PORCUPINE TREE

Porcupine Tree va sortir un DVD courant octobre et en profite pour le promouvoir durant quelques dates en Europe et aux Etats-Unis. Sur toute la tournée, à l’exception de 2 dates, c’est le sympathique groupe Paatos qui se charge s’ouvrir pour les anglais. Mais ici à Paris, comme c’était déjà le cas lors de la dernière tournée de Porcupine Tree, c’est Oceansize qui se charge de chauffer le public. Commençons par les choses qui fâchent : le groupe de Manchester entre en scène à 18h45 et finit son set à 19h30, heure du début de concert marqué sur les billets. Ce n’est pas la première fois que cela se produit à l’Elysée Montmartre et d’ailleurs les fans d’Anathema, lors du dernier concert de Porcupine Tree dans cette même salle, doivent savoir à quoi je fais allusion. Du coup Oceansize entre en scène devant une salle pratiquement vide et très froide.

Le combo tire les compositions les plus énergiques de son premier opus « Effloresce » et joue la carte ambiante avec celles de « Everyone Into Position ». Le groupe impressionne une nouvelle fois de par ses qualités techniques et créatrices, mais ce concert manque définitivement d’envie et se classera comme un concert moyen du groupe. Pourtant aucun faux pas à signaler niveau interprétation, une setlist intéressante mais quelque chose manquait ce soir. Peut être plus d’ambiance dans le public afin de catalyser le groupe et peut être aussi qu’un quatrième passage dans la capitale pour promouvoir le même album provoque une certaine lassitude. Néanmoins ce n’est pas tous les jours que nous avons la chance d’avoir en guise d’hors d’œuvre des groupes de la qualité d’Oceansize.

Venons en donc à Porcupine Tree. Le groupe a pour habitude d’effectuer 2 passages pour promouvoir le même album où en général il interprète un set classique et évident la première fois puis un set étonnant et composé de raretés la seconde. C’est donc sans trop savoir ce que le groupe pouvait nous proposer sur ce troisième passage que nous entamons ce concert, cette fois divisé en 2 sets. Nous allons vite comprendre, le groupe propose sur cette tournée un show très intéressant avec un premier set entièrement consacré à ces nouvelles compositions qui sortiront l’année prochaine sur un nouvel album. Oui vous avez bien entendu, à la manière de Pink Floyd avant la sortie de « Wish You Were Here », Porcupine Tree teste son nouveau matériel en concert et nous propose d’entrée 50 minutes de nouvelles chansons qu’évidemment personne ne connaît dans le public.

Signalons d’ailleurs pour la première fois, un Steven Wilson qui fait l’effort de parler français pour expliquer le contenu de ce premier set à l’audience. Le premier titre dévoile tout de suite un visage très progressif tandis que le second montre quant à lui un côté pop mellow. Ces compositions ne surprennent pas vraiment et s’inscrivent dans la continuité de « Deadwing » avec un côté beaucoup plus sombre. En guise de troisième titre le groupe nous dévoile une belle baffe dans la gueule, un titre qui est sûrement la pièce maîtresse du prochain album, d’hors et déjà un classique à ranger aux côtés d’Even Less, Arriving Somewhere But Not Here, Hatesong ou bien encore Dark Matter. Difficile d’être aussi enthousiaste à la première écoute d’un titre mais Steven Wilson nous gratifie là d’une pièce progressive de presque 15 minutes, très sombre et ambiante au début puis qui s’envole doucement vers une fin apocalyptique doté de parties metal très lourdes et d’un refrain catchy à souhait.

On peut le dire, ce titre inconnu fut le moment fort du concert sans aucun doute et a laissé toute l’assistance bouche bée. Signalons au passage sur ces nouvelles compositions l’utilisation d’un clavier de la part de Wilson et un rôle plus important de la part de John Wesley, dont l’apport vocal commence à devenir indispensable au groupe. Le quatrième titre, beaucoup plus court, dévoile une belle composition planante du groupe qui sera enchainé avec un nouveau titre mellow. Les 2 derniers titres du set se veulent assez catchy et représentatifs de Porcupine Tree, à savoir une mixture progressive, pop et metal. Le groupe quitte alors la scène sous les applaudissements du public en ayant dévoilé pour la seconde fois seulement ces nouvelles chansons.

Il nous revient pour un second set forcement plus conventionnel. Avec ce format, les titres « connus » du groupe ne disposant que de 55 minutes, on pouvait s’attendre à une sorte de best of plutôt convenu. Ce fut le cas, mais reprochons tout de même au groupe de n’avoir puisé uniquement des titres de ces 2 derniers albums en date « Deadwing » et « In Absentia » à l’exception du magnifique Buying New Soul. En début de set sur Open Car la voix de Wilson peine à se faire entendre mais le problème technique sera vite réglé. Comme toujours le désormais classique Arriving Somewhere But Not Here se montre redoutable en live et l’incongru .3 ainsi que Start Of Something Beautiful font toujours leur petit effet. Mais le temps est trop court et l’on en vient vraiment à regretter l’absence de titres issus de « Lightbulb Sun », « Stupid Dream », « Signify », « The Sky Moves Sideways » ou bien encore « Up The Downstairs ».

Toutefois comprenons que le concert un peu spécial de ce soir est placé sous le signe du présent et du futur du groupe. Porcupine Tree se retire de scène avec la ballade Trains qui décidemment ne réussit pas à l’Elysée Montmartre. En mai 2005 une corde de la guitare de Wilson avait lâché au pire moment. Fait rarissime, Steven Wilson va cette fois oublier les paroles du dernier refrain et s’y reprendra à 2 fois avant de pouvoir poursuivre ce qui amènera un peu d’humour dans les concerts très sérieux du groupe. Le groupe revient pour un rappel composé de Halo et surtout du tube Blackest Eyes pour terminer le concert. Une nouvelle fois la bande à Wilson nous comble avec un concert passionnant, surtout grâce à son premier set, et il nous tarde maintenant d’entendre ce prochain album qui s’annonce une nouvelle fois des plus prometteurs.