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IN FLAMES

SEPULTURA

DAGOBA

02 Avril 2006

Paris - Elysée Montmartre

On se plein souvent en France d’un manque de public présent aux concerts, et bien cette date d’In Flames accompagnés des Brésiliens de Sepultura et des marseillais de Dagoba est un parfait contre-exemple. En effet, malgré un prix élevé (33 euros !), l’Elysée Montmartre affiche depuis un bon moment complet.

Enorme opportunité pour Dagoba, que d’ouvrir sur cette tournée européenne, quasiment sold out tous les soirs. Malheureusement pour les sympathiques marseillais, leur entrée en scène s’effectuera avant l’heure d’ouverture des portes indiquées sur les billets. Conséquence directe : salle très clairsemée.Le groupe débarque en trombe sur les 2 titres qui ouvrent son nouvel album What Hell Is About et Die Tomorrow. Album sur lequel le groupe concentrera la quasi-totalité de sa prestation. La machine de guerre est bien huilée, avec notamment un batteur d’une précision diabolique et un groupe qui remplit bien la scène. Le groupe exécute plus tard The Things Within, un des titres les plus mélodiques de son répertoire, qui passe très bien l’épreuve de la scène.
Le groupe jouera les 2 titres sur lequel Vortex de Dimmu Borgir chante sur album, à savoir It's All About Time et White Guy (Suicide). Et si l’on pouvait se demander comment le groupe allait restituer le refrain de chacun de ses morceaux, la réponse était simple : des bandes ! Petit hic, il est en effet assez peu naturel d’entendre un refrain chanté par une bande avec un groupe qui se démène derrière en live. Le groupe ne fera qu’une incursion dans son premier album avec White Guy (And The Black Ceremony). Au final beaucoup trouveront que Dagoba n’est pas original et n’est qu’un herzat de Fear Factory et Machine Head et ils n’ont probablement pas tout à fait tord, mais saluons tout de même l’interprétation impeccable de ce groupe et son grand professionnalisme. Petit bémol toutefois, le groupe signera une prestation moins énergique que celle qu’il avait donné dans la même ville 2 ans et demi plus tôt en compagnie de Kill 2 This.
Setlist Dagoba :
01-What Hell Is About...
02-Die Tomorrow (...What If You Should ?)
03-The Man You're Not
04-The Things Within
05-It's All About Time
06-White Guy (And The Black Ceremony)
07-White Guy (Suicide)
Passons maintenant à Sepultura. Les temps changent, le groupe jouait il y a 10 ans au Zénith, aujourd’hui il ouvre pour In Flames, mais qu’importe, les brésiliens fort d’un très bon nouvel album « Dante XXI » vont mettre le feu à l’Elysée pendant les 50 minutes qui leur sont allouées. Sur cette tournée le line up du groupe parait évidemment étrange. Aucun Cavalera sur scène avec le retrait d’Igor qui s’occupe de ses problèmes familiaux ce qui fait du grisonnant Paulo Jr, le membre le plus ancien du groupe actuellement. Roy Mayorga, l’ancien batteur de Soulfly prend donc le relais pour cette tournée et ce jusque nouvel ordre. Pas facile de remplacer Igor Cavalera et l’homme à la chevelure bicolore sera donc très attendu au tournant. Disons le tout de suite, Roy aura largement rempli sa mission.
Le tempo infernal de Sepultura en live est certes ralenti, pour revenir à quelque chose de plus fidèle à celui des albums contrairement à ce que le groupe fait quant Igor est derrière les fûts. Par exemple, Roots Bloody Roots redevient un mid tempo, ce qui était loin d’être le cas ces derniers temps où le groupe en faisait une version très rapide. Niveau jeu, le problème qui persistait chez ce batteur au sein de Soulfly était son manque de régularité. Et bien force est de constater que Roy a accompli ces dernières années d’énormes progrès en la matière. Une prestation donc très solide, où il aura même le loisir de pouvoir insuffler sa touche personnelle ici et là. Ajoutons à cela, sa frappe féroce et son attitude très démonstrative, rappelant un peu celle de Shanon Larkin (Godsmack, ex-Ugly Kid Joe, ex-Amen). Pas d’inquiétude donc, sans Igor Cavalera pour tenir la baraque, Sepultura garde de la gueule.
Débarqués en pleine bourre avec l’intro sur fond de roulements de toms de Dark Wood Of Error, le groupe annonce la couleur d’entrée en affichant une grosse patate. Pas le temps de souffler qu’Andreas Kisser, très en forme ce soir, et les siens nous assènent directement Refuse/Resist dans les dents. « Dante XXI » sera naturellement à l’honneur ce soir avec notamment les excellents Convicted In Life, False et Buried Words. Le groupe mise donc pour l’instant sur les titres les plus agressifs de ce nouvel album. Pratiquement tous les albums seront représentés au cours de ce court set, mais signalons tout de même l’absence de titres issus de « Nation » et « Beneath The Remains ». Le groupe n’oublie pas son ancien répertoire pour autant en interprétant dans des versions intégrales Troops Of Doom, Dead Embryonic Cells et Arise, chose qui n’était pas arrivée depuis longtemps pour ces 2 derniers titres, habituellement joués en medley.
On peut s’interroger sur la présence d’un titre comme Apes Of God dans un set aussi court, auquel on aurait préféré un titre de « Nation » pour mieux représenter l’ère Derrick Greene. Ce dernier nage véritablement comme un gardon au sein de la formation désormais, on est bien loin de la prestation timide donnée en 98 en ouverture de Slayer, et ça fait plaisir à voir. Au rayon des retrouvailles, le groupe nous ressort quelques bonnes surprises avec Choke mais surtout Breed Apart qui sera précédé d’une version remaniée de Kaiowas. Après cela Andreas donnera le bâton pour se faire battre en parlant coupe du monde de football et évidemment du Brésil. Réponse du public : « Et 1 et 2 et 3 – 0 ». Moment de détente donc sur scène où Derrick et Andreas plaisanteront avec le public. Ces petites surprises ont pour conséquence de voir Sepultura lacher des classiques comme Territory ou Attitude. Chose qui n'a jamais du arriver en une décennie.
Après un Come Back Alive ravageur, le groupe jammera sur Hand Of Doom de Black Sabbath avec Andreas au chant, titre que peu de membres du public semblent connaître. La prestation se finira de façon prévisible par Roots Bloody Roots que le public se fera un plaisir de chanter à gorges déployées. Bon accueil de ce dernier donné aux Brésilien par ailleurs. Sepultura, sans donner son meilleur concert parisien et sans Igor Cavalera, auront tout de même offert une bonne prestation, énergique et chaleureuse et auront même volés la vedette à la tête d’affiche, nettement plus aseptisée. On attend désormais de voir le groupe en tête d’affiche, probablement en fin d’année, pour défendre comme il se doit « Dante XXI » avec un set plus long.
Setlist Sepultura :
01-Dark Wood Of Error
02-Refuse/Resist
03-Convicted In Life
04-False
05-Dead Embryonic Cells
06-Slave New World
07-Troops Of Doom
08-Buried Words
09-Choke
10-Apes Of God
11-Kaiowas/Breed Apart
12-Arise
13-Come Back Alive
14-Hand Of Doom Jam (Black Sabbath cover)
15-Roots Bloody Roots
In Flames avait boudé la France lors de la tournée « Soundtrack To My Escape » et sera donc accueilli dans cet Elysée, qui prendra de plus en plus des allures de fournaise, comme le messie. Les suédois ne lésinent pas sur les moyens au niveau des lumières splendides qui illumineront la prestation d’un groupe qui en a bien besoin. En effet, In Flames a beau être un modèle de technique, de mise en place, de jeu de scène et que sais je encore, on a très vite l’impression d’assister à un show bien calibré, pro (peut être trop ?), froid et sans âme. Anders, qui en plus d’être un chanteur relativement quelconque, aura le malheur de voir sa voix très faiblement mixée par rapport aux imposantes guitares et à la non moins imposante batterie. Ce dernier ne cessera de faire des allers retours backstage, à la fin de chaque vocalise, donnant l’impression qu’il n’est pas très concerné par son sujet.
Niveau setlist le groupe comble ses fans avec un show de 90 minutes piochant dans toutes les périodes en faisant la part belle aux albums « Reroute To Remains » et naturellement au petit dernier « Come Clarity », dont les titres se marieront avec les plus anciens Behind Space, Colony ou bien encore Episode 666. En fin de set, Anders communiquera plus avec son public qu’il tient littéralement dans sa main et le groupe se retirera comme il est venu, en ayant fait son boulot, mais sans avoir donné l’impression de vivre sa prestation. Au final une bonne soirée globalement, qui aura sûrement comblée les fans d’In Flames mais qui laissera sans doute quelque peu sur leur faim ceux de Sepultura.