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SPOCK'S BEARD

DORNFALL

15 Mai 2007

Paris - La Locomotive

« Spock’s Beard », l’album éponyme du groupe est sorti en novembre dernier et il aura fallu attendre bizarrement ce mois de mai pour voir les américains défendrent leur 9ème opus sur les routes au cours d’une tournée plutôt courte. Comme lors de la précédente tournée, Spock’s Beard investie la Locomotive mais cette fois à un horaire plus conventionnel (ndlr : le concert de 2005 ayant eu lieu en début d’après midi). Petit coup de gueule : l’affluence ! Si en 2005 la Locomotive était très loin d’afficher complet, le concert de ce soir présente encore moins de monde pour assister à la prestation de ce groupe pourtant excellent en live. Tant pis, les absents ont toujours tord me direz vous. Le groupe parisien Dornfall ouvre les festivités sur le coup des 21h30. Dans un environnement restreint, à cause de l’abondance de matos des Spock’s Beard, les frenchies vont se livrer à un set d’une demi heure en livrant au public son metal mélodique et puissant, teinté de petites touches progressives et mené par le chant un brin poétique de Stéphane. Niveau style, le groupe ne colle pas vraiment avec la tête d’affiche, et le public restera donc de marbre devant la prestation des parisiens, à l’exception d’un parterre de fans du groupe non négligeable.
Après un changement de scène plutôt court, les joyeux lurons de Spock’s Beard entrent en scène aux alentours de 22h20 pour un concert long de 2h00. Comme d’habitude, c’est avec sérieux que les américains entament leur concert sur On A Perfect Day, issus de leur dernier album. Entame de concert qui voit le claviériste Ryo Okumoto faire son premier pain de la soirée, et ce ne sera pas le seul ! Mais difficile d’en vouloir au claviériste japonais qui a vite fait de se rattraper avec son attitude tantôt clownesque, tantôt exagérément inspirée ! Contrairement à la tournée précédente où Spock’s Beard nous avait livré une multitude de classiques, le groupe a décidé d’interpréter cette fois ci beaucoup de raretés issues de l’ère Neal Morse. Ca commence donc avec un In The Mouth Of Madness pour le moins inattendu. Cet extrait de « The Kindness Of Stranger » ravira les connaisseurs et montrera le groupe relâcher d’emblée sa concentration et commencer à se livrer à ses pitreries habituelles pour le plus grand plaisir de la faible assistance du soir.
On enchaîne dans les raretés avec l’encore plus inattendu Crack The Big Sky issu d’un des albums les moins populaires du groupe « Day For Night ». Si Nick D’Virgilio ne fera probablement jamais oublié totalement Neal Morse au niveau du chant, saluons tout de même l’excellent travail vocal du multi instrumentiste qui parvient tout de même à s’en sortir avec tous les honneurs et surtout à habiter l’émotion des morceaux. Ryo s’amuse sur ce titre à prendre un appareil photo dans le public afin de photographier ce dernier, tandis qu’Alan Morse nous gratifie de ses poses hilarantes de guitar hero toujours pleine de second degré. Ce dernier est au passage toujours aussi impressionnant de technique et de sens de la mélodie avec son style de jeu aux doigts pour le moins peu orthodoxe à la guitare. Nick annonce ensuite un titre du dernier album composé par le bassiste Dave Meros avec The Slow Crash Landing Man. Comme sur d’autres titres de la soirée, D’Virgilio ajoute maintenant à sa panoplie un clavier pour aider à décharger Ryo des nombreuses parties de cet instrument si cher au groupe. Après ce titre sérieux et épique, comme la dernière fois les américains laissent à leur guitariste Alan Morse l’occasion de promouvoir son album solo « Four O' Clock And Hysteria ». Le batteur Jimmy Keegan quitte la scène un moment et va rendre visite à l’ingénieur du son salle, non s’en faire le clown avec les membres du public. D’Virgilio prend donc possession de son set de batterie et le groupe interprète l’instrumental Return To Whatever issu donc du dernier album solo de leur guitariste.
L’occasion pour Ryo d’expliquer le pari dingue auquel Alan Morse va se livrer en juin. Il s’agit du Aids Lifecycle. Une course de charité envers les malades atteints du sida. La course fait 545 miles entre Los Angeles et San Francisco sur 7 jours. Pour le coup Morse s’entraîne sur chacune des dates de cette tournée européenne et aura arpenté Paris en byclette dans l’après midi en passant par le Sacré Cœur, le Louvre, la tour Eiffel ou bien encore l’Arc de Triomphe. Pour le moment le guitariste peut faire 30 miles par jour mais il lui faudra atteindre d’ici juin les 80 miles par jour pour pouvoir atteindre l’objectif, souhaitons lui bonne chance ! Keegan revient ensuite derrière son kit, tandis que D’Virgilio quitte le sien pour revenir sur le devant de la scène interpréter le seul extrait d’ « Octane » de la soirée avec Surfing Down The Avalanche. Signalons au passage, qu’hormis les titres issus du dernier album du groupe, cet extrait sera le seul provenant du reste de la carrière post-Neal Morse du groupe, Spock's Beard faisant l’impasse sur « Feel Euphoria » ce soir. Le chétif mais néanmoins cogneur Jimmy Keegan s’éclate derrière les fûts sur ce titre qui figure parmi les plus furieux du groupe. On revient ensuite dans les bonnes surprises avec l’excellent Thoughts Pt.2 issu de « V » et sur lequel le public montre une bonne participation. Ce titre est également l’occasion de voir le groupe pratiquer un exercice qui l’a rendu célèbre, à savoir son habileté à manier les canons, tant chaque musicien du groupe est un vocaliste hors pair.
On arrive ensuite au désormais traditionnel duel de batterie entre Keegan et D’Virgilio. Chacun derrière leur set, les 2 bougres se livrent à un duel de haute volée pour un des meilleurs solos de batterie de l’histoire du rock, toujours en évolution et rappelant évidemment celui auquel Phil Collins et Chester Thompson s’adonnaient au sein de Genesis. Difficile de départager les 2 batteurs qui exécutent, avec plaisir et compétition amicale, les roulements de batteries les plus impressionnants possible. Un des moments forts du concert à n’en point douter. Keegan quitte une nouvelle fois la scène, pour laisser seul D’Virgilio à la batterie pour l’interprétation du très bon instrumental Skeletons At The Feast au rendu particulièrement lourd et puissant. Du répertoire récent du groupe on passe ensuite aux débuts de la carrière de Spock’s Beard avec un Walking On The Wind des familles extrait de l’excellent « Beware Of Darkness ». La encore, un titre très surprenant. Il est temps pour Ryo de faire son traditionnel solo de claviers, moment habituellement longuet et peu intéressant dans les concerts du groupe, mais ce soir en faisant une relecture du magnifique Hereafter, Ryo saura se monter convaincant en nous proposant un pur moment de délicatesse.
Le groupe revient au complet pour la suite épique de son dernier album avec As Far As The Mind Can See, sur laquelle Ryo rencontrera quelques soucis techniques avec son matos. Mais ce titre plutôt original et inhabituel dans la carrière de Spock’s Beard, passe le test de la scène avec brio et est également l’occasion de faire participer le public sur le fédérateur They Know We Know. La partie jazzy de Here’s A Man est également excellente et ce titre pourrait s’imposer comme un classique du groupe. Autre titre issu du dernier album, et peut être celui passant le mieux le test de la scène, le réjouissant Rearranged vient conclure en trombe le set passionné et heureux des américains qui s’en donnent à coeur joie sur la fin du morceau avec notamment un D’Virgilio pour le moins bondissant. Spock’s Beard revient sur scène pour un medley de haute volée pioché dans le tout premier album du groupe « The Light ». C’est avec stupéfaction et enthousiasme que l’on découvre le groupe se frotter à un de ses meilleurs titres avec The Water, sur lequel Ryo rencontrera encore de nouveaux problèmes techniques, et qui débouchera sur la fin du fameux Go The Way You Go. Fin de concert dantesque ! Une nouvelle fois, Spock’s Beard montre qu’il est l’un des tous meilleurs groupe de rock progressif et surtout un des plus festifs, communicateurs et joyeux que l’on peut rêver. Une vrai escapade au pays du bonheur, un set truffée de raretés pour le plus grand plaisir des fans. Des concerts comme cela, on en demande tous les jours. Chapeau bas messieurs !
Setlist Spock's Beard :
01-On A Perfect Day
02-In The Mouth Of Madness
03-Crack The Big Sky
04-The Slow Crash Landing Man
05-Return To Whatever
06-Surfing Down The Avalanche
07-Thoughts Pt. 2
08-Drum Duet
09-Skeleton At The Feast
10-Walking On The Wind
11-Ryo Solo (Hereafter)
As Far As The Mind Can See :
12-Part 1 : Dreaming In The Age Of Answers
13-Part 2 : Here's A Man
14-Part 3 : They Know We Know
15-Part 4 : Stream Of Unconsciousness
16-Rearranged
Encore :
17-Medley : The Water/Go The Way You Go