La dernière apparition scénique de Megadeth à Paris remonte déjà au mois de juillet 2001 ! Dave Mustaine tentait à l’époque de se racheter une crédibilité avec le passable « The World Needs A Hero ». Les choses sont très différentes aujourd’hui, puisqu’après un split de courte durée, Mustaine a refait renaitre de ces cendres son Megadeth en sortant 2 bons albums qui lui ont permis de regagner le respect des fans. Sans doute un peu frileux à cause de cette longue absence, le promoteur programme le concert de ce soir à l’Elysée Montmartre, qui pour le coup n’aura pas mis longtemps à afficher complet ! L’honneur d’ouvrir cette soirée événementielle revient aux anglais d’Evile. Le quartet s’empare de la scène plein d’envie et nous balance un thrash old school de circonstance. Le son est plutôt bon pour une première partie, le public (apparemment pas difficile) suffisamment réceptif, mais il faut bien reconnaître que les influences d’Evile sont tellement flagrantes que l’on pourrait hurler au plagiat ! En effet ces 4 là ont du passer des heures à décrypter le style de Slayer, Metallica et Megadeth tant leur musique semble pomper en permanence ces 3 légendes. Niveau voix, c’est également une sorte de mélange entre Tom Araya (Slayer) et Sean Killian (Vio-lence) qui nous ait servi. Alors bien sur, Evile c’est bien foutu, c’est entrainant, mais niveau originalité et personnalité, il faudra repasser ! |
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Tout cela nous amène à nous intéresser au concert de Megadeth, attendu de pied ferme par un public gonflé à bloc. Ce dernier ne tarde pas à se montrer en chantant à tue tête les classiques que l’ingé son diffuse pendant le changement de plateau et l’ambiance étant là, tout laissait à penser que le concert de ce soir allait être énorme. Mais tout le monde déchante très vite dès les premiers morceaux du set, la faute à un son honteux qui ne cessera de bouger tout au long du concert. Megadeth nous a déjà habitués dans les années 90 à avoir un son douteux, mais jamais au point de ce soir. La guitare de Dave Mustaine a toujours été mixée bien plus fort que celle de ses nombreux solistes, mais ce soir le pauvre Chris Broderick n’est quasiment pas audible. Et lorsque l’on sait qu’il effectue actuellement sa première tournée au sein de Megadeth, pas étonnant qu’à la sortie on entende bon nombre de critiques négatives à son sujet. Et pourtant le bougre avait l’air d’être dans le coup, mais impossible de vraiment juger sa prestation avec un son de guitare aussi ridicule. Dommage. |
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Toutefois tout n’est pas si noir, car à l’image de ces concerts récents, Megadeth nous propose une nouvelle fois une setlist du feu de dieu, même si cette dernière s’est vue écourtée à cause du couvre feu. Le petit dernier « United Abominations » est bien sur à la fête, mais signalons également pas moins de 4 titres du cultissime « Rust In Peace », dont le très rare Take No Prisoners, et aussi 3 extraits de « Countdown To Extinction ». Mustaine n’est pas très bavard ce soir mais là encore il faut sans doute imputer cela à ce foutu couvre feu qui n’accorde que 90 minutes de temps de jeu au groupe. Sur scène, on ne laisse pas paraître de gène, bien au contraire. Mustaine semble réellement content d’être de retour et le signale d’ailleurs, avant d’entamer un Washington Is Next ! voté chanson de l’année par un magazine japonais, d’après les dires du rouquin. La frustration de ne pas entendre Chirs Broderick atteint son paroxysme sur un titre comme Hangar 18, tant le morceau repose sur le duel des 2 guitares. Lorsque Dave et ses compères du moment se lancent sur A Tout Le Monde, le public parisien se fait évidemment particulièrement entendre. L’enchainement de titres plus inhabituels comme Tornado Of Souls, Ashes In Your Mouth et le petit dernier Burnt Ice a lui aussi de quoi réjouir, même si la deuxième guitare manque cruellement sur ce dernier titre. |
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La fin du set n’est que classique et vient ravir malgré tout une assistance quelque désabusée. Jugez-en par vous-même : Symphony Of Destruction, Trust et Peace Sells. Un sacré triptyque tout de même ! Sur ce dernier titre, le public oublie l’acoustique désastreuse un temps et manifeste beaucoup de joie et d’entrain. Le groupe quitte la scène et revient avec panache sur le classique parmi les classique : Holy Wars. Une chance que la majorité des soli de ce titre soit l’œuvre de Mustaine, car c’est du coup une version tout à fait appréciable qui nous ait balancée. Au final le public a l’air plutôt satisfait dans les premiers rangs, tandis qu’on peut lire la déception sur bien d’autres visages. Dernier accroc : l’ingé son balance la musique d’ambiance, en l’occurrence du Slipknot, tout de suite après l’ultime note du set de Megadeth. Conséquence : un Dave Mustaine coupé dans son élan au moment de faire son speach, et qui peine à dissimuler sa colère en lâchant un : « merci, bonsoir » plein d’amertume suivi d’une sortie de scène immédiate. En bref vous l’aurez compris, ce 26 février 2008 avait tout pour accueillir un concert marquant de Megadeth, mais c’est malheureusement une grosse déception à l’arrivée. A oublier, en attendant le prochain concert de Mustaine & co dans nos contrées. |
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Setlist Megadeth :
01-Sleepwalker
02-Wake Up Dead
03-Take No Prisoners
04-Skin O' My Teeth
05-Washington Is Next !
06-Kick The Chair
07-In My Darkest Hour
08-Hangar 18
09-Gears Of War
10-A Tout Le Monde
11-Tornado Of Souls
12-Ashes In Your Mouth
13-Burnt Ice
14-Symphony Of Destruction
15-Trust
16-Peace Sells
Encore :
17-Holy Wars |
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