IRON MAIDEN

Depuis les retours de Bruce Dickinson et Adrian Smith en 1999, Iron Maiden a indiscutablement renoué avec un large succès qui s’accroît encore plus avec cette tournée « A Matter Of Life And Death », sold out depuis des mois. En raison d’une ouverture des portes tardive, la fille de Steve, Lauren Harris se produit devant un Bercy pratiquement vide. Vient ensuite le tour des jeunos de Trivium, petits protégés de la vierge de fer et Metallica, mais également grosse valeur montant de Roadrunner Records. Le groupe entre sur scène en trombe, après une intro grandiloquante, sur les 2 titres les plus catchy de son dernier album « The Crusade », à savoir Entrance Of The Conflagration et Detonation. Le son est puissant, les voix très en avant mais malheureusement les guitares trop brouillonnes ce qui empêchera quelque peu d’apprécier la prestation des floridiens à sa juste valeur. Mais que l’on aime ou que l’on déteste Trivium, personne ne peut nier les progrès fulgurant qu’a effectué la formation en an.

En effet nous ne sommes plus devant le groupe qui jouait en ouverture d’Arch Enemy l’année dernière mais devant un groupe plein d’assurance, qui remplit avec facilité la scène. Notons au passage l’amélioration flagrante du chant de Matt K.Heafy, désormais impeccable, depuis que ce dernier a délaissé les parties hurlées, exécutés désormais par son collègue Corey Beaulieu. Le bassiste Paulo Gregoletto est également très utile avec ses chœurs pour reproduire les harmonies vocales en live. Le groupe puise ensuite dans son album « Ascendancy » avec Like Light To The Flies et A Gunshot To The Head Of Trepidation. Le groupe recueille tout de même une bonne réaction du public et devrait s’assurer une affluence conséquente lors de sa prochaine tournée européenne au printemps. Trivium se retire sur ses 2 tubes, tout d’abord avec le très  Motley Crue  Anthem (We Are Fire) puis avec Pull Harder On The Strings Of Your Martyr. Au final le groupe remplit sa mission de chauffeur de salle, mais évidemment c’est Iron Maiden que tout le monde attend ce soir.

Après que le Doctor, Doctor d’UFO finit de retentir dans un Bercy plein comme un œuf, les lumières s’éteignent pour laisser place au spectacle Maiden. Comme beaucoup le savaient déjà, le groupe très fier de son dernier album, se livre sur cette tournée à l’interprétation en intégralité de « A Matter Of Life And Death ». Certains grincheux râleront, prétextant l’absence de tubes évidents dans cet album et les autres se réjouiront de voir les anglais pendrent quelques risques à ce stade de leur carrière. Quoiqu’il en soit c’est donc parti pour plus de 70 minutes consacrées au dernier opus de la vierge de fer. L’entrée sur Different World dissipe les doutes en montrant un public, de 7 à 77 ans, enthousiaste et qui se fait entendre. Les lumières sont magnifiques et le groupe au meilleur de sa forme. Steve Harris et Janick Gers sont déchaînés sur le côté droit et ne semble toujours pas vouloir montrer de signe de faiblesse, malgré leur âge, et que dire de Bruce Dickinson dont la prestation vocale sera parfaite du début à la fin et donc l’activité scénique est comme d’habitude toujours aussi sportive.

Sans être des tubes que le public peut reprendre en chœur, les titres de « A Matter Of Life And Death » passe admirablement bien l’épreuve du live et c’est sans surprise que les titres les plus ambitieux se révèlent être les meilleurs en concert comme avec Brighter Than A Thousand Suns et The Longest Day sur la première moitié et The Reincarnation Of Benjamin Breeg, For The Greater Good Of God et The Legacy pour la seconde. Les titres s’enchaînent sans temps mort avant que Bruce intervienne à la moitié, en français, pour déclarer au public que ce nouvel album est sans aucun doute le meilleur du groupe depuis 10 ans. The Reincarnation Of Benjamin Breeg est déjà accueilli comme un véritable classique et la suite prend des allures dantesques avec l’excellent For The Greater Good Of God, qui nous offre une belle intro et un refrain grandiose. Mais le point d’orgue de la prestation a lieu sur le magistral The Legacy qui prend des allures gigantesques en live notamment avec sa partie orchestrale qui semble sonner le glas. Bruce Dickinson s’amuse sur ce titre à éclairer le public du haut de son estrade à l’aide d’un énorme projecteur qui déclenche la traditionnelle hola que l’on constate souvent dans un concert d’Iron Maiden à Paris.

C’est donc avec brio que le groupe vient de nous passer en revue son dernier opus, même si certains ont du plutôt sentir qu’on leur infligeait une punition. Sans perdre de temps on embraye avec Fear Of The Dark qui déclenche l’hystérie dans Bercy dès son intro et qui fait monter la température. Car même si le dernier album du groupe a été fort bien accueilli, les classiques restent les classiques et le public exulte maintenant totalement. Sur un Iron Maiden endiablé Eddy fait comme d’habitude son apparition, et pas la moindre. Après le traditionnel « Scream For Me Bercy », le bruit des roulements d’un char se fait entendre et c’est donc à bord d’un énorme engin à canon qu’Eddy fait une apparition remarquée en fond de scène. Sans aucun doute le plus impressionnant que l’on ait vu depuis la tournée « Fear Of The Dark », les dernières versions de la mascotte de Maiden ayant été très décevantes ces dernières années. Le groupe quitte la scène.

En rappel Bruce Dickinson se livre à nouveau à un discours en français où il annonce une prochaine tournée du groupe, ici ou dans un endroit plus grand, pour l’été 2008. Le chanteur hyperactif, précise également pour la joie du public que le groupe emmènera avec lui un petit peu d’Egypte. Vous l’aurez compris, c’est la tournée Early Years pt.2 dont il est question, sans doute sur décor du célèbre World Slavery Tour. C’est donc un 2 Minutes To Midnight de circonstance qui suit et ensuite The Evil That Men Do sur lequel Eddy remontre le bout de son nez en allant taquiner comme d’habitude un Janick Gers qui se sert de son fusil en guise de médiator. Le groupe met de côté, sans aucun doute au regret de certains, des classiques tels que The Trooper ou The Number Of The Beast mais met tout le monde d’accord en se retirant sur un de ses meilleurs titres Hallowed Be Thy Name qui vient conclure un excellent concert des britanniques, qui renouent avec les 2h00 de show contrairement aux précédentes tournées et qui ne semblent pas vouloir vieillir. On a déjà hâte d’être en 2008 ! Up The Irons !