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HEAVEN & HELL

LAMB OF GOD

10 Novembre 2007

Londres - Wembley Arena

Heaven & Hell, ou la reformation de Black Sabbath période Ronnie James Dio, avait snobé le Royaume Uni lors de la tournée des festivals d’été. Qu’à cela ne tienne, le groupe offre en ce mois de novembre 2007 une bien belle revanche au pays de la Reine avec une large tournée en tête d’affiche faisant l’impasse sur tout le reste de l’Europe. Toujours bien entouré sur ses tournées, Heaven & Hell est rejoint sur cette escapade britanique par Iced Earth et Lamb Of God, qui succèdent à Down, Megadeth, Machine Head, Queensryche et Alice Cooper dans le rôle de chauffeurs de salle. La faute à un horaire honteusement avancée, Iced Earth salue un public très clairsemé et quitte la scène à l’heure où la soirée est censée commencer ! C’est donc avec Lamb Of God que la soirée commence pour beaucoup. Dans une Wembley Arena peu remplie, le groupe de Richmond débarque sur scène sous les vivas de la frange la plus jeune du public et à l’agression d’Hourglass. Lamb Of God bénéficie d’une sérieuse renommée outre manche et le concert de ce soir en est encore une preuve. Les premiers rangs connaissent les paroles et font l’animation en réaction à un set maitrisé de bout en bout.
Très similaire à ce que le groupe nous a montré en juin dernier sur les festivals, Lamb Of God déroule sans surprise un set très prévisible mais néanmoins efficace. Le groupe dispose de bonnes conditions sonores et techniques comme en atteste par exemple l’utilisation de plusieurs backdrops. Le set s’articule toujours principalement sur les 2 derniers opus du groupe avec notamment un Walk With Me In Hell dédié au crew du groupe et un Now You’ve Got Something To Die For particulièrement apprécié par le public. Mais on retrouve néanmoins quelques vieilleries avec un Ruin issus d’ «As The Palaces Burn » et l’incontournable Black Label en fin de prestation sur lequel les fans du groupe se livrent à un large circle pit sous le regard dubitatif de la frange la plus agée du public, qui commence à sérieusement trouver le temps long !  Juste avant de se livrer à un Redneck bien pêchu, Randy Blythe rend hommage à Geezer Butler et Tony Iommi pour avoir inventé le metal ainsi qu’à Ronnie James Dio pour avoir inventé le signe du diable. De quoi amadouer quelque peu les fans de Black Sabbath non réactifs et souligner très justement l’influence capitale que les maitres de la soirée ont eu sur tout un mouvement musical. Au final Lamb Of God livre un bon set, manquant peu être de spontanéité mais dont l’impact n’est plus à prouver. Il est temps désormais de retourner en studio.
Setlist Lamb Of God :
01-Hourglass
02-Pathetic
03-Walk With Me In Hell
04-Ruin
05-Now You've Got Something To Die For
06-Laid To Rest
07-Redneck
08-Black Label
Plus on approche de la prestation d’Heaven & Hell, plus la Wembley Arena se remplie. Et franchement ça rassure, vu le gruyère auquel la salle ressemblait une demi heure plus tôt. A croire qu’un bon nombre des fans du groupe ne désiraient pas particulièrement assister aux premières parties. Lorsque le groupe légendaire prend possession de la scène sur un Mob Rules bien placé, la salle n’est certes toujours pas pleine mais malgré tout bien remplie. Le son est parfait, les lumières magnifiques et la scène présente un décor de château complété par 3 écrans qui diffusent des animations plus ou moins bien réussies. Ronnie James Dio, peu bavard ce soir, annonce ensuite le premier titre écrit par cette monture du groupe avec le cultissime Children Of The Sea. Le chanteur, dont une bonne partie du public scande le nom entre les morceaux pour son plus grand plaisir, est comme toujours très en voix et affiche beaucoup de grâce. Evidemment ses compères Iommi et Butler sont eux aussi parfaits en assurant avec classe leurs parties. Quant à Vinny Appice, le bougre est motivé et martyrise ses fûts avec conviction par une frappe particulièrement lourde et puissante.
Extrait trop méconnu du sous estimé « Dehumanizer », I nous montre un Tony Iommi d’humeur à l’improvisation au moment de son solo. On constate en effet que la formation a fait du chemin depuis le concert de New York immortalisé en CD et DVD. Les regards fusent sur scène, la symbiose et l’interaction entre les musiciens est plus importante et il en résulte naturellement une interprétation sublimée du répertoire du groupe. L’excellent Voodoo en est une parfaite illustration avec une outro rallongée des plus réjouissantes. Dio et Iommi se livrent à des échanges dans l’esprit de Deep Purple avant que le chanteur n’aille rendre visite à Appice pour un autre question/réponse. S’en suit un solo du batteur, différent et plus long que celui présent dans le live, qui sert surtout d’excuse pour permettre à ses collègues de souffler un peu. La frappe titanesque du batteur s’illustre sur un Computer God tonitruant auquel se succède un Falling From The Edge Of The World dont l’intro bénéficie du rajout de quelques parties de claviers du plus bel effet.
C’est ensuite au tour d’Iommi d’avoir son solo comme c’est toujours le cas pour amorcer Die Young . Le groupe s’amuse littéralement sur scène et exécute toujours ses titres en rallongeant certaines parties et en improvisant un peu sans pour autant tomber dans l’excès. Lorsque Dio annonce le titre éponyme Heaven & Hell , alors que cela fait à peine 1h00 que le groupe est sur scène, on prend soudainement un peu peur. Mais cette angoisse est vite balayée par une version dantesque de 20 minutes encore plus longue que celle présente sur le live de New York. Le riff légendaire est évidemment repris en cœur massivement par un public comblé et Iommi et Butler étalent tout leur talent avec beaucoup de feeling sur la partie centrale de ce classique absolu. La scène dévoile également toutes ses possibilités avec l’apparition d’ombres menaçantes en fond de scène, des racks de lumière mobiles qui font leur apparition et l’utilisation de jets de fumée sur le point culminant du morceau. Mais une fois ce moment culte passé, le groupe quitte la scène comme on pouvait s’en douter.
Les vétérans reviennent pour nous interpréter le nouveau titre Shadow Of The Wind extrait du best of consacré à la période Dio de Black Sabbath et très vite Heaven & Hell termine la messe avec brio par le classique Neon Knights dans une version rallongée au possible. De l’enthousiasme généré par la majesté du groupe on passe à une petite frustration relative à la durée du show. Mais apparemment Heaven & Hell a raccourci le set à partir des festivals d’été, et seuls les concerts donnés avant juin en Amérique du Nord côtoyaient les 2h00 de jeu. Toutefois ce petit bémol ne vient surement pas entacher la qualité de ce concert grandiose. Du haut de leurs 4 décennies passées dans le métier, les membres d’Heaven & Hell sont des légendes qui se font toujours plaisir sur scène et nous ne pouvons qu’être ravis d’avoir le luxe d’assister à cette démonstration.
Setlist Heaven & Hell :
01-E5150 / The Mob Rules
02-Children Of The Sea
03-I
04-The Sign Of The Southern Cross
05-Voodoo
06-Computer God
07-Falling Off The Edge Of The World
08-Die Young
09-Heaven & Hell
Encore :
10-Shadow Of The Wind
11-Neon Knights