DREAM THEATER Entretien avec Mike Portnoy (batterie, choeurs) 15/10/05 - Loges de la Loco - Paris

Dream Theater avait, après son concert à Lille le 13 octobre dernier, 3 jours de repos avant de jouer à Munich le 17 octobre. Contrairement à ses collègues partis se reposer à Munich, Mike Portnoy a profité de ce mini break pour bosser encore un peu tout en se faisant plaisir. Il a donc été voir Oceansize à Paris le 14 et a ensuite rejoint ses amis de Spock's Beard notemment pour jouer avec eux la chanson The Light à Paris et Londres, les 15 et 16 octobre. Après une interview faite avec Nick D'Virgilio de Spock's Beard, Mike Portnoy m'a interpellé en voyant mon T-shirt Mr Bungle qu'il possède également. Il a ensuite avec beaucoup de gentillesse accepté de faire cette petite interview totalement improvisée.

Salut Mike, tout d’abord combien de temps as-tu eu pour répéter The Light que tu viens de jouer aujourd’hui avec les Spock’s Beard ?

Nous l’avons joué une fois pendant la balance et voilà. Je connais ces gars depuis toujours, j’ai joué The Light avec Neal Morse sur sa précédente tournée, Spock’s Beard a ouvert pour Dream Theater en 2000. J’ai donc entendu The Light tous les soirs de cette tournée, je n’ai donc pas besoin de la ré écouter pour me rafraîchir la mémoire. Cette chanson a envahi mon cerveau après toutes ces années.

Je sais que tu étais à Oceansize hier. Que penses tu de ce groupe ?

Tout simplement un de mes nouveaux groupes favoris. Particulièrement dans le style de musique qu’ils font. C’était pour moi une superbe opportunité de les voir en concert, car aux Etats-Unis ils sont complètement inconnus et je n’ai donc pas la possibilité de pouvoir les voir là bas. Le timing était parfait pour que je les vois ici à Paris. (Nick D’Virgilio passe par là et hallucine de voir Mike faire de la promo, il éclate donc de rire).

Bon parlons un peu de Dream Theater, sur cette tournée vous avez fait 2 concerts en France, un au Zenith de Paris et un autre à l’Aéronef de Lille. Que préfères tu entre une grande salle comme le Zenith et une venue beaucoup plus petite comme l’Aéronef ?

Les petits clubs sont cool car ils offrent plus d’intimité, l’ambiance est plus chaude, toujours beaucoup d’énergie. Mais honnêtement la plupart du temps, ces clubs sont très inconfortables, il y fait trop chaud. Beaucoup trop chaud, spécialement pour nous vu que nous jouons des concerts très longs. Nous ne pouvons pas non plus proposer notre show complet, pas mettre tous nos écrans. Honnêtement nous préférons un endroit comme le Zénith où nous pouvons présenter notre show complet et où les gens sont dans un meilleur confort pour 3 heures. C’est bien de jouer dans un club de temps en temps, mais pas tout le temps. Je pense que sur cette tournée nous avons couverts tout type d’endroit en France : d’abord le Parc des Princes ensuite le Zénith de Paris, puis l’Aéronef de Lille.

Comment s’est passée d’ailleurs cette première tournée Européenne avec Iron Maiden et les festivals ?

C’était amusant, nous étions un peu en vacances. Nous jouions des concerts plus courts, nous jouions avec beaucoup de bons groupes. Jouer avec Iron Maiden, c’est énorme. On s’est bien amusé. C’est le meilleur des 2 mondes pour nous et les fans. C’est bien de varier entre ce type de choses et nos tournées en tête d’affiche avec tout notre show.

Tes impressions sur le Gigantour ?

C’était très différent pour Dream Theater. C’est la première fois que nous étions sur une tournée réunissant 9 groupes tous les jours. Le faire une fois de temps en temps pour un festival c’est une chose, mais le faire tous les jours comme sur une tournée normale, c’est très difficile. Tu n’as pas de balances, il y a beaucoup trop de gens dans l’équipe, les conditions étaient très dures parfois. Nous avons du faire un gros ajustement. Mais musicalement et personnellement c’était amusant. Tous les groupes étaient bons, ils étaient tous des mecs très cool.

Je sais que tu t’intéresses beaucoup à la musique en tant que fan, et je suppose donc que tu as vu jouer tous les groupes de cette tournée. Quels sont ceux que tu as préféré ?

Je pense que mes 2 préférés sont les 2 groupes que j’ai suggéré à Dave Mustaine, à savoir Symphony X et Dillinger Escape Plan. C’est moi qui les ai choisi c’est donc naturellement les 2 groupes qui me plaisaient le plus sur l’affiche. Fear Factory, Nevermore et Life Of Agony sont très bons dans ce qu’ils font, mais ce ne sont pas mes favoris, pas tout à fait ma tasse de thé. Mais ils sont bons.

Vous avez joué à Dallas Cemeteray Gates de Pantera avec Burton C.Bell, Dave Mustaine et Russel Allen. Je sais que tu as croisé Dimebag par le passé dans certains festivals, as-tu quelque chose d’amusant à partager avec mes lecteurs en guise de mémoire positive ?

Pas vraiment. Toutes les histoires amusantes que j’ai eu avec Pantera, je ne m’en souviens plus car j’étais trop bourré. Quand tu faisais la fête avec ces mecs là, c’était toujours complètement dingue. Toute cette histoire est toujours incroyable. Je ne peux toujours pas le croire. Je suis vraiment heureux d’avoir pu jouer Cemetary Gates, c’était si spécial avec Burton, Russel et Dave qui nous ont rejoint. C’était un hommage spécial, Vinnie Paul était là. C’était cool mais en même temps très triste quand tu repenses à ce qu’il s’est passé.

Tu penses que cela finira sur le DVD du Gigantour ?

C’est à Dave Mustaine de voir, vraiment. Evidemment, j’ai donné ma permission au nom du groupe pour l’inclure et j’espère que Dave donnera également la sienne. Avec chance ça devrait être dessus.

Tu parlais de ton ancienne dépendance à l’alcool, tu as commencé cette suite sur le thème du programme des 12 étapes des A.A (ndlr : alcooliques anonymes). Cela commence avec The Glass Prison ensuite This Dying Soul puis The Root Of All Evil, combien de parties te reste-t-il à faire ?

The Root Of All Evil constitue les parties 6 et 7. Il reste donc 5 parties encore à écrire. Donc encore 2 chansons je pense. C’est un gros truc, quand je l’ai commencé, j’ai pensé que ça me prendrait au moins 8 ans pour la finir. De toute façon je dois la finir, je ne peux plus m’arrêter maintenant (rires).

Et une fois que cette suite sera complète, tu envisages de la jouer en entière en concert ?

Oui, bien sur (rires).

Parlons maintenant des Official Bootlegs, vous avez joué l’intégralité de « Dark Side Of The Moon », je suppose que cela atterrira tôt ou tard sur les Official Bootlegs ?

Oui, pour sur. Nous allons le refaire dans 2 semaines à Londres et nous enregistrerons également le show là bas. Nous sortirons un des 2 concerts.

Sais tu d’hors et déjà, quels seront les 3 prochains Official Bootlegs ?

Oui je sais ceux que je veux sortir mais je n’ai pas encore le temps de pouvoir commencer à bosser dessus. De toute façon je ne révèlerai pas quels seront les prochains (rires). Ca ne sortira pas avant l’année prochaine, je pense. En ce moment ma tête est occupée avec pleins d’autres choses.

En tout cas si je peux te suggérer mon souhait, j’aimerai beaucoup un live de la tournée « Six Degrees Of Inner Turbulence » de 2002…

En réalité c’est une des choses que je veux réaliser dans la série des DVD. Je possède un broadcast télé de super qualité de la tournée 2002. Ca ferait un très bon futur DVD pour Ytsejam Records je pense (Mike fait un sourire qui en dit long).

Pas d’autres tournées Européennes en vue pour cet album ?

Non, celle là et c’est fini.

Sinon je trouve que ces temps-ci tu n’es plus très impliqué dans divers projets parallèles, surtout par rapport à quelques années auparavant…

Si quand même ! Dans les 12 derniers mois j’ai joué avec Overkill, Fates Warning. Avec John Petrucci sur le G3. Je joue sur le nouveau Neal Morse. Le mois dernier j’ai fait un concert hommage à Rush. Je suis donc toujours très occupé.

En parlant du Neal Morse qui est un super album au passage, penses tu l’accompagner en tournée à nouveau ?

J’aimerai beaucoup, si je peux et surtout si il fait une tournée. Je ne connais pas ses plans à ce sujet. Si je suis invité et disponible, évidemment je serai de la partie. Neal ne planifie rien, il est très au jour le jour.

Merci beaucoup à Mike Portnoy pour avoir accepté cette interview non prévue pendant sa période de repos et merci à Alex Mitram pour les photos.