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DILLINGER ESCAPE PLAN

Entretien avec Benjamin Weinman (guitare)

23/11/04 dans les loges du Trabendo à Paris

Veritable phenomène dans les musiques agressives experimentales, Dillinger Escape Plan fort d'un album sompteux sorti en aout debarque pour la troisieme fois cette année en France dans le trabendo de Paris pour un concert complet. C'est avec le fondateur du groupe et guitariste dejanté Benjamin Weinman que j'ai eu le plaisir de m'entretenir. L'homme n'a pas la langue dans sa poche et tant mieux !

Salut Ben, tout d’abord est ce que Brian Benoit est de retour au sein du groupe ?

Non il n’est pas là en ce moment pour une blessure à la main, on a un pote qui le remplace ce qui est plutôt cool car on a beaucoup tourné cette année cela change un peu. Brian a juste besoin de récupérer, on a fait 2 mois de concerts non stop à un moment mais il va bien en ce moment.

Aimes tu les autres groupes qui vont jouer ce soir : Burst et Poison The Weel ?

Oui j’aime bien, mais ce n’est probablement pas le genre de trucs que j’écouterai assis sur ma chaise chez moi, mais je pense que ces 2 groupes sont très bons dans ce qu’ils font, c’est assez cool de jouer avec eux, cela fait une affiche assez variée et j’aime ça, on fait chacun notre propre truc de notre coté et on propose une affiche intéressante et diverse.

Réalises tu que Dillinger Escape Plan est devenu un groupe très « hype » ?

Je ne regarde pas les choses de cette façon, cela fait pas mal d’années que nous sommes là, nous avons toujours fait notre truc dans notre coin, aujourd’hui apparemment plus de gens et plus de pays s’intéressent à nous mais nous continuons toujours à faire notre petit truc. Ca n’a pas beaucoup d’importance pour nous d’être « hype », on est ensemble depuis 7 ans on a fait beaucoup de choses comme jouer devant 5 personnes et jouer en première partie de System Of A Down, jouer dans des gros festivals. Au début on était plutôt dans la centaine de fans quand on faisait un concert, aujourd’hui c’est plutôt un millier mais bon nous ne nous en soucions pas trop, on fait juste notre boulot (rires).

Est-ce que « Miss Machine » fonctionne bien en terme de ventes ?

Ouais ça se passe plutôt bien, tu sais il n’y a plus beaucoup de labels qui sont vraiment indépendants, Relapse notre label l’est encore, même les plus petits labels ont une distribution faite par des majors par exemple Trutskill Records, Ferret Records,Nuclear Blast,Century Media, tous ces labels sont distribués par des majors. Pour un groupe comme nous avec la distribution d’un groupe indépendant, déjà tu ne peux pas trouver notre album aussi facilement que ceux de Lamb Of God ou Shadows Fall, même Poison The Weel a une plus grosse distribution que nous. Donc contenu de tout cela, de notre label et notre distribution nous vendons très bien.

L’album fonctionne-t-il mieux aux Etats-Unis ou mieux en Europe ?

C’est très dur de savoir ce que l’on fait en Europe, car aux Etats-Unis nous avons un organisme qui s’appelle Soundscan, le principe de cet organisme c’est que quand tu vas acheter ton album au magasin il passe sur l’ordinateur et c’est comptabilisé chez Soundscan. Mais en même temps c’est une évaluation un peu fausse car les petits magasins qui n’ont pas de système informatique ne rentrent du coup pas en compte et les ventes par Internet non plus. Donc en gros Soundscan te donne une petite idée mais c’est un chiffre qui est faux et en Europe tu n’as rien pour te donner une idée ! Je pense que comme nous sommes américains, et que nos albums sont disponibles là-bas un mois avant en général, nous marchons peut être mieux aux Etats-Unis mais c’est dur de vraiment savoir.

Tu as un jeu de guitare vraiment incroyable, complètement original et dément, quels sont les guitaristes qui t’ont aidé à forger ce son ?

Il y a pleins de choses qui m’ont aidé en tant que compositeur, déjà je différencie 2 choses : les guitaristes qui m’ont influencés par leur attitude et ceux qui m’ont influencés par leur technique. Pour l’attitude ce sont des groupes comme Black Flag et Judge, les groupes de Hardcore et de punk sont ceux qui m’ont le plus influencé dans mon attitude, l’agression et l’émotion que je veux faire passer dans ma musique. Niveau technique de guitare j’ai été extrêmement influencé par Robert Fripp (ndlr : guitariste de King Crimson), par Slash aussi qui est un guitariste incroyable…

Je vous ai entendu tout à l’heure pendant la balance jouer My Michelle des Guns N’Roses…

Ouais on la joue comme ça en balance pour le fun (rires), sinon mon autre grande inspiration est John McLaughlin de Mahavishnu Orchestra, ça m’a inculqué le fait de jouer sans frontières, j’aime aussi le jazz typique dont j’inclus beaucoup de plans dans ma musique qui est certes agressives mais je fusionne un peu parfois les 2 genres. Je ne fais pas ça par contre comme les groupes qui veulent à tout prix mettre plusieurs styles dans leur musique mais je fais plutôt ça dans une logique de groupe influencé par beaucoup de choses différentes. Un peu comme Mahavishnu Orchestra quand ils sont influencés par la musique orientale, tu ne peux pas dire que ce qu’ils font est de la musque indienne par contre tu ressent l’influence de la musique indienne. Je pense que King Crimson agit également de la même manière, ils inventent un son à eux de part leur large panel d’influences, ils évoluent dans leur monde musical, c’est exactement ce que j’essaie de faire, je ne fonctionne pas en me disant : tiens on va faire une partie punk, une partie jazz, une partie metal.

Vous avez joué au Download Festival cette année devant un public très « mainstream », quelle a été la réaction de ce public à l’écoute de votre musique très inaccessible au premier abord ?

Oh tu sais on a joué à 11h00 du matin (rires), donc je pense que personne ne comprenait ce qu’il se passait, mais bon nous avons ouvert sur toute une tournée pour System Of A Down qui a un public très « mainstream », on a déjà jouer sur des festivals en Angleterre sur la scène principale avec Offspring.

Penses tu que dans ce genre d’affiche le public arrive à apprécier Dillinger Escape Plan ?

Je pense définitivement que lorsqu’ils nous voient, ils voient quelque chose qu’ils n’ont jamais vu auparavant. Qu’ils aiment ou qu’ils n’aiment pas ce n’est pas grave, ce qui compte c’est qu’on les force à voir quelque chose de nouveau ! C’est exactement ce que nous voulons dans ce genre d’affiche. On veut les impressionner. J’aime quand un zombie qui a l’habitude d’écouter ce qui se fait à la radio, d’acheter les singles tombe sur nous et se dit : « Oh mon dieu, qu’est ce que c’est que ça, c’est incroyable » ! C’est très dur de faire ça aux Etats-Unis mais on essaie.

Penses tu avoir gagner des fans lors de la tournée avec System Of A Down ?

Je sais que nous en avons gagné…

Pas faux car moi-même en fait je vous ai découvert grâce à cette première partie au Zenith en mars 2002 et j’ai accroché, mais 99% du public semblait vouloir que vous vous cassiez vite fait !

Ca je pense que ça se passe pour n’importe quelle première partie, j’ai vu System Of A Down ouvrir pour Slayer et je peux te dire que je n’ai rien entendu du concert tellement les fans gueulaient pour voir Slayer ! Mais maintenant System Of A Down sont géants, beaucoup plus gros que Slayer. Mais ne nous nous étions pas fixé comme but de plaire à 8 000 fans de System Of A Down tous les soirs, nous voulions uniquement 10% de gens qui s’intéressent à notre musique tous les soirs, et je pense que l’on a atteint ce chiffre au minimum. C’était une expérience vraiment très intéressante quoiqu’il en soit. L’autre jour à Londres y avait un mec au premier rang qui chantait comme un fou toutes les paroles de toutes les chansons, on a parlé avec lui après le show et il nous a dit qu’au début ils ne nous aimaient pas beaucoup, mais après plusieurs écoutes il a eu un clic et maintenant nous sommes son groupe favori. J’aime que les gens soient honnêtes avec nous, qu’on nous dise qu’on nous aime ou que nous sommes nuls j’aime avant tout impressionner et ne pas laisser indifférent.

Vous avez également joué au Fury Fest cette année, qu’en as-tu pensé ?

Ca a été vraiment super cool, il y avait beaucoup d’excitation dans le public quand nous sommes montés sur scène, je suis très content d’avoir fait parti de cet évènement, d’avoir été là, ça m’a un peu rappelé les festivals de Hardcore aux Etats-Unis. Nous ne sommes restés qu’un jour et je n’ai pas regardé d’autres groupes dans la journée car je les avais déjà tous vu pleins de fois.

Pourquoi 5 années d’attente entre « Calculating Infinity » et « Miss Machine » ?

Beaucoup de raisons à cela, la plus grosse étant les changements de line up, notre bassiste a été victime d’un accident de voiture et a été paralysé, donc nous avons joué avec un autre bassiste, puis encore un autre, nous avons eu également 2 chanteurs. En gros depuis le début il n’y a que moi et Chris qui sont restés, et quand tu montres à de nouveaux membres tes anciens morceaux, il faut du temps avant qu’ils les maîtrisent, qu’ils en saisissent le feeling. Il faut aussi du temps pour rentrer dans notre processus créatif qui est très agressif. A cela tu ajoutes le fait que nous sommes sur un petit label comme je l’ai déjà dit, nous n’avons donc pas une très grosse distribution et pas beaucoup d’argent investi dans le groupe. On ne sort pas un single, il ne passe pas sur MTV, et du coup on ne nous dit pas : « allez les gars maintenant on retourne au studio pour refaire un album et un nouveau single ». C’est très différent, il nous faut plus de temps pour arriver aux oreilles des gens, regardes même aujourd’hui devant la salle j’ai croisé des types qui venait de s’acheter l’album et qui avait juste entendu parler de nous. Nous sommes dans une situation maintenant ou l’on arrive plus vite chez les gens, l’underground touche plus de monde avec Internet et le fait que certains groupes agressifs deviennent populaires. Je pense que les gens ont besoin de plus de temps pour appréhender notre musique et l’entendre c’est pourquoi les 5 années étaient nécessaires également. Regardes nous toi et moi, nous nous sommes connus avec la tournée de System Of A Down en 2002 alors que l’album était déjà sorti depuis 3 ans (rires). Pour faire simple il a bien fallu 5 ans pour avoir suffisamment de gens qui en avaient quelque chose à foutre que l’on sorte un autre album (rires).

Et aujourd’hui penses tu avoir le bon line up ?

Oui, je suis le compositeur principal depuis le premier jour du groupe, et Chris a également une importance capitale dans notre son, mais aujourd’hui les choses ont changées, vocalement parlant Greg nous apporte beaucoup plus de diversité, et nous avons aujourd’hui grâce à ce line up beaucoup plus d’options lorsque l’on compose une chanson.

En parlant de Greg, je le trouve très influencé par Mike Patton sur l’album, es tu d’accord avec ça ?

Oui il a été définitivement influencé par Mike, mais je pense vraiment qu’il est difficile de chanter correctement dans un style agressif sans avoir comme référence Mike Patton. Puis en même temps il n’y a pas grand-chose que tu puisses faire que Mike n’a pas fait avant toi (rires)! Mais Mike nous a énormément influencé dans sa manière de casser les règles et de faire la musique que tu veux vraiment, survivre avec le minimum, faire juste la musique que tu aimes !

Etes vous toujours en contact avec lui ?

Oui nous nous parlons souvent.

Y a-t-il une petite chance de voir Dillinger Escape Plan tourner avec Fantomas ou Tomahawk à l’avenir ?

Oui je suis sur que ça va arriver. On a déjà tourné avec Mr Bungle, on a fait quelques shows avec Tomahawk. Si nos emplois du temps respectifs sont en phase ça se fera !

Avez-vous déjà joué live avec Mike Patton ?

Oui une fois à San Francisco, Mike a été notre chanteur pour un soir, Ipecac son label organisait un show pour la nouvelle année, et on a donc joué là-bas avec Mike, on a interprété les chansons du EP « Irony Is A Dead Scene » et des reprises d’autres groupes.

Bon maintenant peux tu m’expliquer comment vous faites pour arriver à jouer avec votre gestuelle de tarés ! Vous faites du playback ? Vous utilisez des bandes ?

(Rires) Non nous jouons vraiment bien sur ! Tu sais nous bougeons comme ça de façon assez naturelle, ça fait longtemps qu’on joue alors c’est assez facile. Quand je vais à un concert je ne veux pas uniquement entendre l’album, je veux aussi quelque chose d’autre. C’est pourquoi j’ai un attachement particulier pour la performance, le show, parfois le show est même plus important que la musique. Les gens veulent forcement voir quelque chose de plus, c’est pourquoi il faut concilier le fait de bien recréer la musique et le show. Nous fonctionnons comme ça depuis toujours, je ne m’imagine pas vraiment faire autrement (rires) !

Vois tu des limites dans la créativité de Dillinger Escape Plan ou penses tu qu’avec vous nous pouvons nous attendre à tout sur le prochain album ?

Je pense qu’avec nous il faut s’attendre à l’inattendu ! En tant qu’artiste je ne veux pas faire 2 fois la même chose et donner aux gens ce qu’ils attendent, je veux plutôt faire ce qu’il me plait et après si les gens aiment ou n’aiment pas ce n’est pas grave, c’est comme ça !

Je pense que vous avez le niveau dans Dillinger Escape Plan pour improviser, de plus tu m’as dit tout à l’heure que tu étais un grand fan de John McLaughlin donc tu dois aimer cet exercice. Ca ne te tente pas un peu d’improviser avec Dillinger Escape Plan ?

Oui bien sur, mais tu sais dans nos concerts il y a déjà un petit degré d’improvisation chaque soir, j’essaie d’apporter quelque chose de plus que sur l’album mais en même temps nos morceaux sont si construits, structurés et organisés qu’il est clair que nous ne partons pas dans des grosses jams comme les Greatfull Dead par exemple (rires) !

Qu’est ce qu’il te branche en musique aujourd’hui ?

Rien de très actuel, on écoutes les trucs qui tournent sur nos I-Pod, les derniers trucs que j’ai du écouter ça doit être Jackson 5, The Police,Soundgarden,Telefon Tel Aviv et de l’électronique, mais en fait on passe plus de temps à écouter notre groupe, à travailler dessus, ce n’est pas très intéressant de savoir ce que l’on écoute (rires) !

Aujourd’hui arrives tu à vivre de la musique ou as-tu un travail « normal » à coté ?

Hum, disons que cette année on a tourné 8 mois déjà, donc nous n’avons pas trop le temps de faire autre chose, après je ne peux pas vraiment dire que je vis de ma musique vu que j’ai 29 ans et que je vis toujours chez mes parents, mais bon nous survivons. Avant quand j’étais moins occupé par le groupe j’avais un job, je bossais dans l’informatique en tant que designer. Mais maintenant Dillinger Escape Plan est une activité 7j/7 et 24h/24. Nous sommes un groupe qui se gère lui-même, nous n’avons pas de personnes extérieures qui viennent du label et qui s’occupent de nous. On gère tout de A à Z, les tournées, le prix du bus et du ferry et tout le reste que les américains ne connaissent pas ! Aucun groupe américain n’a idée de ce que nous faisons car quelqu’un le fait à leur place ! Mais c’est nous qui nous sommes mis dans cette dynamique, demain notre label peut nous lourder, on s’en fout on continuera comme ça vu que nous ne demandons aucune aide de personnes du label pour ce genre de chose.

Bon allez dernière question, le classique que je pose à tout américain depuis le 2 novembre, que penses tu de la ré élection de Georges W.Bush ?

J’ai été définitivement très déçu à propos de cela, tu sais je suis fier d’être américain à propos des bonnes raisons et non des mauvaises car je dois admettre que dans notre pays il y a beaucoup de mauvaises choses. Par contre je ne suis pas fier de notre pays, de nos chefs et de leurs décisions qui ne représentent pas d’une certaine façon les gens qui vivent aux Etats-Unis, ce qui est assez malheureux car logiquement ils devraient (rires) !

En France et dans le reste de l’Europe en fait nous voyons 2 Amériques : celles des côtes Est/Ouest et celle du « milieu » !

Et oui dans le mille c’est tout à fait ça, je ne veux pas généraliser mais le « milieu » du pays est… tu sais des fois j’ai envie de jeter une bombe dessus (rires) ! Il n’y rien d’autres là-bas que des ranchs ! Et le pire c’est que cette Amérique là est de loin la plus nombreuse en population ! Dans cette Amérique du milieu l’information est très limitée, il n’y a pas d’éducation, les gens là bas font ce qu’on leur dit de faire. Alors que si tu vas à New York, Los Angeles ou n’importe ou ou Bush a perdu, tu verras que les gens là bas ont reçu une éducation, ont accès à une très bonne information qui ne vient pas seulement des Etats-Unis, et c’est ce genre de personnes que je connais. Je ne connais personne qui n’a pas de dents au milieu de sa bouche et qui s’occupe d’un ranch (rires) ! Ces gens là mettent leurs gamins à l’armée et pour justifier cela ils votent pour Bush. De plus ce sont tous des gens très croyants, qui aiment le truc de garder les bonnes vieilles valeurs, qui sont contre l’avortement par exemple car les enfants sont ceux de Dieu ce genre de choses.

Oui puis Bush se présente comme un « Born Again Christian » donc il est clair qu’il est populaire auprès de ces gens là…

Oui je ne pense pas qu’il le soit vraiment, à mon avis il l’est car il sait que les gens votent pour lui notamment grâce à cela. En ce qui concerne Kerry je n’ai aucune idée de si il était le bon candidat, mais bon nous savons tous que Bush est nul et c’est un fait (rires), donc je ne sais pas bien si l’alternative Kerry valait le coup mais je sais par contre que Bush ça craint donc il n’y avait rien à perdre ! Le groupe n’est pas politisé, nous ne voulons pas faire passer de messages, notre musique est égoïste mais cela dit pendant la tournée Américaine avant les élections, nous mettions un stand ou les jeunes pouvaient s’inscrire sur les listes electorales à chacun de nos concerts. Il y a eu pleins d’inscriptions mais apparemment cela n’a pas suffit (rires) !

Au moins aux Etats-Unis vous ne pouvez pas avoir 3 fois le même présidant…

Ouais c’est vrai, dans 4 ans c’est bon (rires) ! Par contre le truc qui me gène un peu sur le regard des étrangers à propos de l’Amérique c’est qu’aujourd’hui tout le monde ne doit voir que l’Amérique à travers ce que fait Micheal Moore. J’adore ces films et ses livres mais par contre la vision qu’il donne du pays est assez limitée et j’ai peur qu’ici en Europe on pense que l’Amérique c’est exclusivement celle que Micheal Moore décrit dans ses livres ou ses films alors que certainement vous connaissez mal le pays. Pour moi si un Européen ne jure que par Micheal Moore concernant les Etats-Unis c’est aussi mauvais qu’un Américain qui est toujours fourré sur BBC et qui écoute ce qu’on lui dit dessus, en gros que Bush est un mec génial ! Donc même si Micheal Moore fait des choses très bonnes que j’apprécie vraiment, ne croyez pas non plus que cet homme sache tout et représente tout, cela serait vraiment dommage ! Par contre ces films peuvent être aux Etats-Unis, ils passent des les plus grandes salles Américaines avec la distribution d’une major, sur le même pied d’égalité que « Le Seigneur Des Anneaux » par exemple. Ces films font des millions de dollars aux States. Quand tu regardes « Farenheit 9/11 », le film en gros met en scène George W.Bush comme le plus gros attardé et le plus gros idiot du monde (rires) et tu vois Moore ne se fait pas arrêter, ses films continuent d’être diffusés, peu de pays peuvent se vanter d’une telle chose…

Oui je vois ou tu veux en venir et c’est exactement ce que je pense, ce genre de chose serait totalement impossible en France par exemple, il est imaginable chez nous qu’un mec suive un chef d’état et en fasse un film ou il le ridiculise, c’est impossible. Il est clair qu’aux Etats-Unis il y a des choses vraiment négatives, mais également des choses très positives qu’on ne trouve que là-bas, il n’ y a pas vraiment de juste milieu…

Oui voila c’est là ou je voulais en venir, tu vois le fait de pouvoir faire un film contre le gouvernement en toute impunité et toute légalité est une des raisons qui me rendent fier d’être Américain. Tu as le droit de faire un film ou tu dis que le présidant des Etats-Unis est le plus gros crétin du monde et tu n’as aucune chance d’être inquiété, ce sont les avantages de notre liberté. La chose vraiment négative chez nous est cette ignorance ambiante, mais le peu de bonnes choses que l’on a me font rester chez moi (rires) ! Ah si il y a aussi autre chose qui fait que je ne quitterai pas les Etats-Unis, chez nous tu peux bouffer à 3h00 du matin un vrai repas avec une tonne de nourriture (rires) ! Tu ne peux pas faire ça en Europe, à chaque fois je vais de bars en bars en espérant pouvoir manger, mais c’est impossible en Europe de dîner à 3h00 du matin (rires) !

Ok merci pour cette interview Ben ce fut un plaisir et je vais te souhaiter bonne chance pour le concert de ce soir car je n’y assisterai pas je me suis fait opérer de l’oreille droite il y a une semaine et je suis privé de concert jusqu’au mois de décembre !

Ok soignes toi bien, fais gaffe avec ça, de toute façon nous repasserons l’année prochaine éventuellement, moi je ne me protège les oreilles que depuis cette année car j’ai un sifflement, jusque là je ne me les protégeais jamais et je dois avouer que ça me gène beaucoup ces protections sur scène mais bon je crois que si je veux continuer à faire de la musique je suis bien obligé !

 

Merci à Ben ainsi qu'à Yvonne MacLean de Petting Zoo.