ACCUEIL
NEWS
INTERVIEWS
LIVE REPORT
CD REVIEWS
CONCERTS
FESTIVALS
BOUTIQUE
LIENS
E-MAIL

 

QUEENS OF THE STONE AGE

BIFFY CLYRO

29 Février 2008

Paris - Zénith

Après un concert bien décevant donné l’année dernière à l’Elysée Montmartre lors de la pré tourné de « Era Vulgaris », Les Queens Of The Stone Age de Josh Homme doivent se rattraper ce soir dans un Zénith qui affiche complet depuis des lustres ! Première fois que le groupe donne un concert à Paris dans une si grande salle, signe évident d’une reconnaissance du grand public. Les Queens sont accompagnés pour l’occasion des écossais de Biffy Clyro qui commencent à vraiment faire parler de lui depuis la sortie de « Puzzle » l’année dernière. Pas étonnant donc de constater qu’une partie du public a aussi fait le déplacement pour eux. Le power trio délivre sa musique originale alliant mélodies subtiles et passages énervés devant un parterre relativement attentif. Sur scène ça joue plutôt bien, il y a de l’envie, mais un petit quelque chose manque afin de rendre cette prestation de Biffy Clyro réellement convaincante. L’ambiance peut être.
Josh Hommes et les siens s’emparent du Zénith une petite demi heure plus tard et c’est évidemment un changement radical d’attitude dans le public qui accueille les américains. Le public des Queens s’est considérablement rajeuni et élargi. Du coup c’est l’hystérie pure et simple lorsque la formation entame son set par une version remaniée de Turnin’ On The Screw, un des (trop) nombreux extraits de « Era Vulgaris » interprétés ce soir. Les lumières sont minimalistes et le décor se résume à des lustres pendus au dessus de la tête des musiciens, ce qui tend à garder l’esprit chaleureux des concerts du groupe dans une salle beaucoup plus grande qu’à l’accoutumée. Homme semble être dans un très bon jour, tant il se montre souriant et heureux tout au long du concert, tandis que son récent bassiste Mikey Shoes veut convaincre en mettant beaucoup de cœur à l’ouvrage. Ce dernier est malheureusement mixé bien trop fort, et le son de sa basse empiète un peu trop sur la guitare d’un Troy Van Leeuwen que l’on peinera à entendre.
La formation poursuit son set avec un titre que l’on est heureux de retrouver, en l’occurrence l’excellent Hangin’ Tree issus de « Song For The Deaf » et nous inflige ensuite un River In The Road dont on se serait bien passé. On reste dans le dernier album et son côté propice à la transe avec un Misfit Love plus efficace avant de revenir sur « Song For The Deaf », également très en vue ce soir, avec un rarissime Do It Again que le public épaule avec conviction. On se réjouit enfin d’entendre un vieux titre avec l’incontournable Feel Good Hit Of The Summer, rallongé pour l’occasion par une jam des plus sympathique et qui voit Josh Homme étaler l’étendu de son vocabulaire français : « Jambe de poulet », « tête de bœuf », « canard à l’orange » ! Le son est toujours aussi brouillon et la setlist toujours trop centré sur les albums les plus récents du groupe, pour le bonheur des « nouveaux » fans mais aussi au grand dam des anciens. On s’ennuie ferme sur Go With The Flow et le catchy 3’s & 7’s peine à relever la barre. La formation fait ensuite une bonne pioche en nous balançant le très bon Era Vulgaris, qui on le rappelle ne figure pas sur l’album du même nom ! Plus fort encore, un In The Fade dépoussiéré de « Rated R » qui ne s’attire guère les faveurs de ce public peu connaisseur mais qui vient sans doute ravir les die hard fans.
Les bonnes surprises s’arrêtent malheureusement ici et la fin du set est entièrement consacrée à des titres bien prévisibles des 2 derniers albums, exception faite du mélancolique Suture Up Your Future qui nous ait livré dans une version rallongée. Suivent ensuite pêle-mêle Burn The Witch, Tangled Up In Plaid et Little Sister pour «Lullabies To Paralyse» et Make It Wit Chu, sur lequel le public donne de la voix, ainsi que le pénible Sick, Sick, Sick pour «Era Vulgaris». Le quintet sort déjà de scène seulement une heure après le début du concert. On comprend alors que la durée du show sera une nouvelle fois trop courte et ce n’est pas ce rappel archi téléphoné qui arrange les choses. Tout d’abord avec un No One Knows, qui a fait connaître le groupe du grand public, ce dernier s’en donnant à cœur joie, et les fans du premier album ont la maigre consolation de se délecter d’un Avon qui passe totalement inaperçu. Homme avait prévenu un type de la sécurité, malmenant les fans, plus tôt dans le set, et il finit par mettre la lumière sur l’individu et le renvoyer chez lui après un ultime écart de conduite.
Ce concert décevant, mais pourtant acclamé par un Zénith tout acquis à la cause des Queens, s’achève par le très bon Song For The Dead sur lequel on peut toujours autant apprécier la frappe de ce diable de Joey Castillo. Au final un bilan mitigé pour ce concert de Queens Of The Stone Age. D’un côté, cela fait plaisir de voir un public totalement renouvelé et une si grande salle acclamer comme il se doit un groupe qui le vaut bien, mais difficile d’être emballé par une aussi mauvaise setlist que le groupe nous sert en quelques malheureuses 80 minutes. Si l’on savait évidemment que l’ère Oliveri est bel et bien finie depuis longtemps, la tournée de « Lullabies To Paralyze » avait tout de même le mérite de présenter des concerts longs aux setlist intéressantes. A juger de la rapidité à laquelle les tickets sont partis pour cette date parisienne, fort à parier que la prochaine étape se fera à Bercy et ce sans les vieux fans du groupe. Mais il est inutile de jouer les grincheux, Queens Of The Stone Age n’est aujourd’hui plus le même groupe et ne s’adresse tout simplement plus au même public.
Setlist Queens Of The Stone Age :
01-Turnin' On The Screw
02-Hangin' Tree
03-River In The Road
04-Misfit Love
05-Do It Again
06-Feel Good Hit Of The Summer
07-Go With The Flow
08-3's & 7's
09-Era Vulgaris
10-In The Fade
11-Suture Up Your Future
12-Burn The Witch
13-Make It Wit Chu
14-Little Sister
15-Tangled Up In Plaid
16-Sick, Sick, Sick
Encore :
17-No One Knows
18-Avon
19-Song For The Dead