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SOULFLY

DEFDUMP

10 Février 2006

Lille - Aéronef

Fort d’un nouvel album « Dark Ages » plébiscité par la presse et le public, Max Cavalera et le reste de Soulfly embarquent en ce mois de février pour 2 mois de tournée européenne sans temps mort. Cette tournée passe par la France avec 5 dates en mars, mais également avec cette date lilloise un mois plus tôt, juste après la partie anglaise de la tournée. L’occasion donc d’avoir un avant goût de ce qui attend le reste de la France en mars. La première partie sera assurée par le groupe Luxembourgeois Defdump qui jouera devant un Aéronef déjà bien garni (et qui affichera pratiquement complet ce soir). Le groupe évolue dans un style lorgnant vers le screamo et présentera beaucoup de motivation pour un set carré et énergique mais qui ne passionnera pas énormément le public.
Passons donc à Soulfly. Attendu comme le messie par un public lillois venu en masse et qui n’a pas vu le groupe depuis 2003, Max et sa bande rentrent en scène sur Babylon, titre introductif de son dernier album. A l’image de la pochette de « Dark Ages », les lumières ce soir seront très (trop ?) sombres pour un rendu plein de contre-jour, de blanc, de noir et de rouge, qui avouons le n’est pas franchement terrible, d’autant plus que toute la prestation du groupe utilisera cet éclairage minimal. Le groupe enchaîne les titres efficaces en début de prestation, sans temps mort et de façon un poil déshumanisée avec Prophecy, Seek N’Strike et Living Sacrifice (sur lequel le groupe nous gratifiera d’une jam des plus sympathiques). Ces titres ont beau être des tubes, quelque chose manque en ce début de set pour que la mayonnaise prenne.
Peut être est ce du au son très brouillon des guitares où encore à quelques problèmes techniques sur ces mêmes guitares. Ou bien est ce simplement que ce début de set est ultra prévisible car totalement identique à celui pratiqué sur la tournée « Prophecy », avec les mêmes chansons, choisies dans le même ordre (à part bien sur l’ajout de Babylon au début). Toutefois, la tension commence à monter lorsque le groupe exécute Roots Bloody Roots et le traditionnel medley Jump Da Fuck Up/Bring It, encore une fois rallongé par une jam qui laisse l’inventif Marc Rizzo exprimer son art, bien épaulé par Joe Nunez et Bobby Burns qui s’avèrent être une section rythmique pleine de groove. Le groupe ne joue pas la fin du morceau et enchaîne directement par 2 titres issus de « Prophecy » avec le furieux Born Again Anarchist dans un premier temps, que l’on attendait d’ailleurs pas forcement ici.
Mais surtout ensuite avec Mars, titre qui laisse encore une fois le bondissant Marc Rizzo s’exprimer pleinement avec un passage flamenco sur le manche acoustique de sa Yamaha double manche. Au passage le son commence également à s’améliorer et pour bien enfoncer le clou et faire définitivement rentrer tout le monde dans sa prestation, quoi de mieux qu’un tube de Sepultura ? C’est donc un Refuse/Resist rageur, acclamé par le public comme il se doit, qui commencera à mettre tout le monde d’accord. Bizarrement il faudra attendre la moitié de la prestation du groupe pour avoir droit à d’autres extraits de « Dark Ages » avec les efficaces Arise Again, mais surtout Carved Inside qui s’impose déjà comme un classique. Premier petit temps mort de la prestation marathon du groupe, Max Cavalera revient sur scène avec le fameux berimbau pour faire participer le public, qui s’en donnera à cœur joie, à l’intro de Tribe.
La suite du morceau fait toujours mouche et s’enchaînera à un solo de batterie de Joe Nunez très percussif bien sur et plein de feeling. Il est désormais temps pour le groupe de faire la traditionnelle jam aux percussions mais avec une nouveauté cette fois, Max Cavalera fait monter quelqu’un du public sur scène pour venir tapoter avec lui. Le fan, de façon très logique, sera un peu perdu sur scène et n’osera pas grand-chose, mais a sûrement du passer un moment très agréable. Belle initiative du groupe. Pour succéder à ce guest inconnu, c’est l’habituel et souvent détesté Richie Cavalera, un des nombreux beaux fils de Max, qui viendra sur scène pour un medley Bleed/Tree Of Pain dédicacé à Dana, grand frère de Richie et beau fils de Max, assassiné pendant l’été 96. A la fin de sa prestation, Richie ira prendre un petit bain de foule et force est de constater que vocalement, le jeune homme a enfin fait des progrès.
Retour ensuite dans la setlist d’un vieux titre de Soulfly, qui fait plaisir à réentendre. Le groupe joue donc Quilombo, titre plus atypique dans sa construction et poursuit avec Back To The Primitive qui reçoit une des meilleures participations du public. Après l’extrait de Head Up de Deftones, c’est le titre le plus violent de « Dark Ages » : Frontlines qui suit et qui embrase véritablement le pit. Histoire d’appuyer là où ça fait mal le groupe enchaîne avec le vieux Inner Self extrait de l’album de Sepultura « Beneath The Remains ». Le groupe se retire. En guise de rappel, comme il est de coutume depuis longtemps maintenant, le groupe interprète Eye For An Eye. Max quitte la scène assez vite tandis que son groupe finit le concert en faisant durer une jam apocalyptique.
Au final Soulfly aura eu l’allure d’un diesel ce soir là. Un début de set en demi teinte pour monter en puissance lentement mais sûrement. Etrange de constater que le groupe aura joué davantage d’extrait de « Prophecy » par rapport à « Dark Ages » me direz vous ? Et bien la raison est simple, 4 titres figurant sur la setlist passeront à la trappe, dont 2 de « Dark Ages » et un extrait de Nailbomb : I&I, Corrosion Creeps, Wasting Away et un medley L.O.T.M/Porrada. Des problèmes de son entacheront également la prestation du groupe, mais dans l’ensemble Max et les siens auront rempli leur mission avec un concert consistant et avec soulignons le encore un line up impeccable qui donne à Soulfly une toute autre allure.

Bien plus précis, que leurs prédécesseurs, Joe Nunez, Bobby Burns et Marc Rizzo apportent vraiment un plus au groupe, par leur régularité et leur aisance dans les différents styles. Ajoutons également à Rizzo une certaine créativité et originalité dans les sons de guitare. Malgré 4 titres non interprétés, un concert relativement long pour Soulfly, même si l’effet de surprise de la tournée « Prophecy » n’est plus au rendez vous. Bon concert donc, même si à cause des problèmes suscités, cette date lilloise ne risque pas de figurer parmi les meilleures de la tournée.

 

Setlist Soulfly :
01-Babylon
02-Prophecy
03-Seek N'Strike
04-Living Sacrifice
05-Roots Bloody Roots*
06-Jump Da Fuck Up/Bring It
07-Born Again Anarchist
08-Mars
09-Refuse/Resist*
10-Execution Style
11-Arise Again
12-Carved Inside
13-Tribe
14-Drum Solo/Percussions Jam
15-Bleed/Tree Of Pain
16-Quilombo
17-Primitive
18-Head Up/Frontlines
19-Inner Self*
Encore :
20-Eye For An Eye

*titres de Sepultura