Chimaira revient déjà avec un nouvel album intitulé "Resurrection" à paraitre début mars. Le groupe revigoré par le retour de son batteur Andols Herrick nous livre un opus très catchy tout en conservant le côté technique et épique de son prédécesseur. C'est en compagnie du guitariste Matt Devries que je me suis entretenu au sujet de ce nouvel album. Ce nouvel album est intitulé « Resurrection ». Je trouve cela étrange vu que votre album précédent est un album éponyme, ce qui en général n’est pas vraiment le signe de la mort d’un groupe… Ouais. Sur l’album précédent nous avons trouvé en quelque sorte notre personnalité et cet album nous définissait à l’époque. Mais en fait ce n’était pas vraiment nous car le batteur était différent. Avoir Andols de retour dans le groupe a été l’inspiration principale pour le titre de l’album. Nous avons un nouveau label, un nouveau producteur, un nouveau mixeur. L’album sonne de façon fraîche, je pense que c’est une sorte de renaissance pour nous. Un nouveau départ. Nous découvrons réellement qui nous sommes avec cet album. Le titre de l’album vient de là. Mark a eu l’idée et nous avons trouvé que cela avait du sens. Tu as toujours une opinion différente lorsque tu écoutes tes anciens albums. Tu aimerais que certaines choses soient différentes, même si nous ne changerions rien en revenant en arrière et nous referions sans doute exactement les mêmes albums. Nous n’avons aucun regret. Nous aimons l’album précédent mais ce n’était pas vraiment nous car il n’y avait pas Andols. L’album précédent a été composé principalement par Rob Arnold et sonne de façon plus monodimensionnelle. Ce nouvel album part dans plus de directions. Est-ce davantage un effort de groupe ? Oui tout à fait. L’album précédent était le concept de Rob. Il avait beaucoup d’idées, il voulait faire ces morceaux plus épiques et nous trouvions ça cool. C’est un album sur lequel nous avons beaucoup appris et nous en sommes heureux. Mais nous sommes plus heureux aujourd’hui en ayant tout le groupe qui contribue à l’écriture. C’est grâce à cela que « Resurrection » surpasse l’album précédent. Il n’y avait pas réellement d’idées préconçues. C’est juste arrivé comme ça. J’ai eu pas mal d’idées de riffs dans ma tête. Cet album a donc été composé majoritairement par moi, Mark et Rob. Ca donne un nouvel aspect à notre musique. Quelque chose de plus éclectique, avec des influences plus diverses. « Resurrection » est arrivé rapidement. Il sort en mars, à peine un an et demi après « Chimaira ». Est-ce parce que vous étiez avide de composer à nouveau avec Andols à la batterie ? Je pense que nous n’avons pas tellement tourné pour l’album « Chimaira ». Principalement car nous n’avons pas eu le soutien pour tourner davantage. Du moins nous n’avons pas eu le soutien que nous espérions. Nous étions enthousiaste d’écrire à nouveau avec Andols bien sur, mais c’est surtout du au fait que la tournée a été courte. Normalement nous tournons beaucoup, nous prenons ensuite une semaine de vacances et nous commençons directement à écrire le prochain album. C’était comme ça cette fois ci également, mais nous voulions prendre notre temps, ne pas nous précipiter pour signer avec un nouveau label. Mais en fait tout s’est passé plus rapidement que prévu bien que nous n’étions pas pressé pour cet album. Ca c’est juste passé comme ça. Le rôle de Chris Spicuzza a beaucoup plus d’importance dans ce nouvel album. Je trouve qu’il apporte enfin à la musique du groupe de réelles ambiances et atmosphères. A-t-il été plus impliqué cette fois ci ? Absolument. Sur les albums précédents il faisait quelques petits trucs ambiants alors que cette fois ci il nous a impressionné avec ce qu’il a apporté. Les claviers, l’ambiance plus orchestrale, plus de samples. Nous avons trouvé que ses parties complétaient à merveille notre musique cette fois ci. Au moment de mixer l’album Andy Sneap était complètement d’accord avec nous et a mis en avant les parties de Chris. Il y a réellement 6 instruments dans cet album et nous sommes fiers d’avoir cet élément car cela nous met un peu à part en tant que groupe. Nous sommes vraiment fiers de ce qu’il a fait sur cet album. Il brille sur cet album. Nous avons écrits la musique et ensuite il a ajouté ses parties. Nous étions excités de voir tout ce qu’il avait à dire. Nous avons été positivement surpris. Pour la première fois dans votre carrière vous avez changé d’équipe pour enregistrer l’album… Nous aimions la combinaison Ben Schigel/Colin Richardson mais nous voulions vraiment avoir un changement, pour plus de fraîcheur et voir ce qui sort de nous. Plus particulièrement pour le chant. Mark a choisi Jason Suecof car il adore son travail sur les vocaux. Je pense que cela s’entend dans ce nouvel album. Pour le mixage Colin est incroyable, c’est une légende. Mais Andy Sneap est également une légende et nous voulions essayer quelque chose de nouveau. Je pense que le son de l’album est clair et tranchant mais en même temps il n’a pas été surproduit. Il sonne de façon plus live et honnête. On ressent toute l’énergie que nous avons mise dans l’album. Rob a fait une nouvelle fois un excellent boulot sur ses solos. Pourquoi ne t’essaies tu pas à l’exercice ? Ouais il a fait un travail incroyable. Personnellement je ne fais pas de solos. Je viens de l’école de la rythmique à la manière d’un Scott Ian. J’aime surtout la rythmique à la guitare. Je me concentre sur la main droite. Je laisse les solos à Rob. J’aime garder le rythme vivant dans le groupe. C’est ce qui m’amuse. C’est ce que j’écris et c’est ce que je joue. Les riffs groovy, c’est ce que je préfère. Il y a 2 bonus tracks sur la version promo de l’album. Seront-ils aussi inclus sur la version officielle de l’album ? Ils seront inclus dans l’édition européenne. Mais pas dans la version standard américaine. Vous avez tout le temps de la chance ici, vous avez tout le temps les faces B en bonus (rires). Il y a également un DVD bonus dans la version limité de l’album. Peux tu m’en parler un peu ? Oui, il y aura un DVD inclus avec l’album. Il a été réalisé par la même personne qui a fait notre précédent DVD. Ce DVD couvre 100 % du processus d’enregistrement de l’album. Du premier jour au dernier. Nous avons voulu montrer aux fans comment l’album a été crée. Il y a les scènes débiles habituelles que l’on retrouve sur tous les DVD, mais je pense que nos fans apprécient. Le DVD dure plus d’une heure et je pense qu’il est très bien fait, car on ne s’ennuie jamais du début à la fin. Au lieu de le sortir séparément, les fans pourront avoir l’album et le DVD ensemble. Pour moi, les 2 morceaux les plus inhabituels du groupe sur cet album sont Six et Killing The Beast. Peux tu me parler de la création de ces 2 titres ? Killing The Beast a été écrit intégralement par Mark. Il a toujours voulu utiliser cette influence, le côté plus industriel à la Nine Inch Nails. Il a écrit le morceau et nous l’a fait écouté. Nous avons trouvé ça cool, cela nous a permis de pouvoir être plus éclectique tout en conservant l’entité Chimaira. C’est son concept et nous avons aimé la chanson. Pour Six, nous n’avions jamais réellement écrit de longues chansons avec une section instrumentale. Rob a écrit cette longue partie qui pourrait être un titre instrumental à part entière. Mark et moi-même avons travaillés sur l’intro et j’ai écrit les riffs agressifs du morceau. Bizarrement tout ça a bien fonctionné. D’habitude ce la ne fonctionne pas très bien lorsque nous écrivons séparément et que nous essayons d’assembler nos idées. Mais cette fois ça a collé lorsque nous avons assemblés nos idées en salle de répétition. Au final nous avons été tous les 6 impliqués sur ce morceau. C’est pour cela que Mark lui a donné ce nom car c’est celui qui nous décrit le mieux, qui couvre le plus d’influences. Tu as des mélodies, des parties brutales. Du chant, des hurlements, de bons samples. Vous montrez de nouvelles influences dans cet album. Il y a parfois un côté plus extrême comme dans Empire par exemple. Mark fait même du growl dans les titres bonus. Est-ce quelque chose que vous voulez creuser à l’avenir ? Je ne sais rien de l’avenir, mais oui le death metal nous influence énormément. Je pense que cette influence colle bien à notre musique et nous avons voulu le montrer dans cet album, montrer toutes nos influences tout en restant Chimaira. Même si nous ne sommes pas un groupe de death metal, nous sommes des gros fans du genre. Au passage il y a également quelques influences hardcore dans « Resurrection »… Oui. Cela vient de Mark et moi-même car nous avons grandi en écoutant les groupes de la scène hardcore de New York. On peut entendre cette influence dans un titre comme Worthless. Il y a quelques riffs plus hardcore même si ça reste des riffs metal. Depuis l’album précédent la musique du groupe est devenue plus technique et complexe. Est-ce quelque chose d’intentionnel ou devenez vous tout simplement de meilleurs musiciens ? Je pense que nous devenons de meilleurs musiciens. On se connaît mieux. Moi et Rob devenons plus complémentaires à la guitare. Ce n’est pas comme si nous essayions d’écrire les riffs les plus techniques chez nous à la maison. Je pense juste que nous devenons plus matures. Nous ne serons jamais un groupe démonstratif. La plupart des meilleures chansons écrites sur terre n’ont que 4 accords, tu vois ce que je veux dire. Mais oui nous avons un aspect assez technique dans le groupe aujourd’hui. J’adore un groupe comme Decapitated. Ils jouent un million de notes mais ils arrivent à conserver un côté groovy et catchy. J’aime et j’apprécie ça. Nous avons élevé notre niveau à force de répéter ensemble et à mieux nous connaître. Chaque année vous faites un concert spécial à Cleveland pour Noël. Qu’avez-vous fait cette fois ci ? En fait nous avons joués un concert plus long que d’habitude et nous avons inclus 2 nouveaux titres. Nous avons joué Resurrection et Needle. C’était un peu la nouveauté cette année avec le fait que nous changions également de salle. Elle était pleine et c’était fun. Les fans ont aimés les 2 nouveaux titres. En première partie il y avait un groupe qui s’appelle Bowel. C’est un groupe de grindcore old school de Cleveland que nous avons écouté en grandissant. Ils ont ouvert le concert. Je ne suis pas sur que les fans connaissaient le groupe, mais pour nous c’était énorme (rires). Avez-vous des projets de tournée européenne prochainement ? Avec chance très bientôt. Nous avons une tournée aux Etats-Unis avec Killswitch Engage qui commence fin février. Elle se finit début avril. Notre agent en Europe est en train de booker une tournée mais je ne sais pas encore si c’est une tournée en tête d’affiche ou si nous allons devoir attendre les festivals pour venir ici. Ce qui est sur c’est que nous allons faire plus de tournées en Europe car c’est un gros marché pour la musique en général. Nous viendrons d’ici juin/juillet. Je pense qu’il y aura une annonce le mois prochain. Je sais que vous n’êtes pas spécialement satisfaits de la partie live du DVD « The Dehumanizing Process » car vous n’étiez pas en tête d’affiche avec un temps de jeu assez restreint. Pensez vous faire prochainement un vrai DVD live ? C’est une bonne question. Nous y pensons, surtout pour les concerts de Noël. Pour le moment rien n’est prévu, mais nous allons bientôt commencer à tourner. On verra bien si le label est d’accord ou pas. Ca serait fun. J’aimerai bien le faire car nous avons le sentiment d’être un groupe live. Pour que quelqu’un apprécie réellement Chimaira, il doit nous voir en concert. Merci à Matt ainsi qu'à Valérie Reux.
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