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SZIGET FESTIVAL 2004

4-10 Aout 2004

Budapest

Difficile d’essayer de résumer en une chronique un festival tel que le Sziget Festival de Budapest qui comme son nom l’indique (sziget signifie en hongrois une île) se déroule sur l’île d’Obuda.Difficile à résumer car le festival s’étale sur 8 jours avec peut être 20 scène différentes (si ce n’est plus !), des animations et attractions multiples, des bars en pagaille. Et le tout sur la totalité de l’île, vous imaginez donc l’ampleur de l’endroit qu’il est difficile de connaître par cœur même après 8 jours !Ce festival n’a vraiment rien à voir avec les autres festivals européens, il est vraiment très difficile d’estimer le nombre de festivaliers, on se trouve dans les centaines de milliers à coup sur, mais donner un chiffre exact parait impossible. L’année dernière le festival aurait accueilli quelques 400 000 festivaliers, pour vous donner une idée de la chose.

Extrêmement facile d’accès depuis le HEV (RER local), on peut facilement concilier tourisme à Budapest et festival ce qui est plutôt agréable (et c’est ce que j’ai fais d’ailleurs !) mais toutefois vu le nombre de chose à faire et à voir dans l’enceinte même du festival, on peut rester 8 jours avec sa tente (que l’on peut poser absolument n’importe ou !) sans s’ennuyer un seul instant , tant le festival est animé et qu’il ressemble à une sorte de ville indépendante.

Au niveau des scènes de ce festival, on trouve de tout : jazz,metal,blues,karaoké,electro,théâtre,projection de film,tzigane,world….

On trouve également des petits endroits plus insolites, comme une sorte de mairie locale dans laquelle vous pouvez vous marier, un saut à l’élastique, un luminarium, le concours de T-shirt mouillés, qui a lieu tous les jours sur la scène « cover band » à 23h00 ou l’on va de la plus timide n’osant pas relevé son t-shirt au dessus du nombril jusqu’à la plus libérée (qui gagne généralement !) qui enlève direct le haut et n’hésite pas à jouer avec sa poitrine pour se mettre le public dans la poche ! Ambiance bœuf à la hongroise garantie !

Au menu des bars, ils sont souvent bondés, avec des équipes pas toujours très aimables (c’est un trait de caractère très rependu chez le commerçant hongrois !) mais l’un d’entre eux était cela dit fort sympathique, le HVG café était l’endroit idéal ou finir la soirée, bar le plus « hype » du festival, dans un cadre chaleureux avec une équipe joviale, vous pouviez boire un bon whisky ou de l’absinthe(à consommer avec modération !) sur un pneu recyclé en siège , à bord d’un avion ou accoudé au bar pendant que DJ Kave vous balançait ses sélections sonores pas toujours de très bon goût mais toujours dans une bonne ambiance.

Au menu des bizarreries nous constatons également des espaces religieux dont un aura été la vedette du festival, en effet toute personne s’étant rendu sur le scène world (la plus grosse derrière la « main stage ») sera passé devant l’espace « Haré Krisna » ou se sont succédé plusieurs groupes de différents styles qui n’avaient pour unique parole, les mantra religieux de Krisna!

Un groupe de metal se produisant sur cette scène a fait sensation, le groupe Visnu , pratique une musique surpuissante doté d’un son en béton . Leur show (qui avait lieu tous les jours, à la même heure !) débutait par un morceau épique et répétitif à souhait, doté de plus des mêmes paroles qui reviennent en boucle (tous les groupes utilisaient les mêmes mantra et on peut les compter au nombre de 2 !) l’effet de transe gagnait assez vite l’auditeur et mieux ne valait pas passer trop souvent devant la tente pendant le festival , car une fois la prestation du groupe achevée , je peux vous assurer qu’il est très dur de se débarrasser des mantra , tant vous les avez entendu une centaine de fois en 30 minutes ! Peut être d’ailleurs est-ce pour faire rester le public que cet espace proposait de la nourriture gratuite jusqu’à 19h00 ?

Sinon pour redevenir sérieux parlons plutôt de la « Hammer-World Stage » ou se produisait chaque jour des groupes de metal de 16h00 à 02h00.

Le premier jour c’est Cannibal Corpse qui a eu la tache de tenir la tête d’affiche : dans une acoustique déplorable le groupe a pratiqué son death brutal en pilote automatique, sans trop de passion en enchaînant les classiques tels que fucked with a knife,pounded into dust,pit of zombies et bien sur le groupe a fini son set par smashed hammer face. Fait regrettable du festival , pendant la prestation des floridiens , une minorité de neo-nazis n’ont pas arrêté d’envoyer des SMS sur l’écran géant pensant que Cannibal Corpse était un porte parole de leur mouvement !
Le lendemain c’est les finlandais de Children Of Bodom qui ont investi la scène dans un bien meilleur son. Il n’y a pas à redire grand-chose de la prestation des finlandais, d’une rigueur implacable, aussi bien à l’aise dans les parties symphoniques, que dans les parties brutales, le combo d’Alexi Laiho fait une véritable démonstration de virtuosité. Rien ne semble pouvoir stopper le jeune Alexi et son claviériste, les 2 hommes sont des monstres de techniques et le groupe gagnerait à mon sens à engager un autre vocaliste car c’est finalement ce qui limite la musique de Children Of Bodom qui pourrait pourtant n’avoir aucune limite vu le niveau de ses musiciens. Bref une très bonne prestation.

On ne peut pas en dire autant de celle donnée un peu plus tôt dans la journée sur la scène principale par Bloodhound Gang , qui a été d’une platitude et d’un ridicule totale , un groupe à vraiment éviter tant sur album qu’en concert et ce n’est pas la reprise d’un tube de Outkast qui a arrangé les choses.A signaler pour les amateurs de jazz , la belle prestation du Balazs Elemer Quartet qui n’est pas sans rappeler Pat Metenni.
Le vendredi après avoir bien rigoler en regardant le groupe Soft Cell interpréter son tube Tainted Love sur la scène principale je suis allé avec entrain assister au concert de The Gathering sur la scène metal.
Le groupe est arrivé pile poil à l’heure (fait assez rare sur le festival pour être souligné) et a débuté son show assez étrangement par Analog Park puis dès le troisième morceau la surprise arrive , le groupe peut être car il se trouve en tête d’affiche d’une scène 100% metal balance à l’assistance un On Most Surface de derrière les fagots qui est suivi de Strange Machine qui n’ont tous 2 pas été interprété depuis un bon moment.
Au rayon des surprises, ce sera vraiment tout, si ce n’est le peu de titres que le groupe a pioché dans son dernier album « Souvenir » (seulement 2). Travel a été comme toujours le point culminant de la prestation des hollandais, ou l’interprétation a encore été exemplaire, et ou le fait que Anneke soit enceinte ne se sera pas vu du tout (le groupe a annulé 2 dates avant ce concert pour cause de nausée de la belle chanteuse). A noter que le groupe a fermé la parenthèse semi acoustique et a par exemple joué Eleanor dans sa version originale. Apres s’être retiré sur ce morceau, le groupe revient pour un rappel et exécutant Black Light District . Si vous habitez en province profitez en pour aller voir le groupe car il fera 4 dates sans passer par Paris, et vu que Anneke est enceinte vous ne risquez pas de voir le groupe de si tôt !Bref une belle soirée qui se terminera dans la scène jazz pour assister au concert du Tin-Tin Quintet qui peut se décrire comme une sorte de Shakti aux rabais !
SETLIST GATHERING :
01-Analog Park
02-Even The Spirit Are Afraid
03-On Most Surface
04-Strange Machine
05-Marooned
06-Saturnine
07-Amity
08-Souvenir
09-Travel
10-Great Ocean Road
11-Eleanor

ENCORE:
12-Black Light District
Le samedi voyait le premier groupe de metal du festival à se produire sur la scène principale : In Flames a eu cet honneur, celui de monter sur une scène devant au moins 50 000 personnes.
Le groupe attendu comme le messie et livrant ici sa dernière date estivale n’a pas deçu.Pourtant handicapé de son claviériste car le matos est resté bloqué en suède, le groupe a su rebondir en proposant une set-list plus accès sur l’ancien répertoire du groupe.
In Flames a su se mettre tout le monde dans la poche par sa technique, et son sens de la composition qui accroche, de plus le son aura été d’une puissance qui n’avait d’égal que sa netteté, exception faite des 3 premiers titres ou l’on ne pouvait uniquement entendre la basse et la batterie.
La prestation du groupe s’achèvera sur Clayman et Trigger.Une bonne claque et l’on ne peut que regretter que le groupe ne soit pas venu en France cette année lors de sa tournée.
Inutile de s’attarder sur le show de la sensation pop du moment, The Rasmus , à part une reprise de Bjork (I play dead) et son tube In The Shadows que tout le public présent en masse pour le groupe a repris à gorges déployées pas de quoi casser une patte à un canard.

 

Tout cela nous ammene donc au dimanche et à la dernière date d’Anthrax pour promouvoir l’album « WCFYA » (quoique, il parait que le groupe va encore faire quelques dates !).
Quel plaisir de voir que le groupe est en tête d’affiche de la scène principale et qu’il va donc par conséquent pouvoir montrer devant la plus grosse foule à laquelle il a été confronté toute l’étendue de son talent.
Le groupe debarque sur N.F.L qui ouvre le set en lieu et place de What doesn’t die (que l’on retrouvera plus tard dans le show) , le son est parfait , le groupe remonté et motivé comme jamais devant cette foule imposante à laquelle il n’est vraiment pas habitué , mais qu’il arrive à contenir avec une aisance insensée.
Pendant Antisocial, John Bush va même grimper sur les épaules d’un gars de la sécurité pour traverser la fosse par le milieu et chanter la chanson au milieu de la foule !
Avant d’exécuter Indians , Charlie Benante nous gratifie d’un très court solo de batterie qui a au moins le mérite de ne pas être chiant !
Les tubes habituels tels que Caught In A Mosh,Safe Home,Got The Time y passent bien sur , puis le groupe après un Metal Thrashing Mad des familles nous balance Only. Visiblement le groupe ne dispose pas du même temps de jeu que lors de ces concerts en têtes d’affiche, ce qui est un peu regrettable, surtout vu l’ampleur de l’évènement.
Le groupe revient quand même pour un rappel qui commence comme souvent depuis un an par Be All,End All puis le show se termine sur un Bring The Noise enragé.Le groupe après avoir distribué des mediators , baguettes … et constatant l’accueil qui lui est réservé ne peut en rester la , Charlie Benante demande alors si ils peuvent jouer encore un titre , la réponse est affirmative , et le groupe nous balance donc un Whole Lotta Rosie empreinté à AC/DC pendant lequel John Bush fait scander « Anthrax » au public.Enorme comme d’habitude !
A noter qu'au fur et à mesure des concerts , Rob Cagiano semble de mieux en mieux s'integrer à tel point que l'on a l'impression aujourd'hui qu'il a toujours fait parti du groupe. Joey Vera quand à lui remplace Frank Bello toujours aussi bien et l'on peut esperer qu'il devienne un memebre permanant tant il est l'homme de la situation.
SETLIST ANTHRAX :
01-N.F.L
02-Got The Time
03-Caught In A Mosh
04-Fueled
05-Safe Home
06-Antisocial(Trust cover)
07-What doesn't die
08-Drum solo/Indians
09-Metal Thrashing Mad
10-Only

ENCORE 1 :
11-Be All End All
12-Bring The Noise

ENCORE 2 :
13-Whole Lotta Rosie(AC/DC cover)

En résumé un superbe festival, qui malheureusement aura vu l’annulation de Saxon le lundi et dont les prestations de Basement Jaxx et Afro Celt Sound System n’auront pas reussi à combler le trou laissé béant le lundi.Si vous voulez passer un festival hors du commun ou l’éclectisme est roi , allez au Sziget vous ne serez pas déçu !