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PORCUPINE TREE

Entretien avec Steven Wilson (chant, guitare)

13/11/05 - Paris - Loges du Bataclan

 

De retour en Europe avec Porcupine Tree, l'incroyable Steven Wilson était de passage à Paris pour un splendide concert au Bataclan le 13 novembre dernier. Malade et peu locace lors de sa dernière venue en avril, c'était l'occasion de rectifier le tir et de proposer une interview plus passionée et intérressante avec Steven Wilson. D'humeur joviale ce jour là, l'artiste multi casquette s'est entretenu avec moi à propos du DVD live à venir, du fonctionnement du groupe mais également de tous ses nombreux projets.

Salut Steven, tout d’abord, une des choses qui ont changés sur cette tournée « Deadwing » en Europe est la taille des salles dans lesquelles vous jouez. Dorénavant elles sont bien plus grandes, était ce similaire aux Etats Unis ?

Oui ça l’était. Pas partout, mais dans les villes majeures comme New York, Los Angeles, Chicago nous avons joué devant plus de monde que la dernière fois. C’est très plaisant de voir les choses évoluer ainsi, lentement mais sûrement. Les gens continuent toujours à découvrir le groupe. En opposition avec la chute de ventes de l’industrie du disque, nos albums continuent de vendre de plus en plus par rapport aux précédents. Ca ne crève jamais le plafond, mais ça vend toujours plus et notre groupe de fans grandit de jour en jour, ce qui est très bien !

Le groupe est il plus grand en Europe ou aux Etats-Unis en ce moment ?

Je pense qu’aujourd’hui c’est à peu près la même chose. Auparavant l’Europe était meilleure pour nous, car nous n’avions sorti aucun album aux Etats-Unis avant les 2 derniers. Nous n’avions jamais fait de tournée là-bas non plus. Donc l’Amérique était un territoire vierge pour nous. Mais depuis 2 ans, tout est arrivé très vite au même niveau qu’en Europe. Nous avons désormais aux Etats-Unis une fanbase solide.

La dernière fois que nous nous sommes parlés en avril dernier, tu as évoqué un DVD live, où et quand comptez vous le filmer ?

C’est déjà fait. Nous l’avons filmé à Chicago. Nous avons joué 2 concerts à Chicago dans la même salle et nous avons filmé les 2. Nous sommes en train de commencer la phase d’édition et de mixage en ce moment. Je pense que d’ici le printemps, vers avril/mai, le DVD sera sorti.

Vous avez joué 2 sets différents sur ces 2 soirs ?

Nous avons joués quelques chansons différentes, mais l’idée n’est pas de faire un DVD rempli de 3h00 de musique. L’idée était plutôt de faire le maximum de chansons différentes et d’uniquement garder les meilleurs moments pour le DVD. Garder un bon fil conducteur en 13/14 chansons. Chez Porcupine Tree nous avons toujours procédés de la façon suivante : faire plus que ce que nous devons et sélectionner le meilleur. Pour les albums nous enregistrons tout le temps 16 ou 17 chansons, mais nous gardons uniquement les 10 meilleures pour l’album. Il en sera de même pour le DVD.

Il y aura des chansons de tous les albums ?

Il y aura beaucoup plus de chansons des 2 derniers albums, car après tout c’est la tournée « Deadwing » et nous faisons donc la promotion de ce disque. Attends un peu, je réfléchis… il y aura quand même quelques trucs du back catalogue, mais 85 % du DVD se concentrera sur les 2 derniers albums.

Tu as fait un super boulot avec les DVD-A d’ « In Absentia » et « Deadwing », je pense donc que le DVD-V live sera bien travaillé. Car je trouve toujours aujourd’hui dans beaucoup de DVD que la piste stéréo sonne mieux que la 5.1…

Vraiment ? Je ne regarde pas réellement de DVD musicaux, mais le notre bénéficiera évidemment d’un gros travail sur le mixage surround. Il sera au moins aussi bon que pour les DVD-A d’  « In Absentia » et « Deadwing ».

« Deadwing » est le premier album de Porcupine Tree où l’on trouve des invités. Est-ce quelque chose que tu aimerais renouveler dans le futur ?

Oui bien sur. Mais est ce vraiment la première fois ? Je ne crois pas. Nous avons déjà eu Théo Travis qui a joué du saxophone sur « Stupid Dream ».

Oui, mais cette fois les invités étaient plus renommés avec Adrian Belew (King Crimson) et Mike Akerfeldt (Opeth)…

Bien, tu veux dire les « celebrity guest » (rires). Présenté comme ça, j’aimerai vraiment que Robert Fripp (King Crimson) vienne jouer quelque chose sur notre prochain album. Pour Adrian Belew ça s’est déroulé de façon très simple. Un des aspects positifs du fait de jouer dans Porcupine Tree est que : bien que nous ne vendons pas un nombre énorme de disques, nos fans sont soit des amoureux de la musique soit des musiciens. Depuis quelques années maintenant nous constatons un nombre grandissant de musiciens connus qui écoutent notre musique. Adrian Belew en fait parti. Il nous a contacté par l’intermédiaire de son manager pour nous proposer ses services de producteur, compositeur et interprète. Nous étions juste à ce moment là en train de commencer l’enregistrement de « Deadwing ». J’étais du genre : ok, cool, laissons le jouer sur notre album alors (rires) ! C’est quelqu’un que j’ai écouté en grandissant. Avec David Bowie, Frank Zappa, King Crimson et les Talking Heads, il a un CV incroyable. Avoir Adrian Belew qui joue sur ton album est tout simplement incroyable.

Est qu’un mec comme Mike Portnoy (Dream Theater) t’as déjà proposé ses services, je pense qu’il aimerait bien collaborer avec toi…

Mike est un grand fan de Porcupine Tree. Nous avons un projet ensemble. Nous voulons faire quelque chose avec Mike Akerfeldt d’Opeth. Juste Mike Portnoy, Mike Akerfeldt et moi-même…

Ca serait énorme…

J’espère ! Mais je pense aussi que bien souvent les super groupes ne fonctionnent pas aussi bien que ce que le public peut attendre. Les gens en attendent trop en général pour ce genre de choses. En regardant ce line up, les gens vont se dire : ça va être du Dream Theater, Porcupine Tree et Opeth en 3 fois mieux (rires). Je ne pense pas que cela sera le cas. Ce sera quelque chose de différent et de très intéressant. Mais je ne veux pas que les spéculations traversent le plafond (rires), même si je sais qu’en lisant ça dans ton interview, le public va commencer à spéculer énormément et ça m’inquiète un peu (rires).

Comme tu l’as dit plus tôt, le groupe connaît depuis 2 albums un certain succès, mais en réalité tu es là depuis 14 ans. Par le passé est ce que le manque de succès t’as fait perdre la foi par moment ?

Non car honnêtement je n’ai jamais considéré Porcupine Tree comme un groupe pouvant avoir du succès. J’ai toujours pensé que beaucoup de gens aimeraient notre musique et nous avons juste réussis à les atteindre. Ce qui est très dur de nos jours. Il est difficile d’atteindre le public lorsque tu joues un rock très sophistiqué, mais j’ai toujours considéré qu’il y avait un public potentiel pour ce genre de choses. Aujourd’hui je ne sais pas si l’on peut parler de succès, mais il est vrai que nous pouvons enfin vivre de notre musique. Nous pouvons maintenant venir à Paris et jouer devant 1000 personnes minimum. C’est incroyable. Si tu m’avais dit ça il y a 10 ans, j’aurai été très heureux. Mais pour moi il y a toujours beaucoup de chemin à parcourir. Pour revenir sur ta question, sur le fait d’avoir perdu la foi à un moment, je ne pense pas. Une des choses positives est que nous avons toujours progressés en terme de ventes. Chaque album a vendu plus que le précédant. Comme je l’ai dit tout à l’heure, ça n’a jamais crevé le plafond, mais ça n’a jamais baissé non plus. Ca a été une graduation lente mais positive. Nous n’avons jamais eu à compromettre notre musique et nous aimons en faire. Si jamais nous avions du nous compromettre pour essayer d’atteindre un large public pour échouer au final, cela aurait été très déprimant pour le groupe. Nous avons toujours préférés laisser évoluer les choses lentement, avec honnêteté en laissant le temps aux gens de découvrir le groupe.

Avec ces nombreux albums, quand tu établis la setlist des concerts, tu dois faire des choix. Y a-t-il certaines chansons, vieilles ou récentes qui te manquent sur scène ?

Des chansons qui me manquent ? Hum, je ne sais pas, c’est une question difficile. Je ne conçois pas les choses de cette manière en fait. Quand tu répètes pour une nouvelle tournée, tu trouves toujours un groupe de chansons qui s’emboîtent bien ensemble et qui donne un ensemble plus satisfaisant. Je vais te donner un exemple : lorsque nous partons en tournée nous pensons que comme nous avons répété 25 chansons, nous allons changer de setlist tous les soirs. Mais ce qu’il se passe en fait c’est que nous trouvons des enchaînements qui fonctionnent bien, un certain flux dans les chansons, une chimie. Comme pour un album, tout est fait dans un album pour obtenir un certain fil conducteur, une unité. C’est la même chose pour la scène, nous concevons un concert comme un voyage auditif, avec des hauts, des bas, une unité, un flux. En général il nous faut 3,4 concerts pour trouver cet équilibre et après nous nous y tenons et je pense que c’est plus satisfaisant ainsi. Plus dans l’idée de montrer une pièce, une œuvre. Il n’y a donc pas vraiment de chansons qui me manquent sur scène. Toutefois j’aime beaucoup lorsque nous jouons nos vieux titres, les revisiter et en faire de nouvelles versions et j’ai des idées pour pas mal d’autres anciens morceaux dans le futur. Par exemple sur cette tournée nous jouons un morceau du premier album que nous n’avons pas interprété depuis 5 ou 6 ans (ndlr : Radioactive Toy). C’est amusant aussi bien pour les fans que pour le groupe.

Tu parlais de réarrangements sur les vieux titres, qui a eu l’idée de faire chanter John Wesley sur le titre Fadeaway ?

En fait nous n’avons jamais joué cette chanson en concert auparavant. C ’est dans un registre trop grave pour moi à chanter. Dans la version album, ma voix est très calme et très grave. Lorsque qu’en concert tu as un groupe derrière toi qui frappe fort et que tu dois chanter cette petite voix douce, ça ne fonctionne tout simplement pas. Du coup j’ai eu l’idée de transposer le chant à l’octave supérieure et John était capable de chanter la chanson de façon identique à l’octave supérieure et ça sonnait tout simplement bien. Je pense que désormais c’est une chanson populaire et je suis heureux que nous ayons enfin pu la faire en concert car personnellement je ne peux pas la chanter.

En parlant de John Wesley, quel est son statut actuel dans le groupe ? Est-ce enfin un membre permanant ? Toujours uniquement un musicien live ?

C’est un invité live. Ecoute, John est incroyable, très talentueux et c’est un bon compositeur. Mais en studio je suis le chanteur et le guitariste, et cela me serait très dur de devoir diviser ces 2 responsabilités. Ce n’est pas une question d’ego mais davantage pour des raisons pratiques. Si j’ai une idée pour une chanson, généralement j’ai déjà toutes les parties de guitare et de chant dans ma tête. C’est tout simplement plus simple et plus rapide pour moi de sortir ces idées de ma tête et de les enregistrer sans avoir à interférer avec quelqu’un d’autres. Je ne vois donc aucune raison pratique d’avoir Wes dans le groupe.

Sur cette tournée, c’est le groupe Oceansize qui vous accompagne, connais tu ce groupe, qu’en penses tu ?

Oui bien sur. Je ne connais pas encore les personnes, mais je connais leur musique et je pense qu’ils sont bons. C’est une très bonne combinaison avec nous sur l’affiche. J’ai hâte de les voir jouer et de les rencontrer. Malheureusement je n’ai plus beaucoup de temps pour la production car je suis occupé avec mes propres projets, mais c’est définitivement le genre de groupe que je considérerai si jamais je devais me remettre à produire.

Je suppose que tu as écouté le nouveau Opeth « Ghost Reveries ». Quelle est ton opinion dessus concernant la production, les arrangements ? Qu’est ce qui aurait été différent avec toi à la production  ?

Oh c’est difficile ça (rires). Qu’est ce qui aurait été différent avec moi ? Je ne sais pas, je pense que maintenant ils sont arrivés au stade où ils savent faire eux même les éléments que je pense avoir apporté au groupe. Tu peux le remarquer dans « Ghost Reveries ». Pour moi c’est la continuité de ce que nous avons crée avec « Blackwater Park », « Damnation » et « Deliverance ». Mike n’a plus vraiment besoin de moi désormais pour son chant. Il y aurait quand même eu certaines choses différentes avec moi, je ne dis pas que cela aurait été mieux, mais il y aurait eu certaines choses faites différemment. Mais c’est un bon album. Le groupe marche bien, Mike est un super chanteur, il a toujours été un très bon chanteur d’ailleurs. J’espère pouvoir revenir dans l’équipe pour le prochain. Cette fois ci cela n’a pas pu se faire à cause du fait que j’étais trop occupé dans Porcupine Tree, mais la prochaine fois, si ils me veulent toujours, je serai très heureux de pouvoir continuer à bosser avec eux.

Pour revenir sur le super groupe que tu évoquais tout à l’heure, toi et Mike Akerfeldt, vous comptez partager les parties de chant, ou bien y aura-t-il qu’un seul chanteur ?

Non, nous allons partager les lignes de chant. Je pense que nos 2 voix combinées fonctionnent très bien sur les albums d’Opeth, et nous avons Mike qui fait des chœurs sur « Deadwing ».

Le SACD et le DVD-A sont aujourd’hui encore assez rares et nouveaux. Il n’y a pas vraiment de gens connus pour faire des mixage en 5.1, avec le succès de tes 2 DVD-A, as-tu aujourd’hui beaucoup de demandes concernant ce type de mixage ?

Oui tu as raison. C’est encore très nouveau et très petit comme marché. Il y a certains types de musique qui s’adaptent parfaitement au mixage surround, et Porcupine Tree s’adapte tout à fait à cela car il y a beaucoup d’éléments dans la production, différents niveaux de sons. Mais par exemple je ne peux pas imaginer du Korn en surround car leur musique est très directe. Pour Porcupine Tree c’est vraiment un media incroyable. Avoir 5 enceintes, à la place de 2, pour répandre le son est fantastique. Je pense également que c’est le devoir de groupes comme Porcupine Tree de populariser ce type de format. Par exemple si tu prends les Beatles, les gens ont commencé à être excité par la stéréo grâce à eux. Leurs albums sont les premiers à avoir utiliser toutes les possibilités de la stéréo et soudainement la stéréo est devenue très populaire. Pour le mixage surround, il suffit d’un seul album incroyable qui soit fait en 5.1 pour que les gens commencent à s’y intéresser et à vouloir se procurer une installation 5.1. Les gens ne réalisent pas encore qu’ils peuvent écouter seulement de l’audio avec leur home cinema. Ils ne font pas encore le lien. Pour la plupart des gens, un home cinéma sert uniquement à regarder des films. Ils ne sont pas encore dans l’état d’esprit : tiens je vais m’acheter le nouveau Coldplay, mais au lieu de prendre la version stéréo, je vais prendre la version surround pour l’écouter avec mon home cinema. Mais je pense que la connexion va se faire quand le bon album sortira. Je pense vraiment que d’ici un an ou 2, ce bon album arrivera et qu’il ouvrira le marché de l’audio en mixage surround.

Il y a un album intitulé « IEM 1996-99 » qui vient de sortir, qu’est ce que ce disque ?

Ok, j’ai 2 projets solos. Les 2 sont très sombres, tordus, non commerciaux et sont vraiment uniquement destinés aux gens qui s’intéressent vraiment à ma musique. Le premier s’appelle Bass Communion. C’est un projet ambiant fait de textures sombres et effrayantes. Le second est donc IEM, un projet dans le style krautrock qui s’inspire plus de la musique d’avant-garde, du jazz et du space rock. Ce projet s’adresse aux gens qui apprécient le côté surréaliste et psychédélique de ce que je fais. Ceux qui n’aiment pas trop le côté metal et certaines de nos chansons aux structures plus simple chez Porcupine Tree aimeront mieux IEM. Cet album est une compilation entre un album sorti en 1996, un EP sorti en 99 et un peu de bonus. J’ai tout mis sur le CD. Mais ça s’adresse vraiment uniquement aux gens qui n’ont pas assez de Steven Wilson et qui veulent s’intéresser à mes projets les plus obscurs et bizarres (rires). Je pense que certaines personnes aimeront ce CD.

Quelle est la signification des initiales IEM ?

A la base c’était pour : Incredible Expanded Mindfuck (rires).

Cette année tu as tournée avec Blackfield, majoritairement aux Etats-Unis. Vous avez fait certains concerts en acoustique avec Jordan Rudess (Dream Theater) en invité spécial et d’autres au complet. Que préfères tu : avoir Jordan avec vous ou pouvoir brancher ta guitare dans un ampli ?

Evidemment, c’était super de pouvoir faire un truc acoustique avec Jordan Rudess aux Etats-Unis. Nous étions obliger de le faire car nous n’avions pas obtenus de visa pour le reste du groupe. Mais évidemment je préfère proposer le vrai show électrique.

Pourquoi avez-vous si peu tourner en Europe avec Blackfield ?

Nous avons fait une tournée en Europe et je ne pense pas que nous soyons venus en France. La raison de cette petite tournée est très simple : ça coûte beaucoup d’argent ! Pour te donner un exemple, Porcupine Tree est à peine arrivé au point où nous pouvons rentrer de tournée en gagnant de l’argent et au moins sans en avoir perdu. Cela nous a pris 10 ans pour en arriver à ce stade. Toutes les tournées précédant l’année 2003 ont été déficitaires. Les raisons pour perdre de l’argent en tournée sont nombreuses : nous avons un musicien supplémentaire, les projections vidéo, un bon ingénieur du son, car le son est si important. Tout ça coûte beaucoup d’argent, et nous en perdions toujours auparavant. C’est la même chose avec Blackfield. Si nous voulons proposer un bon spectacle, nous ne pouvons pas uniquement mettre quelques guitares et quelques amplis au fond d’un petit van. Nous ne pouvons pas non plus nous mettre dans ce petit fourgon et traverser l’Europe comme ça. Je suis trop vieux pour ça maintenant. Si j’avais encore 19 ans, je pourrais faire des tournées en dormant par terre dans le fond d’un petit fourgon, sans manger de bonnes nourritures, sans avoir de douches. Je l’ai déjà fait en fait lorsque j’avais 19 ans, mais je suis dans ma trentaine maintenant et je ne veux plus le faire. Avoir un certain niveau de confort est également quelque chose de coûteux. Les hôtels, les bons bus tout cela coûte de l’argent. Si tu veux faire des tournées ce sont des choses que tu es obligé de payer, et pour payer ces choses, tu dois jouer devant un minimum de personnes. Tu ne peux pas jouer devant 50 personnes si tu veux payer tout ça. C’est le problème avec Blackfield. En Europe nous avons joué devant des audiences allant de 200 à 400 personnes. Nous avons fait 1000 personnes en Hollande, mais la plupart du temps nous avons joués dans des petits clubs. Nous n’avons donc pas générés beaucoup d’argent mais nous avons du en dépenser beaucoup. Nous avons donc trouvé un accord pour que la maison de disque paye pour la tournée, mais tu ne peux pas continuer à faire cela indéfiniment. Voilà c’est la raison principale, mais toutefois les choses vont de mieux en mieux.

Y aura-t-il un second album de Blackfield ?

En fait le second album est presque prêt à être enregistré. Nous allons passer le mois de janvier à écrire les dernières chansons, et en février nous allons entrer en studio pour l’enregistrer.

Comment est ce de rejouer avec Chris Maitland dans Blackfield ?

C’est super de rejouer avec lui, c’est un batteur fantastique et un mec adorable. Nous nous entendons très bien avec Chris. Il me manque dans Porcupine Tree et c’est donc super de pouvoir rejouer avec lui dans un autre projet.

Ce que je ne comprends pas, c’est qu’il a quitté un groupe établi comme Porcupine Tree pour ensuite rejouer avec toi dans Blackfield. Pourquoi a-t-il quitté le groupe ?

Je ne peux pas te révéler ça. C’est quelque chose de personnel et de très compliqué. Je ne peux pas te l’expliquer de toute façon. Ca n’a rien à voir avec la musique ou notre amitié. C’est une honte que cela soit arrivé mais c’est arrivé. Mais je ne peux pas t’en parler.

Ok, je te laisse tranquille avec ça alors. Du neuf avec No-Man ?

No-Man va sortir d’ici peu un double CD dans le genre de « Stars Die » de Porcupine Tree. On va faire un truc similaire avec No-Man. Une rétrospective et des chansons inédites pour faire découvrir notre musique aux gens qui ne la connaissent pas encore. Par exemple certains fans de Porcupine Tree qui ne connaissent pas No-Man, ça serait un bon moyen pour eux de découvrir. Nous allons bien sur faire un nouvel album également. En 2006 je dois faire le second Blackfield, je veux vraiment faire le projet avec les 2 Mike et également commencer l’écriture du prochain Porcupine Tree. Egalement un peu de production et de mixage ici et là. Il n’y a donc pas de places pour No-Man en 2006 mais je pense que nous sortirons un nouvel album en 2007. Ca devient dur pour moi de jongler avec tous ces projets, il y a tellement de choses que j’ai envie de faire. J’aime vraiment produire d’autres groupes et je dois décliner la plupart des demandes par faute de temps, c’est honteux mais j’essaie de jongler au mieux.

Merci à Steven Wilson, Jennifer de Warner ainsi qu'à Sam le tour manager de Porcupine Tree.