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TYPE O NEGATIVE

Entretien avec Kenny Hickey (guitare, chant)

22/06/07 - Graspop Metal Meeting - Dessel

 

On pouvait les croire morts et enterrés, mais Type O Negative c'est comme la mauvaise herbe : ça finit toujours par pousser. Après la sortie d'un excellent "Dead Again", le groupe de Brooklyn était sur les routes européennes cet été. L'occasion d'attraper le jovial Kenny Hickey, fidèle à la réputation d'humour décallé du groupe, pour parler de ce nouvel album, de son autre groupe 7th Void et de se tapper une bonne tranche de rigolade en se remomerant Dimebag Darrell.

Salut Kenny ! Tout d’abord quelles différences majeures as-tu observé depuis que vous avez signé chez SPV ?

Je pense qu’au moment où nous avons commencé à vouloir quitter Roadrunner, nous ne voulions plus sortir d’albums pour ce label. Ils avaient tout un tas de gros groupes, et ils ne soutenaient plus Type O Negative. La différence principale est que nous sommes une des priorités chez SPV. Ils nous traitent très bien. Ils font évidemment du bon boulot. La plupart de nos fans savaient que le nouvel album allait sortir et il s’est donc bien vendu. Je crois que nous en avons vendu 22 000 exemplaires la première semaine pour atterrir à la 27ème place du classement américain. C’est notre meilleur classement dans les charts. Je ne peux pas me plaindre ! Mais nous sommes des putains de dingues et maintenant ils vont devoir faire avec nous (rires).

Pourquoi est ce à chaque fois aussi long pour que le groupe sorte un nouvel album ?

Ca ne nous prend pas toujours autant de temps. D’habitude ça nous prend 3 ans pour sortir un nouvel album. Pour celui-ci ça a pris plus de temps, car nous avons eu tout un tas de combats et de problèmes intérieurs dans le groupe pendant 3 ans. Peter a eu quelques soucis. Il a été convoqué devant le juge, il a passé quelques temps en prison. Ce genre de merde quoi. A la fin de la tournée « Life Is Killing Me », il nous a fallu plus d’un an avant de pouvoir nous mettre à faire de la musique. Ca a été un long processus de commencer à développer quelques idées.

Tu mentionnais les problèmes rencontrés par Peter Steele ces dernières années. As-tu pensé à un moment que cela pouvait être la fin du groupe ?

Mec, j’y pense chaque jour en me levant le matin. Encore aujourd’hui. Nous avons failli ne pas pouvoir venir jouer ici (ndlr : au Graspop Metal Meeting). Chaque jour arrive une excuse pour que cette tournée tombe à l’eau. Le chauffeur de notre tourbus a foutu le camp aujourd’hui. Il se plaignait de nous car il nous trouvait cinglés. Il en avait marre de nous entendre hurler en permanence dans le bus et l’empêcher de dormir. Le propriétaire de la compagnie a voulu nous reprendre notre bus. Et il n’y a plus d’autres tourbus disponibles en cette saison. Ils sont tous pris. C’est pourquoi nous avons bien failli ne pas pouvoir venir jouer aujourd’hui. Ca te donne un exemple de ce qu’est la routine quotidienne de Type O Negative. Tout est toujours à 2 doigts de se barrer en vrille.

Vous avez toujours été connus pour avoir un sens de l’humour un peu particulier, mais vous avez quand même fait fort il y a quelques années, lorsque vous avez mis en 1ère page de votre site officiel une tombe avec écrit « R.I.P Peter Steele »…

Ha oui ! Là fois où nous avons fait semblant que Peter était mort. Mais tu sais quoi ? Ce gros con l’a cru aussi (rires) !

A vrai dire beaucoup de fans ont cru qu’il était vraiment mort…

Ouais c’était le but. C’est juste pour nous foutre de la gueule du monde. Aucune autre raison.

Parlons un peu de « Dead Again », qui est selon moi votre meilleur album depuis « Bloody Kisses »…

Pour moi c’est notre meilleur album depuis « World Coming Down », qui est un album que j’adore. Mais c’est cool que tu aimes « Dead Again ».

D’où est venu cette inspiration retrouvée ?

On peut plus parler de désespoir plutôt que d’inspiration. On s’est réuni avec Johnny et Peter et nous avons mis 6 mois à développer les morceaux pendant que Josh bossait sur le DVD. Nous n’avions rien écrits à part Peter qui avait déjà composé le début de September Sun. Tout le reste est venu de façon spontanée en souffrant ensemble 7 heures par jour, 6 jours par semaine dans un studio merdique. L’endroit était horrible. C’était dans le pire quartier du Queens (ndlr : district de New York). Parfois il y a un truc qui explose et les gens deviennent fous et courent de partout. Un matin en allant au studio, j’ai failli marcher sur une merde humaine qui traînait dans l’escalier (rires). Bref nous avons battis cet album assez librement en jouant quelques notes et en voyant ce qui fonctionnait.

Je trouve que vos influences hardcore et doom prennent le dessus sur le côté gothique dans « Dead Again ». Etiez vous en colère ?

Non, c’est juste que c’était voulu. Nous avons toujours voulu faire un album plus hardcore pour retrouver l’état d’esprit que nous avions au début. Mais à chaque fois, ça se terminait avec toutes ces parties super lentes (rires). Cette fois ci, nous avons réussi à incorporer plus d’éléments hardcore dans l’album. La seule intention que nous avions en entrant en studio était d’élever le tempo. De changer de rythme de façon plus extrême en passant directement de trucs rapides à des parties très lentes.

En intitulant votre album « Dead Again » voulez vous dire en réalité que le groupe a subi une sorte de renaissance ?

Non ! On veut plutôt dire que certains membres du groupe auraient du mourir il y a un bout de temps (rires). Mais par un phénomène naturel anormal, ils sont encore en vie !

Tous vos titres d’album ont toujours été amusants à leur façon…

Ouais, et sérieux en même temps.

Cet album possède également un côté plus épique avec plus de solos de guitare et de claviers. Etait ce quelque chose de voulu ?

Non. En fait tout est parti d’une partie assez longue sur l’album où nous avons commencé à jammer pendant des heures. Il y a certains morceaux de cet album que nous avons joué dans des versions faisant une heure. C’est parti de September Sun à la base. Comme je t’ai dit, l’intro était déjà écrite avant nos répétitions mais la fin a été complètement improvisée. Nous avons joué ce morceau pendant une heure, je faisais un solo, Josh arrivait et faisait un solo. Nous avons voulu garder cet élément par la suite car en studio tu dois planifier les choses. Avoir le contrôle sur ce que tu fais. Ca ne peut pas finir en une jam chaotique de Type O Negative (rires). Mais nous avons retenus cet élément.

Du coup, faite vous quelques jams sur scène ?

Oui. Nous jouons une version rallongée de These Three Things qui doit durer environ 15 minutes. Et les fans font : hey ! Arrêtez de jouer les nouveaux morceaux ! Mec nous jouons juste une chanson qui dure 15 minutes ! Enfin nous jouons aussi Profits Of Doom. En tout ça ne fait que 20 minutes de nouvelle musique.

D’où est venue l’idée de la pochette ?

C’est Raspoutine ! Cette idée m’est venue il y a quelques années. Je tournais au speed en permanence à l’époque. Je buvais beaucoup aussi. Tout le monde a essayé de tuer Raspoutine en lui administrant divers poisons, mais sans succès ! Un peu comme pour Peter en fait (rires) !

Qui fait la voix féminine sur Halloween In Heaven ?

C’est Tara du groupe Lycia. C’est un groupe gothique américain. On est tous fans depuis longtemps. Ils ont même fait une tournée avec nous il y a quelques albums. Je ne sais plus trop quand mais c’était il y a longtemps (ndlr : en 1995). Nous avons joué ce titre en live avec Tara à Phoenix. C’était super car lorsqu’elle n’est pas là, c’est moi qui dois me taper la voix de gonzesse (rires) ! Personne d’autre ne veut le faire alors je le fais, mais je déteste ça. On ne joue pas ce titre en ce moment, mais ça arrive parfois.

Vous avez sorti l’année dernière le DVD « Symphony For The Devil » qui aurait pu être très bon mais dont la partie live est malheureusement gâchée par une qualité sonore et visuelle moyenne…

Pour un concert de Type O Negative en festival, la qualité est très bonne tu sais (rires) !

Je me souviens que Roadrunner devait sortir il y a quelques années un DVD live du concert au Dynamo, mais au final il n’est jamais sorti…

Je sais qui possède ce métrage. Le promoteur du Dynamo a ça sous le coude. Il se pourrait qu’il sorte prochainement. Ca sera peut être notre prochain DVD avec encore quelques scènes démentes en coulisse. Mais nous devons d’abord voir la bande. Il s’agit de notre concert au Dynamo 97, la grosse édition avec 30 000 personnes. Nous devons récupérer cette bande au promoteur du festival.

Qu’est ce que ce « Beinsonhoist Lesbian Choir » qui est toujours crédité sur vos albums ?

C’est une blague de Peter. C’est juste nous en fait. Brooklyn est une région immense de New York avec environ 16 grands quartiers dont Beinsonhoist.

Ca fait un bon moment que vous n’êtes pas venu jouer sur Paris. Je pense que la dernière fois c’était avec Machine Head en 1999…

Ouais il y a un moment. Mais nous jouons demain en France au Hellfest.

Oui mais c’est un festival. Allez vous revenir en Europe pour une tournée en tête d’affiche ?

C’est déjà une tournée en tête d’affiche pour nous ! Nous faisons beaucoup de festivals, mais la plupart de nos dates sont des concerts en tête d’affiche. Nous en avons fait en Estonie, en Finlande, en Russie, en Pologne etc. Le seul projet que nous avons pour le moment est de jouer avec Danzig pendant l’automne, aux alentours d’halloween.

Tu joues toujours avec Danzig d’ailleurs ?

Oui. C’est pour ça que ça serait cool pour moi, je pourrai me faire le double (rires) ! Ensuite il est possible que nous venions faire une tournée européenne pendant l’hiver.

Peux tu me parler du groupe 7th Void que tu as fondé avec Johnny Kelly ?

Ouais c’est du hard rock très direct. Dans un style vieille école, assez brut et énergique. Assez influencé par Black Sabbath. J’adore Type O Negative mais je fais parti de ce groupe depuis toujours. C’est pourquoi avec Johnny on a décidé de créer 7th Void, parce qu’on en a ras le cul de jouer de façon aussi lente (rires) ! Nous avons des projets avec ce groupe. Tout est en suspens actuellement car nous sommes occupés avec Type O Negative. Mais dès que nous rentrons à la maison, nous sommes libres pendant 3 semaines. Il me reste quelques vocalises à faire, ça devrait me prendre 5 jours. Il reste également quelques solos à enregistrer. En septembre, lorsque Vinnie Paul sera rentré chez lui après la tournée de HellYeah, on prend l’avion avec Johnny pour le Texas afin de mixer l’album avec Vinnie Paul.

En parlant de Vinnie, je demande souvent à des musiciens qui ont connu Dimebag de raconter une histoire amusante sur lui afin de lui rendre hommage. Comme Type O Negative a tourné à maintes reprises avec Pantera, je suppose que tu dois avoir quelque chose de marrant à raconter…

Tu rigoles ou quoi ? J’ai une tonne d’histoires (rires) ! Il y avait toujours des trucs étranges qui atterrissaient sur scène pendant les concerts de Pantera. Tout le monde jetait des trucs. Un soir, il y a carrément eu un calamar mort entier qui est atterrit sur scène ! Dimebag l’a conservé, et le soir suivant, alors que nous étions en train de jouer, il est venu sur scène et l’a enroulé autour de mes pompes (rires) ! J’étais en mauvaise posture. Il jouait avec mes jambes en se servant du calamar comme d’une corde (rires) ! C’était en 97 ou peut être en 95. C’était lorsque nous étions en ouverture de Pantera pendant 16 semaines. Tu peux imaginer la folie de cette tournée. Lorsque nous avons joué à Las Vegas, nous leur avons jeté dessus 1000 rouleaux de papier toilette sur scène ! Il y en avait partout sur scène et sur le matos. Il y a un soir où nous n’avons pas arrêté de nous chasser l’un et l’autre. On a du se tacler mutuellement sur scène pendant une heure. Voilà ce à quoi le public a eu droit ce soir là (rires) ! A un moment il a couru vers moi et j’avais une bouteille de ketchup à porté de main. Je lui ai vidé entièrement dans la tronche (rires) ! Il avait les yeux complètement brûlés (rires) !

Merci à Roger de Replica et à Frank de Petting Zoo ainsi qu'à Kenny pour sa sympathie.