il se produit en tête d’affiche. La demande étant assez forte, il n’est donc pas étonnant de voir la Locomotive de Paris pleine à craquer pour accueillir cette nouvelle tournée du groupe. D’autant plus que ce soir l’affiche présente également 4 autres groupes, tout d’abord avec les frenchies de None Shall Be Saved et de L’Esprit Du Clan qui se produisent au sous sol, dans la petite loco, pleine comme un œuf et inaccessible à part pour les premiers arrivés.

Le concert continue à 22h30 dans la grande salle avec le groupe 12 Tribes, que les amateurs de 36 Crazyfists et Killswitch Engage ont déjà vu se produire dans la capitale. Fait suffisamment rare pour être souligné, lorsque que le groupe entre en scène, l’ingé lumière n’est pas à son poste ! Conséquence : le groupe joue dans le noir le temps d’un titre ! Les choses se rétablissent heureusement ensuite et 12 Tribes va nous livrer une prestation énergique articulée principalement autour de son nouvel album « Midwest Pandemic ». Le batteur de la formation tape littéralement comme un sourd pendant que ses camarades occupent parfaitement la scène. La prestation du groupe se finit par Venus Complex et History Vs The Basement. Malgré une musique loin d’être excellente, le groupe donne tout ce qu’il a et sa motivation fait plaisir à voir. On passe ensuite aux guignols d’Unearth, dont on imagine aisément l’entente en studio avec Adam Dutkiewicz de Killswitch Engage. Le groupe propose un set équilibré entre ses 2 derniers albums « The Oncoming Storm » et « 3 : In The Eyes Of Fire ».
Le moins que l’on puisse dire est que le groupe est attendu ce soir. On est loin de la réaction attentive du public lors du concert donné en ouverture de Lamb Of God en juin 2005 au Bataclan. En effet dès que les américains arrivent sur scène, c’est la guerre ! La musique du groupe est aussi violente qu’entraînante et le public s’en donne à cœur joie. Sur scène c’est un cocktail Molotov composé d’énergie et d’humour, principalement assuré par les 2 guitaristes Ken Susi et Buz McGrath. Le guitariste de 12 Tribes amène à plusieurs reprises sur scène le fameux tuyau servant à faire d’énormes shooters et le groupe, à l’exception de son frontman Trevor Phipps plutôt sérieux et charismatique, enchaîne les pitreries tout en étalant sa technique. Sur This Lying World Trevor incite le public à monter sur scène, pour la grande joie de tous les slammeurs. Avec les titres tels que Giles, The Great Divider,Endless, March Of The Mute, Sanctity Of Borthers et This Glorious Nightmare le quintet de Boston transporte le public dans un joyeux bordel communicatif qui se clôturera sur Black Hearts Now Reign. Chapeau pour la prestation endiablée car on en oublie presque la musique un poil clichesque, prévisible et convenu qu’Unearth pratique. Toutefois le groupe commence à se positionner incontestablement comme un des leaders de la scène metalcore.
En raison de l’heure tardive, on pouvait craindre que la majorité du public quitte les lieux afin de ne pas rater le dernier métro. Mais bien qu’arrivant sur scène aux alentours de 0h20, Hatebreed jouera devant une salle encore comble. Signalons au passage cette grosse évolution du public d’Hatebreed, passant d’un Nouveau Casino complet en 2004 à une Locomotive complète 2 ans plus tard. La prochaine étape devrait vraisemblablement emmener le groupe dans une salle type Elysée Montmartre/Bataclan. Comme à son habitude Hatebreed pratique sur cette tournée un set changeant un peu tous les soirs et puisant de façon équilibrée dans tous ses albums. Malheureusement le bassiste Chris Beattie n’est pas de la partie ce soir, en raison d’une blessure au bras. C’est Carl Schwartz, chanteur de First Blood et ex-bassiste de Terror, qui le remplace au pied levé en ayant digéré tous les morceaux du groupe en un temps record. Indéniablement doté d’un charisme moindre à celui de Beattie, Carl apporte au groupe des chœurs complémentaires de ceux du pitbull Sean Martin.
Autre nouveau venu dans Hatebreed, Frank « 3 Gun » qui occupe le poste de second guitariste, de retour dans le groupe. Le quintet du Connecticut débarque en trombe sur l’excellent et rageur Defeatist et donne comme à son habitude le ton. Sans temps mort le groupe enchaîne avec le thrash furieux de Facing What Consumes You, le classique Perseverance et le nouveau titre plus groovy Destroy Everything. A noter que le public connaît déjà par cœur les nouveaux titres et les accueille au même titre que les classiques. Après cette entame tonitruante, le concert du groupe, et c’est assez rare pour le signaler, va devenir un peu plus mou. Sans doute à cause de la fatigue résultant de l’horaire et d’autres substances dont le groupe aurait eu moins le temps d’abuser en jouant plus tôt. Mais même en sous régime, Hatebreed reste une machine bien huilée pleine de charisme. Le groupe nous livre ensuite un enchaînement consacré à ses premières réalisations avec Before Dishonour, Under A Knife, Last Breath et Empty Promises.
Le nouveau titre plus metal As Diehard As They Come viendra se glisser au milieu de ces titres, sans trop dépareiller et montrant au passage la cohérence du répertoire du groupe. Sur le hardcore de Smash Your Ennemies Jamey Jasta appelle le public à se lancer dans un grand circle pit, chose que ce dernier exécute sans se faire prier. Notons un public également plus mou que lors du set d’Unearth. La aussi peut être que l’horaire est responsable. On lorgne à nouveau vers le thrash avec Doomsayer où le public nous gratifie d’un joli braveheart des familles sous le regard aussi amusé que réjouit de Jamey Jasta, affichant ce soir beaucoup de décontraction et de satisfaction sur son visage. Le frontman montre également beaucoup de sympathie envers les fans montant sur scène, avant que ces derniers ne se fassent systématiquement éjectés par l’entourage du groupe. On revient ensuite sur les 2 albums qui ont fait son succès, à savoir « Perseverance » et « The Rise Of Brutality » en enchaînant les cartouches telles que Tear It Down, Hollow Ground, Proven et This Is Now.
Le nouveau single To The Threshold a déjà des allures de classique, à en juger la réaction du public, et le titre gagne en lourdeur sur scène. Mais finalement Hatebreed joue ce soir un concert un peu plus court que d’habitude et se retirera en ayant tout d’abord joué son classique absolu I Will Be Heard qui déclenche évidemment beaucoup d’animation ici et là dans la salle et sur scène, puis en se retirant sur son hymne Live For This dont le refrain sera repris en chœur par l’intégralité de la Locomotive. Jamey Jasta salue la foule pendant que ses compères terminent le concert en jammant sur le début de Rainning Blood de Slayer. Certes Hatebreed est comme toujours très bon sur scène, mais ce soir c’est tout de même un groupe en dessous de ses capacités que nous avons vus, sans doute pour diverses raisons citées plus haut. Un concert un poil plus court et beaucoup moins énergique qu’à l’accoutumée. Toutefois quoiqu’il arrive, Hatebreed sait toujours proposer en live une bonne leçon de crossover hardcore/metal aux tempos variés.
Setlist Hatebreed :
01-Defeatist
02-Facing What Consumes You
03-Perseverance
04-Destroy Everything
05-Before Dishonour
06-Under A Knife
07-As Die Hard As They Come
08-Last Breath
09-Empty Promises
10-Smash Your Ennemies
11-Doomsayer
12-Hollow Ground
13-Tear It Down
14-Proven
15-This Is Now
16-To The Threshold
17-I Will Be Heard
18-Live For This