PORCUPINE TREE

Porcupine Tree s’est produit dans une multitude de salles différentes ces dernières années, mais c’est la première fois ce soir que le groupe pose ses valises à la Cigale. Visiblement devenus depuis quelques temps les chouchous de Steven Wilson, les anglais de Pure Reason Revolution ont pour mission de chauffer la salle, quelques mois à peine après avoir ouvert pour Blackfield. Apparemment cette jeune formation anglaise commence à jouir du buzz qu’il y a autour d’elle depuis la sortie de « The Dark Third » à en juger de la réaction enthousiaste du public et des 45 minutes qui leur sont accordées. Il est clair que Pure Reason Revolution propose une formule originale et variée, passant aussi bien par des gros riffs, des ambiances douces et fragiles et même par des passages electro. Un cocktail qui bien sur peut parler aux fans de Porcupine Tree. Avant cette tournée, le groupe a passé plusieurs mois à enregistrer son futur album et c’est donc naturellement qu’il nous en joue quelques extraits qui côtoient parfaitement les titres de « The Dark Third ». Un concert vraiment réussi de la part de ce groupe atypique qui va certainement accroître sa renommée dans les prochains mois.

« Fear Of A Blank Planet » est sorti il y a presque 3 mois et Porcupine Tree ne cesse de tourner depuis en ayant enchaîner le Royaume Uni, les Etats-Unis et maintenant l’Europe. Toujours en pleine ascension, Steven Wilson et les siens remplissent la salle avec aisance et jouent sans doute leur plus gros concert français en tête d’affiche à ce jour. Le groupe nous avait déjà livré l'intégralité de son nouvel album « Fear Of A Blank Planet » en septembre dernier lors d’une sorte de pré tournée et réédite aujourd’hui l’exercice mais en espaçant chaque titre et en bénéficiant bien sur de projections vidéo qui illustre ces nouveaux morceaux. C’est donc par le titre éponyme que Porcupine Tree entre en scène, titre qui donne tout de suite le ton avec la projection en images d’une jeune génération en pleine décadence. Wilson semble heureux d’être là et gagne de plus en plus en charisme et en assurance. Mine de rien, l’attitude scénique du bonhomme a beaucoup évolué au cours de ces 4 dernières années. Le concert se poursuit avec une première grosse surprise. L’interprétation inespérée de Lightbulb Sun, oublié dans le set depuis la tournée de l’album du même nom. Ce titre positif et entraînant se succède à la ballade sombre My Ashes. Ce morceau magnifique voit Wilson passer au clavier et John Wesley chanter le refrain.

Le groupe enchaîne sur la pièce maîtresse de l’album Anesthetize, titre qui avait bluffé tout le monde lors de la tournée de septembre dernier. Les projections montrent des gamins frénétiques jouant aux jeux vidéo et prenant diverses drogues. Si sur album la chanson est déjà énorme par sa richesse, c’est bien en live que Anesthetize prend toute sa dimension. Assurément un des moments forts de ce concert. Les 2 albums précédents « Deadwing » et « In Absentia » ont eu la vedette dans les concerts ces dernières années et le groupe nous livre ici quelques titres plus inhabituels issus de ces sessions mais pas forcément de ces albums. Tout d’abord prenons l’exemple de la ballade Mellotron Scratch, jamais jouée à Paris, et dont on se réjouit de la présence. Plus surprenant encore la présence de l’inédit Drown With Me, certes dispensable et issus des sessions « In Absentia », mais surtout du magnifique titre planant Half Light, qui a failli atterrir sur « Deadwing » mais qui n'est finalement disponible qu'en bonus du DVD-Audio. Nous ne sommes pas au bout de nos surprises lorsque le groupe, soit à la surprise générale soit dans l’indifférence la plus totale, nous balance la noirceur de Sever extrait de l’excellent « Signify ». A noter que Porcupine Tree n’avait plus pioché dans cet album depuis la première tournée d’ « In Absentia » au printemps 2003 et pour retrouver trace de Sever dans un set du groupe il faut remonter encore plus loin.

On revient ensuite au nouvel album avec les 2 derniers titres. John Wesley chante à nouveau le refrain sur Way Out Of Here, dont la partie agressive rend particulièrement bien en live et l’orchestral Sleep Together voit le groupe quitter la scène sous les vivas d’un public visiblement conquis. Lorsque le groupe revient on peut entendre le sample introductif d’Even Less qui s’impose toujours comme un moment épique et comme souvent avec Porcupine Tree c’est étrangement que le concert se termine avec tout d’abord l’instrumental agressif et inédit Mother & Child Divided et un Halo pas forcement bien placé à ce moment du concert. A noter sur le refrain de ce titre, et sur certains autres, l’utilisation nouvelle d’un effet de saturation sur la voix de Wilson. Forcément chacun trouvera à redire sur la setlist, Porcupine Tree commençant vraiment à avoir un répertoire conséquent, mais nous remarquons et saluons surtout le renouvellement permanent du set et l’audace de jouer certains titres rares ou carrément inédits sur album. Une tournée qui rappelle par certains aspects la seconde que le groupe avait entreprit pour « Deadwing ». Il nous tarde maintenant de revoir le groupe en fin d’année, pour ce qui sera encore une fois à coup sur, un excellent concert.