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TROUBLE

RISE TO ADDICTION

31 Mai 2007

Paris - Nouveau Casino

Il y en a des concerts inespérés, mais des comme celui-ci, on peut les compter sur les doigts de la main au cours d’une décennie. Récemment reformé, Trouble va donner en ce 31 mai 2007 son premier concert en sol français et lorsque l’on sait que la formation culte de Chicago existe depuis 28 ans, on se dit : mieux vaut tard que jamais ! En guise d’ouverture, nous avons droit au groupe britannique Rise To Addiction, qui livre un set en demi teinte comptant quelques bons moments et d’autres plus pénibles. Le point culminant de la prestation du jeune groupe se fera sur la reprise de Children Of The Grave de Black Sabbath, qui ne manquera pas de secouer la tête des vieux briscards qui peuplent ce soir le Nouveau Casino. Mais l’évènement du soir c’est bien sur la venue providentielle des pionniers du doom, des fils bâtards de Black Sabbath, j’ai nommé : Trouble. Les américains sont en promotion de leur nouvel album « Simple Mind Condition », le premier en 12 ans, mais le hic c’est que les galères ne semblent jamais finir pour Trouble vu que ce nouvel album est sans cesse repoussé, si bien qu’aujourd’hui on ne sait même pas à quel moment il sera disponible. Il en résulte que le groupe ne puise naturellement que 2 extraits de cet album dans son set. Toutefois le retour du groupe s’impose de lui-même et ne nécessite pas de nouvel album pour combler les fans du groupe qui ont attendus ce moment avec patience.
Trouble pratique un set dense faisant la part belle aux albums de l’ère Rick Rubin « Trouble » et « Manic Frustration », aujourd’hui introuvables, mais aussi en piochant allègrement dans leur premier album « Psalm 9 » tandis que le décrié « Run To The Light » est totalement oublié. Le groupe débarque sur le tonitruant R.I.P qui dévoile d’entrée de jeu la seule ombre au tableau de la soirée : la voix d’Eric Wagner très en retrait dans le mix. Additionné au fait que les guitares bénéficient quant à elle d’un son aussi massif que précis, le chanteur peinera à se faire entendre lors de ce concert. Le groupe enchaîne avec d’autres titres entraînants et rapides avec les excellent The Sleeper et surtout Come Touch The Sky sur lequel le public connaisseur participe bien sur le refrain. Si on ne l’entend pas beaucoup, Eric Wagner recueille malgré tout l’attention tant ce dernier est chargé d’alcool ! Le chanteur à l’allure d’ange déchu fait preuve d’une certaine bonhomie et serre des mains tout au long du concert en affichant beaucoup de gratitude envers le public présent ce soir. Mais il est indéniable que la grande force de Trouble réside dans ce duo de guitariste formidable avec Rick Wartell et Bruce Franklin, aussi complémentaires qu’excellents que ce soit au niveau des riffs ou des solos. Après un Plastic Green Head, qui sera le seul extrait de l’album du même nom, Wagner et les siens quittent quelques instants le répertoire plus enjoué des années 90 pour assombrir le Nouveau Casino en nous ramenant au début de la carrière du groupe.
S’enchaînent donc les titres inespérés Assassin et Pray For The Dead issus respectivement de « Psalm 9 » et « The Skull » pour le plus grand plaisir des fans. Des premiers pas du groupe, on débouche sur le nouvel album « Simple Mind Condition » avec tout d’abord Mind Bender, titre aussi lourd qu’accrocheur où Trouble s’essaie à un accordage plus bas que d’habitude et enchaîne duels de solos et autres riffs sublimes dans la plus pure tradition du groupe. C’est ensuite une version rallongée de Going Home qui nous ait proposé avec une intro de batterie supplémentaire et des joutes guitaristiques entre Franklin et Wartell. Pendant que ces camarades nous offrent cette splendide jam, Eric Wagner vient prendre un bain de foule en allant déambuler au milieu du public, clope au bec et parlant avec quelques fans. Dantesque ! Une fois de retour sur scène le groupe peut nous livrer ce titre ambitieux, aux allures de classique, pour nous prouver à nouveau qu’il n’a rien perdu de sa verve. Pour la fin du set on revient ensuite aux classiques des années 90 avec tout d’abord un At The End Of My Daze qui fait mouche et sur lequel Wagner laisse la parole au public lors du refrain. Puis le plus mélodique mais tout aussi bon Memory’s Garden vient s’ajouter et insuffler une bonne dose de dynamique dans le set. Le swing de Psychotic Reaction ravage tout sur son passage et le groupe nous quitte sur All Is Forgiven.
Mais Trouble revient très vite sur scène en jammant sur Electric Funeral de Black Sabbath auquel s’enchaînent 2 brûlots de « Psalm 9 » avec The Tempter et plus surprenant avec Bastards Will Pay. La tension chez les puristes est à son comble, le groupe vient d’exaucer sans doute un rêve que des fans attendaient depuis plus de 20 ans. Le set du groupe est censé être terminé, mais les américains pour bien marquer le coup reviennent pour nous interpréter un des titres les plus ambitieux et épique de sa carrière avec le magnifique The Misery Shows (Act II), non prévu dans le set à l’origine. Wagner fait passer beaucoup d’émotion sur ce titre et Bruce Franklin, malgré un problème de guitare avant le second solo, impressionne littéralement, notamment lors de la partie centrale du morceau. Cette fois la messe est dite. Trouble est venu et a vaincu. Un excellent concert qui se termine avec un bonus incontournable, bien plus qu’une cerise sur le gâteau, tout simplement le moment fort d’une prestation qui en aura pourtant compté beaucoup. En ce 31 mai 2007, le Nouveau Casino a été touché par la grâce. Espérons maintenant que ce premier concert de Trouble en France ne soit pas le dernier !
Setlist Trouble :
01-R.I.P
02-The Sleeper
03-Come Touch The Sky
04-Plastic Green Head
05-Assassin
06-Pray For The Dead/Endtime
07- Mind Bender
08-Going Home
09-At The End Of My Daze
10-Memory's Garden
11-Fear
12-Psychotic Reaction
13-All Is Forgiven
Encore 1 :
14-The Tempter
15-Bastards Will Pay
Encore 2 :
16-The Misery Shows (Act II)