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STONE SOUR

Entretien avec Roy Mayorga (batterie)

31/10/06 - Loges du Bataclan - Paris

 

Intégré officiellement dans Stone Sour depuis un semestre, Roy Mayorga est aujourd'hui heureux et en pleine confiance. C'est donc en toute décontraction que nous avons abordés ensemble cette année 2006 particulièrement chargée pour lui avec bien sur Stone Sour mais aussi ses autres projets.

Salut Roy ! Tout d’abord comment cela se passe avec ce groupe ?

Putain de bien (rires) ! C’est super. Je suis bien dedans, je me sens chez moi, 6 mois après la dernière fois que nous avons parlés ensemble. La vie est belle, la vie est super !

On peut vraiment dire que l’année 2006 a été ta renaissance artistique : la tournée avec Sepultura, l’album de Stone Sour, les festivals d’été, le Family Values aux Etats-Unis et bientôt encore une grosse tournée américaine avec le Music As A Weapon Tour. Ca a du être une année palpitante pour toi, non ?

Effectivement, je ne peux vraiment rien demander de plus. Ca a été une année géniale et chargée. Ca fait depuis le mois de janvier que je suis occupé en permanence. Je suis plus que prêt (rires). J’ai commencé à me préparer pour la tournée avec Sepultura en janvier, puis je les ai rejoint au Brésil en février pour répéter avec eux. Entre les 2 j’ai enregistré l’album de Stone Sour en 4 jours (rires), et je suis avec eux depuis la fin de la tournée Sepultura.

Au moment où tu as donné un coup de main à Sepultura personne ne savait qu’Igor Cavalera allait définitivement quitter le groupe. Si à l’époque tu avais su cela, serais-tu aujourd’hui le batteur permanant de Sepultura ?

Nous savions tous déjà qu’il allait partir, mais il n’avait pas été très clair la dessus. Malheureusement c’est arrivé. Je pense que si rien ne s’était passé de mon côté avec Stone Sour, je serai sans doute resté avec Sepultura. Si on me l’avait proposé à ce moment précis, je serai probablement resté.

En parlant de Sepultura tu as d’ailleurs assisté aux retrouvailles scéniques de Max et Igor dans un concert de Soulfly (ndlr : le 10ème concert hommage à Dana Wells, le beau fils de Max Cavalera) où tu as également joué le titre No Hope = No Fear. Raconte moi un peu tout ça ?

C’était énorme mec ! Rien que le fait de sentir l’énergie d’être à nouveau sur scène avec Max était super. C’était comme si nous n’avions jamais perdu notre osmose. Il y avait beaucoup de regards sur scène entre nous, c’était cool. Pour lui aussi ça a été un sacré trip mais ce n’est rien en comparaison du fait qu’il a rejoué avec son frère immédiatement après ça. C’était le gros truc de la soirée pour tout le monde. Pour moi, les fans, Igor, Max. Il y avait beaucoup d’émotions. Personnellement d’avoir assisté à ça du côté de la scène c’était vraiment extrêmement cool. Il n’avait pas joué ensemble depuis 10 ans, quelque chose comme ça.

Et en même temps tu es très proche de Derrick Greene, donc tu n’espères pas forcement une reformation du groupe n’est ce pas ?

Je suis sur que cela va arriver à un moment ou un autre. Ca serait dommage de voir Derrick partir si la reformation a bien lieu car je l’adore. Je les adore tous, j’aimerai qu’ils puissent tous être amis. Ca arrivera peut être un jour. Derrick est un type bien, Paolo est super, Andreas, Igor et Max sont géniaux. Ils sont tous cool putain ! Avec chance cela pourra fonctionner entre tout le monde, ils pourront tous être amis. Ce serait vraiment bien.

Au passage tu as aussi rejoué avec Soulfly avant ce concert. Par exemple je t’ai vu sur scène avec eux au Graspop pendant la jam de percussions…

Ouais c’est une des premières fois que nous nous sommes revus avec Max. La première fois a eu lieu juste avant ça en Italie. Nous n’avions pas parlé ensemble depuis 3 ans et je suis venu taper à la porte de son bus. Il me voit : Hey ! Comment ça va ? C’était de bonnes retrouvailles, très cool. Et c’était bon de jammer un peu avec eux.

Bon parlons de Stone Sour maintenant. La dernière fois tu m’avais dit que tu pouvais exprimer un autre côté, plus rock, de ton jeu avec ce groupe. Après écoute de l’album, je dois dire que je suis d’accord avec toi dans une certaine mesure, mais en même temps il y a beaucoup de parties où tu joues toujours de manière très dure et intense sur ta batterie. C’est plus fort que toi ? Tu ne peux pas résister ?

C’est juste ma façon de jouer mec (rires). Soulfly est un groupe de metal avec une influence world music. Sepultura c’est du thrash très direct et Stone Sour est un groupe de rock. Je peux assurément m’exprimer davantage avec Stone Sour. Il y a plus de dynamique, je peux jouer calmement, je peux jouer avec force. Tu verras ce soir, c’est un set bon et varié.

A ton avis quelles sont les raisons principales qui ont poussées les gars du groupe à t’engager, sans même essayer un autre batteur ?

Je ne sais pas vraiment. Ils voulaient sans doute quelqu’un qui soit dans le coin. Ils me connaissent tous de Los Angeles. Ils savent de quoi je suis capable. Ils ont senti que j’étais l’homme de la situation. Techniquement ils m’ont jeté aux loups, du genre : voici nos chansons, joue les ! Ca a bien fonctionné. Ils l’ont su tout de suite. Ils m’ont dit qu’ils savaient que je serai le bon dès que je suis rentré dans la pièce. J’ai été soufflé d’entendre ça. Mais je n’y ai jamais vraiment réfléchi. Tout ce que je sais c’est que j’ai donné tout ce que j’avais à ce moment là et que je continue à faire cela tous les jours et tous les soirs. Je donne tout ce que j’ai.

Peu de gens le savent mais tu n’es pas seulement batteur. Tu sais jouer de la guitare, de la basse, du piano et tu es compositeur de musique de film. Vois tu une possibilité d’apporter ta contribution à la composition des futurs albums du groupe ?

Oui, je le ferai. Sans aucun doute. Avec Soulfly je voulais également composer mais c’était impossible. Mais ce n’est pas grave, ça m’allait très bien. Cela serait peut être différent aujourd’hui, mais c’est le groupe de Max. Il en fait ce qu’il veut. Il me demandait juste de jouer ce que je voulais à la batterie, c’est tout. C’est ce que j’aime à propos de Stone Sour. Je vais avoir la possibilité de contribuer davantage. Ils le veulent d’ailleurs. C’est une situation plus ouverte, je ne peux rien attendre de plus d’un groupe.

Et en sachant jouer tous ces instruments, as-tu déjà songé à faire un album solo ? Peut être même que tu sais chanter ?

(Rires) Je ne peux pas chanter. Enfin si, je peux mais je ne suis pas très bon. J’ai déjà pensé à un album solo. Ce serait quelque chose qui sera orienté vers les percussions orchestrales, quelque chose de très sombre, ambiant, triste et en colère. Avec beaucoup de percussions type world music comme du Kodo par exemple. Pas vraiment de set de batterie rock. Uniquement des percussions symphoniques. Tout est déjà dans ma tête, j’ai juste besoin de le sortir de là maintenant (rires). Je pense que lorsque Corey et Jim iront rejoindre Slipknot et que Stone Sour sera donc en pause, je commencerai à travailler sur ce projet. Tu peux t’attendre à voir un album solo de ma part dans 2 ans ou même un an et demi. J’ai commencé à travailler quelques idées depuis déjà 3/4 ans.

Pendant le prochain break de Stone Sour tu te remettras également à la musique de film et à la production de groupe ?

Pour les films je n’ai plus le temps depuis que j’ai rejoint Stone Sour. Mais je m’y remettrai une fois que le groupe prendra une pause. Par contre je ne reprendrai pas la production. Je préfère faire mon truc au lieu de travailler avec d’autres groupes. A ce moment précis de ma carrière et de ma vie, je préfère travailler pour moi-même. Je pense que je me dois bien ça maintenant (rires).

Evidemment tu n’as pas participé à la création de cet album de Stone Sour « Come What(ever) May ». Tu étais juste là pour les aider car ils n’avaient plus de batteur. Y a-t-il certains éléments que tu aurais aimé changer ?

Ouais je pense. Mais j’ai déjà changé pas mal de petites choses concernant mon jeu. Il y a des trucs différents à la batterie en live par rapport à l’album, j’ai changé quelques parties.

Même par rapport à la tournée des festivals en juin dernier ?

Oui je pense car j’étais à ce moment là encore en plein développement avec ce groupe. Nous avons parcouru beaucoup de chemin depuis le Graspop. Nous sommes bien plus précis et meilleurs en tant que groupe désormais. Nous nous connaissons bien mieux. A l’époque nous formions réellement un groupe depuis même pas un mois. Lorsque tu nous as vu à Donington, c’était mon premier concert avec eux (rires). C’est vraiment un sacré truc lorsque tu fais ton premier concert à Donington (rires). Nous avions juste répété pendant 3 semaines avant cela. Ca sonnait déjà bien, mais lorsque j’écoute le concert de Donington et que je le compare avec celui d’hier, nous sonnons bien mieux aujourd’hui. C’est normal, ça doit se passer ainsi. Evidemment nous étions déjà précis, mais nous sommes bien plus décontractés aujourd’hui. Tout le monde est plus dans le coup, dans le flow. Les rouages tournent vraiment bien. Au début nous jouions vraiment trop vite. Je jouais toutes les chansons rapidement. Tu me connais. Je suis un batteur de thrash, j’ai toujours envie d’accélérer (il mime des rythmes de batterie agressifs). Pour moi c’est un défi de jouer plus lentement. Jouer avec un groove plus rock, c’est un défi pour moi. Les premières fois que nous avons joué Through Glass je jouais le morceau beaucoup trop vite (il mime la partie). Maintenant je le joue davantage comme cela (il mime la même partie plus lentement) avec un meilleur rebond un peu comme je le jouais en studio. Tu verras ce soir, il y aura plus de nuances dans mon jeu que lors du Graspop.

Le groupe marche tellement bien en ce moment, pensez vous faire un DVD histoire d’immortaliser cet élan ?

Non je ne pense pas. Il est encore trop tôt dans la carrière du groupe pour faire ça. Nous n’en n’avons même pas parlé ensemble donc ça n’arrivera pas de si tôt. Mais il y a 2 de nos chansons sur le DVD du Family Values avec Korn (ndlr : sortie le 26 décembre).

Même si Stone Sour n’est pas un groupe politique, il y a tout de même un message très clair derrière la chanson Come What(ever) May. Essayez vous de montrer un visage plus politique en vue des élections parlementaires qui auront lieu le 7 novembre aux USA ?

Je ne pense pas que c’était quelque chose d’intentionnel de la part de Corey, je pense que c’est juste arrivé comme ça. En fait il s’agit dans cette chanson de faire un discours au monde entier à propos de l’état actuel des Etats-Unis. Je devrais m’arrêter là (rires). Nous informons juste les gens du fait que nous ne sommes pas heureux de ce qui se passe là bas.

Quelque chose de plus mystérieux par contre. Qu’est ce que la suite de chiffres 30/30-150 signifie ?

Je ne peux pas te le dire. Si je te le dis, tu devras mourir (rires). J’ai juré de garder le secret. J’ai juré à Corey que je ne le dirai à personne (rires). Continuez tous de vous poser la question (rires).

Quoi de neuf avec Asesino ? La dernière fois tu m’as dit que tu tournerais sans doute avec ce projet de Dino Cazares …

J’ai fais des orchestrations sur quelques morceaux de leur album. Au passage il y a des chances que le groupe signe sous peu un contrat avec un label pour sortir l’album. Je ne veux pas dire de conneries, mais je pense que cela va arriver. L’album devrait sortir d’ici quelques mois. Quand je ne serai pas en train de tourner, je devrai effectivement collaborer avec eux lors de leur concert. Je porterai un masque et je jouerai du clavier (rires).

En tant que gars qui a grandi dans le Queens à New York, je suppose que tu as du être attristé par la fermeture ce mois ci du CBGB’s…

Oui. J’ai entendu par des mecs que je connais qui travaillaient là bas qu’il était possible de repartir avec quelques bouts du CBGB’s en souvenir. Tu pouvais prendre un bout de scène, un bout du bar. En réalité j’ai même un ami à moi qui a emporté avec lui un des WC du CBGB’s (rires) ! Il a un WC du CBGB’s dans sa cuisine (rires).

As-tu des souvenirs de ce club mythique à partager ?

J’ai énormément de souvenirs de ce club. J’y ai joué un de mes tous premiers véritables concerts avec un de mes premiers groupes, il y a 20 ans lorsque j’avais 16 ans. J’ai également travaillé là-bas quelques années en tant qu’ingénieur du son. J’ai joué là bas pleins de fois. C’était le terrain d’élevage de tous mes groupes favoris. Les Ramones, Blondie, Television. Tous les groupes de New York que tu peux imaginer viennent de là bas. Richard Hell, Suicide, New York Dolls, Dead Boys. Tout le monde a joué là bas. Sans cet endroit, cette scène n’aurait jamais existée. C’était une partie vraiment importante de New York. Je suis très triste de la voir partir car c’est une des dernières choses qui restaient de mon enfance à New York. Ca me bouleverse vraiment de ne pas avoir pu passer du temps là bas lors de mes vacances. Je n’ai jamais eu la chance de revoir ce club et maintenant je ne le verrai plus jamais. J’ai voulu jouer là bas avec Stone Sour. J’ai essayé en août mais ça ne s’est pas produit.

Remerciements à Roy "Maurice" Mayorga pour sa sympathie et sa gentillesse ainsi qu'à Sarah et Karine de Roadrunner.