RAN
RAN est originaire de Besançon, pouvez vous décrire votre formation ainsi que votre parcours ? Le groupe existe depuis maintenant 5 ans. La formation actuelle avec 4 musiciens (basse, batterie, guitare, chant et machines) est la même depuis 3 ans, auparavant on jouait également avec un violoncelliste. Ran a enregistré sa première démo en 2000, suivi d’un E.P. en 2002. C’est ce deuxième essai qui nous a permis de nous exporter un peu hors de notre région et de faire parler de nous dans certains réseaux alternatifs. Nous avons enregistré notre premier album l’été dernier, et il vient juste de sortir (avril 2004). A l’écoute de votre album, il est clair que le groupe possède son style, quels groupes vous influencent ? Nous écoutons tous des groupes différents, tellement différents qu’on nous reprochait parfois au début d’avoir un style « anti-style », et peut être trop complexe, décousu. Après digestion de ces influences, nous commençons vraiment à composer une musique à nous, qu’il est donc difficile de comparer à un groupe en particulier. Cependant, lorsqu’on lit les chroniques, certains groupes indus ou métal reviennent souvent, comme Tool par exemple En parlant justement de votre style, il est difficile de vous inscrire dans une case, quel type de public visez vous ? Plutôt un public genre grande blonde bien roulée, et super open tu vois… Plus sérieusement, les gens qui accrochent sur Ran viennent aussi bien des milieux free Party, métal voire même du gothique-indus. On kiffe les corbeaux ! A quoi ressemble un concert de RAN ? Ca a beaucoup évolué dans le temps. Au tout début, on a tenté de choquer le public en apportant des éléments visuels décalés… On a ensuite créé une déco à base de panneaux celophanés reprenant notre univers visuel. Ajouté au fait d’avoir un violoncelliste pour un groupe catalogué « métal », ça a eu son petit effet. Depuis que notre violoncelliste a quitté le groupe, on a un peu changé de cap en travaillant plus sur le fond, à savoir un gros son, des lumières envoûtantes et un vrai jeu de scène. Pour la sortie de notre premier album, une amie qui taille des fringues a accepté de collaborer avec nous, si bien qu’on porte aujourd’hui sur scène des costumes qui illustrent le propos du groupe. Le fait d’avoir effectué plusieurs résidences dans des salles bien équipées et de travailler avec deux techniciens professionnels nous a également beaucoup apporté, et pour la première fois depuis le début du groupe, on a aujourd’hui un set vraiment cohérent. Pour la suite, on va réfléchir à l’intégration de nouveaux éléments visuels et également penser à travailler le jeu de scène, voire à créer quelques petites « mises en scène » atypiques… A quoi ressemblent les autres groupes de l’association Bribe ? Hormis Ran, Bribe fait tourner depuis peu 2 autres groupes, Pornophonic et 30 Mn NrV. Pornophonic, c’est un batteur genre super énervé et qu’on soupçonne d’être un punk, un bassiste plein de cheveux et un troisième mec aux platines et bécanes. Ils appellent ça « électro-garage », et on retrouve aussi bien dans leur musique des sons sortis tout droit de la dernière free tekno que des riffs punk tabassés… 30 Mn NrV, c’est un grand bonhomme tout seul qui compose des chansons parfois mélancoliques, parfois drôles, et qui s’essaye à toutes sortes de bidouillages électroniques. On sera certainement amené à bosser avec d’autres groupes très bientôt… Dans l’idéal, on aimerait faire de Bribe une sorte de petite plateforme pour les musiques décalées avec en filigrane une utilisation intelligente de l’électronique, en continuant de produire des disques et des tournées… Qu’est ce qu’il tourne sur votre platine ? En vrac, pas mal d’électronique avec des artistes comme Krush, Scorn, les groupes jarring effects et expressillon… Beaucoup de métal aussi, Korn, Tool, Franck Mickaël, a perfect circle, plugged, un peu de jazz pour certains (zorn, massada). Difficile de tout énumérer !!! Je trouve que votre musique est parfaite pour diffuser des images en live, un gimmick que des groupes comme Tool et Porcupine Tree utilise, seriez vous séduit par l’idée ? Bien sûr ! Des essais ont déjà été fait, mais c’était certainement un peu prématuré… En fait on voulait déjà avoir un vrai visuel et une bonne présence sur scène avant d’inclure de la vidéo. Il faudrait qu’elle fasse partie intégrante du visuel, comme un arrangement et non comme un camouflage… D’une manière générale, on trouve que beaucoup trop de groupes se contentent de balancer des images sur un 4X3 m callé en fond de scène bien au milieu, sans prendre le temps de réfléchir à toutes les interractions possibles entre vidéo et musique. Quand on voit la qualité atteinte par des groupes comme Ez3kiel, en terme de mariage vidéo-son, ça donne envie de bien réfléchir sur le concept avant de se lancer… Si c’est pour projeter de simples illustrations, mieux vaut balancer des pubs sur un écran entre les morceaux, ça reste de la pollution visuelle mais au moins ça a le mérite d’être franc… Sinon un truc qui nous brancherait bien serait de travailler sur de la musique de film, pourquoi pas un court métrage pour commencer ! De quelle manière le groupe compose-t-il ? Tous ensemble, il y une sorte de droit de véto, si l’un de nous n’aime pas une note, on ne la joue pas. Les idées viennent vraiment de partout, une ligne de basse, un riff, une machine… Quels sont vos projets futurs ? Pour le moment on vient juste de sortir notre premier album, donc l’idée est de tourner le plus possible… On monte actuellement une tournée pour l’automne prochain avec l’espoir de toucher un tas de publics différents, et d’avoir un maximum de retours sur la musique qu’on propose. On essaye également de monter un plateau avec le groupe Pornophonic, avec pourquoi pas un petit split vinyl 45T pour promouvoir tout ça… Affaire à suivre !!! En remerciant le groupe au complet , et l'association Bribe , vous pouvez trouver la chronique de l'album ici |
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