ACCUEIL
NEWS
INTERVIEWS
LIVE REPORT
CD REVIEWS
CONCERTS
FESTIVALS
BOUTIQUE
LIENS
E-MAIL

 

KINGDOM OF SORROW

Entretien avec Jamey Jasta (chant)

25/01/08 - Par téléphone

Kingdom Of Sorrow est le projet réunissant Jamey Jasta (Hatebreed, Icepick) et Kirk Windstein (Down, Crowbar). Le premier s’impose comme le leader actuel du mouvement hardcore, en l’ayant sorti du carcan de l’underground par le biais d’ Hatebreed, tandis que le second a marqué au fer rouge toute une génération de groupes pendant les années 90, en s’imposant comme la figure emblématique du sludge par l’intermédiaire de Crowbar. De primes abords la filiation entre les deux hommes n’est pas des plus évidentes, mais c’est pourtant une grande complicité amicale et musicale qui lie ces deux là. Accouché en 2005, alors que les 2 bougres disposaient d’un peu de temps libre loin de leurs formations respectives, Kingdom Of Sorrow ne sort qu’aujourd’hui dans les bacs, mais ce disque aux allures de bulldozer ne manquera pas de faire des ravages dans vos cages à miel. Bien plus qu’un énième projet des 2 protagonistes, Kingdom Of Sorrow est soutenu corps et âme par le label Relapse et ne devrait pas tarder à s’imposer comme une valeur sure. C’est l’élève Jamey Jasta qui nous raconte cette rencontre musicale avec son maitre à penser Kirk Windstein. Et tant qu’on l’avait au bout du fil, autant lui demander quelques nouvelles à propos d’Hatebreed et Icepick.

Pourquoi ce premier album de Kingdom Of Sorrow, terminé depuis fin 2005, a mis autant de temps à voir le jour ?

Il y a plusieurs raisons à cela. La principale est qu’il nous a fallu beaucoup de temps avant de pouvoir trouver une situation claire avec une maison de disque. De plus Hatebreed avait également un nouvel album et je ne pouvais pas me concentrer sur Kingdom Of Sorrow en même temps. Mais je suis totalement satisfait de la tournure qu’on prit les choses. Je suis excité à l’idée de bosser avec Relapse et le timing est parfait pour sortir aujourd’hui l’album de Kingdom Of Sorrow.

Tu collabores sur ce projet avec Kirk Windstein qui est une de tes idoles. Te souviens-tu de la première fois que tu as été exposé à sa musique ?

Oh oui, j’ai toujours adoré Crowbar ! Tous les albums de ce groupe sont géniaux. Je suis devenu fan en 1992. J’avais l’habitude d’aller voir le groupe en concert et j’ai rencontré Kirk pour la première fois lorsque Crowbar tournait avec Morbid Angel en 1994. Il avait été super avec moi. Il traite toujours ses fans avec beaucoup de respect. En tant que vocaliste, ça a été un véritable défi de bosser avec Kirk. Je me suis efforcé de donner le meilleur de moi-même et d’aboutir à quelque chose dont je sois vraiment fier. Je suis fier de tous les albums auxquels j’ai participé mais celui-ci est encore plus spécial pour moi. J’ai vraiment adoré être en studio cette fois ci.

A quel moment l’idée de ce projet a-t-elle germée ?

Tout a commencé en mars 2005 lors de la tournée anglaise d’Hatebreed et Crowbar. Ensuite nous sommes allés enregistrer une bonne partie de l’album à la Nouvelle Orléans mais nous avons également été en studio dans le Massachusetts et dans le Connecticut. Nous avons pris pas mal de vols d’avion pour cet album (rires).

Bien que vous n’avez surement pas du passer trop de temps dessus, la production de l’album est énorme…

Oui nous avons voulu obtenir le son le plus massif possible. J’ai produit cet album en compagnie de Zeuss et je suis heureux du résultat. Le son de l’album a pris une tournure résolument plus heavy à partir du moment où Derek a été impliqué à la batterie. Nous étions heureux d’avoir à nos côtés quelqu’un capable d’être aussi à l’aise dans les registres lents et rapides tout en ayant beaucoup de feeling.

Tu expliques dans le livret du dernier album d’Hatebreed, "Supremacy" (2006), avoir traversé une sérieuse dépression. Etais-tu toujours en plein dedans pendant l’élaboration de "Kingdom Of Sorrow" ?

A vrai dire j’ai commencé à changer mon style de vie vers la fin de l’enregistrement de cet opus. Ca m’a énormément aidé pour être inspiré et avoir envie de me concentrer sur l’album d’Hatebreed. Mais effectivement j’étais en plein dans ma dépression pendant "Kingdom Of Sorrow", ce qui explique pourquoi il est aussi sombre. Ce disque a été enregistré dans une période excessive de ma vie. Je prenais beaucoup de drogues et je buvais énormément. Je suis allé trop loin et il était temps ensuite de surmonter mes démons différemment.

Nous pouvons évidemment reconnaître le style unique de Kirk Windstein sur "Kingdom Of Sorrow" mais l’influence d’Hatebreed se fait également sentir. As-tu participé à l’écriture des morceaux ?

Oui j’ai écrit beaucoup de riffs sur cet album. Ce qui est marrant c’est qu’en général les gens pensent que les riffs que j’ai écrit sont l’œuvre de Kirk et inversement (rires). Nous nous sommes inspirés mutuellement pour ce disque, ce qui est plutôt cool. Au niveau des paroles, c’est moi qui ai tout écrit.

Je trouve qu’avec Kirk vous avez repoussé vos limites vocales sur ce cd. Vous sentiez vous à l’aise pour expérimenter car il ne s’agissait pas d’un de vos groupes principaux ?

Oui totalement. Nous avons fait cet album pour le fun et en même temps j’avais vraiment envie d’expérimenter car je bossais avec Kirk. J’ai appris tellement de lui. J’ai voulu changer quelque peu ma façon de chanter et j’espère que les fans vont apprécier. Il y avait vraiment beaucoup d’entente en studio et de confiance pour essayer quelques nouvelles choses. Il y avait un sentiment revigorant.

Il y avait quelques rumeurs concernant l’apparition d’invités sur cet album. Qu’en est-il ?

Non il n’y a finalement aucun invité. Nous voulions en avoir au départ, puis nous sommes arrivés à la conclusion qu’il valait mieux que ce disque soit uniquement un partenariat entre moi et Kirk.

Pourtant il me semble que certains soli ne sonnent pas comme ceux de Kirk. J’ai également remarqué des mots chuchotés sur With Unspoken Words dans le style de ce que Phil Anselmo faisait sur "Broken Glass" de Crowbar…

Tu as raison concernant les soli car Steve Gibb en a fait quelques uns. Pour ce qui est des mots chuchotés dont tu parles, il s’agit de moi. Beaucoup de gens pensent qu’il s’agit de Phil Anselmo ou de Pepper Keenan mais c’est bel et bien ma voix (rires).

Vois-tu Kingdom Of Sorrow comme un vrai groupe ou seulement comme un projet unique qui n’aura pas de suite ?

Il s’agit d’un vrai groupe. Nous avons déjà un second album prévu pour Relapse. J’ai déjà commencé l’écriture de ce deuxième opus. Nous sommes fiers de ce groupe et nous avons hâte de nous produire live. Avec chance nous viendrons peut être en Europe lors de la saison des festivals. Nous adorerions ça en tout cas. Nous avons d’ailleurs reçu quelques offres ce matin même. Mais pour le moment nous avons seulement quelques concerts prévus aux Etats-Unis en mars. C’est une sorte de test. Il faudra ensuite que nous étudiions les plannings respectifs de Down et Hatebreed afin de trouver du temps pour caller des dates de Kingdom Of Sorrow.

Vous avez d’ailleurs répété il y a quelques semaines (ndlr : entretien réalisé le 25 janvier). Comment était-ce ?

C’était génial. C’était la première fois que le groupe était entièrement réuni en plus d’un an. Le set va être super ! Nous piochons 10 titres dans l’album et nous allons également faire des reprises de Crowbar et Hatebreed, mais je ne peux pas te dire lesquelles pour le moment (rires).

Qui complète le line-up du groupe en concert ?

Il y a Derek Kerswill d’Unearth à la batterie. Steve Gibb, l’actuel guitariste de Crowbar et ancien Black Label Society, ainsi que le bassiste Matthew Brunson, qui a fait parti de Crowbar pendant un court moment.

Parlons un peu d’Hatebreed si tu le veux bien. Le groupe n’est plus signé chez Roadrunner. Une raison particulière ?

A vrai dire cette séparation avec Roadrunner a pu me libérer. Sans ça, je n’aurai pas pu sortir l’album de Kingdom Of Sorrow sur Relapse. Hatebreed reçoit actuellement beaucoup d’offres et nous verrons où tout cela nous mènera. Les projets immédiats sont de sortir enfin ce premier DVD, ensuite nous allons faire une pause et nous donnerons quelques concerts en fin d’année.

Peux-tu me parler du contenu de ce DVD ?

Il y aura dessus des prestations live filmées dans le monde entier. Il y aura des trucs filmés en Europe, au Japon et aux Etats-Unis. Quelques interviews, des scènes en coulisse, un petit documentaire. Ce DVD sera une bonne présentation de l’ère actuelle du groupe.

J’ai également entendu parler d’un album de reprise pour Hatebreed. Est-ce vrai ?

Oui. Nous ne savons pas quand et comment nous allons le sortir mais il est déjà terminé. Enfin je dois rajouter quelques lignes de chant ci et là mais la grosse majorité est bouclée. Peut être qu’il sera inclut dans le DVD. Je n’en sais rien pour le moment.

Quoi de neuf du côté d’Icepick ?

Je suis toujours sur l’écriture du nouvel album. Les choses se précisent et nous tablons sur une entrée en studio en fin d’année.