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DOWN

Entretien avec Kirk Windstein (guitare)

19/04/08 - Le Radiant - Lyon

Tu connais ces mecs depuis toujours. Tu te souviens de votre première rencontre ?

On s’est connu avec ceux de la Nouvelle Orléans en allant à des concerts ensemble. J’ai rencontré Rex lorsque Phil a intégré Pantera en 1987. Ca fait donc 21 ans et je connais Phil depuis 27 ans. On se connaît tous depuis notre jeunesse et nous sommes amis pour la vie.

Y a-t-il des trucs chiants dans le fait de tourner avec des vieux potes ?

Ouais évidemment car on se connaît trop bien. On essaie toujours de nous donner beaucoup de place les uns et les autres. Sans tenir compte du fait de partir en tournée, c’est toujours une bénédiction d’être entouré de potes. Mais concernant les tournées en général, c’est difficile de pouvoir trouver de l’intimité et du temps pour toi-même. C’est harassant et cela demande des efforts. Nous avons un jour de repos demain, et Pepper me disait justement hier que cela fait pratiquement 20 jours que cela ne nous était pas arrivés car tous nos day-off précédents ont été utilisés pour faire de très longs trajets jour et nuit et parfois même sans hôtel. La journée de demain va nous faire du bien ! On va pouvoir se reposer dans un hôtel et sortir sur Zurich le soir. Mais on s’entend tous bien et on sait comment rester à l’écart les uns des autres pour ne pas nous étriper !

Down a encore bossé avec Warren Riker pour cet album et il a aussi collaboré avec toi sur le dernier Crowbar en date. Le considères tu comme un membre de la famille ?

Oui d’une certaine manière. Nous le connaissons depuis 6 ou 7 ans et il est facile de bosser avec lui et le courant passe bien. Nous aimons son approche vieille école et je peux très bien nous voir utiliser ses services sur un de nos différents projets à l’avenir.

En tenant compte du fait que tu chantes dans Crowbar et pas dans Down, changes-tu ta façon de composer ?

Non pas vraiment car je fonctionne de la même manière dans Crowbar. J’écris toujours les riffs en premier et je pense au chant ensuite. Je me concentre toujours sur les riffs en premier lieu. Nous essayons toujours d’écrire de bonnes chansons et ensuite vient le moment de s’occuper des paroles et des mélodies qui vont avec.

Depuis 2006 tu fais des chœurs avec Pepper. Ca serait cool d’avoir un vrai live du coup ?

Le concert de Bruxelles a été enregistré de façon pro et nous disposons des bandes. Nous n’avons qu’à le mixer. C’est brut et c’est du vrai live. Il se pourrait que ça sorte un de ces jours. Bon c’est déjà difficile de vendre de vrais albums studio de nos jours, alors je doute qu’un live vende beaucoup mais cela dit nous avons ça en stock et ça pourrait être une bonne idée.

Bien que tu fasses seulement des chœurs dans Down, tu exprimes une autre facette de ton chant par rapport à Crowbar. Tu chantes réellement…

Tout à fait. C’est amusant pour moi de faire les chœurs. J’en fais beaucoup avec Pepper et Rex en fait un peu aussi. Cela ajoute réellement un élément nouveau sur scène. Ca fonctionne bien.

Tu as personnellement pratiquement toujours enregistré à la Nouvelle Orléans avec Crowbar et Down sauf pour Over The Under qui a été fait à Los Angeles. Comment était ce pour toi de changer d’air ?

C’était un bon changement. Tout était déjà écrit, arrangé et préparé en Nouvelle Orléans de toute façon. La vibe était là. Mais avec Katrina, il n’y avait plus vraiment de studios disponibles et même si nous aurions pu faire à nouveau l’album dans la grange de Phil comme la dernière fois, nous avons préféré utiliser un vrai studio et changer d’environnement. Mais peu importe le lieu. Lorsque tu es en studio, tu peux être à Tokyo, cela ne change rien. Tu restes quoiqu’il arrive enfermé dans un endroit à enregistrer un disque (rires). On ne sortait pas vraiment sur L.A car on bossait tout le temps.

Les paroles de Phil sont touchantes sur Over The Under et je pense que chacun peut y trouver un lien qui lui est propre. En ce qui te concerne, y a-t-il des titres qui te parlent particulièrement ?

« Beneath The Tides » sans aucun doute. J’adore aussi « On March The Saints » mais mon favori en ce moment est « Nothing In Return ». C’est un titre énorme avec une super ambiance. On aimerait vraiment le jouer en concert mais il nous manque un clavier et ça ne vaut pas le coup d’emmener quelqu’un en tournée pour un morceau (rires) ! On a travaillé sur une version live et nous la jouerons probablement un de ces jours (ndlr : Down a depuis interprété ce titre à Lisbonne le 27 avril).

Vous jouez énormément de titres de votre premier album Nola. A peu près la moitié du set lui est consacré. Pourquoi le mettre toujours autant en valeur ?

Phil change la setlist tous les soirs et nous tournons en ce moment avec 26 titres parmi lesquels nous piochons. Nous jouons les titres de Nola à la perfection car nous les jouons depuis si longtemps et de plus ils fonctionnent vraiment bien en concert. Mais nous en jouons également autant car ces titres sont plus faciles à chanter pour Phil. Down évolue et progresse sans cesse au fur et à mesure de notre carrière et les mélodies vocales deviennent plus compliquées et aigues. Ca dépend donc parfois de si sa voix est suffisamment reposée ou non.

Depuis que Rex a rejoint le groupe, il a contribué à des titres comme « Never Try » ou « Learn From This Mistake ». Dirais tu qu’il a apporté une touche bluesy à Down ?

Oui car c’est un bassiste vraiment complet et lorsque nous faisons des trucs plus bluesy et mellow, son jeu de basse tire vraiment son épingle du jeu.

Concernant Kingdom Of Sorrow, y a-t-il des projets de tournée européenne ?

Non. Ce projet est parti d’idées que nous avons eues avec Jamey Jasta il y a 3 ans. Il n’y a aucune pression, il ne s’agit même pas d’un vrai groupe. On a aimé faire l’album et on s’amuse bien avec Kingdom Of Sorrow mais Down reste la priorité. Il en va de même pour Crowbar désormais. Je referai un nouvel album et quelques concerts ci et là mais rien de trop important. A chaque fois qu’on m’appellera pour Down, je me concentrerai là-dessus. Mais ce qui est bien avec les projets parallèles, c’est qu’il n’y a aucune pression. Down est notre vrai groupe, notre carrière et notre business. Du coup il y a une certaine anxiété concernant la vente d’album, car tu veux en vendre bien sur pour te faire de l’argent mais aussi pour que la maison de disque soit heureuse et que les concerts soient pleins. On se met également beaucoup de pression sur nous même chaque soir pour proposer de bonnes performances afin que le public soit satisfait. Nos projets parallèles, comme ce que Phil fait avec Arson Anthem, restent juste un moyen de te retrouver avec d’autres potes, boire quelques bières et faire de la musique pour le fun avant de revenir à ta vraie vie. Pour revenir sur Kingdom Of Sorrow, nous avons fait quelques concerts en mars aux Etats-Unis et nous en faisons d’autres cet été. Mais Hatebreed sera toujours la priorité de Jamey Jasta et Down la mienne. Nous sommes déjà heureux d’avoir pu sortir l’album 3 ans après sa conception. Jasta a investi tellement d’argent de sa poche pour ce projet que nous n’avions pas d’autre choix que de le sortir (rires).

Nous évoquions Crowbar. Je sais que tu écris en permanence alors je suppose que tu as déjà de nouveaux titres n’est ce pas ?

J’ai déjà écrits 5 nouveaux titres. Je n’ai pas vraiment besoin de repos concernant la musique car cela me plait vraiment depuis que j’ai commencé sérieusement il y a 19 ans. Mais encore une fois, ça reste juste du fun aujourd’hui. Je suis vraiment bon pote avec les autres membres de la formation et je n’aurai aucun problème à sauter dans un van avec les autres pendants quelques semaines pour faire une tournée relax. Le prochain album sortira peut être encore sur Candlelight Records, mais rien n’est sur.

Vous avez été confirmés en première partie des shows de Metallica de juillet. Mais beaucoup pensent voir Down également sur les dates du mois d’aout. Peux-tu lever le doute sur cette confusion ?

Nous sommes confirmés sur 6 dates en juillet et nous aimerions vraiment être de la partie en aout ! La confusion vient du fait que Justin, notre webmaster, a posté les dates d’aout de Metallica dans notre agenda de tournée. Nous l’avons contacté sans attendre pour lui dire de virer tout ça car ces dates ne sont absolument pas confirmées à ce jour (rires) ! Mais nous voulons évidemment les faire. C’est quand même Metallica et nous avons vraiment hâte d’y être ! Si tout se passe bien en juillet, peut être que nous serons confirmés en aout. C’est ce que l’on espère en tout cas ! Il ne s’agit que de concerts gigantesques, ça va être une sacrée expérience que l’on aimerait faire durer aussi longtemps que possible (rires) ! (ndlr : Depuis l’interview, il est désormais certain que Down ne sera pas sur les dates d’aout)

Les projets de tournée après l’été ?

Nous aimerions aller en Amérique du Sud. Nous sommes déjà bookés au Japon (ndlr : au Loud Park Festival) en octobre et nous irons sans doute en Australie au passage vu que c’est à côté. Ca serait cohérent. On parle sérieusement en ce moment même de revenir en Europe pour la fin de l’année. Mais uniquement sur les gros marchés. Londres, Paris, et les autres villes principales. Pas tous les endroits que nous visitons actuellement. Nous tournons souvent 2 fois dans les mêmes endroits aux Etats-Unis et nous pensons que les européens méritent la même chose. Il y aura donc un second passage cette année dans tous les endroits où ça s’est le mieux passé pour nous. Nous aimons être ici, les fans sont géniaux avec nous et les shows sont bons.

S’agira-t-il toujours du format « An Evening With Down » avec le film en ouverture ?

Probablement même si nous parlons de peut être remplacé notre film traditionnel par quelque chose d’autre. Tu sais l’autre jour lorsque nous étions en Hollande (ndlr : au Roadburn de Tilburg) c’était cool d’avoir d’autres groupes qui jouaient avant nous, mais une fois qu’ils ont finis tu as une pause de 30 minutes où tu n’as rien d’autre à faire que de boire une bière, pisser un coup, ou trainer dans les loges. C’est une vibe très différente du film car ce dernier nous amène sur scène. Ca marche bien. Nous devons donc réfléchir à un moyen intelligent de garder ce genre d’esprit tout en changeant le film. Nous sommes attachés au format « An Evening With » car il nous permet de jouer au moins 2 heures et c’est pourquoi nous sommes là ! Je ne suis pas là pour profiter de la belle vue que nous avons sur Lyon (rires). Si nous prenons 2 ou 3 groupes avec nous, nous devrons raccourcir notre set si nous voulons leur laisser un temps de jeu convenable et en comptant les changements de scène. Tandis que dans notre situation actuelle, nous pouvons tout contrôler. La salle est à nous, notre crew n’a plus besoin de déplacer le matos une fois qu’il est installé. Nous proposons une soirée qui s’adresse uniquement aux fans de Down. Par ailleurs je pense que le film peut parfois mieux chauffer la salle qu’une première partie.