Warning: main(http://heavymusic.free.fr/menu.htm) [function.main]: failed to open stream: Network is unreachable in /mnt/104/sdb/8/3/heavymusic/interview/itwgatheringrepu/itwgatheringrepu.php on line 26

Warning: main() [function.include]: Failed opening 'http://heavymusic.free.fr/menu.htm' for inclusion (include_path='/mnt/104/sdb/8/3/heavymusic/include:.:/usr/php4/lib/php') in /mnt/104/sdb/8/3/heavymusic/interview/itwgatheringrepu/itwgatheringrepu.php on line 26

 

THE GATHERING

Entretien avec Anneke Van Giersbergen (chant) et Frank Boeijen (claviers)

24/02/06 - Hotel Général - Paris

 

The Gathering aura beau avoir sorti au moins un produit chaque année depuis 2002, cela fait maintenant 3 ans que le dernier album du groupe "Souvenirs" est sorti. Le groupe nous revient donc avec un somptueux album, en réaction opposée à son prédécesseur, et qui marque la première réalisation du groupe avec Marjolein à la basse. Cette longue interview, où le groupe parle en profondeur de la création de "Home", a été réalisé le même jour avec Anneke et Frank, mais séparément. Le dialogue ci dessous a donc été monté selon la suite logique des questions prévues au départ.

Vous avez donné la semaine dernière 2 concerts en Hollande, pouvez vous m’en parler ?

Frank : C’était bien. En réalité c’était des concerts d’échauffement pour la prochaine tournée. C’était vraiment bien car cela faisait très longtemps que nous n’avions pas joué. Plus d’un an en fait.

Pas vraiment, vous avez joué en mai 2005 pour filmer le DVD…

Frank : Oh oui bien sur, le DVD. J’oublie toujours de mentionner ce concert car le dernier concert que nous avons donné pour la tournée précédente était en décembre 2004. Mais oui tu as raison c’était un concert également. Bref, c’était vraiment bien de pouvoir jouer au public 3 nouvelles chansons du nouvel album. Elles ont été plutôt bien accueillies ce qui est cool.

Quelles chansons avez-vous joués ?

Frank : Les 2 premières de l’album Shortest Day et In Between et un morceau plus long du milieu de l’album qui s’appelle A Noise Severe.

Anneke : C’était vraiment bien pour nous de rejouer ensemble. Car cela n’était pas arrivé depuis longtemps avant le concert de l’année dernière en mai. Nous étions tellement heureux de jouer à nouveau ensemble que l’on se moquait un peu de ce qui allait arriver (rires). Mais bien sur ça a été vraiment bien car les salles ont été complètes, les gens sont vraiment venu pour nous voir à nouveau, c’était vraiment passionnant. Tout s’est bien passé, le set a bien fonctionné, les nouvelles chansons se sont bien mélangées aux plus anciennes. On attend donc maintenant la tournée.

Généralement, le groupe change tout le temps de producteur. Cette fois vous avez fait appel à Attie Bauw, qui a déjà produit par le passé votre chef d’œuvre « How To Measure A Planet ? ». Pouvez vous m’expliquer ce choix ?

Frank : Nous aimons tout simplement sa façon de travailler. Il a toujours beaucoup de bonnes idées. Particulièrement pour cet album, il savait très bien ce qu’il voulait faire. Par exemple il a eu l’idée de ne pas enregistrer cet album dans un studio conventionnel. Il nous a dit : bien, évidemment nous allons enregistrer un album, mais nous pouvons faire quelque chose de vraiment différent. Il faut trouver un endroit ou un espace où nous pouvons bâtir notre propre studio pour en faire une sorte de laboratoire. Ca pouvait être n’importe quoi : une villa, une maison, un bar, même une ferme. Nous avons finalement finis dans cette petite église, cette petite chapelle située dans le sud de la Hollande. Nous avons donc commencé à apporter notre matériel et nos affaires là bas et à construire le studio. Je pense que c’était une très bonne idée car cela nous a mis dans une meilleure atmosphère pour enregistrer l’album.

Mais comment avez-vous investi cette église ? Vous ne l’avez pas acheté quand même (rires) ?

Frank : Non, non ! En fait, auparavant c’était une église, il y a encore 80 ans. Après cela c’est devenu pendant un bon moment un entrepôt. Evidemment le décor est resté intact, cela ressemble toujours à une église. Il y a 10 ans, l’endroit a été acheté par un propriétaire qui a commencé à louer l’endroit pour en faire un atelier mais aussi un endroit pour des troupes de théâtre. Il y a déjà eu des enregistrements faits là bas avant nous, avec des musiciens jazz. Par contre nous avons été le premier groupe de rock a pénétré l’endroit. Nous avons loué le matériel, même si évidemment nous possédions déjà pas mal de choses nous-mêmes, nous avons tout mis à l’intérieur de la pièce vide pour faire notre studio, puis ensuite nous avons tout ressorti pour relaisser la pièce vide car nous étions juste locataires.

Anneke : C’était vraiment bien de louer cette petite église. L’atmosphère là bas était tout simplement merveilleuse, agréable et paisible. C’était dans un petit village, donc quand tu sortais te balader, il n’y avait rien d’autre que de l’eau, des arbres et des prés. C’était vraiment sympa. De plus cela nous permettait de ne pas être distraits par des éléments extérieurs. Nous travaillions donc sur notre musique jusqu’à ce que nous soyons vraiment fatigués, ensuite nous regardions un film et nous allions dormir. Le lendemain matin nous nous remettions au travail et ainsi de suite. C’était vraiment excellent pour nous de pouvoir se concentrer comme cela.

Ce village était situé près d’Amsterdam je crois non ?

Anneke : Non pas du tout ! C’était près de Nijmegen, où l’on vit. Nous avons pu rentrer passer la nuit chez nous quelques fois, c’était vraiment agréable.

Quel est le sens de ce titre « Home » ?

Anneke : (elle se retient d’éternuer et marque un temps d’arrêt) oh désolé, je suis très intéressé par ce que tu dis tu sais…

Oui ne t’inquiète pas je vois que tu es malade, dans une semaine tu devrais avoir du beau temps (ndlr : le groupe embarque sur une tournée sud américaine le 3 mars)…

Anneke : Oh oui ! Je suis impatiente d’avoir du soleil. Je suis malade depuis une semaine (rires). Je parlais de quoi donc ? Ah oui le titre « Home » ! Ce titre peut signifier beaucoup de choses tu sais. Tout d’abord l’endroit où était situé le studio mais également la façon dont nous y avons travaillé faisaient que nous nous sentions vraiment à la maison. Se retrouver tous ensemble, près de nos maisons nous donnait vraiment un sentiment d’être chez soi. Même pour toi en tant qu’auditeur tu dois te sentir plus dans ton univers car la musique et les paroles sont beaucoup plus ouvertes et libres et tu peux donc mettre dans l’album tes propres pensés et ressentir tes propres émotions et impressions, te faire ta propre interprétation. C’était très important pour nous de faire cela. Je pense que le titre s’adapte bien à tout ça.

Je trouve que la pochette est très inhabituelle pour le groupe, que représente-t-elle exactement ?

Anneke : Il y a donc ce petit personnage, cette petite marionnette qui se tient les bras. Je trouve ce personnage vraiment très beau. Sur son expression tu peux voir qu’il recherche quelque chose de confortable, chaleureux et sécurisant. Il représente le titre, les chansons, et l’ambiance mélancolique de l’album.

En opposition avec « Souvenirs » vous n’avez pas passé beaucoup de temps en studio cette fois. Etait-ce trop long la dernière fois ?

Frank : Oui je le pense. Ca a été une très longue période, même si nous n’étions pas constamment dans le studio. Faire sans cesse des nouveaux mix pour les chansons, ou refaire sans cesse les chansons, réenregistrer encore et encore, cela prend beaucoup trop de temps. En réalité cela s’est produit ainsi car nous n’avions aucune date limite (rires). Mais je pense que cela ne fonctionne pas. Pour ce nouvel album, nous avons passé 6 semaines. 4 semaines dans l’église, ensuite 2 semaines de repos pour la période de Noël et ensuite 2 semaines pour mixer l’album. 6 semaines et c’était fini. Pour « Souvenirs » du début à la fin de l’enregistrement de l’album, nous avons du passer 1 an. C’est beaucoup trop long.

La dernière fois que je t’ai parlé Anneke, avant que vous entriez en studio, tu m’avais dit que cet album marquerait un retour aux guitares pour un résultat bien plus rock. Je dois dire que je ne suis pas tout à fait d’accord, en fait je trouve que cet album se concentre surtout sur ton chant et sur le clavier avec certes pas mal de guitare, mais pas tellement plus qu’avant finalement…

Anneke : Oui effectivement ce n’est pas si rock que ça. En fait en studio les choses changent tellement. En réalité c’est en studio que tu découvres vraiment la nature des chansons. Car au moment où nous avons maquetté les demos dans notre home studio, il y avait plus de guitare et nous trouvions que ça sonnait tellement bien. Mais une fois entrée dans le studio nous avons réalisés que ces chansons étaient beaucoup plus intimes et intérieures que ce que nous pensions. Les chansons ont commencées à briller une fois que nous avons retiré certains éléments comme les parties de batterie plus lourdes que nous avions au départ avec un rythme plus stable. C’est à ce moment là que pleins de mélodies nous sont venues. Les choses ont vraiment changées dans le studio et pour le meilleur je pense (rires). Cela dit il y a quand même dans cet album des choses très up tempo. Mais oui c’est du rock plutôt soft dans l’ensemble (rires).

Oui, mais ne le prend pas comme une remarque négative de toute façon, je trouve que cet album est tellement bon, sans doute mon favori après « How To Measure A Planet ? »…

Anneke : Ha bien ! Super…

Je changerai peut être d’avis d’ici quelques mois (rires)…

Anneke : Non ! J’espère pas (rires).

Pour continuer dans les compliments, je dois vraiment te féliciter pour le travail vocal sur cet album. Je trouve que tu as tout simplement repoussé tes limites et accouché des choses les plus risquées et variées de ta carrière dans des chansons comme Waking Hour, Home, A Noise Severe et Your Troubles Are Over par exemple. J’ai vraiment ressenti de nouvelles idées vocales dans cet album…

Anneke : Oui, j’essaie de me renouveler et de donner de la fraîcheur pour moi même mais aussi pour toi en tant qu’auditeur. J’ai eu également un peu d’aide de la part de Attie Bauw, notre producteur. Il sait vraiment comment tirer le meilleur de toi-même en tant que musicien et c’est d’une aide précieuse.

Frank, sur cet album je trouve que tu utilises davantage de sons organiques avec ton clavier. Au lieu d’utiliser divers samples et sons synthétiques comme par le passé, tu te concentres cette fois plus sur des sons de piano classiques. Parle moi de ce changement d’approche…

Frank : Oui c’est vrai. J’utilise pas mal de sons d’orgue. Ce n’était pas spécialement réfléchi, mais oui je pense que pour moi ou les autres, ce genre de choses correspondait mieux à l’album et à son atmosphère. Mais il y a toujours pas mal de trucs électroniques sur cet album. Mais il est vrai que les parties électroniques sonnent également de façon plus organiques. C’est aussi parce que nous avons utilisé sur cet album une nouvelle technique qui est le « re-amping ».

En quoi consiste cette technique ?

Frank : Ok, bien. Si tu prends une partie de clavier électronique que tu as déjà enregistré, et bien tu peux la sortir du système et la renvoyer vers un ampli de guitare par exemple. En fait tu renvois ton signal vers une petite boite qui contrôle l’impédance et ainsi tu peux renvoyer ton signal vers un ampli. Dans le cas de l’ampli de guitare, tu peux utiliser une multitude d’effets, comme de la distorsion, du delay et le tout sonne de façon bien plus organique car c’est un ampli guitare. Donc du coup tu peux réenregistrer la partie avec un micro placé devant l’ampli guitare, même si à l’origine il s’agit d’une partie de clavier. C’est vraiment une super technique car tu peux obtenir beaucoup de résultats différents en terme de bidouillages sonores. Nous avons utilisés cette technique également avec la batterie et les voix. C’est très intéressant, particulièrement lors de l’étape du mixage, car tu peux obtenir ainsi une multitude de nouvelles couleurs.

Puisqu’on parle de choses un peu plus techniques, as-tu changé quelque chose dans ton équipement ?

Frank : En fait nous avons à peu près le même matériel. Nous n’avons pas changé grand chose. Nous avons juste acheté quelques nouvelles guitares en provenance des Etats-Unis. La marque s’appelle Eastwood Guitar. Mais pour tout le reste, nous avons toujours le même matos.

Toujours en opposition à « Souvenirs », cet album possède bien plus d’unité. Sur « Souvenirs » toutes les chansons partaient un peu dans des directions différentes, alors que cette fois l’album forme un vrai ensemble. Y a-t-il un thème principal ?

Frank : Oui assurément, l’album sonne de façon plus homogène. Nous avons voulu maintenir une sorte de lien entre les chansons dans cet album. C’est une sorte d’histoire à 3 niveaux. Par exemple les 4 premières chansons forment le 1 er niveau de l’album. Elles sont très mouvementées et parlent à peu près du même genre de sujet. De notre société qui ne sait pas vraiment où elle va. Je pense que le morceau le plus important de l’album est Fatigue, car c’est une sorte de porte vers un autre chapitre de l’album. Ce niveau est plus dramatique, avec une chanson comme A Noise Severe par exemple. Donc ouais je pense que c’est un bon album à 3 niveaux.

Ok, mais là tu ne m’as parlé que de 2 niveaux, quel est le troisième ?

Frank : Je pense qu’après la chanson qui s’appelle Solace, l’ambiance de l’album change à nouveau pour quelque chose de plus positif, du moins au niveau des paroles car la musique reste toujours mélancolique. Mais il y a vraiment plus d’espoir dans ces chansons là.

De manière générale Anneke, quel est le sujet des paroles de cet album ?

Anneke : Cela parle surtout de notre vie de tous les jours. Des choses qui nous arrivent, de nos expériences. Nous parlons toujours de ce genre de choses en fait, mais il est possible que nous mettions aussi l’accent sur certaines parties de ta vie à toi. Les 3 niveaux dont Frank t’a parlé sont des choses que nous voyons se produire autour de nous et dont nous parlons un peu ensemble, mais nous ne voulons surtout pas te faire passer de message tu sais. Il y a des choses que nous voyons, ressentons et vivons et si toi en tant qu’auditeur tu peux identifier ces choses, leur donner un visage c’est super tu sais. Nous mettons donc l’accent sur certaines choses de la vie, mais en même temps nous ne voulons pas trop en dire littéralement car les paroles doivent restées libres. Elles te disent quelque chose mais elles sont suffisamment ouvertes pour que tu puisses t’en faire ta propre signification. Pour moi c’est la nature même de la musique. Trouver toi-même tes propres interprétations.

Vous êtes en ce moment dans la période la plus heureuse de votre carrière et paradoxalement cet album présente sans aucun doute certaines choses parmi les plus tristes et sombres que vous avez crées. Qu’est ce qui ne tourne pas rond chez vous (rires) ?

Anneke : (mimant une expression de désespoir et prenant une voix pleurnicheuse) Je ne sais pas (rires). « C’est la vie » (ndlr : en français dans le texte) tu sais. Parfois c’est bien, parfois c’est triste et mélancolique. Je pense que nous avons une forte mélancolie et un fort romantisme dans notre son et nous avons toujours eu ça. Il y a sur cet album des choses vraiment plus positives comme Your Troubles Are Over mais également des choses très tristes et mélancoliques comme Forgotten. Ce genre de chansons très personnelles et un peu triste mais toujours avec un brin d’espoir. Il y a toujours de la lumière à la fin du tunnel avec The Gathering (rires).

Il y a sur cet album une chanson vraiment particulière qui s’appelle Solace peux tu m’en parler un peu ?

Anneke : Oui pour nous aussi c’est une chanson très étrange car nous n’avions jamais fait ce genre de trucs avant. C’était vraiment super en studio de travailler sur ce morceau. Les voix parlées dans cette chanson représente le chaos avec ce rythme constant, du genre : la vie t’échappes, tu vois (rires). Les voix sont comme un gros bavardage que tu entends dans ta tête. Mon chant représente ta voix intérieure qui te dit : calme toi un peu, tout va bien se passer. Nous voulions avoir ces 2 éléments opposés, combinés dans la même chanson. Nous voulions parvenir à une sorte d’équilibre et je pense que cela a plutôt bien fonctionné. Je pense aussi que cette chanson est un tournant dans l’album.

Et peux tu me parler de l’utilisation de tous ces langages pour les voix parlées ? C’est un peu confus, je reconnais de l’espagnol mais c’est dur à entendre clairement…

Anneke : Oui il y a de l’espagnol, du français, de l’hollandais, de l’anglais pour le chant évidemment. Cela représente plusieurs personnages et certains langages disent des choses sérieuses pendant que d’autres disent des choses stupides, cela sert à donner ce sentiment chaotique.

Tu me parlais tout à l’heure de cette belle chanson Forgotten. Il y a 2 versions dans l’album avec Forgotten et Forgotten Reprise

Anneke : Oui. A l’origine Forgotten a été écrite au clavier avec des sons électroniques. Et un jour, Frank et moi avons eu envie de la jouer quelque part en live. Nous l’avons alors essayée au piano. Le résultat était tellement bon que nous avons décidé de l’enregistrer. De plus cette version sonnait de façon tellement différente avec une nouvelle atmosphère par rapport à la version électronique où nous avons rajouté les sons de cloches de l’église ce qui fait une fin magnifique pour l’album. Nous avons utilisés les 2 versions car elles sont différentes et qu’elles font état dans l’album. Elles apportent une marque sur l’album.

Forgotten Reprise termine donc l'album avec une similitude par rapport à « Souvenirs » : il y a une nouvelle fois un blanc entre les 2 dernières chansons. Pourquoi ce gimmick ?

Frank : J’aime beaucoup ça. En réalité j’écoute beaucoup d’albums lorsque je vais me coucher. J’écoute vraiment pas mal de musique avant de m’endormir. Je pense que c’est bien de penser que l’album est fini avec la dernière chanson Home. Tu as donc ensuite un bon moment de silence, puis la musique recommence en s‘adoucissant comme si tu rentrais dans un rêve et te permet de bien dormir. J’adore ce genre de trucs (rires). (ndlr : et avouons que l’effet est plutôt réussi). Nous aimons tous ce genre de choses et c’est pour cela que nous avons choisi de le faire.

C’est la première fois que Marjolein enregistre un album avec vous, et peut être est ce son premier album. Comment cela s’est passé pour elle ? Comment s’est elle comporté en studio ?

Frank : Oui c’est son tout premier album. Il a fallu qu’elle apprenne à travailler à notre manière en studio, même si elle était déjà bien habituée à nous. Mais elle s’en est bien tirée et a vraiment fait un boulot très important au niveau des guitares. C’est une bonne musicienne et elle joue donc également très bien de la guitare. Elle a également fait quelques chœurs dans l’album mais je pense que personne ne les entendra.

Oh si ! J’ai remarqué du chant qui n’était pas celui d’Anneke sur Your Troubles Are Over

Frank : Exact ! C’est vraiment bien que tu l’aies découvert car je pense que la plupart des gens ne le découvriront jamais. Il y a en tout 3 chansons je pense où Marjolein chante un peu.

Que pensez vous avoir appris de l’ère semi acoustique ?

Frank : Oh je pense que c’était une très bonne chose à faire. Nous avons eu de très bons concerts sur cette tournée. Certains shows étaient assis et c’est vraiment une très bonne chose à faire en Hollande (rires). Autrement les gens parlent tout le long du concert. Une fois que tu fais asseoir les gens sur des sièges, ils sont davantage du genre à se taire et écouter la musique. C’est un comportement étrange mais c’est comme ça. C’est toujours très difficile en Hollande, les gens n’arrêtent pas de papoter. Je n’aime pas vraiment jouer en Hollande mais il y a quand même des endroits où tout se passe bien comme Amsterdam et Utrecht. En fait ça se passe bien dans les grandes villes, mais dès que tu joues dans des endroits plus petits, les concerts deviennent juste un moyen de boire et d’avoir du bon temps, ce qui n’est pas mauvais en soi, mais tu sais parfois tu as l’impression que les gens ne font pas attention au fait qu’il y a des musiciens sur scène (rires). C’est le genre de choses qui ne se produisent jamais en France ou en Allemagne. Les gens sont plus polis en comparaison avec les hollandais.

Et sur un point de vue plus musical, qu’est ce que cette ère a apporté au groupe ?

Anneke : Je pense que ce que nous avons appris grâce à cette période, c’est d’approcher les chansons d’une manière très pure et dévêtue. Pas de les remplir à bloc avec pleins de mélodies et d’autres jolies choses. Nous l’avons fait, mais nous avons finis par enlever beaucoup de choses. Nous sommes vraiment arrivés avec tout un tas de bonnes mélodies, mais je pense que l’art est de réussir à éliminer tous les éléments superflus de la chanson jusqu’au moment où elle devient vraiment bonne avec de bonnes mélodies, de bonnes lignes de chant et un bon rythme. C’est vraiment ce que nous voulions atteindre après l’ère semi acoustique car nous savions désormais au combien une chanson pouvait devenir belle lorsque tu l’allégeais.

Frank : C’était donc vraiment bien, mais cela nous a également fait prendre conscience du fait que nous aimerions bien revenir à quelque chose de plus up tempo (rires). C’est pourquoi tu trouves sur le nouvel album des parties plus rock et des choses plus up tempo. Nous étions enthousiaste quant au fait de revenir à ce genre de musique.

Etant donné que l’on trouve une version différente de Alone dans le DVD « Sound Relief » qui a été filmé en mai 2005, je suppose que cette chanson a été écrite il y a un moment. J’ai également remarqué que la musique du menu du DVD est en réalité l’intro de Waking Hour avec un son différent…

Frank : Vrai ! Tu es vraiment très observateur ! En réalité tu es le premier à le remarquer ! J’ai donné beaucoup d’interviews ces 4 derniers jours, et tu es le premier à me dire ça ! C’est vraiment bien !

Merci, et donc le sens de ma question était de savoir si il y avait d’autres chansons assez anciennes dans cet album ?

Frank : Oui, par exemple une chanson comme Box, si tu écoutes attentivement, dans le DVD nous avons un documentaire sur la tournée de 2004. Il y a une toute petite scène où nous sommes à une frontière, et tu peux entendre dans cette toute petite séquence l’intro de Box. Nous avions donc effectivement beaucoup de choses avant de rentrer en studio, mais rien de vraiment fini. Beaucoup de chansons ont changées dans le studio.

Il y aura un prochain DVD, savez vous maintenant où et quand sera-t-il filmé ?

Anneke : Pas encore, mais nous voulons le faire sur cette tournée si tout se passe bien, ou du moins cette année. Dans une bonne salle ou dans un festival, peu importe. Nous voulons faire un truc plus rock, car le show de cette tournée sera plus rock. Puis nous voulons aussi que ce DVD soit un bon complément du précédent pour que vous ayez à la maison tous les aspects de The Gathering. Car il y a 2 visages principaux à notre musique, d’un côté l’aspect soft et mélancolique et de l’autre l’aspect plus lourd, bien que nous ne faisons pas vraiment de la musique lourde, mais l’aspect plus rock et pompeux, que nous pouvons avoir.

Allez vous utiliser à nouveau des animations sur ce DVD ?

Anneke : Oui car nous allons tourner, particulièrement en Europe, avec un écran. Il ne diffusera pas vraiment énormément d’animations mais plutôt des sortes de petits films.

Et pour ce prochain DVD, pouvons nous espérer cette fois le concert en intégralité ? Car pour « A Sound Relief » le concert n’est pas entier et je crois même que la setlist n’est pas dans l’ordre réel…

Anneke : Non ! Et nous n’avons jamais voulu le faire de cette façon.

Oui, la dernière fois nous en avons déjà parlé. Tu m’as dit que tu penses vraiment qu’un concert entier de The Gathering sur un DVD à la maison, ça aurait l’effet de faire dormir le spectateur sur son canapé…

Anneke : Oui ! Parce que c ’est trop long !

Ok, alors pourquoi ne pas mettre les chansons restantes en bonus ?

Anneke : (rires) Oui c’est vrai. Mais c’est surtout car c’est vraiment différent de regarder un concert chez soi en comparaison avec les concerts où tu as le light show et le son. C’est tellement différent. Comme nous enregistrions un DVD, nous avons volontairement joué un long concert afin de choisir les meilleures chansons. C’est logique … pour nous (rires)!

Vous allez faire un retour au Graspop cette année, vous n’avez pas joué là bas depuis 1999. En quelque sorte cela marque le retour de The Gathering dans le circuit des festivals metal. Avez-vous d’autres festivals de ce type en vue, ou jouez vous là bas principalement parce qu’il n’y aura pas de date belge sur votre prochaine tournée Européenne ?

Frank : Oui c’est une des raisons. Et aussi parce que cela ne représente pas beaucoup de route pour nous. Nous mettons à peine une heure pour nous rendre sur ce festival et c’est donc quelque chose de très lucratif.

Depuis la dernière fois que vous y avez joué, le festival a beaucoup changé. Il est devenu beaucoup plus gros et ouvert. Il y a même des rumeurs concernant Metallica cette année…

Frank : Ha ouais ? C’est vraiment gros alors maintenant. Car la dernière fois que nous avons joué là bas, je crois que la tête d’affiche était Manowar, ce qui était très marrant d’ailleurs. Ils ont vraiment agi de manière étrange envers nous. Ils disaient des trucs du genre : Qui sont ces mecs ? C’est un groupe de pop ou quoi ? Ils nous regardaient comme si nous étions contagieux tu vois (rires). Mais évidemment c’est une partie intégrante de leur comédie. Je pense que c’est un comportement étrange mais également très drôle (ndlr : demandant à Anneke plus tard dans la soirée comment Joey DiMaio a agi envers elle, cette dernière me répondra qu’il ne l’a même pas remarquée n’étant pas suffisamment bimbo pour lui et étant déjà accompagné par une grande blonde à forte poitrine !).

Merci à Frank et à Anneke pour avoir jouer le jeu malgré sa fatigue et son rhume ainsi qu'un grand merci à Roger de Replica Records pour ne pas avoir trop regarder sa montre.