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SEPULTURA

Entretien avec Andréas Kisser (Guitare/Choeurs)

13/03/07 - Locomotive - Paris

 

Si l'on devait résumer Andréas Kisser en quelques mots, les adjectifs suivants viendraient tout de suite à l'esprit : intégrité, honnêteté, sincérité. Sepultura a encore connu quelques problèmes l'année dernière avec le départ du membre fondateur Igor Cavalera, 10 ans après celui de son frère Max, mais pourtant le groupe prouve avec sa tournée actuelle qu'il y a bien une vie sans les frères Cavalera contrairement à ce que bon nombre de détracteurs semblent penser. Sepultura revient de loin et Andréas met toutes les choses au clair sans langue de bois tout au long de cette interview.

Depuis que nous nous sommes parlé la dernière fois, Igor Cavalera a quitté le groupe bien qu’il était juste censé faire une pause. T’es tu senti trahi par sa décision ?

Non, pas vraiment mec. Nous nous sommes beaucoup parlé avant qu’il décide de quitter le groupe. Ca n’a rien à voir avec la façon dont Max est parti où là ça avait été un choc. Nous avions fait « Roots », nous étions en pleine tournée, nous avions beaucoup de succès et il a quitté le groupe alors que nous étions à notre sommet. Pour Igor cela s’est fait étape par étape. Il ne voulait plus être en tournée. Il voulait rester au Brésil. Depuis la tournée avec Motorhead (ndlr : fin 2004), il n’a plus jamais eu envie de quitter le Brésil. Nous avions des concerts prévus au Mexique et en Espagne et nous avons du les assurer avec un de nos roadies à la batterie. Ensuite nous avons décidé de nous arrêter un moment et puis de commencer à enregistrer l’album. C’est donc ce qui s’est passé. Nous avons fait une pause de 3 ou 4 mois et ensuite nous avons eu l’idée de faire un album autour de « The Divine Comedy », nous avons écrit les morceaux, nous avons enregistré et tout s’est très bien passé. Mais il n’a jamais vraiment voulu revenir dans le groupe suite à cette pause. Il ne voulait pas tout arrêter, mais c’était une situation impossible pour nous. L’album a bien marché. Nous avons eu une très bonne réponse de la part des fans et des medias. Nous voyons que le public connaît maintenant très bien les nouveaux morceaux en concert. Nous avons pratiquement travaillé 2 ans sur cet album et il était hors de question de ne pas pouvoir faire ensuite une tournée pour l’album. Nous avons eu la chance d’avoir Roy Mayorga pour la tournée de l’année dernière avec In Flames. Il a fait du bon boulot, c’est un super batteur. Mais maintenant il a autre chose. Il est dans Stone Sour et ça marche bien pour lui. Puis nous avons encore eu beaucoup de chance avec Jean Dolabella. Nous le connaissons depuis un moment, nous connaissons son ancien groupe. Il a quitté son groupe, il est reparti des Etats-Unis pour revenir habiter au Brésil. Nous avons fait des auditions avec d’autres batteurs mais nous voulions vraiment avoir un Brésilien dans le groupe pour maintenir l’esprit, le côté tribu. Jean fait un boulot incroyable. Il est beaucoup plus jeune que nous, il apporte beaucoup de motivation. C’est la première fois qu’il vient en Europe. Le but est de jouer le plus possible cette année afin de que l’on se connaisse de mieux en mieux avec ce nouveau line up et afin de prendre plus d’assurance et de confiance en nous. Ensuite nous commencerons l’écriture du prochain album.

J’en déduis donc que Sepultura continue sa carrière. Car l’année dernière, quand Igor est parti tu n’étais apparemment pas très sur de vouloir refaire un album…

Oui c’est vrai. Mais nous n’avions plus de batteur tu sais. Nous venions d’engager Jean mais tu ne sais jamais ce qu’il peut se passer. Etant donné que Jean fait du bon boulot et qu’il s’adapte très bien au groupe, nous ressentons aujourd’hui la confiance de faire un nouvel album. J’ai déjà commencé à enregistrer quelques idées pendant les balances. Nous sommes vraiment dans les premiers stades. Nous n’avons pas encore de direction définie mais nous allons sans doute construire quelque chose de cool à partir de ces premiers riffs.

Jean n’est donc pas simplement un batteur intérimaire…

Non, je vois vraiment Sepultura avec lui. Je ne vois personne d’autre à sa place. Tous les prochains concerts vont encore améliorer notre contact et notre confiance et ainsi nous pourrons faire un nouvel album en établissant ce nouveau line up.

Si tu avais su à l’époque qu’Igor allait quitter le groupe pour de bon. Auriez vous proposé à Roy Mayorga de devenir le batteur permanant du groupe ?

Cette époque était très confuse parce que Roy faisait parti du groupe et Igor ne l’avait pas vraiment quitté. C’était confus pour toutes les personnes impliquées. Quand j’ai joué avec Roy à la fête de Roadrunner (ndlr : Andréas fait allusion au concert Roadrunner United à New York en décembre 2005) cela s’est vraiment bien passé et du coup j’ai proposé à Roy de nous rejoindre pour la tournée. Je pense même lui avoir fait la proposition avant celle de Stone Sour. Mais Stone Sour lui offrait vraiment de devenir un membre du groupe à part entière. C’est quelque chose que Roy n’a jamais eu avant. Avec Soulfly il était juste le batteur, pareil avec nous. Il a joué avec une multitude de groupes, il produit beaucoup de groupes en studio mais il a enfin trouvé ce qu’il veut en ce moment et c’est cool. Il nous a été d’une grande aide l’année dernière en Europe. Il nous a permis d’avoir un peu de temps pour préparer la prochaine étape.

L’année dernière avec Roy, vous jouiez les morceaux à un tempo plus fidèle à celui des albums tandis qu’avec Igor vous jouiez très vite, et même parfois trop vite comme sur Territory par exemple. A quel tempo jouez vous avec Jean ?

Jean joue davantage au tempo de Roy. Plus fidèle aux albums mais tout de même plus rapide, car en live nous devons relever le tempo. Mais globalement il joue à un tempo plus normal qui peut laisser de la place à la basse et la guitare et nous permettre de vraiment jouer les riffs. Nous jouions très différemment avec Igor. Nous jouions de façon trop excité je pense (rires). Mais c’était la façon dont on jouait avec lui.

Ouais le tempo était vraiment hallucinant. Même un morceau mid-tempo comme Roots Bloody Roots devenait quelque chose de très rapide sur scène…

(Rires) Ouais (ndlr : il mime le tempo). Sinon Jean joue quelques morceaux au clic sur scène car nous utilisons sur les nouveaux morceaux, des bandes avec les cordes et les vents que nous avions enregistrés en studio. C’est la première fois que nous jouons avec des samples sur scène et Jean joue très bien au clic. Ca fonctionne bien.

En étant quelqu’un de plus jeune et avide de jouer, considères tu que Jean rafraîchit le groupe ?

Sans aucun doute ! Il y a la motivation de jouer avec ce nouveau line up. C’est un nouveau défi. Il a 26 ans, c’est sa première fois en Europe. Il apporte la motivation que nous avions en 1989, la première fois que nous sommes venus ici, au Gibus (rires). C’est excellent et très sain pour le groupe.

Peu après son départ, Igor a déclaré que vous ne pourriez plus utiliser le nom Sepultura à la fin de la tournée pour « Dante XXI ». Est-ce vrai ?

Non pas vraiment. Le nom est une corporation qu’il a quittée il y a 2 ans. Il a sans doute mal compris quelque chose ou il a eu une mauvaise information. Nous avons les droits sur le nom du groupe et comme je t’ai dit, notre but est de jouer le plus possible et nous continuons avec SPV. Il semble bon et sain de continuer et c’est très bien ainsi (rires). Nous aimons toujours ce que nous faisons, ce qui est important.

Il n’y a donc aucun problème de copyright sur le nom du groupe…

Non. Nous avons déjà été dans la même situation quand Max est parti. Tous ces papiers à signer et toutes ces décisions à prendre. Cette fois c’est pareil sauf que cela se passe mieux avec Igor. Avec Max cela a été une fin terrible. Nous ne nous sommes plus parlé depuis son départ. C’est stupide. Avec Igor c’est plus facile, sans doute parce que nous avons grandi et que nous gérons mieux aujourd’hui ce genre de situation.

Comment SPV a perçu la situation ? Vous ont-ils encouragé à continuer dès qu’Igor est parti ?

Oui absolument.

Il me semble que votre contrat était terminé avec eux…

Non il nous reste encore un album à leur fournir et nous sommes en ce moment en train de parler de prolonger ce contrat d’un album supplémentaire. C’est bon d’avoir ce soutien de la part du label et des fans. Les gens aiment les concerts actuels. Lorsque je présente Jean au public, tout le monde montre beaucoup d’encouragement, ce qui est important pour lui mais aussi pour nous. Je suis lassé de tous ces commérages et de ces conneries. C’est comme un soap opera qui ne s’arrête jamais (rires). Je respecte les medias mais ils nous impliquent dans cette situation. Nous essayons de nous éloigner de ce genre d’histoire le plus possible. Nous racontons juste notre version des faits, point barre. Nous sommes là pour jouer notre musique sur scène, en piochant dans la carrière entière du groupe et nous voyons le public s’amuser en concert, ce qui est l’objectif principal de ce que nous faisons. Mais je suis lassé de ces conneries…

Tu sais ce n’est pas particulièrement le genre de questions que je suis heureux de poser…

Oui je sais (rires). C’est normal que tu poses ces questions et c’est bien d’en parler car nous ne fuyons rien. Nous n’avons rien à cacher. Il n’y a aucun problème. On sent que le public présent aux concerts s’en fout de toute façon. Quand Max dit A, B ou C, nous disons juste A. Lorsque nous disons quelque chose, c’est une idée et c’est ce qu’il se passe. Le public veut juste voir Sepultura en concert et apprécier la musique.

Concernant SPV je sais que Maria (ndlr : chef de produit de Sepultura) doit montrer beaucoup de soutien…

Sans aucun doute (rires). Elle est la force principale de Sepultura chez SPV (rires). Greg, le propriétaire de SPV, est venu nous voir à Hanovre. J’étais très surpris. Ca nous a apporté un surplus de motivation. Il était heureux de voir le groupe sur scène. C’est ainsi, Sepultura a toujours été un groupe de scène, le reste c’est juste des potins. Nous avons toujours gagné le respect de nos amis et de nos fans sur scène. Chacun peut dire ce qu’il veut, peu importe. Ce qui compte vraiment c’est l’action. Les hommes politiques parlent beaucoup par exemple. Ils peuvent dire ce qu’ils veulent mais au final ce qui compte c’est ce qu’ils font. C’est cool de toujours avoir cela, la scène est toujours pour nous un endroit heureux et fort (rires).

En 2006 les rumeurs de reformation du line up classique ont été de plus en plus persistantes, principalement parce que Max ne cesse d’évoquer cette possibilité en interview. Cependant la réalité semble différente…

Complètement. Il n’y a absolument pas de reformation qui se profile à l’horizon. Ca ne dépend pas uniquement de lui (rires). Nous devons d’abord avoir à nouveau une vraie relation, comme au début de Sepultura avant même que je rejoigne le groupe. A l’époque nous parlions tout le temps ensemble, nous échangions tout le temps des idées, chacun respectait le point de vue de l’autre. C’est ainsi que Sepultura a rencontré le succès partout dans le monde alors que nous venions du Brésil et que c’était plus difficile pour nous. Parler de reformation en ce moment, ça serait comme un retour en arrière pour moi, plus particulièrement puisque nous ne nous parlons plus. Je ne veux pas faire quelque chose juste pour l’argent. Ne te méprend pas, j’ai besoin d’argent pour vivre. Mais je ne veux pas faire un truc de merde sur scène juste pour l’argent et ruiner ainsi notre passé et notre futur en même temps (rires). Mais il peut parler de tout ce qu’il veut. Il crée sa propre illusion (rires). Tout ça c’est dans sa tête, mais de notre côté il n’y a aucune illusion. Nous savons exactement ce que nous faisons, tout est clair. Nous sommes en tournée avec un nouveau batteur et nous avons un super label qui croit dans le futur du groupe. C’est suffisant pour nous.

Mais c’est tout de même étrange la façon dont Max parle en permanence d’une reformation de Sepultura. Etant donné que depuis peu lui et Igor sont de nouveau en contact, n’as-tu pas peur qu’ils tournent tous les 2 sous le nom de Sepultura également ?

Non. Tout d’abord je trouve que le fait qu’ils se reparlent est une très bonne chose. Mais une chose est sure, ils ne peuvent pas utiliser le nom (rires). En revanche, je pense qu’il serait sain pour eux de commencer un nouveau groupe ensemble. Ils ont tous les 2 quitter le groupe, c’est leur choix. Ca serait bizarre du coup de recommencer quelque chose en lien avec Sepultura (rires). Ca serait stupide. Max fait son truc avec Soufly. Igor fait le DJ, à vrai dire il ne joue même plus de batterie depuis 2 ans.

Il y a un truc assez unique qui se passe en ce moment avec Black Sabbath. Le groupe est toujours actif avec le line up d’origine, mais ils tournent cette année sous le nom Heaven & Hell avec le line up de l’époque Ronnie James Dio. Si jamais une reformation de Sepultura venait à se produire dans l’avenir, penses tu être en mesure de continuer l’ère Derrick Greene en même temps sous un autre nom ? A vrai dire ce serait le meilleur des 2 mondes non ?

Oui c’est sur (rires). Si c’est fait convenablement c’est plutôt cool. Mais bon comme je t’ai dit il ne faudrait pas que l’on croit que tout est prêt à fonctionner juste en reformant le line up classique et en ignorant les 10 dernières années. Pour moi revenir à « Roots » serait une chose stupide. Nous avons évolués au travers de toutes ces années et je ne peux pas ignorer cela. Je ne peux pas ignorer Derrick et ignorer SPV.

Et concernant le fait d’avoir les 2 formations en même temps ?

Eh bien cela ferait beaucoup de travail ! Particulièrement pour moi et Paulo (rires).

Mais l’avantage serait de pouvoir se concentrer distinctement sur chaque période du groupe. Par exemple j’aime beaucoup « Nation ». Bien sur vous en avez jouez un maximum de titres sur la tournée avec Hatebreed à sa sortie. Mais avec tous les vieux morceaux que vous devez jouer, finalement vous ne pouvez pas accorder beaucoup d’espace sur scène aux compositions de l’époque Derrick Greene, mis à part l’album pour lequel vous tournez…

Ouais je vois ce que tu veux dire. Mais sur cette tournée nous incluons plus de titres de l’ère Derrick Greene et pas seulement de l’album « Dante XXI ». Nous jouons des titres que nous n’avons pas interprété depuis un moment comme Activist et Corrupted de « Roorback » et Boycott issus d’ « Against ». Egalement la reprise de U2 Bullet The Blue Sky. En ayant Jean dans le groupe, nous allons jouer des titres plus inhabituels car il apporte des suggestions quant à ces titres favoris. C’est cool car c’est quelque chose de nouveau pour nous. Nous essayons des choses nouvelles et la setlist est plus équilibrée aujourd’hui entre les titres des 2 chanteurs.

Il me semble que tu es allé voir un concert de Soulfly l’année dernière. As-tu été tenté de monter sur scène pour interpréter un titre de Sepultura avec Max ?

Non pas vraiment. Principalement parce que je n’ai pas reconnu les reprises de Sepultura qu’ils jouaient (rires). Je les ai vu 2 fois sur scène. La première fois Roy était dans le groupe et c’était bizarre aussi. C’est cool de venir voir ce que Max fait en ce moment même si c’est étrange pour moi d’aller voir Soulfly en concert car je trouve que Max est devenu une caricature de lui-même. On dirait qu’il ne veut rien faire de neuf. Comme si le temps s’était arrêté en 1996 et qu’il voulait reproduire « Roots » à chaque fois (rires). Il a le talent de faire largement mieux que ça.

« Dante XXI » est un très bon album mais malheureusement sa promotion a été quelque peu sabordée par le départ d’Igor et toutes ces rumeurs de reformation. Comment gères tu cela ?

Nous avons fait une interview avec Metal Hammer en Allemagne. Elle s’est répandue partout sur des sites comme Blabbermouth. Dans cette interview nous expliquons notre situation. Le fait que la reformation est une connerie et que nous sommes là pour promouvoir « Dante XXI » sur scène avec ce line up. Nous clarifions les choses car il ne va rien se passer concernant la reformation. Je pense que cette interview nous a aidé à arrêter tous les potins. Même pour les promoteurs. Lorsque nous avons bookée cette tournée, certains promoteurs s’attendaient au line up classique alors que cela ne se produira jamais (rires). Enfin je ne devrai pas dire jamais, mais en tout cas pas tout de suite ni même l’année prochaine. Nous sommes concentrés sur ce que nous faisons en ce moment et c’est ça la réalité.

Juste avant de partir sur cette tournée vous avez tourné un clip pour le titre Ostia. Peux tu m’en toucher un mot ?

Nous avons filmé les scènes avec le groupe la veille de notre départ pour l’Europe. Nous avons tourné le clip dans un cinéma, en face de l’écran où un film brésilien était projeté. Du coup on voit le film sur nos visages, comme si nous étions dans le film. Cela vient du fait que l’idée autour de « Dante XXI » est venue à partir des B.O que nous avons écrites pour des films au Brésil. Il y a un acteur brésilien dans le clip. Un acteur de Soap Opera et ça ce n’est pas un potin (rires). Il est très connu au Brésil et c’est la première fois que nous faisons appel à un acteur pour un de nos clips. Il joue le rôle de Dante qui déambule dans les rues de Sao Paulo et il dresse un portrait de l’enfer dans le monde d’aujourd’hui. En fait non, c’est un portrait du purgatoire dont il s’agit puisqu’il quitte l’enfer lorsqu’il sort de la station de métro. Il rentre donc ensuite au niveau suivant qui est le purgatoire, que nous imageons avec plusieurs scènes et il finit enfin au niveau supérieur qui est le paradis. L’idée du clip provient des paroles du morceau, qui adaptent les écrits de Dante à notre époque, mais aussi du point de vue du réalisateur Geraldo Moraes, qui est le premier pour qui j’ai écrit avec Igor une musique de film (ndlr : « No Coraçao Dos Deuses »). C’est un clip différent de tout ce que nous avons pu faire et je pense qu’il va être cool.

Depuis l’époque de « Chaos A.D », Sepultura fait parti des rares groupes de metal à proposer des clips intéressants. Est-ce un aspect de la carrière du groupe important pour toi ?

Oui car c’est un autre moyen de communication que nous pouvons utiliser. Le visuel est quelque chose de très fort. Sur Convicted In Life par exemple nous montrons la façon dont les animaux se font tuer pour que l’on se nourrisse. Cela a choqué quelques personnes mais c’est juste la vérité. Ce titre parle également du suicide et de la façon d’éviter ses problèmes sans jamais y faire face et les résoudre. Il ne faut pas détourner son regard sur la boucherie, car c’est de là que provient la viande que l’on mange. La plupart des gens ne veulent rien savoir sur ça car c’est quelque chose de brutal (rires). Mais c’est toujours mieux d’avoir toutes les informations, comme ça tu as réellement le choix de manger ou non de la viande dans le cas présent. Personnellement je sais d’où la viande vient et j’aime en manger. Je n’ai aucun problème avec ça (ndlr : ce qui n’est pas le cas de Derrick qui est un végétarien convaincu). Mais oui je pense que nous utilisons bien la partie visuelle de nos clips pour renforcer le message qui provient de nos paroles.

Quels sont les projets immédiats pour Sepultura après cette tournée ?

Nous avons quelques festivals. Nous sommes confirmés en Slovénie (ndlr : sur le Metalcamp Festival) et peut être sur le Download Festival. On essaie de se mettre sur le plus de festivals possible. Il y en a beaucoup dont la programmation est encore ouverte. Nous avons changé d’agent juste avant cette tournée donc il y a encore pas mal de choses en transition mais ça va couler. Nous allons jouer dans pas mal d’endroits au Brésil, au Canada. Nous avons des offres pour jouer en Inde, au Maroc et en Egypte. Nous voulons jouer au Japon et en Australie. Nous voulons faire une vraie tournée mondiale et nous reviendrons peut être ensuite en Europe à la fin de l’année. Peut être en tournée avec Motorhead, vu qu’ils tournent toujours à cette période de l’année. C’est une tradition chez eux (rires). Pour le nouvel album, pas encore de concept. A vrai dire j’ai juste un seul riff, qui est très bon mais c’est top secret (rires).

Quoi de neuf avec ton album solo ?

Je vais le finir lorsque nous allons rentrer au Brésil en avril et en mai entre 2 tournées. Avec chance le mixage commencera vers juin/juillet mais ça dépend des dates de Sepultura. Il devrait pouvoir sortir dans les bacs vers septembre/octobre. Demain je dois voir les gars du label hollandais Mascot Records. On va décider de quelques dates et ensuite je vais commencer à faire la promotion du disque. Il est possible que je fasse quelques concerts pour cet album mais c’est encore loin. Pour le moment il faut déjà que je finisse l’album et après on verra. Mais il est possible que je constitue un groupe de musiciens pour promouvoir cet album sur scène.

Pour finir de façon plus légère, as-tu quelque chose à dire sur la dernière coupe du monde de Football ?

Non (rires) ! Ca y est, c’est fini (ndlr : en français dans le texte) ? Bon je pense que la France méritait d’être championne. Zidane a été stupide de faire ce qu’il a fait pendant la finale. Les choses auraient été différentes s'il était resté sur le terrain. Putain d’italiens (rires) ! Non sérieusement ils méritaient aussi de gagner car ils ont bien joué. L’Allemagne aussi a fait une belle coupe du monde et le Brésil ne méritait pas de gagner de toute façon. Nous avions notre meilleure équipe du Brésil depuis les années 70 mais ils ne pouvaient rien faire de bon à cette coupe. Est-ce que tu as vu des images du camp d’entraînement au Brésil ? Cela ressemblait à une grosse fiesta. Ils ne bossaient pas. Il y avait des caméras partout, l’entraînement était ouvert au public. Ils vendaient des tickets pour que les fans puissent regarder l’entraînement. Les joueurs ne pouvaient pas faire du boulot sérieux. Tout le monde a cru que tout allait bien se passer rien qu’en mettant tous ces joueurs talentueux ensemble mais cela ne se passe pas comme ça. Mais ça a été une bonne leçon pour nous. Nous avons un nouveau coach en la personne de Dunga. Il fait du bon boulot. On verra bien la suite. Nous allons bientôt commencer les qualifications pour la prochaine coupe du monde en Afrique Du Sud. Mais la France méritait sa victoire sur le Brésil, que puis je dire de plus ? Encore une fois ! 1986, 1998 et 2006 (rires). Merde ! (ndlr : en français dans le texte) 

Merci à Andreas Kisser pour sa sympathie et son franc parlé, ainsi qu'à Roger de Replica Records, Derrick Greene et Andréas le tour manageur du groupe.