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DREAM THEATER

Entretien avec Jordan Rudess (claviers, continuum, lap steel guitar)

13/10/05 - Loges de l'Aéronef - Lille

 

Seconde interview de Dream Theater sur ce périple Européen en promotion de l'album "Octavarium" et des 20 ans de carrière du groupe. C'est cette fois le très bavard et intérressant Jordan Rudess qui s'est collé à l'entretien où l'on a parlé de son tout nouvel équipement, attraction majeure de la tournée, mais aussi de l'interprétation intégrale de "Dark Side Of The Moon" des Pink Floyd, de ses activités anexes et des 20 ans de carrière du groupe.

Salut Jordan, première question : par le passé tu utilisais sur scène seulement ton clavier Kurzweil, mais sur cette tournée tu disposes d’une multitude de choses autour de toi, peux tu me présenter ton nouveau matériel ?

Oui bien sur. C’est une très intéressante transformation de mon équipement. Avec mon ancienne configuration, on pouvait avoir l’impression que je faisais moins de choses vu que j’utilisais mon Kurzweil comme clavier contrôleur maître. Mais mon Kurzweil était raccordé à 4 racks différents qui produisaient tous du son. Il y avait d’autres claviers mais il vous était impossible de les voir, comme le Korg Karma par exemple. J’avais donc en master le clavier Kurzweil 2600 avec 3 racks Kurzweil 2600, un rack Korg Triton et un clavier Korg Karma. C’était un système très cool, mais j’arrivais à un moment où je trouvais tout ça difficile à gérer. Difficile de savoir d’où pouvait venir un problème. Je voulais vraiment donc réduire le système master que j’utilisais. C’est ce que j’ai fait en utilisant le clavier Korg Oasys. Pendant le show, je joue donc désormais sur ce clavier et il n’y a plus de racks attachés à ce clavier. Donc aujourd’hui quand tu m’écoutes jouer du clavier, tu entends réellement ce que tu vois et c’est une bonne chose.

Il y a un énorme clavier qui ressemble à un moog vintage derrière toi ?

Je le garde pour la fin, je vais te parler maintenant du Continuum, l’instrument dont je me sers en faisant glisser mon doigt sur une surface rouge. C’est un instrument tout nouveau conçu par Lippold Haken. C’est une création fantastique sur laquelle il travaille depuis 20 ans. Il a imaginé ça comme une sorte de clavier fretless, avec un mouvement de gauche à droite pour la note et un mouvement d’avant en arrière pour la faire vibrer. C’est un instrument que tu peux utiliser avec tout. Sa source sonore est externe. L’instrument en lui-même est juste un contrôleur qui peut se relier à n’importe quel synthétiseur. Tu peux avec cet instrument bien contrôler le son, faire tout un tas de choses intéressantes comme du slide. Le son que j’utilise est donc un synthétiseur Roland V-Synth, qui est un de mes nouveaux racks. Ce synthétiseur se combine parfaitement avec le Continuum et le son qui en sort est vraiment incroyable. Le cœur de mon système actuel est le Korg Oasys avec le Roland V-Synth et le Continuum. J’ai également appris récemment à jouer du lap steel guitar. Tu peux m’entendre en jouer sur le nouvel album dans la chanson Octavarium, au début c’est le continuum et quand ce dernier s’arrête je me met à la lap steel pour continuer la mélodie et jouer le thème principal de la chanson pendant que le groupe me rejoint. Les 2 nouvelles choses que je joue sont donc le Continuum et le Lap Steel. Comme tu l’as dit tout à l’heure, il y a derrière moi un énorme synthétiseur modulaire qui a été conçu bien après les moogs modulaires. Ca a été construit par Roger Arrick, la compagnie s’appelle Synthesizer.com, il ne met aucun instrument dans des magasins de musique, c’est uniquement en vente par Internet. Ils sont très spéciaux, très bien construits. Cet instrument ressemble effectivement à un moog d’une certaine façon, mais il est beaucoup plus stable qu’un vieux moog. Le circuit est plus contemporain bien qu’il soit analogique. Un jour Roger m’a écrit un email : salut Jordan, je suis un grand fan, mais tu sais ton système est incomplet sans un synthétiseur modulaire. Il m’a proposé de me construire ce joli synthétiseur. Il a vraiment de la gueule sur scène c’est amusant. Par contre c’est moins amusant pour mon technicien car cet instrument est très lourd et volumineux.

Surtout qu’il ne sert que sur Octavarium

Oui, mais je m’en servirai plus sur le prochain album de Dream Theater. Et en réalité je l’utilise beaucoup pour jouer l’album de Pink Floyd « Dark Side Of The Moon » que nous avons repris l’autre soir. C’est une des raisons de la présence de ce synthétiseur sur scène. Toute la chanson On The Run par exemple est faite à partir de cet instrument. Voilà une bonne raison d’inclure cela dans mon système (rires). Ca m’amuse un peu puis ça possède une apparence si spectaculaire, une très grosse présence visuelle. J’utilise aussi le Muse Receptor. La compagnie s’appelle : Muse, le produit : Receptor. C’est en fait tout un tas de plug-in VST que j’utilise parfois dans mon système pour des petites choses. Même si il y a beaucoup de choses autour de moi désormais, le Korg Oasys est l’élément principal de mon système.

Avec toute cette technologie qui t’accompagne, ne serais tu pas intéressé par un véritable Hammond ?

Non pas vraiment. Je ne suis pas très intéressé par les orgues Hammond. Ce n’est pas ma culture. Ma culture c’est le piano classique que j’ai étudié pendant de longues années. Quand j’ai quitté la musique classique mon premier instrument a été un mini moog. C’était tout pour moi, j’ai beaucoup appris dessus, j’ai commencé à écouter Tangerine Dream, Kraftwerk qui m’ont beaucoup influencé et ont fait que je me suis penché sur le monde des synthétiseurs. Ce que l’on a pu faire dans le monde rock avec des synthétiseurs est venu bien après. J’ai utilisé certains sons d’orgue en jouant avec quelques groupes de rock, mais je me concentrai bien plus sur la musique classique à l’époque.

Rien à voir mais tu as aussi joué avec Tony Williams il me semble non ?

Oui j’ai eu un projet avec lui, je jouais du synthétiseur Hammer dessus. Pas d’orgue.

En opposition à « Train Of Thought », « Octavarium » semble être la revanche des claviers dans Dream Theater, je suppose que cet album a été plus intéressant pour toi n’est ce pas ?

Sur certains niveaux, oui. Mais je pense que les gens ont une vision confuse des claviers aujourd’hui. Ils pensent qu’il te faut forcement un son de piano, d’orgue. Sur « Train Of Thought » j’ai utilisé tout un tas de sons que les gens n’arrivent pas à percevoir. Il y a beaucoup de sons distordus proches des guitares. Beaucoup de sons, qui additionnés à la guitare, forment quelque chose de vraiment gros, massif. Tu vois, tu prends la guitare, toute seule elle est déjà assez grosse, en rajoutant mon clavier dessus, ça devient un monstre (rires). C’est sur que les gens ne peuvent pas se dire : oh, écoute le clavier là, c’est vraiment joli (rires), ils ne savent même pas qu’il y en a ! C’est un peu frustrant d’une certaine façon, car c’est cool quand les gens te disent : oh tiens j’adore le clavier sur telle ou telle partie. Mais d’un autre côté il y a sur cet album autant de claviers que sur tous les autres, et même niveau composition, le clavier est aussi important. Mais il est plus difficile de percevoir le rôle du clavier sur « Train Of Thought ». Le rôle du clavier pour moi n’est pas limité. Je suis également un programmeur. Un clavier ça peut être un sample de mots parlés, un hélicoptère, une guitare, n’importe quoi (rires). Cela dit, oui je suis content d’être revenu à une approche plus traditionnelle du clavier et d’être revenu à mes racines progressives : Yes, Genesis. Sur la chanson Octavarium d’ailleurs, je rends un peu hommage à ce genre de groupes, nous n’avons pas peur de montrer nos influences.

C’est juste, on peut d’ailleurs voir un lien très clair entre l’intro d’Octavarium et celle de Shine On Your Crazy Diamonds de Pink Floyd…

Oh, oui. Beaucoup de gens le disent. C’est cool, nous aimons le groupe, mais tu sais quoi ? Pink Floyd n’avait pas de Continuum (rires) !

Tu as joué cette année avec Blackfield, comment était ce ?

Oh, beaucoup d’amusements. J’ai joué tous les shows de la côte est avec eux, il y en avait 5 je crois. Whasington, Philadelphie, Boston, New York…Une très bonne expérience. J’ai toujours été un fan de Steven Wilson, et je l’ai rencontré et suis devenu ami avec lui il y a déjà pas mal d’années. On est toujours restés en contact. Je suis vraiment un grand fan de sa musique, et j’aime beaucoup l’album de Blackfield. J’ai écrit un email à Steven en lui disant que si il voulait je pouvais les rejoindre jouer du clavier sur la date à New York, car c’est là où je vis. J’ai entendu ensuite que les shows seraient acoustiques. J’avais donc quelque chose à apporter. Finalement j’ai embarqué un clavier et j’ai fait tous les shows avec eux (rires).

Et que leur as-tu apporté au juste, car les morceaux de Blackfield sont très simples et épurés…

Nous étions que 3 du coup. J’ai donc apporté mon talent à orchestrer les choses et à les rendre plus grosses.

Tu as joué sur le nouvel album de Neal Morse « ? », peux tu me dire ce que tu as fait dessus ?

J’étais très heureux que Neal m’envoi des chansons, je suis un grand fan de sa musique également. Je lui avais dit il y a longtemps que je souhaitais apparaître sur un de ses albums et qu’il me tienne au courant. On a parlé de me faire jouer sur le précédent, mais nos plannings étaient incompatibles. Pour celui là il m’a re-contacté pour me demander si j’étais toujours intéressé et j’ai répondu : ouais, bien sur ! Je ne sais plus où je me trouvais, mais il a fini par m’envoyer les chansons pendant que j’étais en tournée. J’ai utilisé un Osmosis controller ainsi que mon ordinateur dans ma chambre d'hotel. Je joue sur une chanson où je fais des solos en duel avec une guitare. J’ai utilisé mon ordinateur avec un plug-in de Prophet 5 et un plug-in qui s’appelle Guitar Rig. Le résultat a donné un son génial ! J’étais du genre : whoa ! Je viens de trouver un son super cool pour faire des solos ! J’étais inquiet car je devais jouer sur l’album de Neal mais en même temps je ne pouvais pas enregistrer dans mon studio. J’ai donc pris cet ordinateur par défaut, je savais qu’il y avait quelques plug-in dedans et j’ai essayé ensuite de trouver un son cool et fort pour pouvoir faire un solo représentatif de Jordan Rudess ou du moins de celui que je pense être (rires) ! J’ai pas mal expérimenté avec mon assistant de longue date qui est maintenant ingé lumières. Une fois que j’ai trouvé le bon son, j’ai envoyé tout ça à Neal et l’autre jour j’ai pu écouter l’album, car Mike a eu une copie, une version promo de l’album. J’écoute l’album et à un moment je me fais : tiens c’est un solo assez cool là, mais attends une minute, c’est moi ! (Rires). J’avais oublié ce que j’avais joué ! C’est une perspective amusante : oh qui est ce mec ? Il joue bien. Ha cool c’est moi ! (Rires).

Revenons à Dream Theater. Sur cette tournée l’album qui a été joué intégralement est donc « Dark Side Of The Moon » de Pink Floyd. Avez vous fait une version un peu différente de l’album, ou avez-vous plutôt interprété une version assez stricte, proche de l’original ?

Plutôt proche de l’album. Il y a peut être des petits changements, comme un solo rallongé sur Any Colour You Like où je m’amuse un peu avec les claviers. Il y a aussi Theresa Thomason (ndlr : la choriste sur le DVD «  Scenes From New York ») qui chante avec nous sur scène.

C’est amusant car sur le DVD «  Scenes From New York » quand Theresa chante pendant le solo de John Petrucci, ça rappelle beaucoup The Great Gig In The Sky

Tout à fait, elle est parfaite pour ça. Elle est née pour faire ce type de chant.

J’ai aussi entendu parler de la présence d’un saxophoniste sur scène ?

Oui, nous avons Mike Kidson qui est venu jouer le saxophone avec nous. Il joue dans le groupe Australian Pink Floyd. Tu n’as certainement jamais entendu parler d’eux, mais ils font vraiment un show incroyable. Tout est reproduit, les lumières, les effets spéciaux, tout est très Pink Floyd. Je l’ai trouvé car c’était mon boulot de trouver les invités. A l’origine j’ai contacté Dick Parry, qui est le saxophoniste qui joue sur l’album « Dark Side Of The Moon ». Dick est un vrai gentleman, mais il ne se voyait pas vraiment le faire alors il m’a dit : il y a ce gars qui s’appelle Mike Kidson et qui peut jouer les parties de saxophones de façon encore plus réaliste et plus fidèle à l’album que moi ! J’ai dit : ok, appelons le ! On a eu Mike, il est très cool et il a joué avec nous à Amsterdam. Nous avons également un autre saxophoniste qui s’appelle Norbert Stachel et qui a joué auparavant avec Roger Waters. Je l’ai trouvé sur Internet. Il jouera avec nous à Londres.

Pour toi quel album a été le plus simple à apprendre et à jouer entre « Master Of Puppets », « The Number Of The Beast » et « Dark Side Of The Moon » ?

Hum, « Dark Side Of The Moon » a demandé plus de travail car il y a énormément de production. J’essaie de tout reproduire, les voix que l’on entend dans le fond, les effets spéciaux. Il y a souvent pendant un solo, une guitare rythmique et du piano en même temps. J’essaie de gérer au mieux quelle partie je vais jouer. Il y a même simultanément des orgues et du piano, j’essaie de tout jouer. J’ai donc fait un gros travail de pré production pour cet album. Je joue un peu de lap steel, j’ai des petits trucs pour le clavier, des programmations que j’ai fait pour James pour qu’il puisse m’aider, ça a été vraiment un gros boulot. Par contre je connaissais cet album, j’adore « Dark Side Of The Moon » et c’est aussi pour cela que ça me faisait un peu plus peur. Cela dit j’ai pris beaucoup de plaisir avec les 2 autres.

Une chance de voir une sortie de « Dark Side Of The Moon » en Official Bootlegs via Ytsejam Records ?

Oui bien sur. Je sais qu’on l’a enregistré.

Quelle est ton opinion sur tes 2 prédécesseurs dans le groupe ?

Je pense qu’ils sont tous les deux bons. Kevin a un très bon style, j’aime pas mal de choses dans ces solos. Je pense qu’il a été très important dans la création du noyau de Dream Theater, de la signification du groupe. Tu ne peux pas nier que Kevin a été important dans la mise en forme du groupe. Derek Sherinian est tout à fait capable, un style assez cool. Je pense juste qu’il n’a pas eu l’opportunité de faire des choses qui allait dans la direction du reste du groupe. Il était plutôt du genre à arriver et jouer ses parties très bien mais il n’était tout simplement pas sur la même longueur d’onde que le groupe. Il ne pouvait pas les aider à aller dans leur direction. Quand le groupe m’a eu, ils ont ressenti l’envie de travailler avec quelqu’un qui pourrait les aider à grandir, les emmener au prochain niveau. Mike et John connaissaient la chimie qui opérait entre nous depuis que l’on avait fait l’album de Liquid Tension Experiment, ça a été une chose importante. L’autre chose importante c’est que John Petrucci avait besoin de quelqu’un qui puisse un peu le pousser au défi, le rendre meilleur. En jouant avec moi c’est ce qu’il a obtenu. Nous avons un jeu qui s’uni très bien, nous nous poussons mutuellement. Il y a une vraie alchimie entre nous autant au niveau de l’écriture, qu’au niveau des personnes. Pour nous l’expérience Dream Theater consiste à nous rendre mutuellement meilleurs et plus concentrés.

Le truc cool avec Derek Sherinian est qu’il utilise un vrai Hammond (rires)…

Un vrai Hammond ? Non, je ne crois pas. (Il réfléchit) je pense qu’il utilise un Korg CX-3.

Travailles tu en ce moment sur un nouvel album solo ?

Non, quand la tournée sera finie, je commencerai à travailler dessus. Pour mon futur album solo j’ai déjà pas mal d’options concernant les gens avec qui j’aimerai travailler, mais je ne dirai pas leur nom car je ne sais pas si ça va se faire. Peut être que ce sera une de tes prochaines questions, mais j’anticipe. A part Dream Theater j’ai également un conservatoire sur le net. Le « Jordan Rudess Online Conservatory ». L’adresse est : http://www.jroc.us et c’est l’endroit où j’ai ma propre école. Il y a des gens qui travaillent avec moi mais je supervise tout. Il y a plus d’une centaine de fichier à apprendre. Il y a des leçons de clavier, de guitare, des vidéos de moi en train de montrer des trucs à la guitare ou au clavier. Il y a également une section consacrée à la batterie. J’ai un magazine sur le net également qui s’appelle Accent, que tu peux trouver sur mon site http://www.jordanrudess.com. Pour l’édition de ce mois ci, il y aura Mike Portnoy qui fera une transcription entière de la chanson Caught In A Web avec tous les breaks etc. Il y a aussi des trucs sur la guitare, le clavier, le business de la musique. Donc en dehors de Dream Theater, j’ai ma carrière solo, le magazine Accent et mon conservatoire.

Ok ! Pour finir, le groupe célèbre sur cette tournée ses 20 ans de carrière, on va donc faire une petite rétrospective avec toi, ce qui peut être assez intéressant dans la mesure où tu as un regard extérieur sur pas mal d’albums du groupe :

When Dream And Day Unite : Evidemment c’est le plus brut mais je pense que tu peux entendre le début de ce que va devenir Dream Theater dessus. C’est quand même dur pour moi de totalement apprécier cet album, mais le truc intéressant et que nous avons joué son intégralité l’année dernière, nous avons nettoyés les choses inutiles ajouter nos technologies ici et là. Après ce petit lifting, je peux te dire que j’apprécie toutes les chansons. J’aime même la chanson de Majesty que nous jouons en ce moment, (il regarde la setlist qui est accroché au mur), oui voilà nous la jouons ce soir, elle s’appelle Another Won. Au départ au bout de 2 écoutes, cette chanson n’avait aucun sens à mes oreilles. Puis quand nous l’avons dépoussiérée, je me suis dit : ok, c’est bon ! J’ai mis certains sons personnels dans ces chansons alors que d’habitude j’aime mieux émuler les sons que je juge nécessaires à la composition d’origine et que les gens ont envie d’entendre.

Images And Words : Cet album est évidemment celui où le groupe s’est vraiment formé. Il a influencé beaucoup de gens. A cette époque cet album était le leader d’un nouveau courant qui allait se former, les gens étaient du genre : Oh mon Dieu, écoute ce mélange de metal, progressif et virtuosité. Personnellement c’est également le premier album du groupe que j’ai entendu. J’aime beaucoup toutes les mélodies dessus et l’aspect metal qu’il y a dessus parfois.

Awake : Un album beaucoup plus dur. Un des aspects intéressants de l’album est James car il a eu une approche différente, il a montré qu’il n’était pas limité. J’aime vraiment les sons de claviers plus durs comme ceux de 6:00 et The Mirror. Cet album est vraiment très bon. Ensuite j’ai rejoint Dream Theater pour un concert car ils avaient besoin de quelqu’un. J’ai juste fait le concert et je suis parti.

Falling Into Infinity : J’aime vraiment cet album, je sais que beaucoup de gens le détestent. J’adore Peruvian Skies, Burning My Soul et Just Let Me Breathe. Je ne comprends pas pourquoi tout le monde en dit du mal. Pour Dream Theater ça a été une grosse période de turbulence. Ils ont eu pleins de choses bizarres à l’intérieur du groupe, c’est un album qui a été dur à faire, avec beaucoup de pression commerciale et peut être que certains morceaux en ont souffert. C’était un combat pour le groupe. Personnellement j’aime la sensibilité plus pop de cet album et je me fous de ce que tout le monde en dit, je l’aime bien. Même les gars dans le groupe ne l’aiment pas, sûrement à cause de tous les ennuis qu’ils ont eu pendant son enregistrement, mais moi je n’étais pas là, je n’ai pas eu ces ennuis et donc j’aime bien cet album.

Scenes From A Memory : Un album très important pour Dream Theater. Il capture vraiment l’essence de Dream Theater. Il montre bien les aspects progressifs, metal et mélodiques du groupe avec un bon dosage. Un peu dans l’idée d’un album comme « Images And Words ».

6 Degrees Of Inner Turbulence : Un album très intéressant à faire. Une musique extrêmement belle. Je préfère de loin le disque 2 car il propose de plus belles mélodies. Le disque 2 est vraiment puissant, mélodique et ambitieux. Ca me rappelle un peu « A Trick Of The Tail » de Genesis, du rock glorieux. Nous avons beaucoup expérimenté en studio, sur une chanson comme Disappear par exemple. Beaucoup d’effets utilisés sur cet album.

Train Of Thought : Au départ j’ai eu peur car ils m’ont dit : on veut faire un classique heavy metal pour Dream Theater. J’étais plutôt du genre : ok, et qu’est ce que je vais faire dessus ? Finalement je me suis bien mis dedans, j’ai cherché tous ces sons bizarres, les synthétiseurs lourds. Il a été difficile à faire pour moi par contre, car nous l’avons fait dans une tradition « garage ». Les amplis à fond, je quittais la pièce car le volume de la guitare me rendait fou. Tu peux prendre tous les claviers de la terre, tu ne pourras jamais sortir des sons aussi lourds et agressifs qu’une guitare. Un clavier c’est un amour de la nature alors qu’une guitare doit être plus lourde.

Octavarium : J’en suis très fier. De nouveaux éléments. Personnellement j’étais très excité à l’idée de jouer avec le Continuum, le lap steel et la chance d’écrire un long morceau épique. Un très bon album de Dream Theater.

Un grand merci à Jordan Rudess pour sa gentillesse et sa disponibilité, à Rick le tour Manager du groupe pour ne pas avoir regardé sa montre et à Jennifer de Warner pour l'obtention de dernière minute de cette interview.