Amplifier est indiscutablement une des formations les plus innovantes et prométeuses actuellement. Quelques mois après la sortie de leur second album "Insider" il était temps de parler de l'histoire du groupe mais également des différences entre ses 2 albums. Dans un premier temps avec le locace Neil Mahony et dans un second temps avec le cosmique Sel Balamir. Salut Neil ! La plupart de mes lecteurs ne doivent rien connaître à Amplifier, peux tu me résumer votre histoire ? Ok. Il y a à peu près 8 ans que nous avons commencé. Sel et Matt étaient ensemble à l’université. Cette université se trouvait au coin de la rue du magasin de musique où je travaillais. Du coup je voyais leur tête en permanence. En réalité Sel était même un de mes bons clients. De mon côté je jouais de la guitare dans un groupe, car à la base je suis guitariste. Sel et Matt ont enregistré quelques trucs dans un studio pas cher. Un plan qu’ils ont eu par un pote à eux. Ils sont venus me voir en me filant le CD et m’ont dit : tiens prends ça, fume un truc, écoute et re-contacte nous. Nous cherchons un bassiste. Je n’étais pas très chaud vu que je ne suis pas bassiste… C’est marrant que tu dises ça car je trouve que tu joues réellement comme un vrai bassiste… Non je ne suis pas d’accord. Quand je vois les mecs d’Opeth sur scène par exemple. Martin Mendez est un vrai bassiste. Je ne peux pas jouer comme ça mais j’essaie. Mon cerveau réfléchit trop comme celui d’un guitariste. Donc j’ai écouté leur CD, j’ai fumé un truc et j’ai été soufflé. La chanson était en fait Motorhead, le premier titre de notre premier album. Je trouvais ce titre incroyable. J’ai donc arrêté de jouer de la guitare, même si ça m’arrive toujours de temps à autre. Sel a racheté tout mon matos, je me suis mis à la basse et j’ai les ai rejoint. Au même moment j’ai perdu mon boulot. C’était comme une bénédiction venue du ciel. Je l’ai vécu comme un choc à l’époque, ce n’était pas facile mais c’est en réalité la meilleure chose qui me soit arrivé. Car du coup j’ai pu consacrer tout mon temps au groupe. Sel m’a dit de venir les rejoindre dans ce voyage. Nous jouions 8 heures par jour ensemble chaque jour. En tant que groupe, quelles sont vos influences principales ? Je suis personnellement vachement branché classic rock. J’ai 3 grands frères. Du coup lorsque j’avais 7 ans mes groupes préférés étaient Led Zeppelin, Pink Floyd, Black Sabbath, The Doors, AC/DC. C’est le genre de groupe que j’ai aimé à un très jeune âge. Ensuite pendant les années 80 est apparu ce qu’on a appelé le hair metal avec des groupes comme Winger ou Ratt. Au moment où c’est arrivé, cela faisait déjà un bon moment que j’étais branché par le rock. Du coup alors que tout le monde trouvait ces groupes géniaux, moi j’étais plutôt du genre : j’ai déjà entendu tout ça auparavant. Grâce à mes grands frères. Pendant cette période je ne m’intéressais plus trop à la musique. Lorsque j’avais 12/13 ans. Je n’étais pas très au courant. Puis Guns N’Roses est apparu. « Appetite For Destruction » est sorti quand j’avais 14 ans. Whoa ! C’était tout simplement l’album parfait pour cette période de ma vie. Je me suis remis dans le rock puis j’ai commencé à m’intéresser à la musique indé avec les Stones Roses, The Smith et les Pixies. Ensuite Nirvana et Soundgarden sont arrivés et ça m’a remis à nouveau dans le rock. Pour Matt et Sel, c’est très différent. Alors que j’ai 3 grands frères, Matt a 2 petits frères. Du coup il n’a pas été branché classic rock avant un bon moment. Il était fan de Frank Zappa puis s’est mis à des trucs genre Iron Maiden. Le genre de truc à côté desquels je suis passé pour les raisons que j’ai évoquées. Je sais que Sel était un énorme fan de Queen étant jeune. Egalement de The Who et de Led Zeppelin. Sel était le vrai métalleux. Il jouait super vite, il avait les cheveux très longs. Il était branché par le hair metal d’ailleurs. Aujourd’hui nous sommes suffisamment âgés pour pouvoir écouter absolument tout. Je peux être influencé par n’importe quoi, d’Abba à Aerosmith. Nous aimons tous les Beatles, les Rolling Stones et tout ce genre de groupe comme tu peux t’y attendre. Mais nous sommes aussi très influencés par la dance et la musique électronique. Nous sommes tous branchés musique électronique, notamment car nous venons de Manchester. Ca doit aider ! Toutes les soirées que tu fais là bas, on y passe que de la techno. Sel aime le drum n’bass, Matt aime la house. Nous aimons tous ça et nous avons appris comment avoir du groove. Car lorsque tu danses sur ce genre de musique, tu comprends que c’est la musique qui te fait faire ces mouvements. Je fais donc un parrallèle direct entre Led Zeppelin et Green Velvet. Car à l’écoute de leur musique les gens bougent et explorent le son, les mélodies. Sachant cela, tu peux jouer du rock gros et massif sur lequel tu peux également danser. C’est ce qui nous définie chez Amplifier contrairement à pleins de groupes. Regarde par exemple le dernier Mastodon, il est incroyable n’est ce pas ? Avant cela tu avais « Leviathan » qui était déjà très bon mais tu ne peux pas danser la dessus. Ce n’est pas très groovy. C’est très bon mais cela ne te donne pas envie de danser. Nous essayons vraiment de faire quelque chose de puissant mais qui te donne envie de danser. Quelque chose de groovy et de sexy. En même temps vos rythmiques sont plutôt compliquées… (Rires) Oui c’est vrai. Ca réclame une certaine dextérité au niveau des jambes (rires). Votre musique est difficile à d’écrire. Comment la présenterai tu à quelqu’un ? Quelqu’un nous a déjà qualifié de post classic rock. Pourquoi pas. Nous savons ce qu’est du post rock. Si tu rajoutes le terme classic, ça colle… Je trouve qu’il y a un petit côté progressif dans votre musique également… Oui sans doute. J’aimais bien Yes quand j’étais jeune. Je n’ai jamais été un grand fan de prog mais aujourd’hui avec un groupe comme The Mars Volta je m’y remets car je peux m’identifier à ce qu’ils fon, ça me rappelle des trucs que j’écoutais il y a 20 ans avec mes frères. Pour revenir sur les appellations au départ les gens jouaient du rock n’roll. Lorsque ça a commencé à jouer plus fort on a juste appelé ça du rock. Sans doute en rapport avec la pierre, qui est quelque chose de dur et de lourd. Quand quelque chose était plus fort que du rock on appelait ça du metal, puis ensuite du heavy metal. Dans le fond, tous ces termes ont du sens. Nous aimons nous qualifier de la façon suivante : heavy wood (ndlr : wood signifiant bois en anglais). Pas pour décrire notre musique mais pour décrire une idée. Tu vois ce que le rock (ndlr : roche en français) est, tu vois ce que le metal est. Tu peux donc te faire une idée de ce que le bois est. Ca renvoie à quelque chose de plus organique, naturel et doux. On sort souvent l’expression heavy wood pour rigoler mais en réalité je trouve que c’est une définition très correcte. Certains pensent que nous faisons du stoner. Nous ne sommes pas d’accord. Nous n’avons pas l’impression de sonner comme Black Sabbath ou Kyuss. Je vous ai vu l’été dernier ouvrir le festival de Donington. Je suppose que cela a été votre plus gros concert à ce jour n’est ce pas ? Je ne me souviens même pas du concert ! Je ne peux même pas me souvenir d’avoir jouer à Donington. Par contre je me souviens très bien du sentiment que j’avais. Savoir que j’allais jouer à Donington c’était dément. Ca m’a retourné la tête. C’est une expérience énorme. Mais le concert en lui-même n’a pas été très mémorable. Je ne pense pas que nous ayons été particulièrement bons. Nous n’avons pas joué très longtemps. Tiens y a un truc qui vient de me revenir à l’esprit. Pendant le troisième morceau, je me souviens avoir relevé la tête et avoir vu des milliers de gens dévaler la colline en direction de la scène car ils venaient juste de rentrer sur le festival. Il y avait des queues énormes à chaque porte. Lorsqu’ils rentraient dans le festival, les gens dévalaient cette colline et convergeaient tous devant la scène principale. Lorsque nous avons commencé notre set il ne devait pas y avoir plus de 2000 personnes et au moment où nous avons fini il y avait quelque chose comme 30 000 personnes devant nous. A la fin du concert, alors que nous jouions Airborne il y a un énorme avion qui est passé juste au dessus de la scène. C’était géant que ça se produise sur ce titre. J’ai une photo où l’on nous voit en tout petit sur la scène avec cet énorme avion au dessus de nous. Je me souviens entendre notre ingénieur du son nous dire : les mecs voici la plus grosse amplification que vous utiliserez de toute votre vie. C’était également la plus grosse scène jamais construite pour un festival. La scène devait faire 50 mètres de profondeur et 100 mètres de longueur. Elle était énorme, vraiment massive. Mais le tout était bien trop gros pour pouvoir être vraiment appréciable. C’était une très bonne expérience mais pas le genre de truc dont je me souviens bien. Juste avant cette tournée en première partie d’Opeth, vous avez fait une tournée européenne en tête d’affiche. Commencez vous à avoir un réel public dans certains pays ? Oui dans quelques villes. Par exemple quand nous avons joué l’autre jour à Cologne, il y avait beaucoup de gens venus voir Amplifier. C’est sûrement du au fait que nous avions déjà joué à Cologne 4 fois auparavant. Nous avons joués quelques fois à Berlin et nous commençons à avoir un bon public là bas. J’espère que ce soir il y aura des gens qui nous ont vu l’année dernière au Nouveau Casino. C’est ce que tu espères si tu veux grossir en tant que groupe. Je ne sais pas pourquoi, mais nous marchons bien en Suisse. Nous nous sommes même faits de très bons amis là bas juste en jouant de la musique. Ils ont un truc là bas qui fait que nous sommes bien reçus. J’ai l’impression que les jeunes suisses ont un usage du rock n’roll beaucoup moins conservateur. J’ai l’impression qu’ils ont là bas une sorte de nouvelle culture en rapport au rock et que nous nous inscrivons dedans. Quand je te parlais tout à l’heure de Guns N’Roses et du fait que c’était la musique parfaite à ce moment précis de ma vie. J’ai l’impression que c’est la même chose pour nos fans suisses. Lorsque nous avons ouvert pour Therapy ? là bas, une multitude de gens sont venus nous dire qu’ils n’avaient jamais rien vu d’aussi bien. Nous n’avons joué en France qu’une seule fois avant ce soir, mais nous avons 2 concerts à faire. Ce soir Paris et ensuite Lyon, un endroit où nous n’avons jamais mis les pieds. Avec chance, lorsque nous reviendrons l’année prochaine en tête d’affiche, nous pourrons jouer à Paris et à Lyon devant des gens qui nous auront découvert en première partie d’Opeth. C’est un peu dur parfois car certains soirs leur public ne rentre pas du tout dans notre musique et d’autres soirs c’est tout le contraire. Mais ce n’est peut être pas du au public mais plus à notre façon de nous sentir au moment où nous jouons. Malheureusement vous n’avez pas eu de chance à l’époque de la sortie de votre premier album car Music For Nation a fait faillite peu de temps après. Je suppose que les choses vont mieux aujourd’hui avec un label comme SPV… Oui. C’est vraiment dommage ce qui nous ait arrivé à l’époque du premier album. Music For Nation a disparu soudainement. Le label appartenait à Zomba Music. Le gars qui possédait Zomba a décidé d’arrêter et l’a vendu à une grosse major qui était BMG. Juste après la transaction Sony et BMG ont fusionné. Sony/BMG est une structure énorme et nous étions minuscules. Personne ne nous connaissait et personne n’avait l’air de vouloir bosser avec nous mais en même temps ils ne voulaient pas nous laisser partir. SPV s’est manifesté avec le désir de ressortir notre premier album. Nous l’avions déjà sorti sur Music For Nation, mais le label est mort 2 semaines après sa sortie. Tous les gens qui bossaient avec nous ont perdus leur boulot. SPV a voulu pousser notre premier album, le développer et lui donner la chance qu’il méritait. C’était cool mais le problème était que nous appartenions toujours à BMG. SPV s’est donc occupé des questions légales afin de nous récupérer et la principale raison pour laquelle nous avons continué avec eux et qu’ils voulaient un autre album. C’est ce que tu veux lorsque tu as un groupe. Tu veux un label qui croit en toi, et qui veux te laisser faire un nouvel album et qui le sort ensuite. Ce n’est pas trop demander (rires) ! Mais je pense que beaucoup de groupes rencontrent ce genre de difficultés. Une maison de disque c’est un peu comme une grosse banque. Tout ce qu’ils veulent c’est investir de l’argent et gagner ensuite de l’argent. Ce n’est pas très compliqué. Tu trouves un groupe, il fait un album, il part en tournée. Ensuite il fait un autre album, il repart en tournée. Et ainsi de suite. Parfois tu as l’impression d’être un vendu (rires) ! Mais en même temps nous deviendrions fous si nous ne pouvions pas jouer constamment. C’est pourquoi nous ne nous plaignions pas. Votre premier album était plus ambiant, aérien et tripant. « Insider » est plus sombre, dense et direct. Est-ce venu naturellement ou au contraire était ce une démarche consciente ? Le premier album a été conçu pendant une longue période. Musicalement nous explorions tout un tas de textures sonores différentes. Sur notre premier album nous ne savions même pas si nous aurions la chance de refaire ça un jour. Alors nous avons voulu faire un truc vraiment gros, riche et ambitieux. Un album qui part dans toutes les directions. Une déclaration ! Nous avons fait ça et c’était super. Toutes les chansons de cet album se suffisent à elles même et ont leur propre identité. Je pense que sur le second album les chansons forment un tout. Elles ont du sens les unes enchaînées aux autres. L’album est une décharge dans le temps. Un tout. Alors que le premier album est un recueil de plusieurs photographies dans le temps. Sur le nouveau les chansons devaient avoir de la cohésion entre elles. Nous voulions êtres moins arty. Il y a moins de bruits étranges. Nous avons voulu nous concentrer sur les chansons. Certaines font seulement 4 minutes. Nous voulions nous prouver que nous pouvions faire cela. « Insider » est effectivement beaucoup plus direct et s’éloigne de notre premier album. Je considère Motorhead, le premier morceau de notre premier album, comme une pièce musicale parfaite qui se suffit à elle même. Alors que le second album s’exprime en t’emmenant quelque part. Le premier titre t’emmène à la fin de l’album. Alors que Motorhead ou Panzer sont des morceaux géniaux mais qui ne t’emmènent pas forcément quelque part. Le second album te montre une porte, tu rentres dedans et il t’emmène quelque part. Avez-vous utilisé votre dernier EP « The Astronaut Dismantles HAL » comme une étape intermédiaire pour vous mener à « Insider » ? Oui. En fait je te pose cette question car je trouve cet EP très étrange… Oui c’est clair. Il est étrange pour nous aussi. Le premier morceau Continuum était un truc tout nouveau. C’est le genre de morceau que nous avons écrit tous ensemble. Nous avons écrit Everyday Combat 2 jours avant d’entrer en studio. En fait cette chanson était à la base différente. Nous avions déjà les parties de batterie enregistrées. Mais la mélodie et les paroles ont complètement changés au moment d’enregistrer les parties de basse, car nous avons jammé sur de nouvelles idées avec notamment le riff principal et au final nous n’avons gardé que ces nouveaux éléments. La chanson est donc devenue totalement différente même si nous avons conservé les mêmes parties de batterie. Nous avons fait cet EP de façon vraiment bizarre. Nous l’avons enregistré nous même, très vite, dans notre salle de répétition. Mais il y a également sur l’EP des chansons très vieilles qui datent d’avant mon arrivée dans le groupe. Nous avons assemblé des morceaux d’époques différentes. Certains étaient vieux d’une semaine et d’autres vieux de 9 ans. Cet EP avait un but. Nous devions faire un nouvel album mais nous avions déjà un peu de musique à enregistrer et nous ne nous voyions pas sortir juste un single. Nous sommes donc arrivés avec cet EP plutôt long (ndlr : qui est plus long que certains album en réalité !) et bizarre. Il est juste tel qu’il est. Cet album s’intitule « Insider ». Parle-t-il d’introspection ? Oui. Mais je n’ai pas écrit les paroles alors ce serait mieux que Sel les commente lui-même. Mais l’album parle de chance et de destin. Egalement de toutes ces petites molécules qui nous composent. La fascination de l’infiniment petit qui composent toutes ces grosses choses qui nous entourent. Egalement une exploration de l’esprit, des probabilités et des possibilités. Mais tu devrais demander tout ça à Sel. Sel Balamir me rejoint et poursuit l’interview à la place de Neil. Cet album est sans aucun doute plus introspectif que le premier. Mais je pense que cela a surtout avoir avec le fait de vieillir. Nous avons travaillé longtemps sur notre premier album et nous étions plus jeunes alors qu’ « Insider » parlent de choses plus adultes. Pour moi il est aujourd’hui plus simple de faire ce genre de choses. Je pense que c’est un album plus sombre même si apparemment ce n’est pas le cas pour d’autres qui le trouvent plus joyeux et plus simple que le premier. Tout le monde se fait sa propre interprétation, mais c’est bien car c’est la raison même de la musique. Je n’essaie pas d’articuler mes idées de façon compréhensive, mais plutôt d’une façon qui laisse l’auditeur se faire sa propre interprétation. Comment vois tu cet album par rapport au premier ? Ce qui a fait prendre forme à l’album en majeure partie est qu’après avoir écrit notre premier album, sur une longue période, nous avions besoin de morceaux plus rapides et plus direct. Plus d’adrénaline. Cela nous sert pour nos concerts. Nous pouvons maintenant proposer un set plus riche et varié. Lorsque nous jouions en tête d’affiche ces derniers temps, nos concerts faisaient 90 minutes, c’était plus facile d’insuffler de la dynamique dans notre set. C’est ce qui a construit l’album majoritairement. Beaucoup de gens pensent que nos 2 albums sont très distincts l’un de l’autre. Mais en réalité ce nouvel album a été conçu pour aller avec le premier album. D’une façon plus profonde mais complémentaire. Nous avons eu beaucoup de temps pour développer, écrire et enregistrer le premier album. Pour le second nous n’avons pas eu de temps du tout. C’est le cas typique du second album, souvent délicat pour un groupe. Nous avons pratiquement tout écrit en seulement 2 mois. Cet album est une réaction au premier et à l’EP. C’est pourquoi il est plus direct, plus nu et plus puissant. Pour le premier nous avons jammé de longues heures sur les morceaux et nous avons travaillés dessus très longtemps, un peu à l’image de nos potes Oceansize. Pour celui là, j’avais une idée en tête et je devais lui faire prendre forme tout de suite. Faire une démo, apprendre le morceau et aller l’enregistrer directement. Le processus d’écriture a été très différent, par ce manque de temps. De plus c’était la première fois que nous étions confrontés à cette situation. La leçon est que tu peux t’adapter à chaque situation différente. Je pense que lorsque que l’on fera notre prochain album, les circonstances seront une nouvelle fois différente. Nous travaillerons de façon différente. C’est juste une question d’adaptation, comme souvent dans la vie. Tu mentionnais Oceansize. Ils appartiennent tout comme vous à une sorte de nouvelle scène très dynamique sur Manchester. Parle moi un peu de cette scène… Pour être honnête je ne pense pas que nous appartenons à une scène en particulier. Je pense que les mecs d’Oceansize diraient la même chose. Je pense d’ailleurs que tu ne nous associerais pas si tu ne savais pas déjà que nous sommes amis. En réalité la première fois que j’ai entendu Amplifier, j’ai tout de suite fait un parallèle avec Oceansize. Sans savoir à l’époque que vous étiez amis… Alors c’est peut être parce que les 2 groupes viennent de Manchester. Laisse moi te parler de Manchester. La ville a un héritage musical très riche et varié. Il y a toujours eu beaucoup de groupes là bas comme The Smith, les Stone Roses et même les putains de Bee Gees. Il y a beaucoup de musique là bas. En Angleterre il y a pleins de gens qui viennent dans cette ville, juste pour jouer de la musique. Entre Oceansize et nous, chaque individualité s’est installée à Manchester dans le but de faire de la musique. Ce qui distingue nos 2 groupes de la scène de Manchester est le fait que nous jouons du rock. Avant même que le post rock soit apparu. Car en réalité il y a peu de groupes de rock à Manchester. Donc dire que nous sommes représentatif de cette scène serait faux. On ne peut parler d’une scène comme celle de Seattle en son temps. Celle de Manchester est beaucoup plus diverse et séparée. Quels sont vos projets immédiats pour 2007 ? Nous allons faire un nouvel EP. En fait j’aimerai bien faire un nouvel album chaque année. J’aime bien faire un EP entre 2 albums parce que lorsque tu enregistres un album il y a toujours de bonnes chansons que tu ne peux pas utiliser car elles ne conviennent pas au reste de l’album. C’est bien de pouvoir les sortir ensuite sur un EP. Nous allons faire également une nouvelle tournée en tête d’affiche aux alentours du mois de mars, quelque chose comme ça. Ca serait bien de faire aussi une autre grosse tournée en première partie. Avec chance nous allons peut être tourner avec Porcupine Tree. Ensuite ce sera l’été avec les festivals. Merci à Roger Weissier ainsi qu'à Sel et Neil d'Amplifier.
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