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SPOCK'S BEARD

Entretien avec Nick D'Virgilio (chant, batterie, guitare) et Jimmy Keegan (batterie)

15/10/05 - Loges de la Loco - Paris

 

Elle aura eu lieu cette interview de Spock's Beard ! En effet après une interview prévue en début d'année à laquelle Nick n'a jamais donné suite, cette seconde tentative a bien failli tomber à l'eau une nouvelle fois. Le groupe ayant donné un concert exceptionellement tôt à la Loco, les interviews se sont déroulées après le concert. Résultat un Nick à la voix et au corps fatigué et qui de plus ne disposait que de très peu de temps pour se doucher avant de quitter la salle. Le musicien multi casquette a bien été tenté par l'annulation de cette interview, très désireux d'aller prendre une douche, mais a finalement gentillement accepté après que le blagueur Jimmy Keegan m'aide à la convaincre. Interview au caractaire express donc mais dans laquelle on a pu parler tout de même de l'album "Octane", du nouveau live du groupe "Gluttons For Punishment" et des 10 ans de carrière de Spock's Beard.

Salut les gars, quel concert incroyable aujourd’hui ! Bien plus long que celui donné il y a 2 ans. Pourquoi ce concert avait été aussi court ?

Nick : (s’adressant à Jimmy) c’était court ?

Jimmy : Oui, la dernière fois nous avions joué avec le California Guitar Trio et Enchant…

Nick : ah oui, voilà la raison. Nous étions 3 groupes à l’affiche, nous n’avions pas le choix pour des raisons de timing. Aujourd’hui nous étions tout seul, nous avons donc eu l’opportunité de jouer plus de morceaux.

Parlons un peu de Jimmy Keegan…

Jimmy : ouais, cool ! Parlons un peu de Jimmy (rires)!

Es tu un membre permanent de Spock’s Beard aujourd’hui ?

Non. Nick est le batteur de Spock’s Beard. J’aide juste sur les tournées.

As tu joué certaines parties sur « Octane » ?

Non plus. (Regardant Nick) On en a parlé à l’époque je crois. Mais ça ne s’est pas fait. Nick est le batteur de Spock’s Beard, pourquoi avoir 2 batteurs dans le même groupe lorsque l’un d’eux est déjà dedans et est un des meilleurs batteurs du moment.

Nick, sur scène préfères tu être derrière ta batterie ou derrière le micro ?

Nick : Oh j’adore chanter. J’y prends beaucoup de plaisir. Puis sur scène je passe toujours du moment derrière ma batterie, je peux toujours faire certains trucs pendant que je ne chante pas, je pense que j’obtiens vraiment le meilleur des 2 mondes.

Sur « Octane », ton chant s’est bien amélioré, t’es tu concentré majoritairement sur le chant sur cet album ?

Je m’entraîne juste le plus possible. Je chante le plus possible. J’essaie le plus de styles que je peux de façon à faire des choses assez différentes avec ma voix.

Je pense que tu commences à t’émanciper du style Neal Morse…

Je n’essayais pas de le copier sur le précédent, mais c’est cool que tu penses ça.

« Octane » marque un nouveau départ pour le groupe, cet album s’éloigne un peu de ce que vous avez fait par le passé. Va-t-il définir une nouvelle orientation pour le groupe ?

Oui, je l’espère. Tout est différent maintenant. Chaque membre du groupe écrit davantage, et je pense que c’est une bonne chose. Nous allons certainement continuer les choses sous cet angle.

Cet album débute par la pièce A Flash Before My Eyes que j’aime bien, mais dont quelque chose me dérange : toutes les chansons ne présentent que très peu de liens entre elle, l’ensemble n’est pas homogène, pourquoi ?

Ce n’est pas une pièce épique dans la tradition des anciennes de Spock’s Beard. C’est un tas de chansons qui forment ensemble une histoire. Ce que nous avons voulu faire, c’est de pouvoir rendre possible l’écoute de Surfing Down The Avalanche ou She Is Everything de façon indépendante. Ecouter ces chansons seules garde toujours du sens. Si tu isoles la partie centrale d’un de nos vieux classiques épiques, ça n’a aucun sens, tu auras juste un bout de musique sans le reste qui va autour. En fait cette suite est vraiment composée de 6 chansons différentes et totalement séparés, qui se suffisent à elle-même, avec chacune un bout de l’histoire.

Ok et justement quelle est cette histoire ?

C’est un mec qui se fait heurter par un très gros camion à une intersection. Il voit sa vie défiler devant ses yeux. Chaque chanson raconte une période de sa vie, son enfance, son adolescence, sa vie d’adulte avec ses enfants et tout un tas de trucs comme ça. A la fin, avant que tout s’arrête pour lui, il réalise qu’il a eu une très belle vie.

Vous venez de sortir un nouveau live qui s’intitule « Gluttons For Punishment », quel est le sens de ce titre étrange ?

J’ai écrit une explication de ce titre sur notre site Internet. Le sens est : nous continuons de tourner ensemble en tant que Spock’s Beard. Nous ne faisons pas beaucoup d’argent dans ce groupe. Nous sommes juste une bande de gars dans un bus voyageant à travers l’Europe. Nous partageons tous la même douche…

Jimmy : (d’un air faussement sérieux) séparément !

Nick : oui séparément (rires). Nous mangeons de la viande et du fromage en guise de petits déjeuner tous les jours. Nous ne sommes toujours pas un groupe riche, malheureusement. Je garde mes doigts croisés pour que cela change mais tu sais, nous venons juste ici pour jouer notre musique aux gens, et bien que nous ne vivons pas dans des conditions idéales, nous venons toujours le faire. Un « Glutton For Punishment », c’est quelqu’un qui fait les choses qu’il aime pour peu ou pas d’argent. C’est l’idée du titre.

Depuis que le format DVD est arrivé, les albums live sont en voie de disparition. Etait ce un souhait cher au groupe de sortir encore ce genre d’album ?

En fait c’est la maison de disque et plus particulièrement son propriétaire Thomas qui a eu l’idée principale. J’ai juste dit que si nous devons sortir un album live il doit être bon car ça n’a jamais été le cas auparavant. Tous nos précédents live manquent de qualités. Nous nous sommes assurés que ce live soit bien enregistré, de disposer de plusieurs shows de façon à choisir les meilleures chansons et de faire un bon mixage de façon à ce qu’il sonne bien. Je pense que nous avons réussi.

Avez-vous des projets de DVD ? Les gens doivent voir ce à quoi ressemble ce groupe en concert par leurs propres yeux…

Pourquoi pas, on verra ce qu’il se passe. Peut être sur la prochaine tournée. Il n’y a pas eu de possibilité sur celle ci.

« The Light », votre premier album a été réalisé il y a déjà 10 ans, l’occasion de revenir sur la carrière de Spock’s Beard avec tes commentaires…

10 ans ? Ah oui c’était en 1995.

The Light : Bien. C’est notre premier album. Il sonne comme un premier album. Il y a pleins de choses bonnes dedans mais je ne l’écoute pratiquement jamais car le son a mal vieilli. Vraiment de bonnes parties dedans cela dit, ça me rappelle certains bons souvenirs.

Jimmy quelque chose à rajouter ?

Jimmy : Oh c’est un peu genre Broadway (rires). Mais c’est très neuf pour moi, je découvre. Du genre, tiens Jimmy joue cette chansons, et moi : ok (rires).

Beware Of Darkness : Nick : J’adore cet album, entre autre parce qu’il a été mixé par Kevin Gilbert qui est mort depuis. Il a un sens très spécial pour moi du coup. Il a un son très cool. Je pense également que cet album est le plus progressif de l’histoire de Spock’s Beard. Pas de pop dans cet album, juste du vrai rock progressif. Kevin a contribué à rendre cet album un peu plus spécial.

Kindness Of Strangers : Un de mes favoris, parmi les vieux albums de Spock’s Beard. Il a introduit le côté pop/rock dans le groupe. C’est un bon album. Beaucoup de belles mélodies dessus.

Day For Night : Encore une fois un bon album mais vraiment pas un de mes préférés. Il sonne bien, le groupe progresse dessus mais je le considère davantage comme un album de transition. Des moments très bons, mais définitivement pas un de mes albums favoris.

V : Un des mes favoris ! Le groupe a commencé avec celui là à vraiment être ensemble. Beaucoup de progression, plus de métier dans les concerts.

Jimmy : il y a At The End Of The Day dedans, un de mes titres favoris.

Snow : Nick : Hum, je l’adore. Je pense qu’en tant que musiciens, le groupe a vraiment botté des culs sur celui là. Toutes les parties instrumentales sont superbes. De belles mélodies, j’ai commencé à chanter davantage sur cet album.

Neal m’a dit cette semaine en interview que cet album a été difficile pour lui à terminer…

Oui parce qu’il savait déjà qu’il allait quitté le groupe. Moi cet album je l’aime.

Feel Euphoria : Personnellement je pense vraiment que cet album est cool. On a commencé à faire des choses différentes de celles du passé. Il est spécial car c’est notre premier sans Neal. Il montrait que le groupe pouvait continuer, ne pas se résigner après ce départ. Je pense qu’il y a vraiment de très bonnes chansons dessus.

Octane : Je pense que c’est la meilleure chose que nous ayons faite jusque là. Aujourd’hui le groupe est vraiment ensemble.

Un grand merci à Nick D'Virgilio pour sa gentillesse et sa compréhension ainsi qu'à l'attachant Jimmy Keegan pour son aide et à Roger Weissier de Replica Records. Merci également à Alex Mitram pour les photos.