PAIN OF SALVATION

Déjà sur les routes pour défendre leur petit dernier « Scarsick », les suédois de Pain Of Salvation étaient d’escale à Paris en ce samedi 3 mars. Au lendemain de la date filmée au Paradisio d’Amsterdam en vue d’un prochain DVD live, le groupe affiche un visage des plus décontracté ce soir à Paris. Toutefois il n’est pas impossible de voir des extraits du concert de ce soir sur ce futur DVD, vu la présence d’un caméraman dans la fosse à photographe. En opposition avec la tournée ambitieuse de « Be », le groupe joue ici sans artifice. Pas même de backdrop sur scène, ce soir il s’agit juste du groupe face à face au public. Gildenlow et les siens assènent d’entrée 2 titres de « Scarsick », le titre éponyme en ouverture suivi par le controversé America. Visiblement le nouvel album des suédois est apprécié du public à en juger l’enthousiasme que ces 2 morceaux procurent dans la foule. A l’image de Dream Theater lors de la tournée « Octavarium » le groupe nous propose ensuite de remonter sa carrière de façon chronologique en puisant de façon équilibrée dans chacun de ses albums. C’est donc avec le technique ! extrait d’ « Entropia » que les suédois poursuivent leur prestation.

Ce morceau est l’occasion idéale de présenter Simon Andersson, bassiste temporaire de la formation. Ce dernier, visiblement très heureux d’être là vu son aptitude à poser devant chaque objectif qui se présente à lui, est on ne peut plus en place et participe sans aucun problème aux nombreux arrangements vocaux développés par Pain Of Salvation. Signalons d’ailleurs la simplicité avec laquelle le groupe exécute toutes ses parties les plus techniques et l’aisance à restituer toutes les harmonies vocales et autres chœurs. Côté jeu de scène ce concert manque toutefois d’un peu de pêche, exception faite de ce diablotin volubile de Johan Hallgren. Le concert se poursuit est l’ambiance retombe quelque peu pendant l’ère « One Hour By The Concrete Lake ». Gildenlow et les siens n’en perdent pas leur sens de l’humour et continuent de blaguer ensemble entre les morceaux, mais le public commence à montrer des signes de fatigue. Les choses s’arrangent lorsque le groupe pioche dans « The perfect Element pt.1 » avec Ashes. Mais c’est surtout les extraits de « Remedy Lane » qui raviveront la foule. Tout d’abord avec une version fragile de Undertow où la voix de Gildenlow se montre vulnérable et ensuite avec l’entraînant Chain Sling.

Gildenlow prend alors la parole en déclarant qu’il est bientôt temps de revenir à « Scarsick » mais qu’avant cela il faut bien sur passer par l’album difficile. Il s’agit évidemment de « Be ». Gildenlow et Hallgren nous font alors la blague de l’arrivée de l’orchestre qui accompagnait le groupe sur cet album, mais bien sur ce dernier n’est pas de la partie. C’est donc le catchy Diffidentia que le groupe puisera de son album le moins évident. On revient ensuite sur « Scarsick » avec l’enragé Flame To The Moth et surtout avec Disco Queen qui bénéficiera d’un éclairage de circonstance, spots tendance rétro, et d’un accueil très chaleureux de la part du public, qui semble visiblement être totalement acquis à la cause de ce dernier album. Le groupe quitte ensuite la scène et revient en rappel avec Hallelujah une reprise de Leonard Cohen rendue particulièrement célèbre par un certain Jeff Buckley. La version de Pain Of Salvation présente d’indéniable qualité mais manque singulièrement d’âme. Le groupe nous livre ensuite Cribcaged et clôture le concert avec un Used qui déchaîne le public. Au final un concert sympathique mais manquant d’un petit quelque chose pour le rendre vraiment bon. Peut être à cause de trop grosses chutes de tension en milieu de set mais aussi d’un choix pas forcément pertinent dans les titres issus de « Scarsick », comment en atteste la quasi-impasse de la face B de l’album.