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DIVINE HERESY

Entretien avec Dino Cazares (guitare) et Tommy Vext (chant)

02/07/07 - Holliday Inn Republique - Paris

 

Quelque peu dans l'ombre depuis qu'il a été invincé de Fear Factory, groupe qu'il avait pourtant fondé, Dino Cazares s'apprette aujourd'hui à contre-attaquer avec son nouveau groupe Divine Heresy. Dino s'est entouré pour l'occasion de Tim Yeung, également surnommé le missile, à la batterie et d'un inconnu notoire au poste de chanteur répondant au nom de Tommy Vext. C'est un Dino locace et amusant, épaulé par son chanteur endormi, qui est venu nous présenter son nouveau bébé à Paris début juillet.

Salut Dino. Tout d’abord peux tu me parler de la rencontre avec tes 2 partenaires de Divine Heresy ainsi que de la création du groupe ?

Dino : En fait tout a commencé lorsque j’ai rencontré Tim Yeung, notre batteur, en 2004. Nous avons commencé à jouer ensemble en 2005 et nous avons vite battis un ensemble de chansons. Nous les avons envoyées à Tommy qui vivait à l’époque à New York. Il nous a été vivement recommandé par pas mal de gens. Nous lui avons donc envoyé un cd avec la musique, il a chanté par-dessus et nous a renvoyé un cd. Ca sonnait d’enfer ! Ensuite je suis allé à New York pour faire le concert Roadrunner All Star. Nous avons eu des répétitions et Tommy s’est pointé et a chanté quelques trucs. Ca sonnait super bien également. Je suis donc revenu à L.A et j’ai bossé sur de nouvelles demos.

Vous ne vous connaissiez donc absolument pas avant…

Dino & Tommy : Non.

Dino : En fait c’est le propriétaire de Century Media qui m’a parlé en premier de Tommy. Il y a aussi eu les gars d’Ill Nino et le prof de chant de Tommy. Ils m’ont tous envoyés des emails en me disant que Tommy était un tueur !

Tommy, peux tu te présenter à mes lecteurs ?

Tommy : Avant Divine Heresy, je jouais dans un groupe qui s’appelle Vext. Nous étions signé chez Lakeshore Records il y a quelques années, lorsque j’avais environ 20 ans. Ils ont sortis l’album mais il ne s’est pas passé grand-chose. Nous avions débutés ce groupe depuis 8 ans lorsque nous étions gamins et les autres musiciens du groupe ont commencé à avoir envie de faire autre chose. Ce n’était pas mon cas. Je voulais continuer à faire de la musique et lorsque j’ai entendu que Dino cherchait un chanteur pour un nouveau groupe, je lui ai envoyé un email où je lui ai dit que j’étais le meilleur chanteur du monde (rires). C’était sans aucun doute un email prétentieux et ridicule mais je voulais vraiment obtenir le poste. Voilà !

Dino, depuis ton éviction de Fear Factory, tes anciens partenaires ont rendu publique leur version de l’histoire. Mais nous n’avons pas vraiment entendue la tienne…

Dino : Quoiqu’ils aient dit, ce sont des conneries (rires). En réalité je ne sais même pas pourquoi. Personne ne m’a rien dit. Je sais juste que Burton ne s’entendait plus avec moi. Il a quitté le groupe. Ils se sont ensuite regroupés, j’ai un peu parlé à Raymond tout en restant à l’écart du groupe et voilà. Nous avons eu un accord et j’ai été mis en dehors du groupe. C’est tout ce que je sais. Je ne suis pas au courant des autres conneries qu’ils racontent à mon sujet. Ils ne m’en ont jamais parlé personnellement.

Pourquoi as-tu quitté Brujeria ?

Dino : J’ai quitté Brujeria pour me consacrer à Divine Heresy. Il m’a fallu pratiquement 4 ou 5 ans pour assembler ce groupe (rires). Je devais trouver les bonnes personnes et il y avait toujours quelque chose pour me déconcentrer, comme une tournée avec Brujeria par exemple ou bien Asesino. J’ai donc du arrêter tout ça pour me consacrer sérieusement à Divine Heresy. J’ai quitté Brujeria et j’ai mis Asesino de côté pour le moment. Le truc que je trouve cool est qu’Asesino surpasse Brujeria. Evidemment nous avons écrits quelques classiques avec Brujeria, c’était d’ailleurs la raison d’être du groupe à la base lorsque je l’ai crée en 1989. Mais Asesino est beaucoup plus frais, plus puissant et plus brutal que Brujeria. C’est la même chose pour Divine Heresy. J’avais besoin de faire quelque chose qui reprend les idées que j’avais dans Fear Factory tout en les développant en incorporant Tim et Tommy dans le tableau. Ca a crée quelque chose de nouveau. Un son plus agressif, plus puissant. Quelque chose de beaucoup plus fort. Je suis très heureux d’avoir Divine Heresy et Asesino car ces 2 groupes flinguent mes 2 anciennes formations.

La première chose qui m’a sauté aux oreilles en écoutant « Bleed The Filth » est que ton style à la guitare est bien plus varié que dans Fear Factory. Etais tu prisonnier du style du groupe à l’époque ?

Dino : Oui. Fear Factory était devenu un groupe qui obéissait à une formule. Notre recette a commencé à se périmer. Avec Divine Heresy j’avais sans aucun doute l’envie d’inclure plus de styles de riffs dans la mixture. Le fait d’avoir Tim et Tommy à mes côtés m’a également aidé, car ils ont apporté une contribution à la composition. Mais je ne voulais surtout pas répéter ce que j’avais fait dans le passé. J’ai voulu surpasser ce passé et je pense que j’ai réussi.

Tu fais même des solos de guitare dans cet album. Etait ce un grand pas à franchir ?

Dino : Une nouvelle fois, je ne pouvais pas faire de solos dans Fear Factory car cela faisait parti de la formule dans laquelle j’étais coincé. Marc Rizzo de Soulfly m’a bien aidé de ce côté. Il m’a conseillé dans ma façon de jouer et m’a montré dans quelles clés je devais jouer. Je suis heureux d’avoir fait ça.

Le style du groupe est assez extrême. Est-ce l’influence de Tim Yeung ?

Dino : Oui, sans aucun doute. Nous voulons devenir un groupe classique. Un groupe mémorable qui marquera l’histoire du metal. Tout le monde apporte ses influences dans le groupe. Il y a la voix de Tommy et la vitesse de Tim Yeung à la batterie. Evidemment il y a aussi mon accordage et mon style personnel à la guitare qui fait pour beaucoup. Mais les 2 autres ont ouvert ma façon de jouer.

L’album est arrivé très vite. Je pense ne jamais avoir entendu parler de Divine Heresy avant le concert de l’année dernière en première partie d’Asesino à Los Angeles. Comment cela s’est passé en studio avec Logan Mader ?

Dino : En fait je travaillais dessus depuis un bon moment. J’avais beaucoup de choses déjà écrites mais lorsque Tommy est arrivé il y a eu pas mal de modifications. Il a réarrangé certaines choses. Certaines structures ont changées. Nous avons quand même du passer une bonne année à travailler l’album ensemble. Logan Mader travaille vite en studio. C’est un bon ingénieur du son et un bon producteur. C’est le genre de gars à qui il est bon de demander l’opinion. C’est le genre de mec à qui tu demandes : qu’est ce que tu penses de ça ? Il te réponds : ça craint ! Il est bon pour ça (rires). Mais il est très rapide. C’est incroyable de le voir travailler avec les technologies actuelles. Aujourd’hui n’importe quel groupe peut faire un bon album avec peu d’argent et tant mieux. Il suffit juste d’avoir le savoir. Certains l’ont et d’autres ne l’ont pas. Logan Mader a le savoir. De plus c’est un de mes amis depuis longtemps et Tommy est un gros fan de Machine Head. C’est facile de bosser avec lui. J’ai également fait le dernier Asesino avec Logan et je pense que je vais rester avec lui pendant un bon moment.

En comparaison avec Fear Factory, Divine Heresy a un son plus organique. Il y a beaucoup moins de samples, même si il y a encore quelques orchestrations, et le son en général est beaucoup plus chaud…

Dino : Là encore c’est quelque chose de voulu. Nous avons voulu utiliser pleins de choses et éviter les parties qui sonnaient trop comme du Fear Factory typique. Je n’ai donc pas utilisé une tonne de samples et j’ai fait quelque chose de beaucoup plus direct. Ca sonne de façon plus organique car c’est tout simplement plus brut. Ca a été une démarche consciente au sein du groupe.

Tu utilises une guitare 8 cordes sur cet album…

Dino : Oui sur 2 titres. Il y a Soul Decoded sur lequel je fais un riff très lourd au timing un peu bizarre et il y a également le dernier titre Closure où j’utilise la 8 cordes. J’adore jouer sur cette guitare. L’accordage est vraiment bas. Je suis accordé en F# (ndlr : Fa dièse). C’est vraiment très grave. La plupart des morceaux ont été composé sur une 7 cordes car je n’avais pas encore cette guitare 8 cordes. C’est pourquoi je ne l’utilise que sur 2 titres. Je l’utiliserai peut être davantage sur le prochain album.

Tommy, quels sont les sujets abordés dans tes paroles ?

Tommy : Le fait de ne jamais abandonner et de s’accrocher à ses convictions. La recherche de la vérité. Trouver un équilibre positif dans sa vie. Il y a aussi des choses plus négatives comme dans le titre Failed Creation qui parle de la destruction du genre humain par les hommes eux même. Cette auto implosion. Il y a aussi des titres plus personnels. Il y a beaucoup de thèmes abordés dans l’album. Les paroles ont été écrites de sorte à ce que tout le monde puisse les interpréter à sa manière. C’est ce qui fait une bonne chanson selon moi. Que la chanson soit ouverte à l’interprétation. Le fait que quelqu’un puisse s’y sentir rattaché à sa manière. Je pense que j’y suis parvenu avec cet album.

Vous n’avez toujours pas de bassiste. Quoi de neuf de ce côté ?

Dino : Nous auditionnons beaucoup de gars en ce moment. Nous pensons avoir trouvé le bon mais je ne te le dirai pas maintenant. Tu liras ça sans doute d’ici 1 ou 2 semaines sur Blabbermouth (rires). Mais nous aurons un bassiste pour les concerts (ndlr : L’ex-Nile Joe Payne a rejoint le groupe depuis l’interview). Pour le seul concert que nous avons joué jusque là, nous avons été dépannés par un pote à nous qui est Richard de Decrepit Birth. Pour l’album nous avons été aidés par Tony de Static-X car certains titres demandent l’intervention d’un vrai bassiste (rires).

Quand comptez vous nous rendre visite en concert ?

Dino : Nous allons commencer à tourner aux Etats-Unis fin août. Pour l’Europe je ne sais pas encore mais je dirai probablement vers le mois de novembre.

Tommy : Nous allons au moins essayer de venir jouer ici avant la fin de l’année.

Plutôt en tête d’affiche ou en ouverture ?

Dino : En ouverture. Je ne veux pas sauter les étapes. Nous voulons ouvrir pour un autre groupe et construire notre public.

Pouvons nous nous attendre à quelques reprises de Fear Factory ?

Dino : (rires)

Tommy : Ouais mais seulement si nous jouons quelques festivals avec Fear Factory. Comme ça nous jouerons les chansons juste avant qu’ils les jouent eux même (rires).

Dino : Je ne dirai pas non, mais je ne sais pas. Peut être lorsque nous jouerons en tête d’affiche et que nous aurons besoin de titres supplémentaires. Mais je ne sais pas si il y aura de la demande pour ça.

Merci à Dino et Tommy ainsi qu'à Karine et Bérangère de Roadrunner France.