ACCUEIL
NEWS
INTERVIEWS
LIVE REPORT
CD REVIEWS
CONCERTS
FESTIVALS
BOUTIQUE
LIENS
E-MAIL

 

OSI

Entretien avec Kevin Moore (chant/claviers)

13/04/06 - Hotel Général - Paris

 

OSI, groupe formé par Kevin Moore (ex-Dream theater, Chroma Key) et Jim Matheos (Fates Warning), revient avec un nouvel album 3 ans après un premier essai remarqué. Ce nouvel album "Free" montre un groupe plus solide et moins dispersé. C'est avec l'énigmatique et introverti Kevin Moore que je me suis entretenu sur la génèse de ce second album mais aussi sur les possibles projets de tournée.

Salut Kevin. Selon moi, ce nouvel album « Free » est plus homogène et plus catchy que le premier. Peux tu me dire comment a-t-il été crée et de quelle manière vous avez abordé la composition ?

Il a été crée de la même manière que le premier. Jim a assemblé pas mal d’idées et me les a envoyer par internet. Pendant le premier album j’étais au Costa Rica et pour celui-ci j’étais à Istanbul. C’est une différence. Mais je pense surtout que Jim était plus concentré sur ce qu’il m’a envoyé. Celui-ci sonne plus comme OSI. Le premier sonne comme un peu tout à la fois car nous voulions montrer que nous en étions capables. Voilà la différence principale et je pense que cela ait du au fait que nous étions plus concentrés pour cet album.

La production de l’album est vraiment énorme. Il y a un gros son, beaucoup de couches, de détails. As-tu déjà pensé à produire d’autres groupes ?

J’ai déjà produit d’autres groupes mais je n'ai jamais vraiment continué. Ces derniers temps je suis investi dans certains projets et je ne fais rien d’autres. Si une opportunité se présente, je le ferai sûrement. C’est ce qu’il m’ait arrivé avec la musique de film par exemple. On m’a sollicité, je l’ai fait mais je n’ai pas vraiment poursuivi par la suite. Mais j’ai vraiment aimé faire ça et j’aimerai le refaire à nouveau. Pour la production de cet album, il n’y a pas vraiment de producteurs. C’est juste moi et Jim qui faisons tout. Nous construisons les chansons, nous les enregistrons et nous faisons le mixage. A part pour la batterie où nous avons eu recours à un ingénieur du son et à quelqu’un pour mixer, car c’est plus difficile.

Joey Vera (Armored Saint, Fates Warning) joue sur cet album. Il est également producteur, vous a-t-il un peu aidé aux niveaux de l’enregistrement ou de la direction des morceaux ?

Non mais ses pistes de basse sonnent de façon incroyable (rires). Les parties qu’il nous a envoyées n’ont eu besoin d’aucune retouche ou d’amélioration. Ca sonne très bien donc je pense qu’il sait ce qu’il fait en matière d’enregistrement et de production. Je m’attendais à recevoir les parties et à devoir les traiter puis les mixer et au final je n’ai rien eu à faire de ce côté-là. Pour les morceaux il n’a rien pu apporter car au moment où il a joué toutes les chansons étaient déjà terminées. Par contre il a pu jouer ses parties de façon assez libre même si il devait remplacer les parties de basse synthétiques que je lui ai envoyé comme sur la première chanson de l’album. Mais sur un titre comme All Gone Now il n’y avait absolument pas de basse. Donc il a pu apporter ses lignes de basse sur tout le morceau.

OSI est un groupe possédant un son vraiment unique. Comment avez-vous trouvez ça avec Jim ?

Merci. Je pense que c’est juste le résultat de l’opposition de nos 2 styles. Le style de Jim est très différent du mien. Idem pour ses influences ou pour ce qu’il écoute. Ses idées sont très différentes des miennes. C’est pourquoi il est intéressant que nous travaillions tous les 2 ensemble. C’est le résultat de nos 2 têtes plaquées l’une contre l’autre (rires).

Les sons de claviers sont également assez intéressants. Peux tu me parler de l’équipement que tu utilises ?

Principalement des logiciels. J’utilise une sorte de séquenceur pour enregistrer. Mais il a plus de processus qu’un simple séquenceur, notamment dans sa façon de traiter les boucles et les programmations. A chaque fois que Jim m’envoie quelque chose je l’importe là dedans. Mais j’ai aussi un synthétiseur. C’est un équipement très simple, très abordable.

Et parle moi un peu du traitement que tu appliques sur ta voix. Quels sont les effets ?

Je la double. Il y a quasiment en permanence 2 pistes vocales en même temps.

Il n’y a rien d’autre ?

Non pas vraiment. J’utilise un compresseur.

Parce que la voix sonne de façon très spéciale. Cela fait très synthétique, j’aime bien ça et j’étais persuadé que tu utilisais une sorte de gros effet dessus…

Je pense que c’est le fait que tout soit doublé qui te donne cette impression. Ca sonne comme si il y avait un chorus ou un flanger mais je n’utilise aucun de ses effets. Même pas de reverb. Par contre j’utilise du delay.

Le fait que tu chantes dans OSI est quelque chose de voulu depuis le début ?

Non, sur le premier nous avons voulu avoir le plus d’invités possibles. Mais j’en suis venu à chanter car la première fois que Jim m’a envoyé des idées pour que j’écrive, je ne me sentais pas de le faire sans chant. J’ai donc rajouté quelques pistes de chant témoin pour pouvoir travailler sur ses parties mais à ce moment là je n’étais supposé que jouer du clavier. Nous avons pensé ensuite à prendre quelqu’un qui sonnerait un peu comme ma voix, ou même un différent chanteur, mais une fois qu’un morceau a du caractère, difficile de le changer ensuite (rires). J’ai donc continué à travailler sur le chant. Ca fait parti du son OSI.

Quels sont les sujets abordés dans cet album au niveau des paroles ?

Ca parle des relations. Notre façon d’essayer de les maintenir, les problèmes qui en découlent et tout ce genre de choses.

Peux tu me parler de l’édition spéciale double CD ?

Il y a 6 chansons bonus dessus. Uniquement des chansons sur lesquelles Jim et moi-même avons travaillés séparément.

Comme tu ne fais parti d’aucun groupe qui part en tournée, quelle est ton occupation dans la vie ?

Je suis en ce moment assez occupé par OSI (rires).

Oui d’accord, mais entre les 2 albums qu’as-tu fait ?

Oh, j’ai été assez occupé par Chroma Key qui m’a pris pas mal de temps et par la musique de film sur laquelle j’ai travaillé.

A la base Mike Portnoy ne devait pas jouer sur ce second album. Qui aviez vous en tête pour jouer à sa place ?

Je ne le sais pas vraiment, ça concerne plutôt Jim. Il était déjà impliqué dans le premier album comme un de nos invités, c’est bien de l’avoir à nouveau avec nous mais c’est l’affaire de Jim.

Et pour toi quelles sont les différences entre travailler avec Mike dans OSI et dans Dream Theater ?

Bien sur c’est très différent (rires). Pour le premier album d’OSI, Mike a été investi dans la composition, il était resté 10 jours en studio avec nous. Pas pour celui-ci. Dans cet album il est là en tant que musicien de session et il est venu vraiment à la fin. Il a du passer 3 jours avec nous. Nous nous sommes tous mis d’accord sur son rôle et ça lui convient ainsi.

Avec 2 albums, OSI est maintenant un véritable groupe…

Je pense que l’on deviendra un vrai groupe si nous jouons live un jour…

C’est exactement la question que j’allais te poser. Y a-t-il quelque chose de prévu niveau tournée ?

Nous parlons de ça en ce moment, nous parlons avec des agents en Europe pour nous faire tourner cet automne. On espère que ça se fera.

Une idée du line up ?

Nous n’en savons encore rien. Moi, Jim, un bassiste, un batteur et peut être un autre guitariste.

Comment comptez vous faire sonner ces morceaux en concert ? Pour moi ils sont très studio et j’ai du mal à les imaginer live…

Oui, c’est ce qui va être le plus dur à surmonter pour nous. Faire quelque chose d’intéressant sur scène, pas juste moi en train d’appuyer sur des touches avec Jim qui joue par-dessus (rires). Nous allons travailler là dessus.

Tu vas donc chanter en même temps que tu joues le clavier en concert ?

Oui, probablement. Pour l’enregistrement en studio je fais les 2 choses séparément. D’ailleurs nous n’avons jamais joué ensemble en même temps dans la même pièce (rires). A part en live avec Fates Warning.

Est-ce que les tournées te manquent ?

Jouer live me manque, mais le processus de tournée ne me manque pas du tout (rires).

Beaucoup de fans de Dream Theater adorent Space Dye Vest. Compte tu leur faire plaisir en jouant ce morceau live avec OSI ?

Non je ne pense pas. Je n’arrive pas à l’imaginer, ça serait une mauvaise chose je pense car ça ne collerait pas avec la musique d’OSI. Je suis content que des fans aiment cette chanson, mais je ne pense pas la jouer, c’est une très vieille chanson en plus (rires).

Quoi de neuf avec Chroma Key ?

Je ne sais pas. Pour le moment je me concentre sur OSI. Je pense que je vais refaire une musique de film car les mêmes réalisateurs que la dernière fois m’ont re-contactés pour faire quelque chose vers la fin de l’année.

Merci à Kevin Moore, Jim Matheos et Roger de Replica Records.