MUDVAYNE

Initialement programmée au Bataclan, ce concert de Mudvayne a finalement trouvé refuge au Trabendo, et vu l’affluence de ce soir, heureusement, car même la petite salle frontalière du Zenith a l’air trop grande pour accueillir ce concert. Le fait que le groupe ait déjà donné un concert à la Boule Noire 3 mois plutôt ne doit pas être étranger à cette faible affluence. American Head Charge assure la première partie ce soir, pour un show énergique ou le groupe jouera de façon égale des titres de ses 2 albums. Débarqué sur l’excellent All Wraped Up extrait de leur premier album « The War Of Art », Martin Cock est impeccable au chant, tandis que le bassiste H.C Banks 3 amuse la galerie avec son look délirant. Les titres de « The Feeding » quant à eux tiennent mal la comparaison avec ceux extrait de « The War Of Art » comme Song For The Suspect (pendant lequel le clavier rencontrera quelques problèmes) ou A Violent Reaction. Le show se termine par Seamless, et le groupe sans avoir laissé un souvenir impérissable a tout de même rempli son contrat. Signalons tout de même le fait que les Américains n’ont à aucun moment du set fait allusion à la mort de leur guitariste Bryan Ottoson, décédé le 20 avril dernier. Un deuil, ma fois, vite consommé.

Mudvayne entre en scène quelques minutes plus tard sur Determined pour donner un concert à la setlist très proche de celui de la Boule Noire. Le groupe est en forme, Chad Gray harangue bien la foule malgré quelques faiblesses vocales parfois. Quant aux 3 musiciens le premier mot qui vient à l’esprit est : précision. Pas une faille, une section rythmique en béton et très communicante (Ryan Martinie et Matt Mc Donough) seront très complices pendant tout le concert). Comme toujours les titres du premier album se révèlent les meilleurs du set de très loin, et quand le groupe commence à piocher dans cet album en enchaînant -1 et Death Bloom le concert passe à un niveau supérieur.

Ryan Martinie à l’air d’évoluer littéralement dans son monde, en jouant ses parties de basse techniques et inventives les yeux fermés, en finissant toujours par se réveiller brutalement et aller headbanger devant le public. Le groupe dans son ensemble a évolué sur scène car il possède désormais plus de présence, ce qui était son plus gros défaut auparavant. Chad Gray quelque peu agacé par le manque de personnes présentes, veut tout donner et demande au public de dire à leurs amis ce qu’ils ont raté ce soir.

Le chanteur aura parfois du mal avec ses parties hurlées, n’hésitant pas allègrement à passer à la trappe ses fins de phrases et ayant recours à un flanger bien trop présent et agaçant sur ses parties de chant clair (Nothing To Gein, World So Cold). Alors qu’après un Falling Inot Sleep peu convainquant, l’assistance commence un peu à s’endormir, le groupe enchaîne sur Internal Primates Forever toujours dévastateur.

La fin du set est très axée single avec l’enchaînement de World So Cold, Not Falling et bien sur Dig pour finir. Pas de rappel comme à l’habitude du groupe, et on repart en ayant vu un bon concert mais avec cette impression toujours présente, à savoir qu’il manque un petit quelque chose au groupe en live. Le fait que les compositions du premier album « L.D 50 » restent très largement supérieures aux compositions les plus récentes n’est sans doute pas étranger à cela.