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MEGADETH

Entretien avec Chris Broderick (guitare)

26/02/08 - Hotel Mercure Terminus Nord - Paris

 

 

Enième guitariste de Megadeth, qui a du palier en urgence au départ de Glen Drover afin de maintenir la dernière tournée européenne, Chris Broderick s'explique donc sur son parcours et son regard sur Megadeth.

Peux-tu présenter ton parcours musical ?

Avec plaisir ! Lorsque j’avais 11 ans, je rêvais de pouvoir jouer sur la guitare de l’un de mes amis. Je l’enviais tellement ! J’ai fini par avoir ma propre guitare et à partir de là, j’ai commencé à prendre des tonnes de leçons. Aussi bien des cours de guitare classique que de guitare électrique. J’ai commencé à étudier la théorie musicale avant même d’avoir fini le lycée. Je suis ensuite entré au Lamont School Of Music de l’université de Denver. J’ai obtenu là bas mes diplômes de guitare classique et de performance musicale. A partir de là, je n’ai pas cessé de prendre des cours. J’ai continué en étudiant le flamenco, le chant, le violon et le piano. Mais ça fait très longtemps que je n’ai pas joué de ces 2 derniers instruments. Il n’y a vraiment pas assez d’heures dans une journée (rires).

Comment as-tu obtenu le poste de guitariste chez Megadeth ?

Tout s’est passé tellement vite, j’ai bien peur que l’histoire soit courte (rires) ! J’ai reçu un coup de fil du manageur de Dave Mustaine, juste avant les fêtes de Noel. Il a manifesté son intérêt de m’avoir dans Megadeth, et j’ai bien évidemment répondu que j’étais intéressé ! J’ai donc commencé à jouer avec Dave et ça a vraiment bien collé. A partir de là, nous avons pu travailler sur pas mal de choses. Pour faire simple, j’ai du apprendre 20 chansons en janvier et j’ai commencé la tournée européenne début février !

Il n’y a même pas eu d’audition ?

Un tout petit peu je crois. Je ne sais pas vraiment ce qu’il en est sorti car ça ne m’intéresse absolument pas. Il n’y a que mon sort qui me préoccupe. Le reste ne me concerne pas.

Etais tu fan de Megadeth à la base ?

D’une certaine manière. Ce qui est marrant, c’est que je ne connais vraiment pas aussi bien les albums de Megadeth que la plupart des fans. Mais j’ai gardé un œil sur Megadeth car je suis un gros fan de Marty Friedman et de ce genre de virtuoses de la guitare. Exception faite de l’ère Marty Friedman, je ne connais vraiment pas suffisamment la discographie du groupe. Particulièrement les vieux albums. Il faut que je me rattrape (rires) !

Quel est ton regard sur tes prédécesseurs ?

Marty est donc mon favori. Mais j’apprécie également beaucoup Glen Drover. D’un point de vue purement technique, les soli de Glen Drover sont les plus compliqués. Mais le fait que Marty Friedman possède un style qui lui est propre rend également les choses difficiles car tu dois placer tes doigts d’une façon différente pour jouer comme lui. J’aime bien les soli de Chris Poland, car il joue souvent sur des gammes chromatiques blues. Il est très différent des autres. J’essaie de restituer tous ces soli de la façon la plus authentique possible.

Tes albums favoris ?

Rust In Peace est de loin mon préféré mais je dois avouer que j’apprécie énormément United Abominations que je place juste derrière. J’ai découvert cet album pendant que je bossais sur les morceaux (rires) ! Je ne l’avais jamais entendu avant et j’ai été bluffé par la qualité des titres.

As-tu un mot à dire concernant la setlist des concerts ?

On en parle parfois mais je ne m’occupe pas vraiment de cet aspect. Pour le moment, j’essaie déjà de maitriser tous les morceaux que je dois jouer. Ce n’est pas comme si j’avais un choix sur ce que l’on va jouer. Je vois davantage cela comme une tache que je dois accomplir. Je me concentre là-dessus. J’ai du assimiler tous ces titres sur un rythme infernal (rires) !

Quel est le titre qui a été le plus difficile à apprendre ?

Je dirai « Holy Wars ». Il y a des riffs vraiment terrifiants dedans et quelques rythmiques ardues. Il y a beaucoup de parties différentes, et ce titre demande vraiment beaucoup d’effort pour être maitrisé. D’ailleurs, il s’agit d’un des premiers titres que j’ai appris. Je l’ai fait car je savais que Megadeth le joue à coup sur tous les soirs.

Comment décrirais-tu ta relation musicale avec Dave Mustaine ?

Je dirai que Dave est très vite devenu mon mentor. Il m’a déjà appris beaucoup de choses sur un aspect de la musique dont je ne me préoccupais pas avant. La façon dont je me présente, l’assurance que je peux avoir sur scène et ce genre de choses. J’ai également du m’adapter à son style rythmique qui est vraiment spécifique. Rien que le sens dans lequel il gratte ses cordes est très personnel. Je le vois donc comme mon grand frère en ce moment ! Mais j’ai toujours appris quelque chose de tout le monde. Lorsque je donnais des cours de guitare, j’apprenais même de mes élèves ! Chacun apprend les choses de manière différente et possède une personnalité différente. C’est toujours une source de savoir.

Es-tu vraiment le guitariste permanant de Megadeth ou donnes tu juste un coup de main pour la tournée ?

Je suis le guitariste permanant de Megadeth. Je vois ce poste comme mon futur ! Avec chance, nous allons commencer à bosser sur le nouvel album cet été. J’ai hâte de pouvoir laisser mon emprunte à mon tour. Je pourrai évidemment exprimer mon style de solo sur ce prochain album.

Penses-tu prendre part à la composition ?

Oui, nous en parlons. Ca va surtout dépendre de si mes idées conviendront au style de Megadeth ou pas. J’espère que ça ira (rires) !

Connaissant la malédiction qui plane toujours sur les guitaristes de ce groupe, vois tu ton avenir avec confiance ?

Je ne sais pas si c’est une question de confiance car tous mes prédécesseurs en avaient et ils étaient tous capables d’assurer le poste sans problème. C’est plus une question de relation je pense. On dit souvent qu’un groupe c’est comme un mariage et je trouve ça terriblement vrai ! Tu n’es pas sans savoir qu’il y a énormément de divorces (rires) ! C’est vraiment une question d’adaptation. J’espère juste que ma personnalité plaira aux autres sur le long terme et vice versa. Il y a une très bonne ambiance dans le groupe à l’heure actuelle.

Cela fait presque un mois que tu es en tournée avec le groupe. As-tu déjà quelques moments particuliers ?

Je pense que jusque là mon concert préféré reste celui de Birmingham. Tu ne sais jamais pourquoi un concert va mieux se passer qu’un autre mais ça arrive. A l’inverse, il y a un concert, dont je ne me souviens plus de l’endroit, mais il y a un type qui a balancé sur scène plein de cartes de visite (rires) ! Je dormais littéralement sur scène et ce petit détail a rendu ma tache encore plus difficile car ça m’a énormément déconcentré. Un rien peut te mettre hors du concert.

Dave Mustaine est connu pour son franc parlé et ses opinions affirmés. Est-ce important pour toi de correspondre à son état d’esprit ou préfères-tu t’en tenir uniquement à la musique ?

Je ne pense pas avoir à coller à son état d’esprit. Je suis le genre de gars ouvert qui écoute et respecte les autres. Que je sois d’accord ou pas, cela n’a aucune importance. Tu apprends toujours de nouvelles informations en écoutant les autres. Tant que je joue bien, c’est tout ce qui compte !

Je suppose que ton rôle dans Jag Panzer et Nevermore est compromis. N’est ce pas ?

Oui je ne peux plus jouer dans ces 2 groupes mais je leur souhaite le meilleur. En réalité, je me suis entretenu avec les 2 formations récemment. Je sais qu’ils vont continuer et qu’ils vont très bien s’en sortir sans moi. Jag Panzer m’a déjà trouvé un remplaçant. Par contre je ne suis pas sur que Nevermore compte le faire. Je pense que Jeff Loomis va rester seul sur album. C’est un guitariste incroyable. J’ai entendu dire qu’il avait essayé d’avoir le poste dans Megadeth à la fin des années 80, c’est assez drôle (rires).